1 La source principale pour les dépouillements statistiques qui suivent est le catalogue détaillé du fonds de l’ART, dans sa version mise en ligne en 2013 par la BHVP.

2 Une telle décroissance rapide, les sonnettes comparées aux coups de marteaux est très fréquente dans les phénomènes perceptifs, par exemple elle évoque bien la décroissance des intensités des partiels d’un son.

3 74 drames sur 229 (32,3 %) et 5 tragédies sur 33 (15,2 %) comportent des effets sonores.

4 Trace du chœur classique ? Une écoute de Sarah Bernhardt déclamant un passage de L’Aiglon de Rostand illustre bien notre propos ici. URL : http://www.youtube.com/watch?v=DpvcwoBD29E, consulté en juin 2013.

5 Comme nous le verrons plus tard, dans le fonds de l’ART, les drames avec effets sonores sont clairement en diminution au fil du temps, contrairement aux comédies (en augmentation), aux vaudevilles (fréquents durant une période) et aux tragédies (qui restent rares).

6 38 vaudevilles clairement identifiés sur 104 (36,6 %) comportent des effets sonores.

7 Je n’ai eu le temps de dépouiller qu’une partie des comédies proprement dites avec effets sonores. Pour le moment, environ 278 sur les 2/3 de 881 (±47%) comédies ont des effets sonores.

8 Il est plaisant de retrouver Le Malade imaginaire et sa sonnette dans le fonds, tout comme Le Mariage de Figaro.

9 Une partie des raisons de cette efficacité est discutée dans la 2^e partie de cet article.

10 Pierre Schaeffer, dans un texte prémonitoire, tente de lier ces deux formes d’art : Essai sur la radio et le cinéma, Paris, Allia, 2010 [1942], 127 p.

11 Traduisons : « OW : C’est un nouveau genre de film, avec une nouvelle méthode de présentation et quelques nouvelles expérimentations techniques et quelques nouvelles méthodes de raconter un film, non seulement du point de vue de l’écriture mais aussi dans sa façon de le montrer.

HFW : Maintenant, si je ne vous comprends pas complètement de travers, je pense qu’il y aura plein de « chouettes nouveaux sons » (rires) Qu’en pensez-vous ?

OW : Je l’espère bien. Je pense que quelques « chouettes nouveaux sons » sont justement ce qu’il faut aux films en ce moment. J’espère que vous avez raison. J’espère qu’on y trouve quelques « chouettes nouveaux sons ». Je n’arrive pas à trouver quoi que ce soit de plus désirable pour le cinéma […] ». Dialogue entre H.G. Wells et Orson Welles en 1940, à propos de Citizen Kane, transcrit d’une émission radiophonique de Charles C. Shaw sur KTSA, audible en ligne, URL : http://www.youtube.com/watch?v=nUdghSMTXsU, consulté en juillet 2013.

12 Notamment dans Tout est bruit pour qui a peur, pour une histoire sociale du son sale, Paris, Michel de Maule, coll. Musique essai, 2007.

13 Je dispose de ces données non présentes ici, faute de place.

14 Charles Rosen, Le Style classique : Haydn, Mozart, Beethoven, Paris, Gallimard, 1978.

15 À nouveau, l’étude a été menée de façon précise sur ces autres cas.

16 Et dans plusieurs autres cultures : Japon, Chine, Inde et Indonésie.

17 Pour la tradition musicale occidentale, à base de hauteurs bien déterminées.

18 Du moins pour les petites cloches et les cloches tubes d’orchestre.

19 Traduisons : « Cette pièce tente d’être une image sonore des sons de la nature et des événements que les hommes pouvaient entendre il y a une trentaine d’années (avant que le moteur à explosion et la radio monopolisent la terre et l’air), lorsqu’on s’asseyait sur un banc dans Central Park par une chaude soirée d’été », Charles E. Ives, notice de la partition Central Park in the Dark (1906), New-York, Boelke-Bomart, 1973, p. 31.

20 Lire la communication de Delphine Chambolle dans cet ouvrage.

21 Les moteurs sont encombrants et assez dangereux tandis que d’autres sons peinent à se faire entendre de loin.

22 Y compris ceux produits en utilisant de petites graines sur une surface dure ou une peau tendue à la place de l’eau.

23 Le drame policier La Môme aux beaux yeux (1906) de Pierre Decourcelle en donne un bel exemple.

24 Pierre Boulez, Jalons pour une décennie, Paris, Christian Bourgois, 1989.

25 Martin Laliberté, Un principe de la musique électroacoustique et numérique et son incidence sur la composition musicale. Analyses et exemples, Paris, EHESS-Ircam, 1994 et les articles réunis dans URL : http://laliberte.martin.perso.sfr.fr/Accueil.htm.

26 Comme on le sait, la partition représente les sensations musicales avec la hauteur comme axe vertical et le temps comme axe horizontal.

27 Cette émission de télévision de Gene Kelly et ses comparses, où les violons continus soutiennent la narration, fait justement usage de cette technique. URL : http://www.youtube.com/watch?v=GefLnBu_qjk, consulté en juillet 2013.

28 Sarah Bernhardt, op. cit. On pourrait aussi évoquer la récitation par Apollinaire en 1913 de son Pont Mirabeau. URL : http://www.youtube.com/watch?v=v3UF_1LM-Tc, consulté en juillet 2013.

29 Par exemple, ce numéro de vaudeville de Conlin et Glass en 1928, Sharps and Flats, où les choristes (les musiciens ou d’autres acteurs ?) viennent constamment interrompre le numéro ou en souligner des moments burlesques. URL : http://www.youtube.com/watch?v=wzZgW9jAl5o, consulté en juillet 2013.

30 Curieusement, ce son est rare dans le corpus de l’ART. Serait-ce une spécificité française ?

31 Tel Gee, but I’d like to Make You Happy de Bessie Love and Gus Shy, 1930, notamment la danse de la 2^e partie. URL : http://www.youtube.com/watch?v=jQ6Zh6UbQ-I, consulté en juillet 2013.

32 Pierre Schaeffer, Traité des objets musicaux, Paris, Seuil, 1977 [1966], p. 429-442.

33 Robert L. Mott, Radio Sound Effects. Who did it, and How, in the Era of Live Broadcasting, Londres, McFarland, 1993, p. 21.

34 Hector Berlioz, « Mœurs musicales de la Chine » dans À travers chants (1862), reproduit sur le site Hector Berlioz.com. URL : http://www.hberlioz.com/Writings/ATC20.htm, consulté en juillet 2013.

35 Claude Debussy, « Du goût » [1913] dans Monsieur Croche et autres écrits, Paris, Gallimard, coll. L’imaginaire, 1987, p. 229.

36 On sait que Satie était initialement réticent à l’introduction de bruits dans Parade mais qu’il a cédé à Cocteau et Picasso.

37 Pour le domaine musical et la construction de réponses plus complètes aux questions soulevées par le contexte de l’invention de la musique concrète, une étude sur l’art radiophonique des années 1925-1945, notamment de ses bruitages, constitue la suite logique de ce travail. Un colloque sur ce thème est actuellement en cours de préparation pour le printemps 2014.