1 Pour les plus anciens, voir S. Ben-Chorin, Paul. Un regard juif sur l’Apôtre des Gentils, Paris, DDB, 1999. Élève de Martin Buber, Schalom Ben-Chorin jette une lumière nouvelle sur le texte de Paul en le lisant suivant les règles du commentaire rabbinique. Pour les plus récents, voir William S. Campbell, Paul and the Creation of Christian Identity, The Library of New Testament Studies 322, New York, T & T Clark International, 2006. L’auteur insiste plus sur l’impact déterminant de la tradition judaïque abrahamique sur la pensée de Paul et sur la formation de la nouvelle identité chrétienne.
2 Sur l’histoire de ces opinions, voir M. Dixsaut, « D’un antiplatonisme l’autre » dans M. Dixsaut (éd.), Contre Platon 1. Le Platonisme dévoilé, Paris, Vrin, 2007, p. 13-17. Aussi, dans le même volume, S. Maton, « Quelques figures de l’antiplatonisme de la Renaissance à l’âge classique », p. 357-413 et A. Le Boulluec, « Antiplatonisme et théologie patristique », p. 415-436.
3 Fr. Nietzsche, Par-delà bien et mal, présentation et trad. P. Wotling, Paris, GF-Flammation, 2000, p. 45.
4 Sur le sens de cette phrase, voir R. Wiehl, « L’Antiplatonisme de Nietzsche » dans M. Dixsaut (éd.), Contre Platon 2. Renverser le platonisme, Paris, Vrin, 2007, p. 25-46.
5 Fr. Nietzsche, « Aurore. Pensées sur les préjugés moraux. Fragments posthumes. Début 1880 – Printemps 1881 », Œuvres philosophiques complètes, t. IV, Paris, Gallimard, 1980, p. 54.
6 S. Kierkegaard, Crainte et tremblement, présentation et trad. du danois C. Le Blanc, Paris, Rivages, 2000.
7 « Cependant, Abraham n’en pas pour autant un seul instant un héros tragique, mais tout autre chose : ou bien un meurtrier, ou bien un croyant. Abraham n’a pas ce moyen terme qui sauve le héros tragique », ibid., p. 111 ; « Ou bien, avant le résultat, Abraham fut à chaque minute un meurtrier, ou bien nous sommes confrontés au paradoxe qui est plus grand que toutes les médiations », ibid., p. 125 ; « Ainsi : ou bien il y un paradoxe selon lequel l’individu, en tant qu’individu, est en rapport absolu avec l’absolu, ou bien Abraham est perdu », ibid., p. 203. Voir aussi le commentaire de Jacques Derrida, Donner la mort, Paris, Galilée, 1999, p. 82-114.
8 Même Kierkegaard est obligé d’abandonner sa propre perspective : « Est-il alors possible de parler franchement d’Abraham sans courir le risque que quelqu’un s’égare et veuille faire comme lui ? [...] et c’est par la foi seulement que l’on ressemble à Abraham, non par le meurtre. [...] Nous avons tous de ces mouvements passagers, mais si chacun voulait accomplir l’acte terrible que l’amour a sanctifié en un exploit immortel, alors tout est perdu : l’exploit et l’imitateur égaré », S. Kierkegaard, Crainte et tremblement, op. cit., p. 73. Ce en quoi, suivant sa propre perspective, il a tort ! Tout d’abord, la foi d’Abraham est la mise à l’épreuve par le meurtre : on ne peut séparer foi et action si on veut ressembler à Abraham. Derrida écrit : « Pour assumer une responsabilité absolue devant le devoir absolu, pour mettre en œuvre – ou à l’épreuve – sa foi en Dieu, Abraham doit aussi rester en vérité un odieux meurtrier car il accepte de donner la mort », J. Derrida, Donner la mort, op. cit., p. 95. Et ensuite, si le chevalier de la foi suspend l’éthique au nom de l’absolu et cela dans le silence le plus absolu, le dilemme « élu » ou « meurtrier » vaut non seulement pour Abraham, mais pour tout fou de Dieu, tout abominable assassin qui entend des voix ou garde le silence sur son acte ! Si Kierkegaard veut aller au bout de sa pensée, il doit faire beaucoup plus que suspendre l’éthique : il doit dissoudre la société ! Les adeptes de cette logique comprendront facilement qu’il est impossible d’abandonner l’« éthique »« en vertu de l’absurde » (ibid., p. 111).
9 « D’une part, la foi est l’expression de l’égoïsme suprême (accomplir la chose terrifiante, et le faire pour l’amour de soi) ; d’autre part, elle est l’expression de la dévotion la plus absolue, elle agit pour l’amour de Dieu », S. Kierkegaard, Crainte et tremblement, op. cit., p. 131 ; « Pourtant, ce mouvement [sc., le silence d’Abraham], [...], prend son fondement dans la supériorité qu’a la subjectivité sur la réalité », ibid., p. 190.
10 Ibid., p. 113-115.
11 C’est justement cela que les adeptes du « saut » ne veulent aucunement accepter.
12 Ces séminaires furent transcrits et publiés comme l’a souhaité l’auteur, J. Taubes, Die politische Theologie des Paulus, München, Wilhelm Fink Verlag, 1993 ; trad. J. Taubes, La Théologie politique de Paul. Schmitt, Benjamin, Nietzsche et Freud, Paris, Seuil, 1999.
13 Ibid., p. 47.
14 Ibid., p. 49.
15 Ibid., p. 66.
16 Ibid., p. 75.
17 Sauf autre indication, toutes les traductions en français des textes bibliques et néotestamentaires sont tirées de La Bible de Jérusalem (voir bibliographie). Les traductions modifiées sont signalées.
18 Cf. S. Legasse, L’Épître de Paul aux Romains, Paris, Cerf, 2002, p. 703-724.
19 Sur la signification de ce vocable, ibid., p. 721, note 59.
20 Ibid., p. 721, note 57.
21 Ibid., p. 711.
22 Voir J. Derrida, La Dissémination, Paris, Seuil, 1972, « Les greffes. Retour au surjet », p. 431-445, p. 431.
23 « [...] il n’est pas douteux que l’unité administrative permit et facilita le travail apostolique », A.-J. Festugière, Le Monde gréco-romain au temps de notre-seigneur. I. – Le cadre temporel, Paris, Librairie Bloud & Gay, 1935, p. 186.
24 Voir J. Taubes, Eschatologie occidentale, Paris, Éditions de l’éclat, 2009, « Histoire du christianisme primitif », p. 81-96.
25 R. Joly, « Άγάπη chez les apologistes grecs du deuxieme siècle » dans F. lancu (ed.), Actes de la XIIe Conférence internationale d’Études classiques Eirene, Cluj-Napoca, 2-7 octobre 1972, Amsterdam, Ed. Academiei, Bucuresti et Hakkert, 1975.
26 La Bible de Jérusalem, op. cit, « Introduction aux épîtres de saint Paul ».
27 Ibid.
28 Ibid.