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Jules Émile Scrive. Carnets d’un patron lillois 1879-1891

 | 
Claudine Wallart
, 
Didier Terrier

Les carnets

1879

Texte intégral

Janvier

1Mercredi 1er. J’ouvre cette année en remerciant Dieu de toutes ses bontés qu’il a eues pour moi, jusqu’à ce jour. Je suis arrivé à l’âge de 41 ans sans maladies sérieuses, ayant encore mon père et ma mère, ayant une charmante compagne et deux beaux petits garçons ! Daignez nous continuer ces faveurs, cette année, oh mon Dieu ! Protégez-nous contre les tentations et les épreuves pour que nous ne perdions pas les vertus et le courage nécessaires pour ne pas y succomber. Je suis maintenant maître de Marquette et cet établissement est dans de bonnes conditions, ma position est exceptionnelle, faites que je sache me maintenir dans cette belle situation que mon grand-père, mon père et mon beau-père ont conquise par leur travail et leur intelligence. Nous dînons pour la 1re fois 111 rue Royale, dans la nouvelle maison de mes parents avec mon oncle Scrive – Bigo, sa femme Caroline, Gustave et Valérie, tous les enfants et petits-enfants de papa et maman Jules. J’ai souhaité à mes parents d’être heureux pendant de longues années dans leur nouvelle habitation, si belle et si confortable. Nous avons beaucoup causé de la séparation des Scrive – Bigo et de Édouard. Gustave reprend la papeterie. Je crois qu’il reprend le matériel pour 400 000 F et les bâtiments pour 200 000. Les parents se retirent. André et Paul reprennent la filterie. Édouard est à la recherche d’une situation. L’oncle Édouard est peu satisfait d’être rentier, mais pour le hameau de Pont-de-Marcq, c’est un véritable bonheur s’il vient à retourner en ville. N’allant jamais à l’église, dénigrant les prêtres et les religieuses, il empêchait le bien moral de la religion de se propager dans cette population dont il était chargé. Jamais de sentiments généreux, jamais de secours, ni d’aumônes à attendre de ce pauvre oncle ; aussi Dieu ne l’a guère favorisé, car ses enfants, sa position sociale et pécuniaire ne valent pas mieux les uns que les autres. J’espère que Gustave, Valérie et Caroline améliorent tout cela. […]

2Vendredi 3. Installation de Descamps, rue du Vieux – Faubourg, 27, dans la maison qu’occupait C Lemaitre. J’y fais quelques améliorations (bureau, atelier pour Mlle de Ste Anone la belle-sœur de Descamps). Dans Marquette, je fais aussi quelques changements importants pour l’installation de Larivière et de sa femme. Espérons que nous aurons des employés courageux, honnêtes, laborieux, capables, qui m’aideront dans ma tâche. Je vais à Marquette avec M. Lesimple, comptable, pour organiser la comptabilité de Masquelier, l’inventaire et la liquidation.

3Dimanche 5. Temps magnifique. Venu à cheval pour faire l’inventaire. Tout se passe bien. Rentré à midi et trouvé tout le monde à Lille au travail à l’inventaire. Passe l’après-midi avec mes enfants. Je leur fais des dessins avec le compas. […] Dîner très agréable chez Ernest avec les Dubrulle, La Couture et Rollez.

4Lundi 6. Venu à Marquette à cheval. Temps splendide. Danset vient pour s’entendre sur les tentes et doublures de l’adjudication de jeudi […] Papa et maman Jules viennent souper avec nous. Ils vont bien.

  • 1 Opérette de Charles Lecocq créée en 1878.
  • 2 D’après Alexandre Dumas.

5Mardi 7. […] Nous allons au théâtre voir Le Petit Duc1 et Le Testament de César2, beaucoup d’agrément, charmante représentation.

6Mercredi 8. Je pars à midi pour Paris pour l’adjudication de demain. Je voyage d’abord avec Desjardin, Verkinder puis avec le commandant d’artillerie Pigouche de Lillers […]. Il fait un froid assez vif. Je vais voir la revue des Variétés où C. Chaumont fait une conférence très amusante pendant une heure. Le bureau avance et j’espère que l’on pourra tapisser demain. J’ai envoyé des brochures à messieurs les attachés militaires des ambassades de Portugal, Italie, Suède, Autriche, Turquie.

7Jeudi 9. […] Concurrence stupide. La société d’Amiens prend 1.20 des lots de toile à tentes qui coûtent 1.40. C’est courir devant des rejets et des ennuis nombreux. J’ai la chance d’avoir 4 lots de toile à doublure à 94 c, en égard aux circonstances, c’est encore un bon prix, en ce sens que l’on ne perd que 2 centimes. […] On dit qu’Édouard Scrive a acheté 65 000 F le terrain de Moreau pour y faire une papeterie.

  • 3 Opérette en 3 actes de Charles Lecocq.

8Mardi 14. Voyage à Paris avec M. Mille, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées […]. Le soir, je vais aux Variétés entendre la joyeuse bouffonnerie : Le Grand Casimir3, joué par Dupuis, C Chaumont, Baron, Léonce…

9Mercredi 15. Adjudication des hôpitaux militaires. J’ai 1 lot ½ de draps à 1.03 (prix fort bas) et 1 lot de matelas à 1.12. Lévesque me fait perdre maladroitement ½ lot de drap que je devais avoir comme précédemment, mais il a eu la sottise de le faire soumissionner par L. Danset qui tient maintenant à en avoir la moitié pour son neveu Jules. Les autres lots sont enlevés à prix très mauvais. Concurrence acharnée. Je reviens le soir avec le jeune Maurice Wallaert dont le frère vient d’être victime d’un grave accident en patinant à roller […]

10Samedi 18. Le procureur du tribunal de Commerce vient à Wazemmes et au magasin rue du Vieux – Faubourg pour me prier d’accepter la candidature de juge au tribunal de Commerce. J’allègue mes occupations qui m’obligent à des voyages répétés pour ne pas accepter cette mission. Je veux jouir d’un peu de calme et de repos quand je quitte mes affaires afin de pouvoir me consacrer à mes petits enfants, à leur instruction et à leur lire des livres qui peuvent les instruire en les amusant. Ces chérubins sont gentils et bons ; j’espère avec l’aide de Dieu en faire d’honnêtes petits garçons. L’on vient de tous côtés pour avoir ma brochure sur la fabrication des toiles à voiles. Je vais à Marquette à cheval. Temps un peu couvert mais très agréable.

11Dimanche 19. Belle journée d’hiver. Arrivée des Lapons à Lille, au jardin zoologique. Je vais le matin rue du Vieux – Faubourg où le tapissier travaille ; splendide magasin où j’espère bien faire des affaires importantes et honorables avec l’aide de Dieu. […] Nous allons ensuite aux Dominicains : admirable discours du P Monvoisin : l’école peut être cléricale pour faire suite au précédent discours, l’école doit être chrétienne. Il détruit dans une admirable argumentation toutes les objections faites par les ennemis de la Religion : indignité de quelques membres du clergé, absence de patriotisme, insuffisance de l’instruction… Après le déjeuner, je reste à lire la Revue de Paris avec ma chère femme et mes bellots petiots. Nous allons dîner chez Ernest Loyer avec M. Houzé et ses fils.

12Lundi 20. La tante Lambry – Scrive, sœur de mon grand-père, et qui est fort âgée, est à toute extrémité. Je vais à Marquette en coupé, après avoir donné mes ordres à Lille pour activer les travaux d’aménagement du magasin et des bureaux. L’après-midi, je vais avec Ladureau, directeur de la station agronomique du Nord, visiter la petite tribu de Lapons qui se trouve au jardin zoologique. C’est très curieux comme types et habitudes primitifs. Tous les peuples sauvages sont les mêmes et l’enfance de l’humanité et de la civilisation est partout identique. Il est curieux que la civilisation ne se propage pas plus facilement et que 10 ou 15 degrés de latitude suffisent pour arrêter la marche du progrès et de la science.

13Samedi 25. Je vais à Marquette le matin en prenant de grandes précautions. Mathilde va inviter les Scrive – Bigo et les Henri pour demain.

  • 4 Dantan Jean-Pierre, dit Dantan Jeune (1800-1869), sculpteur.

14Lundi 27. Je vais à Marquette et je retrouve sous la remise le masque en plâtre moulé sur la figure de M. Debuchy après sa mort. Quelle singulière impression me donne cette découverte. Poor Yorick comme dit Shakespeare ! Où est aujourd’hui ce brave père Debuchy, si gai, si bon vivant ? Voilà 30 ans qu’il est mort et je retrouve par hasard, sous une remise, son masque moulé par Dantan Jeune4. Quelle dégringolade dans sa descendance ! […]

15Vendredi 31. […] L’on apprend que Grévy est nommé président de la République française et que Gambetta sera président de la Chambre des députés. […]

Février

16Dimanche 2. Je vais à Lille lire le Courrier et au Salon où je cause avec Agache Edmond. Le ministère est dissout. Dîner chez papa Jules. Crémaillère et raccroc de noce d’Émile Scrive fils. Je porte un toast en vers qui a du succès. Mathilde chante très gentiment. Combien j’aime cette délicieuse petite femme et voilà bientôt 13 ans que je suis toujours heureux avec elle. Combien je vous bénis, mon Dieu, de m’avoir ainsi comblé de vos bontés !

17Mardi 4. Dîner très agréable avec les Bonte chez Auguste Scrive et ensuite soirée chez Georges Scrive avec Hasselman le harpiste, les Doutrelon – De Try.

  • 5 Alexis Milius, administrateur délégué du Crédit du Nord à Lille.

18Mercredi 5. Dire à Milius5 de préparer 121 000 F pour mercredi prochain pour payer la ferme achetée à Me Bailleul, notaire à Steenvoorde. Recevoir les obligations Dunkerque.

19Mercredi 12. Mort de ma tante Bigo, 88 ans.

20Dimanche 16. Dîner chez maman Jules avec les Henri et la famille Loyer.

21Mercredi 19. […] Maman Loyer achète un poney pour Lomme.

22Samedi 22. Départ à 6 h 45 pour Beauvais et Paris. Charmant air, temps charmant, beaucoup de plaisir chez les amis Mancel où nous arrivons à 1 h 49 par la route de Clermont – Beauvais.

  • 6 Comédie d’Édouard Pailleron créée en 1878.

23Dimanche 23. Il fait froid mais très beau aujourd’hui. Nous allons à la messe à Beauvais. Déjeuner chez Mancel. Départ à 3 h pour Paris, Hôtel de Russie. L’âge ingrat6 au Gymnase.

  • 7 Opéra comique d’Henry Charles Litolff créé en 1872.

24Lundi 24. Dîner chez Maire. À la Renaissance, Héloïse et Abélard7.

  • 8 Opérette d’Offenbach.

25Mardi 25. […] Dîner dans la famille Marchand. Théâtre des Folies Bergères, Madame Favart8.

Mars

26Dimanche 2. Dîner chez maman Loyer avec les Gonnet, Houzé, Dubrulle, Dujardin. Je vais me promener à Lille avec les enfants pour voir les souris blanches chez le marchand d’oiseaux de la rue de la Gare. Temps charmant. Sermon magnifique du P Givron sur la conscience.

27Dimanche 9. Promenade charmante à Haubourdin. Sermon magnifique du P Givron sur la libre-pensée. Promenade avec les enfants à l’Esplanade. Temps magnifique. Dîner chez madame Gonnet avec le doyen de St-André. Papa Jules lui porte un toast comme le plus jeune paroissien de St-André. […]

28Samedi 22. Visite à Armentières, Dulac – Villard – Delattre – Camblain. Villard : crémages grandioses. 45 000 m par semaine, revient à 10 c, bénéfice considérable. Il trouve plus économique le chlore solide. Ils produisent 1 000 pièces par semaine. Ils estiment que l’on fait à Armentières pour 80 millions de toile par an, soit environ 3 000 pièces par jour. Machine à cylindre Kientz, 4800 F toute montée, ils engagent à ne payer qu’après montage. Aucune main d’œuvre inutile, ni pour porter les fils ni dans la manutention intérieure. Très belle fabrication, 25 métiers de 2 m 40 à 3 m vont en commande pour 3 m 50 ainsi que 50 métiers à linge de table. Veulent avoir 800 métiers dans un délai rapproché et dans ma pensée, ils les auront car c’est la fabrique la mieux installée que j’ai visitée depuis longtemps. Sonnettes électriques communiquant avec la machine pour arrêter instantanément. […]

29Mardi 25. Dîner de jeunes ménages chez moi. Les 2 Agache, Édouard et Edmond, les 2 Decroix Jules et Henri, Joire – Vernier, Pollet – Vernier, V Dujardin, Nelly Scrive, Michel Bernard, et Laure, Ernest et Pauline. La petite fête s’est très bien passée. Je songe à faire descendre le comptoir au rez-de-chaussée afin de faciliter la surveillance et d’empêcher les arrêts constants de trame. Je crois pouvoir trouver la place qu’il me faut derrière le grand tissage. […]

Avril

  • 9 Jules Ragot, peintre de natures mortes et de fleurs.

30Dimanche 6. Messe à St-Maurice. Visite des tableaux, café Bellevue chez Bienlar ( ?). J’achète pour maman Loyer le tableau de J. Ragot9 Fleurs, très joli, pour 700 F. Je vais chez Leleu, bouquiniste et j’y achète quelques livres : Tacite. Le soir, dîner chez papa Jules qui va mieux avec le père Crépy et Adolphe. Entrée d’Haucourt à l’hospice de Lomme pour 400 F par an. La commune me donne 30 F par mois.

31Mardi 8. Papa Jules vient à Marquette pour y voir les nouvelles constructions. Il paraît bien affaibli. J’écris à Dislère. […]

32Lundi 14. Je vais lire les journaux au Salon et ensuite je prends à la bibliothèque du Cercle du Nord un volume de la Revue britannique qui me fait passer un après-midi charmant. Dîner chez papa Jules pour fêter la saint Jules. Les enfants vont au Bazar de la maternité où on les trouve très gentils

33Mercredi 16. Visite à Armentières chez Van Troyen. La machine à cylindre. J’achète pour 2500 F le cylindre qu’il propose et qui provient de la faillite Valbeke, calandreur à Armentières. Je porte à papa Jules les 1res asperges de l’année. […]

34Dimanche 20. Je fais mes Pâques. Je lis mes livres achetés hier. Dîner chez papa Jules avec les Gonnet, les Houzé, les Crépy, Larivière. […]

Mai

35Dimanche 4. Promenade charmante à cheval de 9 h à 1 h jusqu’à Halluin. Vent frais mais temps superbe. Dîner avec maman Loyer, papa et maman Jules, Ernest et Pauline, Dujardin et Louise. […]

36Mercredi 7. Le gamin qui porte le pain demande à entrer au tissage. […]

37Dimanche 11. 3 lauriers à envoyer à maman Jules. Promenade à cheval très agréable. Dîner chez maman Loyer avec la famille Houzé. […]

38Lundi 19. Je vais à Hellemmes à cheval dîner à midi chez mon oncle Henri. Visite de l’établissement de réparation du chemin de fer. Magnifique usine. Temps superbe. Descamps rentré de voyage, dit que l’on vend pour rien et que l’on fabrique des tissus admirables à Armentières.

39Mardi 20. Papa va à Lens. Je vais à Lille à cheval. […]

40Jeudi 22. 1re communion à Marquette. Belle journée. Je vais à cheval. Messe à 9 h à St Maurice. J’achète des bibelots […]

41Samedi 24. Ouverture du Crédit Agricole régional. Perte du procès engagé entre l’Enregistrement et la succession de papa Loyer, soit maman qui est obligée de payer 73 000 F à l’Enregistrement.

Cercle du Nord, Grand-Place

Cercle du Nord, Grand-Place

Le Cercle du Nord ouvre en 1848 dans l’hôtel d’Avelin pour y accueillir des « hommes de toutes les opinions qu’on appelle moyennes pourvu qu’ils soient honorables et de bonne compagnie ». À l’époque de Jules Émile Scrive, son siège est situé sur la Grand place de Lille, au 1er étage du Café Bellevue. Entre hommes, on y lit, fume, converse, joue ou participe à des soirées musicales. On y confronte opinions religieuses, politiques et sociales. La cotisation est élevée, ce qui en réserve l’entrée à la bourgeoisie.

42Dimanche 25. Temps splendide. Je vais à Lille à pied. Messe aux Dominicains avec les enfants et dîner à Lomme. Ernest vient à Lomme nous dire que maman aurait dû nous laisser la ½ de la fortune de papa pour n’avoir pas à payer 73 000 F de droits de mutation. […]

Juin

43Dimanche 1er. Très mauvais temps qui nous empêche d’aller à Caestre comme nous l’avions projeté. Je vais à Lille à cheval à 8 h ½ au concours régional qui est très complet et très intéressant. Le ministre du Commerce, Tirard, fait un discours libre échangiste à la distribution des récompenses aux lauréats de concours. Pouyer-Quertier doit faire demain un meeting protectionniste.

44Lundi 2. Nous partons pour Caestre. Temps assez mauvais. Cependant cela n’empêche pas qu’il y ait foule de voyageurs de tous côtés. Papa, maman Jules, en bonne santé. Nous partons à 10 h pour Steenvoorde voir la nouvelle ferme de Folk et celle de Dequeker qui vient d’être réparée. Nous rentrons ensuite à la Commanderie où nous dînons longuement. Le temps se relève un peu mais, après avoir visité les pâtures et les arbres, il se remet de plus belle à la pluie.

45Mardi 3. J’écris à M. des Rotours pour obtenir l’estampille de la douane sur les bâches et couvertures de wagons que j’expédie à M. de Dietrich de Niederbronn. […]

  • 10 Ou Szeged, ville sur la Theiss, presque entièrement détruite par l’inondation de 1879 puis reconstr (...)

46Samedi 7. Ernest et Pauline vont à Paris pour assister à la fête de l’Opéra organisée au profit des inondés de Szegedin (Hongrie)10 et au Grand Prix de Paris. Carolus Duran a la médaille du Salon de l’exposition de cette année pour le portrait de Mme de V qui est superbe. Orage violent le soir.

47Dimanche 8. Je vais à cheval à Lille, une partie de la matinée. Temps charmant le matin, mais qui devient très orageux dans l’après-midi. Dîner à Hellemmes avec les Émile, les Auguste, Henri Poupon. Conversation avec Roussel sur la protection et le libre échange. […]

48Mercredi 11. Affaire colossale de treillis pour la fourniture de l’infanterie. Je monte des métiers. […]

49Vendredi 13. Maman Loyer a eu la nuit des coliques néphrétiques. Lévesque nous envoie une dépêche pour nous dire que nos treillis pour l’infanterie sont mauvais vu qu’il exige les conditions fixées par le cahier des charges. Cette prétention est ridicule car les autres fabricants ne les donnent pas, surtout les forces dynamométriques qui exigeront des matières supérieures.

50Samedi 14. Dîner chez Alfred Crépy avec les Bommart, Albert Scrive, Crépy – Danel. Je cause beaucoup avec le fils Toussaint qui revient d’avoir fait un très joli voyage en Espagne. J’ai fait le matin une très jolie promenade à cheval. C’était magnifique chez Crépy comme fleur et verdure. Sa serre est très belle.

51Dimanche 15. Je vais à cheval à Lille. Temps orageux et lourd toute la journée. Belle procession à Lille. […]

52Lundi 16. Je viens souhaiter la fête sainte Émilie à bonne maman. Tous les enfants et petits-enfants sont réunis rue Royale, plaisir bien rare, car souvent l’un ou l’autre manque. […]

53Mercredi 18. […] Départ à 12 h ¾ de papa et de maman Jules pour Enghien où ils vont passer 6 semaines. Victor, Louise et leurs enfants viennent souper.

54Jeudi 19. Je pars à 10 h pour Lomme voir maman Loyer qui est vraiment très souffrante. Je repars pour Lille après avoir fait une promenade charmante dans le parc de N. de Venevelles, 20 hectares. Arbres superbes. On dit que M. Agache a loué cette belle propriété pour 10 000 F par an. C’est vraiment un bonheur d’habiter un aussi beau séjour quand on aime la campagne. Mort du Prince impérial Napoléon, tué par les Zoulous. Il combattait pour les Anglais. Puisse son parti cesser d’être aussi arrogant ! […]

55Dimanche 22. Procession à Lomme. Véritable ouragan qui menace d’emporter le reposoir chez maman Loyer auquel on travaille depuis le matin. Je lis les Portraits de femmes de Sainte-Beuve.

56Lundi 23. Je viens à Lille (de Lomme) à cheval. Je lis les journaux au Salon jusqu’à 10 h. Je rentre à Marquette et je repars à 2 h ½ pour aller un instant au Cercle et de là au Palais Rameau, inauguré la veille. Jolie exposition de fleurs. J’achète 2 potiches pleines de thé japonais. Je rentre à Lomme en phaéton, un peu fatigué. Le tableau acheté au bureau de vente est installé à Marquette. […]

57Mercredi 25. « Il distinguait soigneusement les idées libérales des idées révolutionnaires, ayant l’horreur des unes et le culte des autres ». […]

58Jeudi 26. J’achète encore de jolies faïences et objets d’art à la vente qui a lieu aujourd’hui au bureau des commissaires priseurs. Je crains de trop me laisser aller à ces achats qui me passionnent beaucoup. Jusqu’à ce jour, j’ai assez bien réussi et mes acquisitions me paraissent de bon goût. […]

Juillet

59Samedi 12. Nous partons à 1 h pour Paris. Papa et maman Jules nous attendent à la gare. Louis s’occupe de nos bagages et nous arrivons tous au Grand Hôtel où maman Loyer nous a fait préparer un excellent dîner.

  • 11 Ballon captif à vapeur dans la cour des Tuileries en 1878-1879.

60Dimanche 13. Je me promène avec les enfants. Nous partons faire une promenade par la rue de l’Opéra, le Palais Royal, les Tuileries et la rue Vivienne. Nous voyons le ballon captif11 qui intéresse beaucoup les enfants. Nous allons à la messe à la Madeleine et de là, à la grande revue du Bois de Boulogne. Nous partons pour Enghien par la gare St-Lazare. Le soir, nous allons au théâtre du casino. […]

61Mardi 15. Journée charmante. Je vais chez Lévesque voir mes amis et collègues Heuzé, Daum [ ?], Dathis, Huret fils, Joubert-Bonnaire le sénateur. Déjeuner chez Guyot. Mathilde reste avec maman Loyer au Grand Hôtel. Retour à 5 h. Dîner avec madame Coste à qui je lis mon ouvrage sur le libre échange. Je lis celui de son fils sur le bonheur. Très intéressant mais écrit dans un esprit matérialiste. Promenade en bateau sur le lac, avec le bateau de M. Japhet inspecteur des eaux d’Enghien.

62Mercredi 16. Retour à Lille par le train de 6 h 10 avec les enfants qui dorment comme des bienheureux. Je vois Dislère chez le tailleur Meyer – Hissins [ ?]. Il est nommé maître des requêtes au Conseil d’État. […]

63Dimanche 20. Nous allons à la messe à St-Maurice avec Mme Mancel puis au musée. Temps affreux. Tempête. Nous lisons du Victor Hugo et d’autres poètes pendant toute la journée.

  • 12 Ville du Kent où Napoléon III s’est réfugié à la villa Camden-House.

64Lundi 21. La tempête continue. C’est un déluge affreux. Dîner à Marquette : Delsalle, Dubus, Ernest, Dujardin, Gustave, Georges et leurs femmes. Delesalle raconte qu’il a été à Chislehurst12 assister aux obsèques du Prince impérial. Il était derrière le prince Jérôme. On chante jusqu’à 11 h. […]

65Vendredi 25. Maman Loyer me paie les 100 000 F que je lui avais prêtés en mars (achat de terres à Lomme) par un titre de rente de 5 000 F au cours de 117 F 85. Je lui donne 16 400 F pour soulte à ce taux, c’est de 4.25 % et c’est encore moins que 3 % qu’elle me payait. […]

66Dimanche 27. Le courrier m’apporte la nomination dans l’ordre du Mérite naval d’Espagne. J’écris à Dislère pour le remercier et à maman Jules.

67Lundi 28. Promenade à cheval. Je travaille avec madame Mancel le Pays des Troglodytes. Nous avons beaucoup de plaisir à parcourir le soir les volumes de superstitions de tous les peuples.

68Mardi 29. […] Visite chez Auguste Scrive, chez Valérie où nous trouvons ma tante Émile et Adrienne. On raconte en détail l’histoire de Mimerel, des Couder.

69Jeudi 31. Je reçois de Dislère le dessin de la décoration du mérite naval. C’est une très jolie croix en émail bleu, surchargée d’une ancre marine noire et surmontée de la couronne royale d’Espagne. Le ruban est rouge, liseré de jaune. Je vais voir papa et maman Jules.

Août

70Samedi 2. Je vais à cheval de 8 h à 11 h. Temps exquis. Douche écossaise. Promenade à pied chez les antiquaires puis à la musique au casino. J’attelle pour la 1re fois Stella qui va parfaitement. […]

  • 13 Opéra-comique en 3 actes d’Eugène Labiche.

71Dimanche 3. Régates à Boulogne. Je mets pour la 1re fois mon ruban de l’ordre naval. J’attelle Stella au dog-cart d’Émile Lefèvre ; elle va très bien. Je donne à Delmer la Revue Scientifique et les Bourgeois contemporains. Visite aux Crouy et Cousin. Le soir, nous allons entendre le Voyage en Chine13 au théâtre.

72Lundi 4. Je vais à cheval au Portel par le sable et les rochers. Je dois descendre de cheval pour escalader les rochers. En allant au casino, j’assiste à la distribution des prix du collège de Boulogne. Un professeur parle des petites vertus et des occupations des collégiens : émulation, camaraderie… Le sous-préfet vante les bienfaits que les enfants doivent à la Révolution française et fait un cours d’histoire comparée sur le sort des enfants dans les temps anciens. Enfin, le maire, Duhamel, fait un charmant speech pour rappeler qu’il a été élevé au collège, ainsi que son fils. Il parle de la sollicitude du conseil municipal et engage les élèves au travail pour constituer une pléiade d’âmes supérieures à cause des hautes destinées qui attendent Boulogne.

73Mardi 5. Charmante promenade à cheval dans les environs de Boulogne, à Wimille, à la vallée du Denaere. Après déjeuner, je vais en ville avec les enfants. Nous allons visiter le musée et je vais essayer mes habits de bagnard. Vers 5 h, je fais atteler Stella à la petite voiture et je me promène avec Mathilde. Promenade sur la jetée le soir.

74Mercredi 6. Je me promène à cheval jusqu’à Ambleteuse par le sable. Nous prenons le 1er bain. La mer est très froide et il y a beaucoup de vagues. Après-midi au casino. […]

75Vendredi 8. Ma nomination paraît dans l’Écho et dans le Mémorial. Temps froid. Nous avons des névralgies qui nous empêchent d’aller prendre des bains.

  • 14 Opéra en 2 actes de Rossini.

76Samedi 9. Je me promène à cheval à Équihen et à la campagne Coquelin sur le bord de la mer. Le temps redevient beau. Nous allons au théâtre entendre le Comte d’Ory14. Belle chambrée.

  • 15 Anna de Bellocca.
  • 16 Jean Alexandre Talazac, ténor.

77Lundi 11. 13e anniversaire de notre mariage. Les enfants prennent leur 1er bain avec beaucoup de courage. Beau concert de la Bellocca15 et Talazac16.

78Jeudi 14. Temps superbe. Promenade à cheval à Echinghen, Baincthun. Danset a beaucoup d’ennuis avec ses vareuses. Il demande que je reprenne sa part pour Brest et les ¾ au lieu de ½ pour Toulon. Nous allons au cirque Ciotti à 3 h avec les Crouy, Cousin et Goubaud.

79Vendredi 15. 1re leçon de gymnase des enfants qui la prennent très bien. Temps admirable. Les enfants escaladent les ruines de l’aquarium en compagnie du jeune Augustin Thierry. Bal du casino où nous rions beaucoup des vieux adorateurs de l’actrice Loyd du Théâtre français.

80Samedi 16. Je vais à cheval à Souverain Moulin. Temps superbe. […] J’y rencontre les Schoutteten et les Deprez. […] Le soir, nous allons aux baraques de la foire avec les 3 jeunes dames Agache et nous prenons le thé en rentrant. Nuit de tempête.

Les environs de Wimereux

Les environs de Wimereux

But de promenade pour les estivants en villégiature à Boulogne, l’arrière-pays de Wimereux n’est pas dénué de charme.

81Mardi 19. Je reçois de Paris l’écrin et le diplôme de chevalier du Mérite naval. Au lieu du ruban, c’est la rosette ! Surprise agréable et joie complète dans toute la maisonnée. Les enfants m’offrent des bouquets ; nous buvons le champagne. […]

  • 17 Lonquéty de la Routière, de Fréthun.

82Lundi 25. Nous allons visiter la grande usine de ciment romain de Lonquéty17 et de phosphore de Boire, ancien maître des requêtes au Conseil d’État. Cette visite nous intéresse vivement car l’usine de Lonquéty est colossale. Celle de phosphore et carreaux réfractaires est intéressante. On va y joindre prochainement les carreaux céramiques. […]

83Mercredi 27. Temps de chien. Je prends néanmoins mon bain mais il n’est pas agréable. Je vais au musée avec les enfants puis, le soir, nous quêtons au casino pour les pauvres (hospice civil de Boulogne à construire). Je quête avec madame Cousin et Mathilde avec le Dr Ovier adjoint au maire. Le concert est très intéressant. Le matin, nous avions visité l’usine de plumes et crayons de Baignol et Fargeon à Capécure. Je retrouve au casino mon ancienne amie d’enfance Marie Lecreux, mariée à M. Maresse, Dr ès sciences. Ils habitent l’Algérie dans une très grande propriété de plusieurs centaines d’hectares.

84Jeudi 28. Temps abominable. Mollet – Fontaine vient passer la matinée avec nous pour nous parler de sa chaudière marine qui nous intéresse beaucoup. […]

85Vendredi 29. Grand vent toute la journée. Je dis à Louis d’aller à cheval, ce qui lui fait grand plaisir. L’après-midi est agréable.

86Samedi 30. Les Cousin viennent déjeuner avec nous et nous employons l’après-midi à aller à pied jusqu’au Portel et visiter les travaux du port en eau profonde. […]

Septembre

87Lundi 1er. Temps admirable. Promenade à cheval le long de la côte jusque près du cap Gris-Nez. Le soir, au casino. Départ de maman Jules de Lille pour passer la fin de semaine à Spa.

88Mardi 2. Admirable temps, mais je me lève avec un grand mal de tête. Je prends mon bain et je me recouche après déjeuner. […]

  • 18 Incendie du village alsacien qui, en 1879, détruisit 120 maisons, 116 fermes et le tissage Koenig.

89Mercredi 3. Temps charmant. Je vais à Wimereux par le sable. Le soir, concert au cirque Ciotti donné par les francs-maçons au profit des incendiés de Châtenois18. Nous sommes placés près des Agache. Le retour est charmant, ces dames sont très aimables, demandent que je sois leur cavalier pendant les fêtes des 7 – 8 – 9 septembre. […]

90Vendredi 5. Je vais à Lille en phaéton m’entendre avec Descamps sur le travail, puis rue Royale, à la recette de Wazemmes. Temps admirable. Le soir, je vais chez Gustave passer la soirée […]

91Samedi 6. Temps splendide. Marquette est ravissant. Je vais encore à Lille voir Descamps et au Cercle. Dislère vient à 4 h avec sa femme. Ils trouvent Marquette superbe et l’habitation très jolie. Nous rentrons à Lille par la porte St-André et nous allons dîner à la gare. Je pars à 6 h 45. […]

  • 19 Adolphe Valentin Sellenick, chef de la musique de la Garde républicaine.

92Dimanche 7. Temps charmant pour les fêtes de Boulogne. La musique de la Garde Républicaine donne un concert aux Tintelleries. La Marche indienne de Sellenick19 est particulièrement remarquable. Dîner chez les Crouy.

93Lundi 8. Le temps se gâte. Cependant, nous assistons au 2e concert de la Garde Républicaine aux Tintelleries, avec la famille Agache. Nous partons heureusement avant la fin du concert : une averse effroyable fond sur les auditeurs et les met en déroute […]

94Jeudi 11. Je vais à cheval au Portel et dans les dunes. Journée charmante… Roméo et Juliette bien chanté au théâtre par Mlle de Joly. L’après-midi, promenade avec les enfants mais la pluie nous fait entrer au musée. […]

  • 20 Étienne Lamy, député républicain du Jura (1870-1881), fondateur de la Démocratie chrétienne et arti (...)

95Mardi 16. […] Visite de M. Arbel, Dislère, Goujard et Lamy20 de la Commission mixte ; très aimables. Trouvent tout charmant et en bon état. La Commission visite la filature de coton d’Ernest qui les intéresse vivement. Le soir, je vais dîner chez Ernest avec les Dujardin, puis nous allons au cirque (à l’hippodrome) […]

96Mercredi 17. M. Lamy, député du Jura, charmant homme de 34 ans, député depuis 8 ans. Nous sympathisons beaucoup. Je vois Descamps à son retour de Paris. Espoir de voir des affaires importantes en treillis. Je reviens à Boulogne par le train de 10 h 18 et je revois à la gare ma chère petite famille venue au devant de moi. Je prends un bain à 3 h. La mer était superbe. Le soir, nous allons au bal d’enfants où, pour la 1re fois, Julio et Tony gagnent de jolis lots aux petits chevaux mécaniques.

97Jeudi 18. Journée magnifique. Je vais chez Huret – Lagache à cheval. Il m’invite à déjeuner pour samedi à midi. Après déjeuner, nous allons avec maman Loyer et les enfants faire visite à la famille Maxton à Blancpignon et, de là, nous allons par Rubempré, Wimille, Wimereux pour jouir du beau temps. Dîner le soir chez les Crouy pour manger les 1ers perdreaux de la saison […]

98Vendredi 19. […] Les feuilles commencent à tomber, le sol est humide. C’est l’automne ! Le soir, grand bal au casino. Dernier concert au kiosque.

99Samedi 20. […] Le Propagateur de Lille donne un éreintement de Dislère par Alain Chartier au sujet des élections. […]

100Lundi 22. Temps splendide. Promenade à cheval à la forêt d’Hardelot, par Condette. […] Promenade avec les enfants sur Capécure ; départ des chevaux du comte de Lagrange sur le paquebot de Folkestone. Patte me donne les photographies des enfants et la mienne avec la rosette. Bon dîner avec huîtres et perdreaux pour le dernier dîner de maman Loyer à Boulogne. Musique au kiosque. Bal au casino.

  • 21 D’Offenbach.
  • 22 Vaudeville d’Eugène Labiche.

101Mardi 23. Tempête, pluie torrentielle toute la journée. Départ de maman Loyer. Soirée amusante au théâtre : le Violoneux21, les Domestiques et La Pluie et le beau temps22.

  • 23 « Société humaine et des naufrages de Boulogne-sur-Mer » : société franco-britannique fondée en 182 (...)

102Mercredi 24. […] Visite intéressante à l’aquarium : crabes, homards et crevettes. En sortant de déjeuner, je vois un rassemblement à la porte de la Société Humaine23. On venait d’y porter 2 jeunes filles noyées ; elles avaient été emportées au large par le courant ainsi que 3 autres amis, jeunes comme elles. […]

103Vendredi 26. Temps magnifique. Retour à Lille, hélas ! Déjeuner à l’hôtel Victoria et faisons nos adieux à tous.

Octobre

104Mercredi 1er. Je vais à Lille en coupé avec M. Hermand. Le tramway a été inauguré dimanche (de Lille au Pont-de-Marcq). Je vais au Salon. […] J’ai repris à Lévesque 2 lots doublures pour toute la durée du marché à 5 F de prime au mètre et le lot de tentes pour cette année avec la même prime. Pour les tentes, nous verrons chaque année ce qu’ils fabriqueront et ce qu’ils nous laisseront à fabriquer. […]

105Vendredi 3. Casse de l’engrenage de canetage. Promenade charmante à Wasquehal et à Lille. Papa et maman Jules viennent souper avec nous. Temps charmant. […]

106Dimanche 5. Temps superbe. J’en profite pour faire une promenade à cheval jusqu’à Don par Fournes. 4 h ½ de cheval. Dîner à Lomme : les Théry – Van Rullen, Vernier – Gihoul.

107Lundi 6. Temps admirable. Je me fais conduire par Constant, étant fatigué de ma promenade d’hier. Je viens ensuite en tramway à Lille toucher 37 000 F des bons de Suchez. Je vais lire une heure au Salon. […]

108Mardi 7. Continuation de ce temps exceptionnel. Je viens de Lomme à cheval. Je rencontre Nicolle qui me demande des renseignements sur la carburation du gaz. Je vais voir papa Jules et je rentre à Marquette à 10 h. Tony a 4 « parfait » ! […]

109Samedi 11 […] Les affaires sont tellement mauvaises que je me fais beaucoup de mauvais sang, comme disent les bonnes femmes.

110Dimanche 12. Je reste toute la journée dans mon appartement mais j’assiste au dîner qui est très réussi. Nos convives sont M. et Mme Houzé, Ernest, Pauline, Gustave, Valérie, Albert, Marie, Georges, Nelly, mon oncle et ma tante Henri, maman Loyer. On parle beaucoup du duel que Dislère vient d’avoir avec Alain Chartier. C’est jeudi que ce duel a eu lieu en Belgique. Dislère a été blessé au cou.

111Mercredi 15. Messes de papa et maman Scrive. Mon oncle Mimerel paraît très heureux que j’aille lui causer en raison des difficultés qu’il a avec mes oncles. Cette marque de déférence paraît lui faire plaisir. […]

112Samedi 18. Adjudication à l’Assistance publique. Jamais les prix n’ont été aussi mauvais. C’est renversant ! […]

113Mardi 21. Charmante promenade à cheval par un temps presque printanier. Papa, maman Jules vont à Hazebrouck payer 33 000 francs au notaire Warin pour l’achat de 5 hectares à Delassus père.

114Vendredi 24. Je ressens des douleurs assez vives dans les reins. La cuisinière étant malade, Vanpeteghem vient à Marquette. Il m’engage à frictionner avec de l’eau de vie camphrée et de l’essence de térébenthine.

  • 24 La Comédie française donne régulièrement, depuis 1871, des représentations au profit de la caisse d (...)
  • 25 Comédie en 1 acte de Charles Duveyrier.
  • 26 Suzanne Angélique Charlotte Reichenberg, actrice française, sociétaire de la Comédie française en 1 (...)
  • 27 De George Sand.
  • 28 Émilie Madeleine Brohan, actrice française (1833-1900), sociétaire de la Comédie française en 1852, (...)
  • 29 Louis Arsène Delaunay, acteur français (1826-1903), sociétaire de la Comédie française en 1850.
  • 30 Gustave Hippolyte Worms, acteur français, entré à la Comédie française en 1877.
  • 31 Émilie Broisat, actrice française sociétaire de la Comédie française en 1877.
  • 32 Julia Bartet entrée à la Comédie française en 1879.

115Samedi 25. Représentation superbe donnée au profit de la Société typographique par la Comédie française24. La chambrée était magnifique : tout Lille y était. Dans notre loge étaient maman Loyer, Ernest, Pauline, Léon Houzé et nous. À côté étaient les LeBlan et dans la loge de l’autre côté, les Barrois. Faute de s’entendre25, joué par les 2 frères Coquelin et Reichenberg26. Le marquis de Villemer27 par Madeleine Brohan28, Delaunay29, Worms30, Mlle Broisat31, Reichenberg, Bartet32. […]

116Jeudi 30. Réunion charmante chez Delemer pour le jeune ménage Schillio. Nelly a beaucoup de succès avec la tarentelle qu’elle exécute avec M. de Salelles.

Novembre

117Samedi 1er. Journée superbe. Le nouveau chef de musique vient me présenter ses services. Il est très bien. Je vais ensuite à la grand messe avec Mathilde et les enfants. La musique a fait de grands progrès. Nous allons ensuite dîner chez maman Loyer. Ernest et Pauline sont rentrés de Paris la veille au soir. Nous allons au cimetière. Le monument de papa Loyer est de toute beauté. Il y a foule pour l’admirer.

118Dimanche 2. Le temps se met à la pluie et à la neige fondue. Cependant, nous allons à la messe aux Dominicaines. Sermon du père Saintourens sur la nécessité de prier pour les âmes des défunts. Nous rentrons à Marquette où nous lisons toute l’après-midi. […]

119Dimanche 9. Temps admirable. Toute la ville est en promenade. Je vais avec les enfants à la messe à St-Maurice puis souhaiter la fête à Ernest, faire visite à papa et maman Jules et chez P. Delemer – Lenglart. […]

120Lundi 10. Je vais à cheval à Marquette où je trouve tout en bon ordre. Le soir, nous allons chez mon oncle Henri qui inaugure les réunions de famille. Nous y étions environ cinquante. Je cause avec mes oncles Édouard Scrive et Auguste Scrive qui paraissent aimer ma conversation. […]

121Mercredi 12. Temps superbe. Je vais à cheval. Banquet donné par le Comité linier et cotonnier à MM Méline, Claude Waddington, membres de la commission des tarifs ; Legrand et Masure y assistaient. Adjudication du 10 décembre des tentes et doublures pour 4 ans. Les conditions sont atroces. Le minimum est de 10 000 F par lot de doublure et par an, le maximum de 110 000 F. On peut être ruiné par les fluctuations des fils pendant ces 4 années si l’on s’engage à trop bas prix.

122Jeudi 13. […] LeBlan nommé membre du Conseil supérieur du Commerce. Catel et les bons petits camarades ont été vexés de ce que je n’avais pas accepté. […]

123Lundi 17. Je vais au Salon où je cause assez longtemps avec Henri Labbe, président du tribunal de Commerce qui est fort aimable.

124Mercredi 19. Nous allons à la messe de Mathilde ! Descamps télégraphie de Rouen qu’il a vendu 455 pièces. Papa et maman Jules viennent souper. Louis Danel est à la mort. Ouverture du Congrès catholique du Nord. Maman Loyer y assiste.

125Samedi 22. J’ai demandé à Gavelle 10 000 kg de sa matière supérieure à 2.30 et je lui ai dit de filer de suite 50 paquets de 15 à 38 kg. J’achète encore à Gavelle 100 paquets de 15x14, moitié lin, moitié chanvre pour trame pantalons marine à 2.10 le kg. Mort de Louis Danel à 60 ans.

  • 33 Adrien Albert Marie, comte de Mun, homme politique français, apôtre du catholicisme social, membre (...)

126Dimanche 23. Conférence de Mun33 au Cirque. 7 000 personnes y assistent, 3 000 ne peuvent entrer. Conférence contre la loi Ferry. […]

127Jeudi 27. J. Danset vient avec son cousin Victor pour m’expliquer sa situation et demander une commandite qui serait un appui moral pour faire face aux difficultés qu’il entrevoit dans l’avenir. Faucille leur doit 200 000 F, Louis Danset 100 000. Ils ont en tout 600 000 F. Je suis bien embarrassé car je voudrais leur être utile et je ne sais comment m’y prendre, n’ayant pas confiance dans leur avenir en raison des difficultés que j’entrevois. […]

128Samedi 29. Neige. Froid pénétrant. Je suis très enrhumé du cerveau. J’écris en disant que je ne pourrai accepter de le commanditer. Enterrement de Ducrocq, maire de Marcq-en-Baroeul. C’était un homme très capable, très bon administrateur. On le remplacera avec difficulté. Enterrement de Descat – Leleux, le dernier survivant de la grande maison Descat, teinturiers apprêteurs à Roubaix, Wasquehal et Lille.

129Dimanche 30. […] Mort de Cary d’Armentières, concurrent qui m’a souvent enlevé de grandes affaires de fournitures depuis 1870.

Décembre

130Mercredi 3. […] Temps horriblement froid, 17° au dessous de zéro pendant la nuit. Dîner chez Louise de maman Loyer, les LeBlan, les Houzé et Caulier – Descamps. Peu d’animation.

131Jeudi 4. Distribution des jouets de St Nicolas à Marquette. Malgré le froid intense, papa et maman Jules viennent à Marquette. Mathilde et maman Jules assistent à la fête que les sœurs ont organisée avec les enfants de l’asile. […] J’écris au Ministre de la Marine pour demander la prorogation du marché de vareuses à Brest et pour demander que l’on prenne livraison des voiles en excédent à Toulon. […]

132Vendredi 5. La neige continue à tomber toute la nuit. Il y en a 2 pieds dans les rues. […] Le malheureux Charles Scrive vient m’offrir un vin pour une maison de Bordeaux. Faut-il avoir eu en mains une belle fortune pour être réduit à vendre du vin ! Voilà où conduisent la paresse et la vanité, car ce malheureux Charles a toujours eu ces deux défauts. Larivière m’écrit que la fabrique n’a pu marcher ce matin qu’à 8 heures. C’est la première fois que cela nous arrive. Les chemins de fer sont arrêtés en partie, tous les trains sont en retard.

133Samedi 6. […] Recommander à Larivière de m’écrire souvent. Avait-on laissé éteindre les feux pendant la nuit pour que la machine n’ait pu marcher ce matin ?

  • 34 D’Offenbach.
  • 35 Vaudeville en 3 actes de Hennequin et Millaud.
  • 36 Anna Marie-Louise Damiens, dame Judic, actrice française (1850-1911), spécialisée dans la chansonne (...)

134Dimanche 7. […] Messe à La Madeleine. Déjeuner avec Mancel. Matinée dramatique aux Variétés : La Joie fait peur34, La Chanson du printemps, Béruria. Je prends une loge avec un monsieur qui allait partir parce qu’il n’avait pas de place. Il était avec sa fille. Après la matinée qui a fini à 6 h, nous dînons au Grand Hôtel et nous allons aux Variétés pour voir la Femme à papa35 qui a beaucoup de succès grâce au talent hors ligne de Judic36. Mais, en somme, c’est une véritable inanité. Le temps est très piquant mais grâce au bon feu que Louise a fait dans notre chambre, nous n’avons pas souffert du froid et nous avons passé une bonne nuit. J’avais écrit le matin à maman Loyer.

  • 37 Comédie en 4 actes de Meilhac et Halévy créée en février 1879.

135Lundi 8. Le matin, neige abondante […] Nous allons déjeuner chez les amis Dislère dans leur installation, rue Godet-des-Marais. Louise nous sert à déjeuner, puis je vais avec Dislère à l’ambassade de Russie et de là, au Conseil d’État pour assister à la discussion des instituteurs congréganistes révoqués par des conseils municipaux, puis nous allons dîner chez Véfour et ensuite au Palais Royal voir le Mari de la débutante37.

136Mardi 9. Réunion chez Lévesque. Déjeuner avec Dislère. Ministère de la Marine, l’on me demande certificat de la Chambre de Commerce pour les vareuses, prorogation du marché. L’on m’apprend que les chemises sont supprimées et remplacées par le coton. Nous dînons chez Véfour et nous allons au Palais Royal entendre le Mari de la débutante.

  • 38 Pièce en 5 actes d’Émile Augier.

137Mercredi 10. […] L’adjudication dure jusqu’à 5 h. J’ai la chance d’avoir 5 lots, 3 doublures et 2 tentes pour 4 ans. Dîner chez M. et Mme Marchand et ensuite au théâtre du Vaudeville pour entendre Les Lionnes pauvres38.

  • 39 Comédie en 1 acte de Meilhac.
  • 40 De Paul Ferrier, créée par Sarah Bernhardt en 1873.
  • 41 Comédie en trois actes d’Edmond Gondinet, créée au Gymnase en 1879.

138Jeudi 11. Il fait tellement obscur que nous allumons les bougies jusqu’à 11 h. Le soleil ne se montre pas un instant de la matinée […] Dépêche de Devauthier annonçant que nous avons les pantalons de Toulon. Promenade avec Mathilde jusque chez Oberaeth et Hermand, hôtel Drouot, chez Delestré, […] Après dîner, nous allons au Théâtre français où, grâce à M. Cagwin, nous avons des places superbes. Nous y voyons Dislère et sa femme, le jeune ménage Pamart – Lesage de Boulogne et le jeune ménage Dubois – Delesalle à qui nous disons bonsoir. On jouait L’Etincelle39, Diane de Kervilen, Chez l’avocat40 et Le Médecin malgré lui. Nous rentrons par un temps superbe, quoique froid. Visite de Suzanne Delestré. Je me promène en voiture. Dîner au Grand Hôtel avec Dislère et les Marchand, puis au Gymnase où l’on joue Jonathan41. […]

  • 42 Valet de comédie rusé, d’origine italienne.

139Dimanche 14. Je cours le matin chez Lamy, député du Jura. Nous allons à la messe. Nous allons à la matinée dramatique du théâtre de l’Ambigu où l’on joue le vieux drame populaire de Paillasse42. Après dîner, je vais avec Mathilde aux Folies Bergères où nous entendons différents morceaux de musique et où nous voyons plusieurs ballets et des éléphants savants.

140Lundi 15. Je vais chez Dislère lui parler des toiles à voiles en chanvre. Il était sorti. Réunion des fabricants de toiles à voile chez Lévesque. Déjeuner chez Guyot avec Bonfils et Victor Danset. Ce déjeuner est interminable et m’ennuie beaucoup à cause de la politique passionnée de Joubert – Bonnaire. Nous allons dîner avec la tante Poupon au superbe hôtel Continental, puis nous voyons dans un salon, l’exposition d’objets mis en vente au profit de l’œuvre des filles sorties de St-Lazare. Ensuite, nous allons à la conférence au boulevard des Capucines pour entendre M. A. Leroy sur les historiens de la Révolution.

  • 43 Étienne Auguste Édouard Simon dit Lockroy, journaliste, homme politique français, plusieurs fois mi (...)

141Mardi 16. […] Je déjeune avec M. Lamy, le député du Jura. Séance magnifique au corps législatif. Je me croyais à la Convention, tant Lockroy43 rappelle Robespierre, question de l’amnistie. […]

142Mercredi 17. […] Je me promène à pied pendant 2 h malgré le froid. Seulement, je me jette à terre 2 fois. Je visite le palais de justice, le monument de Béranger, la cathédrale Notre-Dame. Dîner au Grand Hôtel puis nous allons au théâtre des Nouveautés entendre la revue Paris en actions qui nous amuse beaucoup. […]

143Vendredi 19. Nous rentrons à 2 h du matin de la fête de Paris-Murcie et à 9 h nous nous levons pour pouvoir partir à 11 h 40. Nous allons déjeuner au restaurant du chemin de fer et nous faisons route avec Loncke […]

144Dimanche 21. Temps très froid. Je vais au bureau, au Cercle du Nord et aux Dominicaines où nous entendons un très beau sermon du père Tiercelin sur le sujet : la force du Christ où il démontre la divinité de Notre Seigneur par sa force qui a vaincu tous les obstacles qui pouvaient opposer à la propagation de sa religion : les passions des hommes, les empereurs et les peuples, les nationalités jalouses les unes des autres.

145Mercredi 24. Distribution de capotes, de châles, de bons de viande à Marquette. Je vais à confesse pour communier demain matin.

146Jeudi 25. Froid brumeux, très désagréable. Je pars pour Paris à 1 h pour l’adjudication des draps et des matelas d’hôpitaux. Je fais route avec Mamet. Louis m’attend à la gare et je retrouve maman Loyer à l’hôtel. Après dîner, je me promène sur les boulevards qui sont très animés malgré le froid et à cause des petites boutiques pour le nouvel an.

  • 44 D’Offenbach.

147Vendredi 26. Réunion chez Lévesque. […] Je vais au musée du Louvre passer 4 heures pour me distraire des préoccupations que j’ai pour les résultats de l’adjudication de demain. Je vais ensuite à pied jusqu’aux Folies dramatiques. Je dîne chez Lecomte et je vais ensuite entendre La Fille du tambour-major44 qui m’amuse beaucoup. Je reviens à pied en suivant la ligne des boulevards très animés malgré le froid.

148Samedi 27. Journée des plus heureuses ! Je suis adjudicataire de 2 lots draps hôpitaux 1.07, 1 lot matelas 1.17. C’est à dire que je suis maintenant à la tête de 12 000 F de commande avec les doublures et les tentes. […]

149Dimanche 28. Sermon magnifique du père Tiercelin. Séance de la Société des Sciences, des Lettres et des Arts. Soots a une médaille pour 57 ans de service dans notre famille. Dîner chez Scrive – Bigo avec les Émile. Le dégel commence.

Notes

1 Opérette de Charles Lecocq créée en 1878.

2 D’après Alexandre Dumas.

3 Opérette en 3 actes de Charles Lecocq.

4 Dantan Jean-Pierre, dit Dantan Jeune (1800-1869), sculpteur.

5 Alexis Milius, administrateur délégué du Crédit du Nord à Lille.

6 Comédie d’Édouard Pailleron créée en 1878.

7 Opéra comique d’Henry Charles Litolff créé en 1872.

8 Opérette d’Offenbach.

9 Jules Ragot, peintre de natures mortes et de fleurs.

10 Ou Szeged, ville sur la Theiss, presque entièrement détruite par l’inondation de 1879 puis reconstruite.

11 Ballon captif à vapeur dans la cour des Tuileries en 1878-1879.

12 Ville du Kent où Napoléon III s’est réfugié à la villa Camden-House.

13 Opéra-comique en 3 actes d’Eugène Labiche.

14 Opéra en 2 actes de Rossini.

15 Anna de Bellocca.

16 Jean Alexandre Talazac, ténor.

17 Lonquéty de la Routière, de Fréthun.

18 Incendie du village alsacien qui, en 1879, détruisit 120 maisons, 116 fermes et le tissage Koenig.

19 Adolphe Valentin Sellenick, chef de la musique de la Garde républicaine.

20 Étienne Lamy, député républicain du Jura (1870-1881), fondateur de la Démocratie chrétienne et artisan de la condamnation de l’Action française, membre des commissions de la Marine, de l’Armée et des colonies, secrétaire perpétuel de l’Académie française.

21 D’Offenbach.

22 Vaudeville d’Eugène Labiche.

23 « Société humaine et des naufrages de Boulogne-sur-Mer » : société franco-britannique fondée en 1825 pour secourir les marins et les baigneurs.

24 La Comédie française donne régulièrement, depuis 1871, des représentations au profit de la caisse de retraite de la Société typographique de Lille en remerciement de l’aide au ravitaillement apportée par Léonard Danel pendant la guerre de 1870.

25 Comédie en 1 acte de Charles Duveyrier.

26 Suzanne Angélique Charlotte Reichenberg, actrice française, sociétaire de la Comédie française en 1872, spécialisée dans les rôles d’ingénue.

27 De George Sand.

28 Émilie Madeleine Brohan, actrice française (1833-1900), sociétaire de la Comédie française en 1852, spécialisée dans des rôles de coquettes.

29 Louis Arsène Delaunay, acteur français (1826-1903), sociétaire de la Comédie française en 1850.

30 Gustave Hippolyte Worms, acteur français, entré à la Comédie française en 1877.

31 Émilie Broisat, actrice française sociétaire de la Comédie française en 1877.

32 Julia Bartet entrée à la Comédie française en 1879.

33 Adrien Albert Marie, comte de Mun, homme politique français, apôtre du catholicisme social, membre de l’Académie française.

34 D’Offenbach.

35 Vaudeville en 3 actes de Hennequin et Millaud.

36 Anna Marie-Louise Damiens, dame Judic, actrice française (1850-1911), spécialisée dans la chansonnette et les rôles d’ingénue.

37 Comédie en 4 actes de Meilhac et Halévy créée en février 1879.

38 Pièce en 5 actes d’Émile Augier.

39 Comédie en 1 acte de Meilhac.

40 De Paul Ferrier, créée par Sarah Bernhardt en 1873.

41 Comédie en trois actes d’Edmond Gondinet, créée au Gymnase en 1879.

42 Valet de comédie rusé, d’origine italienne.

43 Étienne Auguste Édouard Simon dit Lockroy, journaliste, homme politique français, plusieurs fois ministre.

44 D’Offenbach.

Table des illustrations

Titre Cercle du Nord, Grand-Place
Légende Le Cercle du Nord ouvre en 1848 dans l’hôtel d’Avelin pour y accueillir des « hommes de toutes les opinions qu’on appelle moyennes pourvu qu’ils soient honorables et de bonne compagnie ». À l’époque de Jules Émile Scrive, son siège est situé sur la Grand place de Lille, au 1er étage du Café Bellevue. Entre hommes, on y lit, fume, converse, joue ou participe à des soirées musicales. On y confronte opinions religieuses, politiques et sociales. La cotisation est élevée, ce qui en réserve l’entrée à la bourgeoisie.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/71943/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 396k
Titre Les environs de Wimereux
Légende But de promenade pour les estivants en villégiature à Boulogne, l’arrière-pays de Wimereux n’est pas dénué de charme.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/71943/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 426k

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