Le Lexique des émotions
| ,2. Combinatoire syntaxique et lexicale du lexique des émotions
La maladie, le coup de folie et l’émotion :… malade, complètement malade !
Résumé
L’adjectif malade exprime un dysfonctionnement qui peut concerner le corps, l’esprit, l’affectivité. Il ne peut être modifié par l’adverbe complètement que dans ces deux derniers cas. Pour justifier les possibilités et contraintes de cette distribution, on fait l’hypothèse que malade au sens « mental » et « affectif » exprime une limite (en l’occurrence maximale), ce qui n’est pas le cas de malade au sens « somatique » : malade n’est donc compatible avec complètement que dans les deux dernières acceptions, conformément à la définition des adverbes « de complétude ».
Texte intégral
1. Situation du problème
1J’ai pendant des années entendu la chanson Je suis malade interprétée par Serge Lama, sans prendre conscience – en tant que linguiste – du « fait » qu’elle illustre, que je n’ai que récemment constitué comme observable : je suis malade est compris comme une pathologie d’ordre somatique (j’ai une angine, j’ai la grippe) mais complètement malade change l’interprétation, malade prenant le sens de « bouleversé », donc désignant une perturbation d’ordre affectif :
Je ne rêve plus, je ne fume plus,
Je n’ai même plus d’ histoire.
Je suis sale sans toi ; je suis laid sans toi ;
Je suis comme un orphelin dans un dortoir.
Je n’ai plus envie de vivre ma vie.
Ma vie cesse quand tu pars.
Je n’ai plus de vie et même mon lit
Se transforme en quai de gare
Quand tu t’en vas.
Je suis malade ; complètement malade.
Comme quand ma mère sortait le soir
Et qu’elle me laissait seul avec mon désespoir.
(Paroles d’Alice Donat et Serge Lama)
2L’association complètement malade peut encore s’entendre d’une autre manière, comme l’expression d’un trouble mental passager : l’exclamation Non mais il est complètement malade celui-là ! pointe un comportement temporaire jugé aberrant, déraisonnable.
- 1 On trouve sur Google quelques attestations de complètement malade renvoyant à la pathologie somati (...)
3L’adjectif sans l’adverbe a potentiellement les trois interprétations : Cela fait deux jours qu’il est malade (il a une gastro-entérite) ; Le voir dans cet état me rend malade (cet enfant me désespère) ; Il faut être malade (mental) pour imaginer des films comme ça ; ce qui est remarquable, c’est que la combinaison avec complètement n’est en principe possible qu’avec les deux dernières1. Cette prise de conscience en entraîne une autre : le fait d’opérer un choix dans la polysémie de malade n’est pas propre à complètement.
- 2 Si malade, dans complètement malade au sens de « bouleversé » est un prédicat d’« affect », il ne (...)
4Ainsi, dans Elle est très malade, Il est bien malade, les adverbes très ou bien entraînent pour malade la seule interprétation pathologique (mais il peut s’agir d’une pathologie aussi bien d’ordre somatique que d’ordre mental). Il en va de même pour actuellement ou fréquemment : Il est actuellement malade, Elle est fréquemment malade – en l’occurrence l’interprétation est plutôt seulement physique, mais en tout état de cause malade n’a pas dans ces énoncés le sens qu’il a dans complètement malade2.
5De ces observations, on peut conclure que l’adverbe n’est pas réductible à une précision quantitative ou temporelle s’ajoutant à ce que véhicule l’adjectif : très ne fait pas qu’ajouter l’indication du haut degré, actuellement celle de la localisation temporelle ou complètement celle que le sujet est totalement concerné, ils définissent un emploi et, en quelque sorte, participent de et à l’identité des adjectifs auxquels ils s’associent.
6La question posée est de savoir pourquoi, en l’occurrence, la combinaison de complètement à malade produit les effets sémantiques observés. Le cas n’est pas isolé : le fameux « Je suis contre les femmes, tout contre » de Sacha Guitry illustre le même type de phénomène, qui soulève la question de déterminer pourquoi l’adverbe tout fait interpréter la préposition dans son emploi locatif plutôt qu’oppositif (Leeman, 2000 dans 2001).
7Dans l’hypothèse générale que la compatibilité ou l’incompatibilité distributionnelle entre les unités est fonction de leur plus ou moins grande proximité sémantique, il s’agit de construire l’identité de chacun des emplois de malade et celle de l’adverbe de manière à montrer qu’il y a une logique (linguistique) présidant à la sélection observée.
2. Les emplois de l’adjectif malade
8L’adjectif malade connaît trois grandes acceptions, qui toutes ont trait à un dysfonctionnement (c’est leur point commun, l’invariant en langue – ou signifié). Ce dérèglement peut concerner le domaine physiologique, le domaine mental, le domaine affectif. Pour ce qui concerne les secteurs physique et psychique, il peut s’agir d’une pathologie provisoire, passagère :
Il est malade, il sera absent demain
(pathologie d’ordre physique).
Tu es malade de lui parler sur ce ton !
(perturbation d’ordre mental).
9ou d’un dysfonctionnement durable, voire chronique, auquel cas on peut employer le nom :
Il est malade, c’est un grand malade
(« il est cardiaque » – ordre somatique – ou « c’est un psychopathe » – ordre psychique).
10En revanche, le trouble affectif est uniquement passager :
Ça me rend malade de l’entendre parler comme ça.
11a) Un premier test permet de séparer le pathologique (qu’il soit d’ordre psychique ou physique) de la perturbation momentanée : tomber. L’expression tomber malade en effet ne paraît concerner que la maladie : Il est tombé malade, il sera absent demain/Elle a une grave dépression. – Quand est-elle tombée malade ?
12Pour une perturbation mentale momentanée, on dira Tu es tombé sur la tête ou quoi ? plutôt que ? Tu es tombé malade ou quoi ? Et dans Lorsqu’il m’a dit qu’il me quittait, j’en suis tombée malade, on comprend l’adjectif au sens de l’atteinte physique ou psychique plutôt que dans son acception affective. On distinguera donc sur cette base entre pathologie (plus ou moins grave et durable) et perturbation (passagère) :
13Ce n’est que dans le premier cas (interprétation « pathologie » : état durable, voire permanent) que l’on peut dire de la personne C’est quelqu’un de malade, C’est un homme/une femme malade et parler à ce propos de maladie.
14b) Le complément causal (ou les verbes à sens causatif, tel rendre) oppose le psychique/mental d’un côté, au somatique et à l’affectif de l’autre ; pour le somatique, on peut dire par exemple :
J’ai mangé des huîtres à en être malade.
C’est le cocktail au rhum qui m’a rendu malade.
Elle était malade d’avoir trop fumé.
15De même, dans l’acception affective, on aurait :
Son mari a menacé de divorcer : elle en est malade.
La menace de ce divorce la rend malade.
Elle est malade de penser qu’il ne sera plus là.
16En revanche, dans la situation où un conducteur commet une folle imprudence, susceptible d’être commentée par Il est malade, ce type !, on ne pourrait pas dire sans retomber sur le sens affectif :
Il a doublé en côte, il en est malade.
Ça l’a rendu malade de doubler en côte.
Il est malade d’avoir doublé en côte.
17(vs Mais il est malade, celui-là, de doubler en côte ! où le syntagme prépositionnel n’est pas un complément : la cliticisation par en n’est plus possible – voir Picabia, 1978, p. 47). Il en va de même pour l’emploi qu’on a appelé « pathologie psychique » ; on ne dirait guère à propos de quelqu’un qui aurait sombré dans la dépression :
Sa femme l’a quitté : il en est malade.
Le départ de sa femme l’a rendu malade.
Il est malade de ce que sa femme soit partie avec un autre.
18c) Un autre test permet de séparer le sens affectif des autres : c’est la compatibilité avec l’adverbe tout. On ne peut pas dire dans l’emploi somatique :
*Elle a mangé des huîtres hier, elle en est toute malade aujourd’hui.
19ni non plus dans l’acception psychique ou mentale :
*Elle est toute malade : elle a un problème psychologique grave.
*Non mais tu es toute malade de lui parler comme ça !
20En revanche, paraît possible au sens affectif :
? Son mari veut divorcer : elle en est toute malade !
21Pour Jean-Claude Anscombre (1995), tout est possible pour les adjectifs exogènes, c’est-à-dire impliquant une cause qui vient de l’extérieur. Si cette hypothèse est exacte, cela signifie que, selon la langue, le dérèglement somatique ou psychique trouve sa source dans le sujet même, par opposition à la perturbation affective qui est vue comme déclenchée de l’extérieur.
22d) En conclusion, on a donc bien trois grands emplois de l’adjectif malade, qui réfèrent soit à un état somatique, soit à un état psychique, soit à un état affectif, le point commun étant que les trois désignent un dysfonctionnement. Il s’agit maintenant de déterminer pourquoi seules l’acception « perturbation mentale » et l’acception « perturbation émotionnelle » sont compatibles avec l’adverbe complètement.
3. Vers une hypothèse expliquant l’association complètement malade
3.1. Malade
23Qu’ont de commun le sens mental et le sens affectif, que l’on puisse mettre en corrélation avec le fait qu’eux seuls soient combinables avec complètement, par opposition au sens somatique ? Notre hypothèse est que c’est leur valeur aspectuelle : ces deux emplois sont « ponctuels » (ou d’« achievement », dans la terminologie de Vendler, 1967), tandis que l’autre est perfectif ou imperfectif, mais en tous cas suppose une durée.
24a) On a vu (note 1) que malade dans complètement malade, quelle que soit son interprétation, ne se combine pas avec constamment, test retenu par Buvet et al. (2005, p. 126) pour définir les états passagers.
25« Passager », cela implique une durée, si courte soit-elle. On peut en conclure que si malade au sens mental et au sens affectif exclut la combinaison avec constamment, c’est qu’il n’implique alors aucune durée : il exprime un état (linguistiquement) ponctuel.
26b) Cette interprétation est corroborée par les tests « temporels » de Jean-Claude Anscombre (2005), concernant la compatibilité de l’adjectif avec des spécifications telles que en + Ntps (en une minute), pendant + Ntps (pendant trois heures), avant/après, une fois… Dans les énoncés suivants, malade ne s’interprète guère qu’au sens somatique (ce que montre la difficulté de lui adjoindre complètement) :
Il a été malade en cinq minutes/pendant trois jours.
Après avoir été malade, il décida de changer de vie.
Avant d’être malade, elle n’avait aucun cheveu blanc.
Ses parents une fois malades, il lui devenait impossible de s’absenter.
27c) On peut avancer l’hypothèse que ce « point » est un pic, un summum, un comble, en se fondant sur un trait sémantique potentiel de l’adjectif observable au fait qu’il entre dans la constitution d’une sorte de déterminant intensif (malade commute alors avec mort) :
J’étais malade de rire.
J’étais malade d’admiration.
J’étais malade de honte.
J’étais malade d’inquiétude.
28Le sens est que l’on atteint le maximum en matière de rire, d’admiration, de honte ou d’inquiétude ; le nom n’est pas supprimable : j’étais malade ne peut plus signifier que je riais, admirais ou avais honte – malade de ou mort de sont comparables à un saladier de dans J’ai écossé un saladier de petits pois : un saladier de est en fait le déterminant quantitatif de petits pois, qui est le complément de écosser (Leeman, 2004, p. 21 et suiv.) – ; de même, J’étais malade d’admiration équivaut à J’admirais et non à J’étais malade.
29Par rapport à Je suis pleine d’admiration, Je suis remplie d’admiration, qui indiquent aussi la « complétude », la quantité maximale, mais de manière neutre, descriptive, malade de apporte une connotation de l’ordre de l’excès, donc de l’anormal : on rit à s’en rendre malade, on a honte à en devenir malade. Autrement dit, dans cet emploi, bien qu’ayant le statut de déterminant intensif, malade de garde toujours quelque chose du signifié fondamental de malade, résumé plus haut par le terme « dysfonctionnement ». Dire de quelqu’un qu’il est malade n’est donc pas neutre – c’est, en même temps que l’on en étiquette l’état, véhiculer un jugement sur cet état, linguistiquement associé à l’anormalité, donc à la péjoration.
30d) En conclusion, l’acception « perturbation mentale » et l’acception « perturbation affective » ont en commun que malade y est d’aspect ponctuel et exprime alors le point extrême d’un trouble mais l’adjectif n’a rien d’objectif, impliquant que l’état est de l’ordre du dysfonctionnement : le qualificatif est orienté vers le négatif – il est axiologiquement marqué. Il reste à déterminer en quoi ces observations rencontreraient une analyse de l’adverbe complètement qui permettrait d’expliquer sa compatibilité avec les seules acceptions « perturbation mentale » et « perturbation affective » de malade.
3.2. Complètement
31Selon Abeillé et al. (2004), les adverbes « de complétude » – comme absolument, complètement, entièrement, parfaitement, totalement – ne sont compatibles qu’avec les adjectifs impliquant de manière inhérente une valeur maximale. Ainsi, les notions de « beau » ou de « grand » ne sont pas bornées, ce qui n’est pas le cas de celle de « vide » par exemple : on ne peut donc pas dire *complètement beau ni *complètement grand, mais on peut dire complètement vide. Cette observation est parfaitement en harmonie avec l’hypothèse avancée sur malade au sens mental ou affectif, qui exprime un point, un pic, un comble – on ne peut pas aller au-delà, la combinaison avec complètement explicite cette saturation. En revanche l’adverbe ne s’associe pas avec malade dans son acception somatique qui, à l’inverse, est gradable : c’est dans cette interprétation que l’on peut dire Il est très malade (et non Il est complètement malade).
32a) Mais l’explication se heurte à un problème, c’est que, telle qu’avancée par Abeillé et al. (ibid.), elle est censée valoir pour tous les adverbes « de complétude ». Or si l’on a bien les possibilités :
La pièce est absolument vide.
La pièce est entièrement vide.
La pièce est parfaitement vide.
La pièce est totalement vide.
33tout le paradigme ne s’applique pas pour autant à malade :
? ? Je suis absolument malade.
? ? Je suis entièrement malade.
? ? Je suis totalement malade.
34En particulier, la chanson de Serge Lama n’exhibe que les deux combinaisons complètement malade et parfaitement malade. Peut-on, à partir de la comparaison de ces adverbes, trouver une ébauche de solution au problème posé ?
35L’hypothèse provisoirement retenue ici est que les adverbes n’ont pas tous le même statut énonciatif et que, selon leur rôle, ils ne sont pas indifféremment compatibles avec le cotexte. On peut ainsi distinguer parfaitement et complètement d’un point de vue énonciatif, parfaitement portant sur le dire, complètement portant sur le dit (il quantifie le prédicat) : le premier énonce un jugement positif sur l’adéquation du mot à ce qu’il exprime, le second en revanche est orienté négativement – ce qui le rend compatible avec malade, de même connotation.
36b) Une phrase telle que Ophélie est parfaitement stupide peut en effet se paraphraser par « Stupide est (le mot) parfait pour dire ce qu’elle est ». En revanche, Ophélie est complètement stupide n’est pas susceptible d’être reformulé en « Stupide est (le mot) complet pour dire ce qu’elle ». C’est cette observation qui permet d’avancer l’idée que l’adverbe parfaitement est d’ordre métalinguistique – donc porte sur le dire –, ce que n’est pas complètement. Ce que signale complètement, c’est que l’extension de la stupidité d’Ophélie atteint son point culminant : sa stupidité est complète (dire de quelqu’un que sa stupidité est parfaite serait ironique).
37Cette différence dans le statut énonciatif fait que, avec parfaitement, la responsabilité du mot et du jugement qu’il véhicule est celle du locuteur. En revanche, l’adverbe complètement masque le fait que le choix de stupide revient au locuteur : il n’y a de manifesté qu’un constat d’apparence objective, dont le poids retombe entièrement sur la personne dont il est question.
38Il n’en reste pas moins que complètement inclut subtilement une connotation négative : si une exclamation telle que C’est parfait ! constitue un éloge, il n’en va pas de même pour C’est complet !, qui marque une plénitude qui n’aurait pas dû être atteinte. Nous avons noté plus haut que malade est également marqué négativement, gardant une connotation péjorative jusque dans ses emplois quelque peu grammaticalisés de déterminant intensif : l’adverbe complètement et l’adjectif malade sont donc co-orientés, leur association activant ce trait potentiel qui leur est commun – observation qui fait écho à l’hypothèse générale que l’on s’est donnée au départ sur les compatibilités distributionnelles.
39c) En conclusion, à partir de la définition qui rassemble les adverbes dits « de complétude », d’une part, et de ce que l’on peut dire des emplois « perturbation mentale » et « perturbation affective » de malade, d’autre part, on peut expliquer que complètement ne puisse modifier que ces deux acceptions : exprimant un état ponctuel, une limite, ces deux emplois sont les seuls à présenter la condition d’une compatibilité distributionnelle avec cet adverbe – malade au sens « pathologie (somatique ou psychique) » étant, à l’inverse, gradable, et dénotant donc un état sans limite intrinsèque.
4. Perspectives de la recherche
40L’hypothèse explicative à laquelle je suis parvenue nécessite évidemment une vérification soigneuse sur un corpus beaucoup plus étendu ; en ce qui concerne malade, certains adverbes qui sont exclus des emplois considérés ici peuvent lui être associés dans d’autres acceptions : on a ainsi relevé sur Glossanet « Le système judiciaire est intégralement malade. Sa mort est proche quoi que fassent ceux qui tentent à ce jour de le maintenir en vie » ou encore « Il a pu s’extirper de cette famille totalement malade ». Plus généralement, du côté de l’adverbe cette fois, il y aurait à étudier les distributions adjectivales permises et interdites de façon à voir la consistance de l’hypothèse établie à partir de malade. Du fait que l’adverbe est placé avant l’adjectif, on peut aussi se poser la question de savoir si cette antéposition peut s’analyser dans les mêmes termes que celle de l’adjectif par rapport au nom. Ainsi, comparant Une rue pleine de manifestants et Une pleine rue de manifestants, Bouchard (2002, p. 84) avance l’idée que l’adjectif antéposé n’exprime pas seulement que la rue est entièrement remplie (comme lorsque l’adjectif est post-posé) mais encore qu’elle contient le maximum de ce qu’elle peut contenir – ce qui rejoint l’analyse qui a été ici menée, indépendamment, sur la combinaison de complètement avec malade. Enfin, on a avancé l’idée que, même lorsqu’il paraît porter sur l’adjectif (en l’occurrence en spécifiant l’extension de la qualité que ce dernier véhicule), l’adverbe peut en fait avoir un statut extraprédicatif (ou exophrastique, selon le terme de Guimier, 1996, p. 5), tel parfaitement dans Je suis parfaitement malade. Si cette hypothèse a quelque consistance, elle oblige à reconsidérer la définition habituellement donnée, en termes syntaxiques, des adverbes « non intégrés » (Molinier et Levrier, 2000) puisque, en particulier, parfaitement ne peut être détaché en tête de phrase – qu’elle soit positive ou négative.
Notes
1 On trouve sur Google quelques attestations de complètement malade renvoyant à la pathologie somatique : « Je suis complètement malade avec 40 de fièvre, gorge en feu, tremblements, éternuements à répétition… » ; « Je suis complètement malade, j’ai la crève depuis deux jours et une voix de rockeuse, même Johnny est un petit à côté de moi ! »
2 Si malade, dans complètement malade au sens de « bouleversé » est un prédicat d’« affect », il ne se prête pas, en ce sens, au test retenu par Buvet et al. (2005, p. 126) pour définir les états passagers : Il est constamment malade ne peut en effet correspondre qu’au sens somatique.
Table des illustrations
URL | http://books.openedition.org/ugaeditions/docannexe/image/7074/img-1.jpg |
---|---|
Fichier | image/jpeg, 34k |
URL | http://books.openedition.org/ugaeditions/docannexe/image/7074/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 35k |
URL | http://books.openedition.org/ugaeditions/docannexe/image/7074/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 32k |
Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.