1 Jacques Dubois, Pascal Durand Pascal, Yves Winkin, « Le symbolique est le social », dans Jacques Dubois, Pascal Durand, Yves Winkin (éd.), Le symbolique et le social. La réception internationale de la pensée de Pierre Bourdieu, Liège, ULG, 2005, p. 207-214.

2 Pierig Humeau, « Sociologie de l’espace punk « indépendant » français : apprentissages, trajectoires et vieillissement politico-artistiques », Thèse de sociologie, (dir. B. Geay), Université Picardie Jules Verne Amiens, 2011, 490 p. ; à paraître, Paris, CNRS Éditions, coll. Culture et Société, 2016.

3 Concernant le langage populaire, voir Yvette Delsaut, « L’économie du langage populaire », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 1975, n^o 4, p. 33-40.

4 Gérard Mauger, Les bandes, le milieu et la bohème populaire. Étude de la sociologie de la déviance des jeunes des classes populaires (1975-2005), Paris, Belin, 2006.

5 Les familles dont sont issus les enquêtés sont majoritairement d’origine populaire, et ceci pour trois quart d’entre elles.

6 Sur ce point, voir Pierre Bourdieu, « Vous avez dit populaire », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, vol 46, n^o 1, 1983, p. 98-105.

7 Pierre Guiraud, Le français populaire, Paris, PUF, 1965, p. 111.

8 Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique, Paris, Seuil, 2001, p. 113.

9 Pierre Bourdieu, Ce que parler veut dire. L’économie des échanges linguistiques, Paris, Fayard, 1982, p. 90.

10 Il paraît par exemple très intéressant de voir « ce qui fait rire ou non », « ce qui est discuté ou non », et la manière dont les punks interagissent.

11 On notera d’ailleurs ici une certaine contradiction entre le discours tenu par la quasi-totalité des groupes (antifascistes et antisexistes) et leurs pratiques langagières. Voir Pierig Humeau, « Punks mais… femmes. Le genre comme catégorie analytique des modes de dominations dans l’espace punk indépendant français », dans Mélodie Jan-Ré (éd.), Créations. Le Genre à l’œuvre, Paris, Harmattan, Coll. « Logiques Sociales », 2012, p. 113-130.

12 D’après l’analyse statistique, 9 personnes sur dix sont des hommes. Les observations vont dans le même sens.

13 Extraits cahier ethnographique n^o 2, Avril 2007.

14 Pour une étude plus fouillée sur les techniques du corps punk, voir Pierig Humeau, « L’hexis corporelle punk et les effets de socialisation », Regards Sociologiques, 2008, n^o 35, p. 55-64.

15 Gérard Mauger et Kamel Ikachamene, Le monde des bandes et ses transformations, op. cit.

16 Voir Pierre Bourdieu, « La formation des prix et l’anticipation des profits », in Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique, op. cit., 2011, p. 128-131.

17 Note ethnographique, cahier n^o 3.

18 Note ethnographique, cahier n^o 4.

19 Hormis l’auto-référencement de certains groupes punks, dès le début des années 1980 en France, se tissent de nombreux liens entre militants punks et Action Directe, la RAF, les Brigades Rouges, les mouvements anarchisants et libertaires, les « autonomes », les mouvements anti-nucléaires, l’antifascisme radical (SCALP, réseau No Pasaran), puis l’anticapitalisme, l’altermondialisme et certaines associations telles que AC !, Droit Au Logement, etc. Cf. Pierig Humeau, « Sociologie de l’espace punk », op. cit., 2011.

20 Richard Hoggart, La culture du pauvre, trad. F. Garcias, J.-Cl. Garcias & J.-Cl. Passeron, Paris, Minuit, 1970.

21 Groupe Tagada Jones, L’envers du tour, « A gauche comme à droite », format DVD, 2005.

22 Groupe Brigada Flores Magones, Partisans, « Pour ma Classe », Format DVD, 2005

23 Sébastien Michon, « Études et politique : les effets de la carrière étudiante sur la socialisation politique », Thèse de doctorat en sociologie, Strasbourg, 2006.

24 À la question des motivations des venues en concert (plusieurs réponses possibles), 42 % des enquêtés déclarent venir pour « soutenir la scène » et « rencontrer des gens », et 30 % pour « militer » ; voir P. Humeau, « Sociologie de l’espace punk indépendant français », op. cit., 2011.

25 Nous reprenons ici l’expression de Claude Fossé-Poliak, La vocation d’autodidacte, Paris, L’Harmattan, 1992.

26 Il parait intéressant de souligner ici que certains concerts réunissent des groupes pouvant avoir trois, quatre ou cinq thématiques quasi-communes ou, à l’extrême, avoir certains titres de chansons identiques. Cet aspect se renforce notamment quand la soirée mobilise des groupes appartenant au même sous-espace musical.

27 Olivier Roueff, « Bohème militante, radicalité musicale : un air de famille. La sensibilité des musiques improvisées au militantisme radical », Société et représentations, 2001, n^o 11, p. 407-432.

28 Nous empruntons cette notion à Pierre Guiraud, in Le français populaire, op. cit.

29 Il serait tout à fait illusoire de penser que tout un chacun soit égal à l’autre quand il souhaite dire quelque chose, même si le principe communément admis et sans cesse mis en avant dans cet espace est justement que « tout le monde peut le faire » ou « le dire ». L’oubli de cette condition de position est ce que Pierre Bourdieu appelait « l’illusion du communisme linguistique », in Pierre Bourdieu, Langage et pouvoir symbolique, op. cit.

30 Pour autant que la prise de position partisane puisse agir comme garde-fou, elle n’est pas systématiquement synonyme de bon accueil ; elle peut même être soumise aux suspicions des plus âgés.

31 L’étiquetage politique de ces groupes reprend en partie le catalogue des pratiques et des modes d’actions militantes. Il s’agit par exemple de coller des stickers de la mouvance sur les instruments de musique, d’avoir des badges, des patches, un drapeau en fond de scène et, à l’extrême, de porter un tatouage faisant directement référence à l’organisation politique. Pour les partisans les plus investis, d’autres pratiques viennent renforcer le dispositif, comme la tenue d’une table de presse, la diffusion de tracts, de journaux et de livres.

32 Ceci n’est pas sans rappeler les analyses d’Olivier Roueff : « se montrer politisé est généralement payant en musiques improvisées, tant l’analogie cognitive entre radicalité musicale et radicalité politique est forte. Un concert de soutien à Ras l’Front permet à des musiciens peu reconnus de se produire aux prestigieux Instants Chavirés, et à des musiciens consacrés comme aux responsables des Instants Chavirés de se refaire une image d’intégrité éthique […] », in Olivier Roueff « Bohème militante, radicalité musicale », op. cit.

33 Deux groupes, situés au pôle le plus politisé, ont ainsi particulièrement retenus notre attention. Il s’agit du groupe parisien Brigada Flores Magones proche de l’anarcho-syndicalisme et du groupe Tagada Jones proche de l’altermondialisme.

34 Interview d’un des deux chanteurs du groupe nommé Tagada Jones, in Tagada Jones, L’envers du tour, Format DVD, 2005.

35 Isabelle Sommier, Le renouveau des mouvements contestataires à l’heure de la mondialisation, Paris, Flammarion, 2003.

36 Extrait d’entretien MU-1 (2007).

37 Brigada Flores Magones, 2005.

38 Tagada Jones, 2005.

39 Brigada Flores Magones, 2005.

40 Robert K. Merton, Éléments de théorie et de méthode sociologique, trad. H. Mendras, Paris, Armand Colin, 1997.

41 « À partir du moment où les textes sont bien dits, que je suis d’accord, tu vois ça me fait quelque chose. Alors oui, après j’adhère… [À participer activement au concert] ». Note ethnographique, cahier numéro 3.

42 Le chant permet d’objectiver ce sentiment de « communalisation » qui, selon Max Weber, est caractéristique de ceux qui s’apprécient et se comprennent et plus encore se réjouissent d’appartenir à une seule et même entité collective. Voir Max Weber, Économie et Société, Paris, Pocket, 1995.

43 Sur ce point, voir Lilian Mathieu, Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, Paris, Textuel, 2004 ; et Erik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, Paris, La Découverte, 2005.

44 Nous reprenons ici une proposition faite par Samuel Etienne « “First & Last & Always” : les valeurs de l’éphémère dans la presse musicale alternative », Volume n^o 2, 2003, p. 5-34.

45 Brigada Flores Magones, Partisans, Format DVD.

46 Pierre Bourdieu, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Minuit, 1979.

47 Selon Michel Bozon, les stratégies de « dépopularisation » des institutions (musicales) dans le monde du rock ne sont, en définitive, nullement à l’œuvre dans l’espace punk. Voir Michel Bozon, « Pratiques musicales et classes sociales…. Structure d’un champ local », Ethnologie française, 1984, Tome 14, p. 251-264.

48 Tagada Jones, 2005.

49 Erving Goffman, La mise en scène de la vie quotidienne, op. cit., p. 76.

50 Pendant les élections présidentielles de 2007, le groupe Tagada Jones était en fond sonore sur la page Internet de José Bové. Une année plus tôt, ce même groupe apparaissait sur une compilation de soutien à la Confédération Paysanne intitulée « Paysâme ». On retrouve sur leur site Internet ces quelques phrases explicatives : « Cette semaine, Tagada vient d’enregistrer un inédit pour une compilation au profit de la Confédération Paysanne ! Il y aura tout plein d’artistes engagés dessus, et les bénéfices serviront à José et ses collègues pour payer les amendes infligées par Monsanto pour la destruction des champs OGM… on ne pouvait rater ça ! »

51 Nous soulignons ce point puisque, spontanément, le lecteur pourrait supposer que la vitesse d’exécution de la musique entraîne inéluctablement une structuration argumentative plus concise. Pour ce groupe, il n’en est nullement question.

52 Voir Christophe Traïni, La musique en colère, Paris, Presses de Sciences Po, 2008.