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Trois générations de femmes dans la tourmente

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Valentina Supino
, 
Camilla Benaim
, 
Elisa Rosselli

Répertoire biographique

Éric Vial

Texte intégral

1Harold Alexander (1891-1969) commanda les forces alliées en Italie de la préparation du débarquement en Sicile jusqu’à décembre 1944 où il prit la direction de l’ensemble des opérations en Méditerranée.

2Eugenio Artom (1896-1975), militant du parti libéral dès sa création en 1922, hostile aux compromis avec le fascisme, restreignit sous la dictature ses activités à sa profession d’avocat, mais défendit des accusés politiques, et fut exclu du barreau au début des années 1930 pour antifascisme. Il fut appelé par son beau-père à Florence en 1934 comme administrateur délégué des assurances La Fondiaria, poste dont il fut chassé par les lois antisémites de 1938. Il s’engagea alors dans la communauté israélite locale, s’occupa en 1943 de l’aide matérielle aux réfugiés, fit dissoudre les institutions communautaires pour qu’elles ne servent pas les desseins de l’occupant, passa à la clandestinité, organisa l’assistance avec le cardinal Dalla Costa, participa à la coordination militaire de la Résistance toscane et à la reconstitution du parti libéral sur la base de la garantie des droits et des libertés, de la décentralisation et d’une meilleure justice sociale. Il le représenta au Comité toscan de Libération nationale. Après la guerre, il prit la présidence de la Fondiaria et, entre autres activités, fonda la Société toscane pour l’étude du Risorgimento. Son épouse, Giuliana Treves Artom, était une cousine côté maternel de Giulio Supino.

3Isacco Artom (1829-1900), volontaire en 1848 dans la guerre du Piémont contre l’Autriche, juriste, il entra au ministère des Affaires étrangères, fut appelé par Cavour pour être son homme de confiance, puis envoyé comme secrétaire de légation à Paris en 1862 et à Copenhague en 1867, revenant à Rome comme secrétaire général du ministère des Affaires étrangères de 1870 à 1876 où il démissionna après la défaite électorale de la « droite historique » cavourienne, et fut nommé sénateur. Voir Coll., Isacco Artom e gli ebrei italiani dal risorgimento al fascismo, Foggia, Bastogi, 2002.

4Pietro Badoglio (1871-1956), général de la Première Guerre mondiale, fut sénateur, ambassadeur au Brésil en 1922, se rallia au fascisme en 1924, devint maréchal en 1926, gouverneur de Libye de 1928 à 1933, commandant en chef en Éthiopie en 1935, brièvement vice-roi en Afrique orientale italienne puis chef d'état-major de l'armée. Conscient de l’état de celle-ci, il désapprouva l’entrée en guerre en juin 1940, puis la campagne de Grèce après laquelle il fut limogé. Il se désintéressa alors ostensiblement des événements, avant d’être appelé par le roi à la tête du gouvernement lors de la chute et de l’arrestation de Mussolini le 25 juillet 1943. Il tenta de louvoyer entre affirmation selon laquelle « la guerre continue » et négociations avec les Alliés ; lorsque l’armistice fut annoncé et que l’Allemagne envahit l’Italie, il s’enfuit avec le roi dans les Pouilles, bénéficia de l’appui paradoxal du parti communiste prêt à travailler avec la monarchie, mais à la libération de Rome, fut écarté au bénéfice d’Ivanoe Bonomi, président du Conseil d’avant 1922, non-compromis avec le fascisme.

5Raffaele Cantoni (1896-1971), d’abord partagé entre socialisme et nationalisme, puis membre de Giustizia e Libertà et jugé comme tel par le Tribunal spécial fasciste en 1931, dirigea en 1935 le Comité d’assistance aux réfugiés juifs, même après son éloignement officiel à la demande du ministère de l’Intérieur, puis milita à la DELASEM, Délégation pour l’assistance aux émigrants, créée en 1939. Interné en juin 1940, à l’entrée en guerre de l’Italie, libéré en août 1943 après la chute de Mussolini, il reprit son travail à la DELASEM. Arrêté avec une bonne partie du comité florentin le 29 novembre 1943 et mis dans un train pour Auschwitz le 6 décembre, il réussit à sauter du train ; il ne put rester clandestinement en Italie et à la fin du mois se réfugia en Suisse. Après la guerre, il milita au parti socialiste italien, et fut élu en 1946 président de l’Union des communautés juives italiennes. Voir Sergio I. Minerbi, ouvr. cité.

6Felice Carena (1879-1966), peintre réaliste, membre de l’Académie d’Italie, enseignant à l’Académie des Beaux-arts de Florence de 1924 à 1945, connut un grand succès sous le régime fasciste puis fut oublié avant d’être rappelé à la mémoire collective par une exposition à Venise en 2010.

  • 542 Voir Riccardo Caporale, La banda Carità. Storia del reparto servizi speciali (1943-1945), Lucques, (...)

7Mario Carità (1904-1945), d’abord squadriste à Lodi, puis électricien à Rome et alors sans responsabilités politiques, s’enrôla en 1940, adhèra à la République de Salò, y vit un moyen de s’imposer et créa en septembre 1945, à Florence, le « Département des services spéciaux » de la 92e légion, dit banda Carità, rassemblant quelque 200 personnes, une des trois bandes restées dans les mémoires comme les pires de la « République sociale italienne » de Mussolini, avec celles de Koch et de Muti. Elle était financée par le ministre de l’Intérieur Guido Buffarini Guidi et multiplia meurtres, tortures, viols, vols et extorsions. Il se replia à Padoue en juin-juillet 1943, peut-être sous la pression allemande et sans doute devant l’avancée des Alliés, et finit par être tué en mai 1945542.

8Pietro Caruso (1899-1944), ancien squadriste, questeur de Rome sous le régime de Salò, coresponsable avec Herbert Kappler du massacre des Fosse Ardeatine, fut jugé, condamné à mort et exécuté en septembre 1944. En fait, il fut arrêté non pas à Rome, mais 80 km plus au nord, à Bagnoregio dans le nord du Latium où il était hospitalisé après un accident de voiture dû à un mitraillage par un avion anglais, alors qu’il fuyait avec le produit de ses pillages. Malgré sa fausse identité, il fut reconnu, et arrêté par les Alliés à leur arrivée au nord du Latium.

9Gaetano Casoni (1879-1962), avocat, proche du cardinal Dalla Costa, collabora avec lui dans les vaines tractations pour faire que Florence soit « ville ouverte », comme dans le ravitaillement en farine ou le fonctionnement des hôpitaux après le vol des ambulances par les Allemands. Le cardinal s’employa à le faire libérer après son arrestation. Après guerre, Casoni a présidé le comité toscan de la Croix-Rouge et milité au parti libéral. Voir Gaetano Casoni, Diaro Fiorentino – Giugno-Agosto 1944 [1946], Florence, Polistampa, 2015.

  • 543 Voir Settimio Sorani, L’assistenza ai profughi ebrei in Italia (1933-1947). Contributo alla storia (...)

10Matilde Cassin (1922-2006), cousine de Valentina Supino, fille de Rebecca, la sœur de Camilla Benaim, fut très active dans l’aide aux réfugiés et fut un pilier de la DELASEM à Florence avec le rabbin Nathan Cassuto (voir plus loin p. 194). Cette organisation, la Délégation pour l’assistance aux émigrants juifs, fut créée fin 1939 pour aider les réfugiés et les étrangers, privés de tout droit par les lois de 1938 puis internés dans des camps à partir de juin 1940. Elle reçut l’aide d’une partie de l’Église catholique, distribua 1,2 millions de dollars d’aide, les trois quarts provenant d’organisations étrangères comme l’American Jewish Joint Committee, assistant plus de 9000 réfugiés dont 5000 purent rejoindre des pays neutres, puis dut passer à la clandestinité après le 8 septembre 1943, devenant un comité judéo-chrétien de secours au sein du Comité toscan de Libération Nationale – on l’y retrouve ainsi que Nathan Cassuto et, par exemple, côté catholique, Adone et Giancarlo Zoli, avec le soutien du cardinal Della Costa (voir plus loin p. 234 et 244). Matilde Cassin s’occupa en particulier de démarcher les couvents florentins, avec l’appui d’un prêtre, pour y faire accueillir des familles en péril543.

11Nathan Cassuto (1909-1944), après des études à la faculté de médecine de Florence et les Collèges rabbiniques de Florence et Rome, dut abandonner sa carrière d’ophtalmologue du fait des lois antisémites de 1938, et le passeport qui lui aurait permis de bénéficier d’une bourse à New York lui fut refusé. Il compléta alors sa formation religieuse et devient en 1939 vice-rabbin et enseignant à l’école juive de Milan, puis en 1943 rabbin de Florence. Après le 8 septembre, il poussa la communauté locale à se cacher, ce qui ne fut pas le cas partout, fit jouer ses bons rapports avec le cardinal Dalla Costa et avec la DELASEM nationale, distribua aides, logements, faux papiers. Arrêté le 26 novembre 1943 avec d’autres membres de la DELASEM au siège de l’Action catholique, il fut déporté en janvier 1944 avec son épouse à Auschwitz puis différents camps et y mourut en février 1945. Son épouse Anna survécut à la déportation, mais fut tuée en 1948 dans un convoi sanitaire lors de la première guerre israélo-arabe. Voir Daniel Carpi, Augusto Segre, Renzo Toaff (dir.), Scritti in memoria di Nathan Cassuto, Jérusalem, Kedem-Yad Leyakkirenu, 1986.

12Eugenio Colorni (1909-1944), philosophe spécialiste de Leibniz, enseignant en lycée à partir de 1933, travailla dès 1930 avec le groupe clandestin Giustizia e Libertà puis en 1935, après la liquidation de celui-ci en Italie par la police, avec le « centre intérieur » du parti socialiste italien, lui aussi clandestin et qu’il dirigea de fait en 1937. Arrêté en 1938, au début de la campagne antisémite fasciste, et envoyé sans jugement en résidence surveillée à Ventotene, il y participa à la rédaction du Manifeste européiste de Ventotene, dont il assura début 1944 la publication dans la clandestinité. Transféré à l’automne 1941 à Melfi, en Basilicate, il avait réussi à fuir en mai 1943, se cachant à Rome, y organisant le parti socialiste après la chute de Mussolini, puis mettant sur pied le premier groupe de résistance armée de ce parti sous l’occupation allemande, et en animant le journal clandestin. Le 28 mai 1944, peu avant la libération de la ville, il fut arrêté par des miliciens de la « Banda Koch » (voir p. 7), fut blessé et mourut deux jours plus tard.

13Tommaso Corsini, prince de Sismano (1903-1980), passionné par les problèmes du monde agricole et sa modernisation, fut après la guerre député à la Constituante (1946-1948, Front de l’homme quelconque puis Union nationale) ; face aux bombardements et au passage du front, c’est plutôt son épouse, Elena Avogadro di Collobiano, qui s’occupa de la protection des trésors rassemblés par sa famille depuis le XVIIIe siècle au Palazzo Corsini, sur le lungarno, « quai », Corsini, sur la rive droite entre les ponts Santa Trinita et alla Carraia, la plus importante collection privée de Florence, centrée sur la peinture des XVIIe et XVIIIe siècles mais avec des pièces remontant à la Renaissance (voir p. 120).

  • 544 Voir par exemple Alfred Baudrillart, Les Carnets du cardinal, 20 novembre 1935 - 11 avril 1939, Par (...)
  • 545 Voir Riccardo Calimani, Storia degli ebrei italiani nel XIX e nel XX secolo, vol. III, Milan, Monda (...)

14Elia Dalla Costa (1872-1961) devint évêque de Padoue en 1923, opposant la catéchèse à la modernité et tenant l’Action catholique le plus loin possible des questions sociales et politiques. Archevêque de Florence en 1931, cardinal en 1933, il s’occupa de réorganisation disciplinaire, apparut peu dans les manifestations officielles, exalta la paix retrouvée à la fin de la guerre d’Éthiopie, passa alors pour « faciste déterminé »544, s’effraya ensuite de l’anticléricalisme des républicains espagnols, s’inquièta aussi des lois raciales de 1938 mais au nom de la supériorité de l’Église sur la société civile. Il sembla être un candidat « religieux » au conclave de 1939, à opposer au futur Pie XII, diplomate soutenu par des « démocrates » autour des Français. Durant l’occupation, il tenta en vain d’obtenir que Florence soit « ville ouverte », et surtout s’engagea en faveur des juifs et des militants réduits à la clandestinité (ceci avant toute consigne ou approbation vaticane) ; l’historien de l’art Bernard Berenson nota par exemple qu’il avait demandé à être tenu pour coupable de l’action d’un prêtre arrêté pour avoir hébergé des juifs, et l’avait ainsi fait libérer545. Si début décembre 1943 il irrita en déplorant la mort d’un officier tué par la Résistance sans parler des représailles fascistes, il condamna publiquement à Noël les tortures de l’occupant. Après la guerre, il s’engagea plus directement dans la politique, comme tous les prélats italiens, mais avec modération, demandant ainsi une interprétation prudente du décret pontifical d’excommunication des communistes et socialistes de 1949. Il fait partie depuis 2012 des Justes parmi les nations du mémorial de Yad Vashem.

15Luigi Dallapiccola (1904-1975), compositeur, épousa en 1938 Laura Coen Luzzatto, touchée par les lois antisémites de la même année, auxquelles il réagit avec indignation. Il poursuivit cependant sa carrière, devint académicien de Santa Cecilia en 1939, et en 1940 fut appelé « pour mérites éminents » à la chaire de Composition du Conservatoire de Florence. Avec l’occupation, le couple fut forcé d’abandonner travail et maison à Florence pour se cacher à Fiesole chez les Materassi.

  • 546 Voir Matteo Di Figlia, Farinacci: il radicalismo fascista al potere, Donzelli, Roma, 2007.
  • 547 Voir par exemple Marie-Anne Matard-Bonucci, L’Italie fasciste et la persécution des juifs, Paris, P (...)
  • 548 Ibid., p. 19 ; Pierre Milza, Mussolini, Paris, Fayard, 1999, p. 540

16Roberto Farinacci (1892-1945), représentant une ligne extrémiste et brutale546, fut secrétaire du parti fasciste en 1925-1926, mais ensuite isolé même s’il conservait un pouvoir de nuisance avec son quotidien Cremona Nuova, devenu en 1929 Il Regime fascista. Moins antisémite qu’utilisant les antisémites pour se renforcer, il protégea Giovanni Preziosi, raciste obsessionnel dont il associa en 1931 la revue La Vita italiana à son journal547. Il se rapprocha des chefs nazis au début de la guerre d’Espagne, au nom d’une radicalité antibourgeoise et anticommuniste, dont le racisme semble avoir été une conséquence non pas désirée mais acceptée et instrumentalisée. Il fut actif dans la campagne de 1938 mais Mussolini ne l’associa pas aux décisions, le tenant en réserve pour les jeux d’équilibre au sein du parti548 ; il parut cependant le principal porte-drapeau de l’antisémitisme.

17Rodolfo Graziani (1882-1955) appuya sa carrière militaire sur le parti fasciste, pilotant des répressions coloniales féroces en Libye et en Éthiopie, revenant en Libye de 1940 à 1941 comme gouverneur et commandant des troupes; puis, mis à l’écart pour cause de défaite face aux Britanniques, peut-être vit-il dans le régime de Saló l’occasion de se remettre en selle ; il fut en tout cas le seul maréchal d’Italie à s’y rallier. Nommé ministre de la Guerre le 23 septembre 1943, il s’attacha à reconstruire une armée pour combattre aux côtés du Reich contre les Alliés et la Résistance. Après la Libération et quelques mois de prison, il s’engagea dans le MSI néo-fasciste et en fut président « d’honneur » à partir de 1953.

18Luigi Guanella (1842-1915), prêtre, canonisé en 2011, réorganisa dans les années 1880 l’hospice de sa paroisse de Lombardie, destiné aux orphelines et aux vieillards isolés, ainsi que la communauté d’ursulines qui s’en occupait, lui donnant le nom de Filles de Sainte Marie de la Providence, dites guanelliennes, ordre qui essaima, se vouant surtout à l’aide aux plus abandonnés, jeunes ou vieux, malades, handicapés ou indigents.

  • 549 Voir par exemple. Jean-Yves Frétigné, Giuseppe Mazzini. Père de l’unité italienne, Paris, Fayard, 2 (...)

19Sara Levi Nathan (1819-1882) suivit à Londres son mari, agent de change, y rencontra Mazzini en 1837 par le biais de son cousin Pellegrino Rosselli. Veuve et héritière en 1859, elle put financer les projets insurrectionnels de Mazzini. Revenue en Italie en 1862, trop républicaine pour les autorités, elle se réfugia à Lugano, en Suisse, y acheta en 1865 une villa qui, comme auparavant sa maison de Londres, accueillit maints révolutionnaires italiens dont Mazzini. Puis elle s’installa à Rome en 1871, se vouant à la diffusion de la pensée de ce dernier et à l’émancipation féminine par l’éducation. Un de ses fils, Ernesto (1845-1921), fut maire de la ville de 1907 à 1913. En dehors de Mazzini, les cas évoqués d’hébergement à Lugano offrent un témoignage synthétique sur le rôle de sa maison, et sur un panthéon risorgimental dominé par Mazzini, et par sa mort à Pise : sur quatre personnages cités, trois veillèrent la dépouille de Mazzini chez les Rosselli Nathan, et si Ruffini lui, avait rompu depuis trente ans549, on peut l’imaginer cité pour son aura de romancier.

  • 550 Berlin-Vienne-Leipzig, Paul Szolnay, 1932 ; Paris, Albin Michel, 1932 — dernière réédition, Paris, (...)

20Emil Ludwig, pseudonyme d’Emil Cohn (1881-1948), connut le succès dans l’entre-deux-guerres comme biographe (Goethe, Bismarck, Napoléon, Michel-Ange, Cléopâtre) et avec ses Entretiens avec Mussolini, parus en Allemagne et vite traduits550. Allemand naturalisé suisse en 1932, il émigra aux Etats-Unis en 1940, et revint en Suisse après la guerre.

21Luigi Luzzatti (1841-1927), juriste, contribua à créer le premier enseignement universitaire d’économie, à Venise, fut un apôtre des banques populaire et fonda celle de Milan en 1865, devint en 1869 secrétaire d’État à l’Économie et au Commerce, puis ministre du Trésor en 1891, facilitant la circulation du numéraire et accélérant la crise du système bancaire deux ans plus tard, mais aussi en 1896 où il sauva de la faillite le Banco di Napoli. Après avoir piloté les négociations commerciales avec la France, il retrouva ce ministère de fin 1903 à début 1905 et en 1906, réussissant à réduire le taux des emprunts d’État de 5 à 3%, ce à quoi le texte fait allusion, et jetant les bases du logement social. Puis il fut ministre de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce, et en 1910-1911 président du Conseil, rendant obligatoire l’école jusqu’à 12 ans, désormais gérée par l’État et non plus les communes, et préparant l’extension du droit de vote.

22Alberto Mario (1825-1883) participa aux combats contre l’Autriche en 1848, se réfugia ensuite à Gênes de 1849 à 1857, puis à Londres, se fit propagandiste de la cause du Risorgimento jusqu’en Amérique, avant de diriger à Lugano le journal mazzinien Pensiero e Azione. Ensuite il rejoignit Garibaldi en Sicile, participa à de nouveaux combats contre l’Autriche en 1866 et à la tentative de prise de Rome de 1867, puis après l’unité, se voua au journalisme sur une base républicaine, mais héritière du fédéraliste de Carlo Cattaneo.

23Sandro Materassi (1904-1989), violoniste, avait joué à partir de 1930 avec le compositeur Luigi Dallapiccola . Avec son épouse Luisa Guerra Materassi, il cacha ce dernier et l’épouse de celui-ci pendant la guerre. Le couple a été inscrit en 2016 au nombre des justes parmi les nations du mémorial de Yad Vashem.

  • 551 Voir par ex. Jean-Yves Frétigné, Giuseppe Mazzini, ouvr. cité, p. 447.

24Giuseppe Mazzini (1805-1872) fut un des grands artisans de l’unité italienne, qu’il envisageait comme républicaine, avec une vision religieuse de la politique. Il a vécu une première fois à Londres de janvier 1836, quand il fut chassé de son exil suisse, à mars 1848. Il y revint en 1860, mais désormais en porte-à-faux face à une unité italienne qui s’était faite sur une base monarchiste et modérée, contre ses conceptions, face aussi à une Ière Internationale éloignée de son interclassisme ainsi que de sa volonté de synthèse entre nationalisme, démocratie et question sociale qui l’amenait à s’y opposer à Karl Marx, et face au développement du positivisme incompatible avec son idéalisme philosophique. Il quitta l’Angleterre en 1868, espérant déclencher depuis la Suisse une vaste insurrection tout de suite étouffée par la police, fut lui-même arrêté alors qu’il tentait de gagner la Sicile, emprisonné deux mois à Gaète, amnistié lors de la prise de Rome. Il passa de nouveau l’hiver à Londres avant d’être hébergé à Pise, par ses amis Pellegrino Rosselli (1834-1911) et Janet ou Giannetta Nathan Rosselli (1842-1911) oncle et tante de la grand-mère de Valentina Supino. Puis il regagna un temps Lugano puis de revenir chez eux en 1872, y passer le dernier mois de a vie et y mourir sous le nom de George Brown afin de se cacher de la police du royaume, mais aussi de ne pas être importuné par ses propres partisans et surtout de « mourir étranger dans cette Italie qui n’est pas devenue la nation pour laquelle il a consacré l’effort de toute sa vie ».551 (1842-1911) oncle et tante de la grand-mère de Valentina Supino.

25Giovanni Battista Nasalli Rocca di Corneliano (1872-1952), fait archevêque de Bologne en 1921 et cardinal en 1923, ne cacha pas sa sympathie pour le fascisme et salua avec enthousiasme le traité du Latran en 1929, mais manifesta tout de suite son hostilité aux lois antisémites de 1938. Durant la guerre, il se voulut médiateur entre le régime de Saló, l’occupant et la population, mais ne put éviter les massacres de civils, et apparut comme hostile à la Résistance (il est qualifié d’« imbécile et réactionnaire » in Giulio Supino, ouvr. cité, p. 194 [21 juillet 1944]). À la Libération, il manifesta son ralliement au CLN, puis appuya la création de la Démocratie chrétienne locale.

  • 552 Marta Baiardi renvoie à Mimmo Franzinelli, Squadristi, Protagonisti e tecniche della violenza fasci (...)

26Alessandro Pavolini (1903-1945), ancien squadriste, secrétaire de la fédération fasciste de Florence de 1929 à 1934, député, ministre de la Culture populaire de 1929 à 1934, pilier de la République de Salò et créateur des « Bandes Noires », arriva à Florence dans l’été 1944 pour organiser des francs-tireurs contre les Résistants et les civils552.

27Dino Perrone Compagni (1879-1950) époux de Vittoria Falaschi, sous-officier de la Grande Guerre, noble déchu sans grandes ressources matérielles ou capacités intellectuelles, avait représenté l’aile modérée du fascisme florentin mais adhéra au régime de Salò.

28Maurizio Quadrio (1800-1876), carbonaro, participa au Piémont à la tentative de soulèvement libérale de 1821 et dut s’exiler à Gênes, où il rencontra Mazzini, puis en Espagne, en France, en Suisse, en Crimée. Il participa à l’insurrection polonaise de 1830 contre le Tsar, repassa en 1834 par la Suisse, rentra en Lombardie où il fit quelques mois de prison. En 1848 il prit part à la révolte de Milan contre l’Autriche, s’enfuit à Lugano, y participa à un projet mazzinien d’insurrection, fut en 1849 secrétaire du gouvernement provisoire toscan puis de la république romaine, et à la chute de celle-ci repartit en exil à Marseille, en Suisse et enfin à Londres jusqu’en 1859 où il rentra en Italie et y dirigea des journaux républicains.

  • 553 Voir Raffaele Bruno (dir.), Ragghianti critico e politico, Milan, Angeli, 2004.

29Carlo Ludovico Ragghianti (1910-1987), critique et historien de l’art, fut un des fondateurs du Parti d’Action, et présida le Comité toscan de Libération nationale, organisant la résistance armée après le 8 septembre. Il fut secrétaire d’État aux Arts et Spectacle dans le gouvernement Ferruccio Parri de 1945553.

  • 554 Voir Fracesco Fausto Nitti, Nos prisons et notre évasion, Paris, Valois, 1930, et par ex. Luca Di V (...)
  • 555 Voir Mimmo Franzinelli, Il delitto Rosselli. 9 giugno 1937 anatomia di un omicidio politico, Milan, (...)
  • 556 Voir par ex. Antonio Bechelloni (dir.), Carlo e Nello Rosselli e l’antifascismo europeo, Milan, Ang (...)

30Carlo Rosselli (1899-1937), condamné à cinq ans de prison en 1926 pour avoir organisé l’expatriation clandestine du vieux leader socialiste réformiste Filippo Turati, fut envoyé en résidence surveillée à l’île de Lipari en 1927. Il réussit à organiser une évasion par mer en juillet 1929, en compagnie de deux autres antifascistes, le sardiste Emilio Lussu et Francesco Fausto Nitti, libéral atypique que l’on retrouve ensuite à la tête d’une unité anarchiste en Espagne, puis dans la Résistance française554. En France, Carlo Rosselli créa l’organisation libéral-socialiste Giustizia e Libertà qui se distingua par des coups d’éclat comme un vol sur Milan avec lâcher de tracts, et qui envisageait l’assassinat de Mussolini. Il fut un des tout premiers à appeler au soutien armé à la République espagnole. Blessé, en convalescence à Bagnoles de l’Orne, il tomba victime, en juin 1937, d’un commando de l’organisation d’extrême droite surnommée La Cagoule, les assassins ne semblant d’ailleurs pas savoir à qui ils avaient affaire et étant commandités, en échange de la possibilité d’acheter des armes de guerre, par les services secrets militaires italiens, probablement par Galeazzo Ciano, ministre des Affaires étrangères et gendre du Duce, peut-être par ce dernier555. Son frère Sabatino, dit Nello (1900-1937), historien, d’inspiration plus libérale, resté en Italie, y participait au mouvement clandestin Giustizia e Libertà et, l’ayant rejoint à Bagnoles de l’Orne, fut assassiné avec lui556.

31Giuseppe Emanuele Rosselli, dit Joe (1867-1911) épousa en 1892 Amelia Pincherle (1870-1954), dont un grand-oncle avait participé au gouvernement provisoire de Venise insurgée contre les Autrichiens en 1848-1849, et qui obtint en 1898 une renommée nationale avec un drame, Anima qui en fit la première femme italienne auteur de théâtre. Le couple se sépara en 1903, après les naissances, en 1895, 1899 et 1900 respectivement, d’Aldo, mort à la Première Guerre mondiale, de Carlo et de Sabatino dit Nello (voir ci-dessus), et en coïncidence avec de relatifs revers de fortune et une installation à Florence, mais Amelia assista son époux jusqu’à la mort de celui-ci. Très nationaliste, mais dotée d’une forte empathie sociale, elle milita pour l’entrée en guerre de l’Italie en 1915, et contre le fascisme.

  • 557 Voir Altiero Spinelli, avec Ernesto Rossi, Le Manifeste de Ventotene. Pour une Europe libre et unie (...)

32Ernesto Rossi (1897-1967) fit partie en 1925 des animateurs du journal clandestin Non Mollare autour de l’historien Gaetano Salvemini, puis fut l’un des responsables de l’organisation clandestine libéral-socialiste Giustizia e Libertà, « Justice et Liberté », fondée en 1929 et dirigée en exil par Carlo Rosselli. Arrêté dès 1930, il passa neuf ans en prison, puis quatre en résidence surveillée à l’île de Ventotene, y rédigeant avec Altiero Spinelli et Eugenio Colorni le « Manifeste de Ventotene », un des textes fondateurs du fédéralisme européen557. Libéré à la chute de Mussolini en juillet 1943, membre du Parti d’Action, il fut secrétaire d’État à la Reconstruction en 1945, puis journaliste à l’hebdomadaire radical Il Mondo de 1949 à 1962.

33Giovanni Domenico Ruffini (1807-1881), fut carbonaro comme son frère Jacopo (1805-1833) qui prépara une insurrection à Gênes, fut arrêté, torturé et se suicida ou fut tué en prison. Giovanni, lui, s’enfuit à Marseille, puis en Suisse, en 1837 en Grande Bretagne, où il rompit avec le mazzinisme insurrectionnel, et en 1841 à Paris. Revenu au Piémont en 1848, il fut élu député mais se retira vite de la politique, s’illustrant de 1853 à 1863 comme romancier.

34Aurelio Saffi (1819-1890), député, ministre de l’Intérieur puis membre avec Mazzini du triumvirat exécutif de l’éphémère république romaine de 1849, s’exila ensuite en Suisse, mais surtout à Londres, en rentra en 1852 pour tenter d’organiser une révolution à Milan contre l’Autriche mais dut de nouveau s’y réfugier. Bien qu’élu député en 1861, il y retourna de 1864 à 1867 avant de se retirer à la campagne, d’entamer en 1877 une carrière de professeur de Droit et de se vouer à la publication des œuvres de Mazzini dont il fut l’héritier politique.

  • 558 Voir par ex. Marco Maffioletti, L’Entreprise idéale entre usine et communauté. Une biographie intel (...)

35Lalla Sarzovsky, chanteuse lyrique finlandaise venue passer l’été en Italie et qui y resta jusqu’à son décès, était amie de Paola Levi Olivetti. Celle-ci avait une villa à Fiesole et était l’épouse d’Adriano Olivetti (1901-1960), fils du fondateur de la première entreprise italienne de machines à écrire qu’il dirigea et développa à partir de 1932 : il avait participé à l’expatriation du leader socialiste Filippo Turati organisée par Carlo Rosselli, même si ensuite il s’était adapté au régime, puis s’en était éloigné, et il développa après guerre un libéral-socialisme très spécifique, fondé sur les communautés territoriales558.

  • 559 Giorgio Israel, Il fascismo e la razza. La scienza italiana e le politiche raziali del regime, Bolo (...)
  • 560 Voir Marie-Anne Matard-Bonucci, L’Italie fasciste et la persécution des juifs, ouvr. cité, p. 164 e (...)
  • 561 Giulio Supino, Diario della guerra che non ho combattuto. Un italiano ebreo tra persecuzione e resi (...)

36Giulio Supino (1898-1978), père de la narratrice, enseigna à l’université de Bologne, à partir de 1927, la géométrie, la mécanique appliquée à la construction, la construction des ponts et enfin la construction hydraulique ; chassé de son poste par les lois antisémites de 1938, exclu des différentes associations professionnelles, interdit de publication même si l’on ne pouvait faire totalement silence sur ses apports559, et si son statut d’ancien combattant faisait qu’il était « discriminé » (pour la bureaucratie fasciste, cela signifie qu’il pouvait exercer une profession libérale, être propriétaire foncier, accèder aux bibliothèques560…) Il envisagea de s’installer à Londres, mais à l’approche de la guerre il préféra rentrer en Italie, où il enseigna de 1941 à 1943 dans l’université clandestine créée à Rome pour les étudiants juifs eux aussi chassés des facultés italiennes. Contacté par de futurs membres du Parti d’Action (voir préface p. 5 et p. 86, note 152), il participa à la fondation de celui-ci dans la clandestinité en 1942. Prévoyant dès début août 1943 l’occupation allemande, il chercha où se cacher et cacher sa famille, sa mère Valentina Finzi et son frère Emilio chez un ami à Bologne, et lui-même, son épouse et sa fille chez d’autres à Florence, ceci tout en jouant un rôle notable dans son parti et dans la Résistance toscane. Retrouvant, malgré quelques complications bureaucratiques, une chaire à Bologne en 1945, il y enseigna jusqu’à sa retraite en 1968, avec une reconnaissance scientifique illustrée par son appartenance à l’Académie nationale des Lincei, aux académies des sciences de Bologne et Turin, à l’Académie des Georgofili de Florence – il fonda par ailleurs en 1966 et présida l’Institut d’histoire de la Résistance de Bologne. Son journal de guerre a été édité par Michele Sarfatti.561

  • 562 Voir Massimo Ferretti, « Igino Benenuto Supino », in Domenico Mirri, Stefano Arieti (dir.), La catt (...)

37Igino Supino (1858-1940), père de Giulio, grand-père de la narratrice, après des études à l’Académie des Beaux-arts de Florence, créa en 1893 le premier musée municipal de Pise, puis dirigea de 1896 à 1907 le musée du Bargello à Florence. Il collabora aux principales revues d’Art de l’époque, enseigna l’Histoire de l’Art médiéval et moderne à l’université de Bologne à partir de 1906 et jusqu’à sa retraite en 1933. Il présida aussi l’Académie des Beaux-Arts à Bologne, et y dirigea à partir de 1929 le Musée d’Art industriel – dont il resta directeur honoraire jusqu’aux lois antisémites de 1938562.

38Arturo Toscanini (1867-1957), déjà célébrissime chef d’orchestre, soutint Mussolini et figura sur sa liste aux législatives de novembre 1919, où elle subit une déroute retentissante, mais s’en éloigna avant l’arrivée du fascisme au pouvoir fin 1922, utilisant ensuite son prestige international pour fronder le régime. Agressé à Bologne en mai 1931 pour avoir refusé de faire jouer l’hymne fasciste au début d’un concert, il quitta l’Italie pour New York, ne revenant qu’à la Libération.

  • 563 Voir Giovanni De Luna, Storia del Partito d’Azione. La rivoluzione democratica (1942-1947), Milan, (...)
  • 564 Voir par ex. Julien Sapori, « Les universitaires qui refusèrent de prêter serment au fascisme », in(...)

39Edoardo Volterra (1904-1984), professeur de droit romain, fut en fait chassé de l’université italienne par les lois antisémites de 1938. Il enseigna ensuite brièvement en Égypte puis fut accueilli comme chercheur en France, où il fut en contact avec des exilés563, avant de rentrer en Italie en mai 1940, de contribuer en 1942 à la création clandestine du Parti d’Action, d’être arrêté en mars 1943 et libéré à la chute de Mussolini, puis de participer à la Résistance. C’est son père, Vito, qui avait été un des très rares universitaires à refuser de prêter le serment de fidélité au régime exigé en 1931 : le gouvernement parla d’une douzaine, et si quelques autres prirent une retraite anticipée ou obtinrent un poste à l’étranger, et même en ajoutant les rares ayant démissionné auparavant comme l’historien Gaetano Salvemini ou le juriste Silvio Trentin, le total ne dépasse guère la vingtaine, à comparer aux 1200 universitaires italiens d’alors564. Vito Volterra (1860-1940), mathématicien illustre, sénateur du royaume depuis 1905, présida l’Académie nationale des Sciences en 1919-1920, fut vice-président en 1920 et président de 1923 à 1926 de l’Académie des Lincei, présida le Bureau international des poids et mesures (Sèvres) de 1921 à sa mort, et de 1923 à 1927 le Conseil national des recherches qu’il s’était employé à faire créer. Il fut chassé de l’université à la suite de son refus de prêter serment, puis de l’Académie des Lincei en 1934 ; nommé en 1936 à l’Académie pontificale des sciences, seule instance à organiser une cérémonie officielle lors de son décès, il passa ses dernières années hors d’Italie, surtout à Paris et en Espagne, ne rentrant à Rome que pour mourir.

40Adone Zoli (1887-1960), père de Giancarlo Zoli, avocat catholique, membre du conseil national puis de la direction du Parti populaire de don Sturzo en 1920 puis 1921, opposant au fascisme dès l’origine, participa à la Résistance, puis fut maire-adjoint de Florence à la Libération, sénateur en 1948, ministre de la Justice en 1951-1953, des Finances brièvement en 1954 et du Budget en 1956-1958, poste cumulé avec la présidence du Conseil en 1957-1958.

41Giancarlo Zoli (1917-2007), résistant catholique, fils d’Adone Zoli, s’occupa en particulier de l’aide matérielle à ceux qui devaient se cacher et étaient sans ressources. Après la guerre, il milita à la Démocratie chrétienne et pour l’Europe, fonda l’Association d’amitié judéo-chrétienne, et fut quelques semaines maire de Florence en 1974.

42Israel Zoller (1881-1956), d’origine polonaise, grand rabbin de Trieste après 1918 et enseignant à l’université de Padoue, puis en 1938 grand rabbin de Rome, se convertit au catholicisme au sortir de la guerre et prit le nom de Eugenio Pio Zolli en hommage à Pie XII.

Notes

542 Voir Riccardo Caporale, La banda Carità. Storia del reparto servizi speciali (1943-1945), Lucques, San Marco, 2005 ; cf. aussi, par ex., Silio Bertoldi, Saló. Vita e morte della Repubblica Sociale Italiana, Milan, Rizzoli, 1976, p. 162, 252-254 ; Susan Zuccotti, The Italians and the Holocaust, Londres, Peter Halban, 1987, p. 148-149 ; Aurelio Lepre, La storia della repubblica di Mussolini. Saló: il tempo dell’odio e della violenza, Milan, Mondadori, 1999, p. 108-109.

543 Voir Settimio Sorani, L’assistenza ai profughi ebrei in Italia (1933-1947). Contributo alla storia della DELASEM, Rome, Carocci, 1983 ; Rosa Paini, I sentieri della speranza. Profughi ebrei, Italia fascista e « la DELASEM », Milan, Xenia, 1988 ; Sandro Antonini, DELASEM: storia della piu’ grande organizzazione ebraica di soccorso durante la seconda guerra mondiale, Gênes, De Ferrari, 2000, Francesca Cavarocchi, « L’organizzazione degli aiuti. Le reti ecclestiastiche, la DELASEM », ouvr. cité.

544 Voir par exemple Alfred Baudrillart, Les Carnets du cardinal, 20 novembre 1935 - 11 avril 1939, Paris, Le Cerf, 1996, p. 419.

545 Voir Riccardo Calimani, Storia degli ebrei italiani nel XIX e nel XX secolo, vol. III, Milan, Mondadori, 2015, p. 595, 635.

546 Voir Matteo Di Figlia, Farinacci: il radicalismo fascista al potere, Donzelli, Roma, 2007.

547 Voir par exemple Marie-Anne Matard-Bonucci, L’Italie fasciste et la persécution des juifs, Paris, Perrin, 2007, p. 90

548 Ibid., p. 19 ; Pierre Milza, Mussolini, Paris, Fayard, 1999, p. 540

549 Voir par exemple. Jean-Yves Frétigné, Giuseppe Mazzini. Père de l’unité italienne, Paris, Fayard, 2006, p. 449, 273.

550 Berlin-Vienne-Leipzig, Paul Szolnay, 1932 ; Paris, Albin Michel, 1932 — dernière réédition, Paris, Perrin, 2016 ; Boston, Little, Brown & Cie, 1933, etc.

551 Voir par ex. Jean-Yves Frétigné, Giuseppe Mazzini, ouvr. cité, p. 447.

552 Marta Baiardi renvoie à Mimmo Franzinelli, Squadristi, Protagonisti e tecniche della violenza fascista, 1919-1922, Milan, Mondadori, 2003, p. 247-248 (voir Camilla Benaim, Elisa Rosselli, Valentina Supino, ouvr. cité, p. 95).

553 Voir Raffaele Bruno (dir.), Ragghianti critico e politico, Milan, Angeli, 2004.

554 Voir Fracesco Fausto Nitti, Nos prisons et notre évasion, Paris, Valois, 1930, et par ex. Luca Di Vito, Michele Gialdroni, Lipari 1929. Fuga dal confino, Rome-Bari, Laterza, 2009.

555 Voir Mimmo Franzinelli, Il delitto Rosselli. 9 giugno 1937 anatomia di un omicidio politico, Milan, Mondadori, 2007 ; Éric Vial, La Cagoule a encore frappé L’assassinat des frères Rosselli, Paris, Larousse, 2010.

556 Voir par ex. Antonio Bechelloni (dir.), Carlo e Nello Rosselli e l’antifascismo europeo, Milan, Angeli, 2001 ; Alessandro Giacone, Éric Vial (dir.), I fratelli Rosselli: l’antifascismo e l’esilio, Rome, Carocci, 2011 ; Valdo Spini, Carlo e Nello Rosselli. Testimoni di Giustizia e Libertà, Florence, Clichy, 2016.

557 Voir Altiero Spinelli, avec Ernesto Rossi, Le Manifeste de Ventotene. Pour une Europe libre et unie. Projet d’un manifeste. Et autres textes (1941-1947), Lyon, Presse fédéraliste, 2017.

558 Voir par ex. Marco Maffioletti, L’Entreprise idéale entre usine et communauté. Une biographie intellectuelle d’Adriano Olivetti, thèse de doctorat en civilisation italienne, Grenoble III/Turin, 2013.

559 Giorgio Israel, Il fascismo e la razza. La scienza italiana e le politiche raziali del regime, Bologne, Il Mulino, 2010, p. 282 ; voir aussi Dino Zanobetti, « Giulio Supino e Emanuele Foà », in Domenico Mirri, Stefano Arieti (dir.), La cattedra negata. Dal giuramento di fedeltà al fascismo alle leggi razziali nell’università di Bologna, Bologne, CLUEB, 2002, p. 85-94.

560 Voir Marie-Anne Matard-Bonucci, L’Italie fasciste et la persécution des juifs, ouvr. cité, p. 164 et suivantes.

561 Giulio Supino, Diario della guerra che non ho combattuto. Un italiano ebreo tra persecuzione e resistenza, Florence, Aska, 2014.

562 Voir Massimo Ferretti, « Igino Benenuto Supino », in Domenico Mirri, Stefano Arieti (dir.), La cattedra negata. Dal giuramento di fedeltà al fascismo alle leggi razziali nell’università di Bologna, Bologne, CLUEB, 2002, p. 165-176 ; Paola Bassani Pacht (dir.), Igino Benvenuto Supino 1858-1940 – Omaggio ad un padre fondatore, Florence, Polistampa, 2006.

563 Voir Giovanni De Luna, Storia del Partito d’Azione. La rivoluzione democratica (1942-1947), Milan, Feltrinelli, 1982, p. 29.

564 Voir par ex. Julien Sapori, « Les universitaires qui refusèrent de prêter serment au fascisme », in Id., Il était une fois l’Italie de Mussolini. Petites et grandes histoires d’un pays disparu, Chinon, Anovi, 2015, p. 47-59.

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