La main de Cendrars
Poète au nom flamboyant, Blaise Cendrars a longtemps été dévoré par ses propres images. Celui qu’on a surnommé l’errant des bibliothèques, le pirate du Lac Léman ou l’Homère du Transsibérien s’est parfois pris au piège de ses légendes et le personnage a pris alors le pas sur une œuvre distraitement reconnue.
Derrière l’époustouflant bricoleur de légendes, s’est pourtant masqué le constructeur d’un mythe où tout - corps, nom, monde - tend à se refondre dans une Vita Nova. Sous le signe de Nerv...
Éditeur : Presses universitaires du Septentrion
Lieu d’édition : Villeneuve d'Ascq
Publication sur OpenEdition Books : 11 janvier 2021
ISBN numérique : 978-2-7574-2633-3
DOI : 10.4000/books.septentrion.84348
Collection : Objet | 28
Année d’édition : 1996
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-85939-487-5
Nombre de pages : 368
Première partie. La main coupable
Deuxième partie. Le voyage vers la gauche
Troisième partie. Orion manchot
Quatrième partie. Le couteau dans les livres
Cinquième partie. Le maître du temps
Poète au nom flamboyant, Blaise Cendrars a longtemps été dévoré par ses propres images. Celui qu’on a surnommé l’errant des bibliothèques, le pirate du Lac Léman ou l’Homère du Transsibérien s’est parfois pris au piège de ses légendes et le personnage a pris alors le pas sur une œuvre distraitement reconnue.
Derrière l’époustouflant bricoleur de légendes, s’est pourtant masqué le constructeur d’un mythe où tout - corps, nom, monde - tend à se refondre dans une Vita Nova. Sous le signe de Nerval, son guide dans l’impossible, il en a confié le dessein lucide à l’écriture, par une expérience unique comme sa main de manchot.
Le « comput » de sa vie d’homme, selon L’Homme foudroyé, commence au mois d’octobre 1917. Le secret qui le « bouffe tout entier », il ne le livre que par figures, mais tout tourne chez lui autour de cette coupure revendiquée avec insistance et mal désignée exprès au Lecteur inconnu.
Au cours de l’été précédent, à Méréville (Seine-et- Oise), Cendrars a entrepris en secret le voyage vers la gauche de son corps qui lui permettra de se « refaçonner ». Par l’alchimie d’une coupure traversant d’un même fil son corps blessé à la guerre, un pseudonyme adopté depuis 1912 et une première entreprise poétique de laquelle il prend congé, il exile sa main coupée parce que coupable, donnant naissance à un des mythes les plus fascinants de la modernité, celui d’Orion manchot.
Professeur à l’université Paris X-Nanterre où il dirige le Centre de recherches interdisciplinaires sur les textes modernes.
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