Notices sur les auteurs des articles
p. 149-152
Texte intégral
1Victor Barrucand
Né à Poitiers le 7 octobre 1866, mort à Alger en 1934. Littérateur, contributeur aux Temps nouveaux et chroniqueur littéraire pour la Revue blanche. Auteur notamment du roman antimilitariste Avec le feu (Charpentier, 1900). Connu pour sa campagne en faveur du pain gratuit. Candidat socialiste (indépendant) aux élections législatives en 1897, dans l’arrondissement d’Aix. Il abandonne l’anarchisme et part vivre en Afrique du Nord.
2Camillo Berneri
Né le 28 mai 1897 à Lodi, mort à Barcelone le 5 mai 1937. Professeur de philosophie, auteur de centaines d’écrits théoriques et d’articles dans la presse anarchiste internationale. Parmi ses ouvrages les plus connus figure Mussolini à la conquête des Baléares. Il fait parti des créateurs de l’Unione anarchica italiana au début des années vingt, et s’est exilé en France en 1926 en raison de son opposition au régime fasciste. Après diverses années de vagabondage à travers plusieurs pays européens, il s’engage dans la guerre civile espagnole dès son début en 1936, évidemment du côté libertaire. Son activisme et son influence lui valent d’être assassiné par des agents communistes.
3Charles-Albert (Charles Daudet)
Né en 1869, mort en 1957. Critique d’art et militant anarchiste, collaborateur des Temps nouveaux, de L’Humanité nouvelle et du Journal du peuple. Enseignant de philosophie au collège de Sedan d’abord, Charles-Albert travaille par la suite comme correcteur d’imprimerie. Auteur entre autres des ouvrages L’Amour libre (1899), Qu’est-ce l’art ? (1909) et de nombre de brochures, dont Aux anarchistes qui s’ignorent (1895), L’Art et la société (1896), À Monsieur Émile Zola (1898), Patrie, guerre et caserne. Lettre à un prolétaire (1901), Politique et socialisme. Le préjugé parlementaire (1910), Au-dessus de la mêlée. Romain Rolland et ses disciples (1916). Lors de la première guerre mondiale il se met, comme Grave et Kropotkine, du côté de l’Union sacrée. Il abandonne progressivement l’anarchisme et lors de la deuxième guerre mondiale est proche de l’extrême-droite.
4John Charpentier (1880-1949)
Critique littéraire. Collabore notamment au Mercure de France. Il est l’auteur de nombreuses biographies d’écrivains, dont Alexandre Dumas père, Rabelais, Voltaire, Baudelaire, Molière, Musset.
5Zo d’Axa
De son vrai nom Alphonse Galland. Né le 24 mai 1864 à Paris, se suicide le 30 août 1930 à Marseille. De famille bourgeoise, il s’engage dans l’armée et part en Afrique mais, dégoûté par la vie militaire, il déserte rapidement. Il se réfugie à Bruxelles où il commence son activité journalistique, avant d’être amnistié et de pouvoir rentrer à Paris en 1889. En 1891 il crée L’Endehors, journal libertaire dans lequel la littérature occupe une place prépondérante. Parmi ses collaborateurs on compte notamment Georges Darien, Lucien Descaves, Félix Fénéon, Émile Verhaeren et Camille Mauclair. En 1892 il s’expatrie à Londres pour échapper à une condamnation à deux ans de prison pour des articles publiés dans son journal. Il entreprend un voyage au Moyen-Orient, mais est arrêté par le consul de France à Jaffa et renvoyé en France, où il reste en prison jusqu’en 1894. C’est là qu’il écrit son ouvrage le plus connu, De Mazas à Jérusalem. Pendant l’affaire Dreyfus il se remet à l’édition et publie La Feuille, page unique qui sort « à toute occasion », avec, au verso, un dessin d’un artiste anarchiste célèbre, tel Steinlen ou Maximilien Luce. Puis il voyage de par le monde et envoie ses impressions à divers journaux, avant de se retirer de la vie active.
6Étienne Decrept
Né le 1er novembre 1868 à Bayonne, mort le 8 mai 1938 à Bidart. Peintre, dramaturge et nouvelliste, auteur notamment de l’opéra Maitena et de pièces de théâtre lyrique. Président de l’« Association des amis du basque », il aurait beaucoup écrit en cette langue.
7Lucien Descaves (1861-1949)
Écrivain d’inspiration naturaliste. Signataire du « manifeste des Cinq » contre Zola en 1885, il se rapproche de ce dernier par la suite. Auteur des Misères du sabre (1887) et de Sous-Offs (1889), romans antimilitaristes. Il s’engage à fond dans l’affaire Dreyfus, et sera parmi les membres fondateurs de l’académie Concourt.
8Manuel Devaldès (1875-1956)
De son vrai nom Ernest Edmond Lohy. Collaborateur de nombreuses publications libertaires. Individualiste et néo-malthusien. Il a publié notamment l’Anthologie des écrivains réfractaires de langue française (Édition de la revue littéraire des Primaires, Paris, Les Humbles, Cahiers no 8/9, octobre, XIIe série, août / septembre / octobre 1927).
9Sébastien Faure (1858-1942)
D’abord destiné à la prêtrise, Faure s’inscrit au parti ouvrier de Jules Guesde et se présente aux élections de 1885. Devenu par la suite anarchiste, il crée le journal Le Libertaire et, lors de l’affaire Dreyfus, fonde Le Journal du peuple. Écrivain prolifique, il dirige le projet monumental de l’Encyclopédie anarchiste et milite dans le domaine de l’enseignement libertaire, notamment avec l’école « La Ruche ».
10Francis
Il s’agit vraisemblablement de Francis Jourdain (Paris, 1876-1958). Fils de l’architecte Frantz Jourdain. Artiste, peintre, passionné des arts décoratifs. Collaborateur des Temps nouveaux et du Libertaire. Il devient membre du Front national pendant l’Occupation et adhère au parti communiste dans l’après-guerre. Auteur de volumes sur des artistes libertaires (Félix Vallotton, 1953 ; Alexandre Steinlen, 1954) et de divers volumes de mémoires autobiographiques.
11André Girard
Né le 23 mars 1860 à Bordeaux, mort le 8 avril 1942. Militant anarchiste et syndicaliste. Employé à la préfecture de Police, il perd son poste lorsqu’on s’aperçoit de sa collaboration aux Temps nouveaux de Jean Grave. Auteur fécond ayant à son actif de nombreuses brochures, il collabore aussi au journal de Sébastien Faure, Ce qu’il faut dire, avant de devenir rédacteur de L’Avenir international, de 1918 à 1920.
12Ernest Girault
Né le 15 juin 1871, mort le 12 décembre 1933. Militant anarchiste. Ouvrier typographe de formation. Membre de l’Association internationale antimilitariste. Auteur de nombreuses brochures, dont notamment : Au lendemain de la grève générale : organisation communiste du travail (1903), La Grève générale révolution (1903), La Crosse en l’air : propagande antimilitariste (1905), Prenons la Terre ! Communisme expérimental (1907), À bas les morts (1925), Pourquoi les anarchistes-communistes français ont rallié la Troisième Internationale (1926) et du livre La Bonne Louise : psychologie de Louise Michel ; sa physionomie, son caractère, son tempérament, sa mentalité, les dernières années de sa vie. Girault a accompagné Louise Michel et André Lorulot dans des tournées de conférences. Dans les années vingt il passe au parti communiste.
13Mécislas Golberg
Né le 21 octobre 1868 à Plock (Pologne), mort le 28 décembre 1908 à Avon (Seine-et-Marne). Il fait des études de médecine à Genève, mais renonce rapidement à la carrière médicale et part s’installer à Paris en 1891. Il fonde le Courrier social (1894), suivi de Sur le trimard (1895). Exilé quelque temps à Londres en 1896 pour échapper à l’expulsion, il revient clandestinement en France et reprend la publication de Sur le trimard (1898-1899). Il meurt de tuberculose.
14Louis Grandidier (1873-1931)
Militant anarchiste en banlieue Nord, ensuite syndicaliste révolutionnaire, Grandidier, qu’un contemporain qualifiait de « sympathique ouvrier ionysien dont la laideur était fameuse » (voir Le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Maitron), a écrit dans le Journal du peuple de Sébastien Faure, travaillé au Père Peinard et été gérant du Libertaire de 1898 à 1901. Il a aussi collaboré à La Bataille syndicaliste. Il est ami de Laurent Tailhade. En 1905 il est condamné à deux ans de prison lors du célèbre procès de l’Association internationale antimilitariste. Il a été par la suite secrétaire de la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine).
15Jean Grave (1854-1939)
Fut d’abord cordonnier. Il reprend en 1883 le journal Le Révolté, fondé par Kropotkine, qui deviendra sous sa direction, successivement, La Révolte et ensuite Les Temps nouveaux. Parmi ses œuvres les plus importantes, on trouve La Société mourante et l’anarchie (1893), La Société future (1895), L’Anarchie, son but, ses moyens (1899), Quarante Ans de propagande anarchiste (1930). Il est également l’auteur d’innombrables articles et de plusieurs romans.
16Albert Lantoine (1869-1949)
Collabore à L’Humanité nouvelle et, brièvement, en 1891, à la revue Chimère, « Revue d’insolence littéraire ». Historien maçonnique resté connu pour sa tentative de réconcilier les maçons avec l’Église de Rome.
17Gustave Lefrançais
Né le 30 janvier 1826 à Angers. Mort le 16 mai 1901. Premier président de la Commune de Paris. Orateur très connu et très apprécié. Il a laissé un livre de mémoires, Souvenirs d’un révolutionnaire (publié d’abord en feuilleton dans Le Cri du peuple et ensuite en volume en 1902 par les Temps nouveaux, avec une introduction de Lucien Descaves). De lui, rappelons aussi l’Étude sur le mouvement communaliste à Paris en 1871 et les Souvenirs de deux communards réfugiés à Genève, 1871-1873.
18Madin, A.
Inconnu.
19Mercier, Ch.
Inconnu.
20Pierre Quillard (1864-1912)
Poète et dramaturge symboliste, connu pour son recueil, La Lyre héroïque et dolente. Auteur d’essais critiques et de traductions d’auteurs grecs, militant philo-arménien et rédacteur en chef de la revue Pro Armenia, éditée à Paris entre 1900 et 1908. Son article « L’anarchie par la littérature », dans lequel il soutient la supériorité de l’écrit sur l’action, a été republié en 1993 par les Éditions du Fourneau.
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