1 Ces photographies, qui appartiennent au fonds Delpire-Corbeau (Fondation Pathé), sont des tirages argentiques ou des impressions mécaniques obtenues avec le procédé de la phototypie, introduit chez Pathé à partir de 1906. Elles datent de la période 1906-1910.
2 Les films que j’ai pu identifier datent de la période 1904-1910 :
1904 : Le Bain des dames de la cour (avec l’inscription du titre suivi du nom de Charles Lépine) ; 1905 : La Poule aux œufs d’or ; 1906 : Le Troubadour, Les Roses magiques, Sorcier arabe, Le Fils du diable, La Dernière sorcière, [Pitou amoureux ?], Histoire d’un pantalon, Les Cent trucs ; 1907 : Kiriki acrobates japonais, Le Scarabée d’or, Sculpteur express, La Boîte à cigares, Les œufs de Pâques, Le Spectre rouge, Les Chrysanthèmes, Les Voleurs incendiaires, La Course des belles-mères, En avant la musique, La Sorcière noire, Armures mystérieuses, Les Glaces merveilleuses, L’étang enchanté ; 1908 : Le Miracle du Brahmane, L’Album magique, Le Château hanté, Au pays de l’or [Palais de monnaies ?], Rêve de Noël, Hallucinations d’ivrogne, Les Poupées vivantes, Le Rêve de Toula, La Grenouille, Les Lunatiques, Voyage original, Le Rêve des marmitons, La Maison ensorcelée, L’Invention du professeur Brick à Brack, Les Dés magiques, Cuisine abracadabrante, Les Dynamiteurs, Les Fantoches de Miss Hold, Création du diabolo, Les Flammes mystérieuses, Chiffonniers caricaturistes, L’Auberge tranquille, Un bon médicament, La Légende du fantôme, Les Incompréhensibles, Une bonne farce, Les Œufs merveilleux, Cauchemar et doux rêve, Le Voleur mystérieux, Transformations élastiques, Electric hôtel, Les Têtes fantastiques, L’Odyssée d’un savant, Les Vapeurs bachiques, Collection de timbres, Les Cocottes en papier, Magie moderne, Le Cirque miniature, Les Tribulations du roi Têtaclaque, Le Chevalier mystère, Peau d’âne ; 1909 : Le Jeu de patience, Cuisine diplomatique, La Maison agitée, L'Antre de la sorcière, L’éventail, Voyage sur Jupiter, Le Gastronome, La Liquéfaction des corps, La Forge du diable, Une excursion incohérente, Magic Bricks (titre français non trouvé), La Grotte des esprits ; 1910 : L’épée du spirite, Le Pêcheur et le Génie, Le Rêve du détective, L’arbre du bonheur ; 1911 : Rigadin se trompe de fiancée.
Cet inventaire a donné lieu à une exposition, Aux origines des trucages, Segundo de Chomón (21 novembre 2017-11 mars 2018).
3 Les photographies proviennent directement de la famille Chomón qui les a conservées à son adresse turinoise avant que Robert ne les lègue au Museo Nazionale del Cinema de Turin.
4 La coupure est conservée dans les archives Chomón au Museo Nazionale del Cinema de Turin (Biblioteca Mario Gromo). Elle n’est malheureusement pas datée. La revue Hollywood est publiée à Milan entre 1948 et 1952.
5 Luigi Pralavorio, « Come Méliès », in Hollywood [s.d.] : « Il était photographe. Et de l’appareil photographique, il connaissait tous les secrets. […] Et parfois pour vivre, il lui fallait retoucher de banales plaques photographiques. » Claudia Gianetto indique que le terme fotografio ne se rencontre pas dans les documents cinématographiques pour désigner un opérateur de cinéma, lequel peut être nommé sous les termes « operatore », parfois « operatore alla macchina » ou « direttore della fotografia » et « direttore del reparto cinematografico » (informations communiquées par mail en novembre 2018).
6 Carlos Cuenca, en 1942 et 1943, tente en effet de joindre Robert, le fils de Segundo, pour réunir des renseignements pour écrire un article dans le journal Arriba (1942), puis pour Radiocinema et une histoire du cinéma plus étendue, avant de publier les informations dans l’ouvrage qu’il consacre à Chomón en 1972. La guerre empêche que les lettres arrivent et Cuenca réitère plusieurs fois ses demandes. Deux mémoires, aujourd’hui conservés à la Biblioteca Mario Gromo de Turin avec les courriers de Cuenca, sont rédigés par Robert en 1948, l’un biographique, l’autre consacré à la machine de mise en couleurs. Les indications biographiques seront reprises par Cuenca, par Georges Sadoul, puis par une très large majorité d’historiens, dont Juan-Gabriel Tharrats.
7 Selon les recherches généalogiques qu’il a effectuées, Jean-Claude Seguin identifie dans ces fillettes les sœurs de Julienne.
8 Par comparaison, Leclerc reçoit 1 000 F pour un voyage dans le Midi de la France, somme qui inclut l’ensemble des frais. Source : Journal comptable no 9, juillet-décembre 1905, p. 241, coll. Fondation Pathé.
9 Journal comptable no 10, décembre 1905-mai 1906, p. 217, coll. Fondation Pathé.
10 Séance du Conseil d’administration du 20 février 1906, Livre I, p. 253, coll. Fondation Pathé.
11 Journal comptable n° 9, août 1905, p. 180. Zecca situe pendant l’hiver 1905 le début des tournages sur les deux lieux. Outre le manque de place, l’électricité des théâtres de Vincennes et Montreuil est insuffisante (archives Ferdinand Zecca, Fonds Maurice Bessy, Fondation Pathé).
12 La chronologie des départs incite à relativiser G. Sadoul, qui désigne Lépine comme « le successeur de Gaston Velle ».
13 Robert de Chomón, Don Segundo de Chomón Ruiz, mémoire daté du 24 janvier 1948, SECH 16-A330, Biblioteca Mario Gromo (MNC). La Poule aux œufs d’or est cité en français, à la page 2 du mémoire.
14 « Le cinéma muet », réunion du 5 mai 1945, p. 53, CRH22-B1, fonds Commission de recherche historique, Cinémathèque française. Les journaux comptables indiquent que des plaques d’un format inférieur, 8 x 16 cm, étaient commandées chez Chevrier, concessionnaire parisien des plaques Lumière.
15 Hugues Laurent, Souvenirs de la maison Pathé des années 1904 à 1906, Cinémathèque française, CRH105-B4.
16 Il existe au moins un lien ténu entre les deux opérateurs : dans le fonds de Turin, une photographie d’un film licencieux [Bain des dames à la cour ?, 1904] porte le nom, ou la signature à l’encre, de « Lépine Charles Lépine ».
17 Notons que Velle réapparaît en juillet 1907 comme opérateur à la succursale de Milan.
18 Hugues Laurent, op. cit., p.8.
19 CRH3-B1.
20 Österreichisches Filmmuseum, fonds Hans Theyer. Merci à Roland Buzzi et à Nikolaus Worstry pour leur aide.
21 Österreichisches Filmmuseum, fonds Hans Theyer.
22 Journal comptable n° 14, 28 février 1909, p. 75.
23 C’est-à-dire que la phototypie est l’exacte reproduction du tirage argentique.
24 Quant aux autres comédiennes, elles ne sont malheureusement pas identifiées. Une annotation de Bonnet permet d’apprendre que les danseuses des Flammes mystérieuses sont celles des Folies Bergère. Et sur les photographies de La Boîte à cigares, on reconnaît la jeune Mistinguett.
25 Georges Sadoul, Histoire générale du cinéma III. Le cinéma devient un art : 1909-1920, vol. 1, Paris, Denoël, 1951, p. 143.
26 Témoignage de Max Bonnet, « Les comiques du cinéma français issus du cirque et du music-hall », réunion du 10 décembre 1949, fonds Commission de recherche historique, Cinémathèque française, CRH61-B3.
27 Op. cit., « Le cinéma muet », réunion du 5 mai 1945, p. 8, CRH22-B1.
28 « Les Comiques français issus du cirque et du music-hall », réunion du 10 décembre 1949, p. 1 et 3, réf. préc.
29 « Je cite au hasard les noms qui me reviennent de quelques acteurs qui fréquentèrent assidûment les studios : Fargeau, qui jouaient les traîtres, Delpierre, Manuel (qui avait une variété inépuisable de compositions), Brunet au nez interminable, Vignès (un grand maigre qui rejoignait ses mains sur son ventre en croisant les bras dans le dos) spécialiste des rôles de casse-cou, Maupetit, les acrobates Bosc et Rastrelli, les danseurs de l’Opéra Schwartz et Morial. Parmi ceux qui laissèrent un nom en dehors du cinéma : Maurel, Fragson (qui fut une grande vedette de music-hall et eut une fin tragique), les deux comiques “maison” du théâtre du Châtelet : Claudius, le grand dégingandé, et Pougaud, le petit rondouillard, et enfin André Deed. […] Parmi les dames, Bleuette Bernon, Calvière, Bodson, la plantureuse Fernande Albany, Mado Minty (qui eut son heure de célébrité comme danseuse) et l’énorme Jane Bloch qui fit les beaux jours des cafés-concerts parisiens. » Témoignage transmis par Jacques Malthête, d’après André Méliès, Bulletin des Amis de Georges Méliès no 17, 2e semestre 1990, p.24.
30 [année 1904], archives Ferdinand Zecca, op. cit. Cet emploi est confirmé par Hugues Laurent à Langlois.
31 Le Journal artistique et littéraire, 1909, informations extraites de la biographie de Sanders.
32 Le Matin, 2 janvier 1905, rubrique spectacles et concerts, p. 5.
33 « 3 juin », Les Annales du théâtre et de la musique, 1898, p. 469. La villa cambriolée est située au Vésinet.
34 Saint-Aubain (dir.), Revue des grands procès contemporains. Recueil d’éloquence judiciaire. Théâtre et cinématographe, 1908, p. 663-687.
35 On le voit cependant dans La Cheminée qui fume, film anonyme de 1907.
36 Joan M. Batllori, Segundo de Chomón. El cinema de la fascinació, Barcelona, Generalitat de Catalunya/Filmoteca, 2009, illustration n°106.
37 Du moins, seules ces mentions sont associées à leur nom. Leurs appointements pourraient être compris dans le total de celui des théâtres.
38 Alain Carou, Le Cinéma français et les écrivains, histoire d’une rencontre 1906-1914, Paris, École nationale des Chartes, AFRHC, 2002.
39 Ciné-Journal, 7 janvier 1909. Voir aussi la lettre à André Heuzé dans le numéro du 6 janvier 1912, ainsi que Alain Carou (op. cit.) et J.-J. Meusy, « Genèse d’un métier, 1895-1918 », in J.-C. Tacchella, J.-J. Meusy, V. Pinel, J.-P. Jeancolas et L. Heynemann (dir.), L’Auteur du film, description d’un combat, Arles, Lyon, Paris, Actes Sud, Institut Lumière, AFRHC, 1996 et Thérèse Armengol, « La Notion jurisprudentielle de droit d’auteur(s) en cinéma. la genèse : 1904-1957 », in L’auteur de cinéma. Histoire, généalogie, archéologie, Christophe Gauthier et Dimitri Vezyroglou avec la collaboration de Myriam Juan (dir.), Paris ,AFRHC, 2013.
40 Le Droit d’auteur n° 7, 1910, p. 73 (à lire sur wipo.int).