1 Concile œcuménique Vatican II. Constitutions, décrets, déclarations, Paris, Centurion, 1967, p. 125-146.
2 Nous appelons lectures « féminines » les lectures faites par des femmes. Les lectures « féministes » sont des lectures faites selon un point de vue « féministe » que nous présenterons un peu plus loin dans cet article. Un homme peut choisir de faire une lecture féministe.
3 Cf. Jean-Daniel Kaestli, « Les actes apocryphes et la reconstitution de l’histoire des femmes dans le christianisme ancien », Foi et Vie, vol. LXXXVIII, n° 5, septembre 1989 ; pour un vaste panorama, de l’antiquité au XXe siècle, voir Anne-Marie Pelletier, Le christianisme et les femmes. Vingt siècles d’histoire, Paris, Éditions du Cerf, 2001.
4 Petra Von Gemünden, « La femme passionnelle et l’homme rationnel ? Un chapitre de psychologie historique », Biblica, n° 78, 1997, p. 460.
5 P. Von Gemünden, ibid., p. 470. Cependant, comme le relève cet auteur (p. 473), Philon va plus loin : pour lui, le progrès spirituel peut être décrit comme une transformation de ce qui est féminin en masculin, dans un premier temps ; mais arrivé au sommet du progrès spirituel, c’est le masculin qui doit devenir féminin, l’âme devant s’ouvrir pleinement à l’accueil de la grâce. Mais cela n’est presque jamais repris par les Pères de l’Église…
6 Hervé Legrand, « Les femmes sont-elles à l’image de Dieu de la même manière que les hommes ? », Nouvelle revue théologique, t. 128, n° 2, 2006.
7 Sur ce point voir l’article d’Alphonse Borras dans le présent ouvrage.
8 En effet, si l’on suit l’ordre de la narration biblique, Dieu crée l’humain à son image, homme et femme, dans le premier récit de création (Gn 1) et le récit de la chute, sur lequel se base la doctrine du péché originel, apparaît deux chapitres plus loin (Gn 3).
9 Sur les positions de Luther et Calvin, voir Élisabeth Parmentier, Les filles prodigues. Défis des théologies féministes, Genève, Labor et Fides, 1998, p. 20-22 et Matthieu Arnold, « La Réforme fut-elle féministe ? », Foi et Vie, vol. XCVIII, n° 3, juillet 1999.
10 Allocution de Pie XII à l’Union mondiale des organisations féminines catholiques, « La mission et l’apostolat de la femme catholique », 29 septembre 1957, La documentation catholique, n° 1263, 1957, col. 1349-1362, citation col. 1352.
11 En guise de repère, les femmes eurent le droit de vote en Belgique en 1919 pour les élections communales et en 1948 pour les autres élections ; en France, elles purent voter en 1944 ; en Suisse, les femmes n’eurent accès à l’ensemble des élections, dans tous les cantons, qu’en 1971 (à l’exception du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures où elles ne purent voter qu’en 1990).
12 É. Parmentier, Les filles prodigues, op. cit., p. 43.
13 Pour mémoire, le début de la Genèse contient deux récits de création : dans le premier (Gn 1), la création est faite en sept jours et l’humain, homme et femme, est créé à l’image de Dieu ; le second (Gn 2) est centré sur l’humain, son rapport aux animaux et la différenciation entre homme et femme.
14 Élisabeth J. Lacelle, « Lectures et perspectives féministes en théologie », dans Collectif, Des femmes aussi faisaient route avec lui. Perspectives féministes sur la Bible, Montréal, Médiaspaul, 1995, passage concerné p. 20-35. Pour une présentation différente, qui prend en compte la question du genre, voir Muriel Schmid, « Femme-pouvoir-genre : une triade pour retracer l’évolution des gender studies et en esquisser les implications théologiques », Études théologiques et religieuses, t. 79, n° 2, 2004.
15 Olivette Genest, « Théories féministes dans l’interprétation de la Bible », dans Collectif, Des femmes aussi faisaient route avec lui. Perspectives féministes sur la Bible, Montréal, Médiaspaul, 1995, p. 59.
16 Ainsi, beaucoup de choses pourraient être dites sur les lectures du personnage de Marie, mère de Jésus, à travers l’histoire.
17 « Dieu créa l’humain à son image, à l’image de Dieu il le créa ; mâle et femelle il les créa. Dieu les bénit et Dieu leur dit : “Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la. Soumettez les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et toute bête qui remue sur la terre !” » (Gn 1, 27-28) (La traduction est celle de l’auteure de l’article qui s’appuie sur la TOB, édition 2010).
18 « La femme est à l’origine du péché et c’est à cause d’elle que tous nous mourons. » (Si 25, 24).
19 É. Parmentier, Les filles prodigues, op. cit., p. 14.
20 Voir par exemple Anne Soupa, Dieu aime-t-il les femmes ?, Paris, Médiaspaul, 2012, p. 11-17.
21 Josy Eisenberg et Armand Abécassis, Et Dieu créa Ève, À Bible ouverte II, Paris, Albin Michel, « Présence du Judaïsme », 1979, p. 137.
22 Ibidem.
23 Contrairement à 1 Tm 2, 14.
24 Cf. Ga 3, 28 qui traite de la suppression des rôles selon les sexes.
25 Par exemple Danielle Ellul, « “Sois belle et tais-toi !” Est-ce vraiment ce que Paul a dit ? À propos de 1 Co 11, 2-16 », Foi et Vie, vol. LXXXVIII, n° 5, septembre 1989 ; voir aussi Michel Hubaut, « La place des femmes dans les communautés pauliniennes », Mélanges de sciences religieuses, t. 67, 2010.
26 Mais on peut relever que, si l’attitude de Jésus montre une ouverture considérable envers les femmes, et si le salut est proposé indistinctement aux hommes et aux femmes, les Douze, qui symbolisent le Nouvel Israël, ne sont que des hommes. Ce qui fait dire à Michel Hubaut : « Jésus se situe en continuité avec le milieu qui est le sien pour conférer les responsabilités publiques uniquement à des hommes ». M. Hubaut, « La place des femmes », op. cit., p. 43.
27 Quels que soient les débats sur ce qu’il faut comprendre par « diacre », il s’agit, au minimum, d’un ministère d’une certaine importance, qui justifie une recommandation particulière de Paul.
28 Cf. Groupe Orsay, « Une lecture féministe des “codes domestiques” par un groupe de femmes », Foi et Vie, vol. LXXXVIII, n° 5, septembre 1989.
29 Michel Hubaut, « La place des femmes », op. cit., p. 47-48.
30 Certaines théologiennes féministes le proposent et ont composé un nouveau canon biblique, se voulant non exclusif, libérateur pour toutes les femmes, en donnant priorité à des textes (peut-être écrits par des femmes) marginalisés ou exclus lors de la formation du canon chrétien. Cf. É. Parmentier, Les filles prodigues, op. cit., p. 61.
31 Par exemple Rosemary Redford Ruether, Sexismus und die Rede von Gott, Gütersloh, Gütersloher Verlagshaus, 1990, p. 82-93.
32 É. Parmentier, Les filles prodigues, op. cit., p. 145.
33 C’est ainsi le but que se donne Irmtraud Fischer dans sa trilogie qui couvre l’ensemble de l’Ancien Testament : Des femmes aux prises avec Dieu. Récits bibliques sur les débuts d’Israël, Paris, Éditions du Cerf, « Lire la Bible », 2008 ; Des femmes messagères de Dieu. Prophètes et prophétesse dans la Bible hébraïque, Paris, Éd. du Cerf, « Lire la Bible », 2009 ; Femmes sages et dame Sagesse dans l’Ancien Testament. Femmes conseillères et éducatrices au nom de Dieu, Paris, Éd. du Cerf, « Lire la Bible », 2010.
34 Voir notamment Jean Zumstein, « Pourquoi s’intéresser à l’exégèse féministe ? », Foi et Vie, vol. LXXXVIII, n° 5, septembre 1989 ; plus récemment et pour un public plus large : Anne Soupa, Douze femmes dans la vie de Jésus, Paris, Salvator, 2014.
35 Jean Zumstein, « Pourquoi s’intéresser à l’exégèse féministe ? », op. cit., p. 4.
36 Cf. Marianne Seckel, « La mère de Jésus dans le quatrième évangile : de la lignée des femmes disciples », Foi et Vie, vol. LXXXVIII, n° 5, septembre 1989.
37 Dans ce sens, parmi les publications récentes, on citera l’ouvrage suivant qui a pour objectif de relire la Bible à travers une dizaine de thématiques majeures liées aux femmes, pour en proposer une interprétation nouvelle : Élisabeth Parmentier, Pierrette Daviau, Lauriane Savoy (dir.), Une bible des femmes. Vingt théologiennes relisent des textes controversés, Genève, Labor et Fides, 2018.