Présentation générale
p. 11-13
Texte intégral
1Cette publication est issue des travaux prononcés lors du colloque Esthétique et logique. De Leibniz aux contemporains, coorganisé avec Mme Élisabeth Schwartz sous l’égide du PHIER (centre de recherches Philosophies et rationalités, équipe d’accueil 3297) et du programme ANR « Subjectivité et aliénation. Métaphysique de la subjectivité et philosophie sociale » (2006-2010), à l’Université Blaise Pascal et à la Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand (UMS 3108) du 29 au 31 octobre 2007. En partant de l’idée fondatrice par laquelle Baumgarten avait inauguré l’esthétique comme science philosophique en l’intégrant dans un cadre esthético-logique ou logique élargie de l’horizon rationnel à l’horizon sensible, ce colloque se proposait de réunir, grâce à des chercheurs spécialisés dans des périodes très différentes de l’histoire de la philosophie, les pistes les plus diverses possibles quant à la postérité parfois quasiment souterraine ou du moins inexplicite de cette idée. La motivation et la genèse d’un tel projet étaient nées de cette remarque : dans la réflexion moderne et contemporaine, on retrouve au croisement de ces deux questions de l’« esthétique » et de la « logique »1 une pluralité de courants divergents – néo-kantien, phénoménologique, analytique, cognitiviste pour le 20e siècle, avec à l’horizon l’antagonisme de deux « -ismes » pour la logique dès la fin du siècle précédent, le logicisme et le psychologisme. Donc, sans présager certes de recoupements partiels, le point de départ concernant la question du rapport de l’esthétique au logique reste néanmoins clair dans sa valeur de constat, à savoir que l’unanimité n’est pas de mise. Or cette pluralité, et les désaccords potentiels de tous ces protagonistes, témoignent en même temps d’un point qui leur reste commun : l’idée même d’une conjonction des deux ordres esthétique et logique qu’avait liés la définition baumgartenienne – fût-ce même sous la forme d’un affrontement.
2Mais cette postérité est précisément d’autant plus intéressante qu’elle s’avère paradoxale et problématique en prenant cette forme d’une « mosaïque » de positions non coordonnées. D’autant qu’on peut remarquer une autre propriété assez notable et là encore finalement assez étrange : aucune de ces positions ne semble finalement assumer directement le lien qui la rattache à l’origine même du questionnement – si là encore nous prenons celle-ci en Baumgarten. Ce qui peut être considéré comme un évitement est-il en luimême porteur d’enseignements ? Ou au contraire le signe que quelque chose dans le tout premier positionnement d’une conjonction « esthético-logique » aurait semblé – à tort ou à raison – « mal posé » à ceux qui en auront pourtant pris la suite ?
3De même que les contributions de ce volume, les introductions rédigées pour chacun des groupements problématiques établis après le colloque reprennent ces questions à leur compte tout en cherchant à synthétiser les questionnements d’ensemble émergeant de la confrontation des travaux individuels. Il nous a semblé que le meilleur équilibre, ainsi que le plus productif du point de vue du questionnement, serait trouvé dans la structure retenue ici – le lien entre esthétique et logique se voyant successivement envisagé sous quatre points de vue dont les introductions s’attachent à restituer les points d’articulation : la connaissance ; les relations ; le discours ; le sens.
4Il est patent dans plusieurs cas qu’une même contribution se trouve en fait à l’intersection possible de plusieurs parties différentes : ainsi de celle d’Achim Vesper qui peut du même coup assurer une partie de la transition de la première à la seconde partie, en écho avec celle de Jacques Morizot qui en retour assure le renvoi de la seconde à la première, avec la question centrale de la cognition ; ainsi encore Yasukuni Sato, dont il faut se rappeler la contribution en abordant la dernière partie.
5Nous remercions vivement tous les acteurs institutionnels qui se sont impliqués dans la réalisation matérielle de ce projet : le PHIER, le programme ANR Subjectivité et aliénation, la Maison des Sciences de l’homme-MSH de Clermont-Ferrand, l’Université Blaise Pascal pour l’organisation du colloque ; les Presses universitaires du Septentrion et l’Institut universitaire de France qui assure le financement conjoint de cette publication avec le PHIER ; les éditions Vrin qui ont autorisé d’une part la reproduction du texte d’Emmanuel Cattin récemment publié dans le volume Vers la simplicité. Phénoménologie hegelienne, d’autre part la reprise partielle du texte de Laure Blanc-Benon, entretemps remanié dans un chapitre de La Question du réalisme en peinture. Approches contemporaines (2009). Mes remerciements personnels vont bien sûr à Emmanuel Cattin, Élisabeth Schwartz, Sébastien Gandon pour le soutien apporté à ce projet dans le cadre du PHIER, Dominique Lacot pour l’organisation matérielle du colloque, et enfin à Christian Berner et Denis Thouard pour leurs relectures et expertises patientes.
Notes de bas de page
1 Ce dernier terme pris ici au sens le plus large, incluant celui de « gnoséologique » et donc le rapport à une connaissance, tout autant qu’aux moyens formels de celle-ci ; le premier (esthétique) recevant quant à lui sa double dimension : aussi bien son sens étymologique de gnoséologie d’une connaissance sensible, que son évolution prépondérante vers le sens d’une philosophie du goût dans le domaine du sensible, puis enfin celui d’une philosophie de l’art.
Auteur
Lycée technologique Sidoine Apollinaire
Rattachée au PHIER, Clermont-Ferrand
Ancienne élève de l’ENS, spécialiste de philosophie allemande. Ses recherches actuelles concernent la résonance de l’Aufklärung dans la philosophie transcendantale (Schlegel, Fichte, Lotze).
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Essai d’un art universel de l’interprétation
Georg Friedrich Meier Christian Berner (éd.) Christian Berner (trad.)
2018
La calomnie. Un philosophème humaniste
Pour une préhistoire de l’herméneutique
Fosca Mariani Zini
2015
La vie historique
Manuscrits relatifs à une suite de L'édification du monde historique dans les sciences de l'esprit
Wilhelm Dilthey Christian Berner et Jean-Claude Gens (éd.) Christian Berner et Jean-Claude Gens (trad.)
2014
L'Éthique et le soi chez Paul Ricœur
Huit études sur Soi-même comme un autre
Patrice Canivez et Lambros Couloubaritsis (dir.)
2013
L’intelligence du texte
Rilke - Celan - Wittgenstein
Christoph König Isabelle Kalinowski (trad.)
2016
G. de Humboldt. La tâche de l’historien
Guillaume de Humboldt André Laks (éd.) André Laks et Annette Disselkamp (trad.)
1985
Les assises logiques et épistémologiques du progrès scientifique
Structures et téléonomies dans une logique des savoirs évolutifs
Noël Mouloud
1989
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