L’usine PSA Citroën d’Aulnay sous Bois 1973-2013

Silien Larios

p. 339-350


Extrait

Le décor est planté

1La grève dans une entreprise, c’est se rendre justice. Face à l’injustice sociale d’une fermeture d’usine qui met des milliers d’ouvriers au chômage, cette définition trouve toute sa justification. Si la grève s’installe dans la durée, elle se trouve poussée à son degré limite. Les contestataires, forcément marginalisés par les appareils syndicaux et politiques entrent en piste. L’antagonisme arrive. Les désignés comme gauchistes ont leurs mots à dire. Comme exemple, y ayant participé, je prends celui de la dernière grève de l’usine PSA d’Aulnay sous Bois. 18 semaines d’arrêt de production en 2013. Débutée sous la neige, achevée au printemps. Des mois avant le solde définitif d’une usine inaugurée en 1973. Appellations pour désigner cette turne1 : le bagne d’Aulnay, l’usine de la peur… De la peur, à faire régner pour sortir des voitures des chaînes de montage, il en fallait au patronat. La terreur ambiante installée dans la totalité des ateliers de productio

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