La parité et la diversité « à la française » : la tentation d’une inclusion sous condition de performance des « non-frères »

Réjane Sénac

p. 111-122


Extrait

« Quel sens donner au fait que nous puissions désirer, quasi unanimement, une société plus juste, moins inégalitaire, et, par ailleurs, dans le temps même où ce désir s’exprime, agir collectivement d’une manière qui, de toute évidence, contribue à maintenir, voire creuser d’importantes inégalités ? »
(Savidan, 2015, p. 344).

1Le philosophe Patrick Savidan voit dans le paradoxe consistant à désirer une société moins inégalitaire tout en contribuant à ces inégalités par des arbitrages individualistes l’expression d’un déni partiel, « au sens où il serait, non pas tout à fait déni du problème, mais déni de la portée et de la radicalité des moyens qu’il faudrait engager pour résoudre le problème » (Savidan, 2015, p. 344). Selon lui, la complexité de la situation contemporaine repose sur le fait que le sentiment d’insécurité et de précarité sociales engendre des solidarités électives et restreintes. Pour remédier à la tentation individualiste de donner la priorité à son propre intérêt

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