• Contenu principal
  • Menu
OpenEdition Books
  • Accueil
  • Catalogue de 15467 livres
  • Éditeurs
  • Auteurs
  • Facebook
  • X
  • Partager
    • Facebook

    • X

    • Accueil
    • Catalogue de 15467 livres
    • Éditeurs
    • Auteurs
  • Ressources numériques en sciences humaines et sociales

    • OpenEdition
  • Nos plateformes

    • OpenEdition Books
    • OpenEdition Journals
    • Hypothèses
    • Calenda
  • Bibliothèques

    • OpenEdition Freemium
  • Suivez-nous

  • Lettre d’information
OpenEdition Search

Redirection vers OpenEdition Search.

À quel endroit ?
  • Presses universitaires du Septentrion
  • ›
  • Histoire et civilisations
  • ›
  • Les caves de Douai
  • ›
  • Image de l’évolution urbaine donnée par ...
  • Presses universitaires du Septentrion
  • Presses universitaires du Septentrion
    Presses universitaires du Septentrion
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Liens vers le livre
    Informations sur la couverture
    Table des matières
    Formats de lecture

    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Densification et évolution du tissu urbain Les caves, témoins de l’évolution de la voirie : l’exemple de la rue des Minime L’architecture de pierre Les reconstitutions Les élévations en bois Notes de bas de page

    Les caves de Douai

    Ce livre est recensé par

    • Pierre Garrigou Grandchamp, Cahiers de civilisation médiévale, mis en ligne le 18 juillet 2023. URL : https://journals.openedition.org/ccm/12349 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ccm.12349
    Précédent Suivant
    Table des matières

    Image de l’évolution urbaine donnée par les caves

    p. 135-173

    Texte intégral Densification et évolution du tissu urbain Les caves, témoins de l’évolution de la voirie : l’exemple de la rue des Minime L’architecture de pierre Les reconstitutions La cave des Blancs Mouchons Le castel bourgeois La halle échevinale Les élévations en bois Notes de bas de page

    Texte intégral

    Densification et évolution du tissu urbain

    1L’analyse des plans des caves recensées dans la paroisse Saint-Pierre permet de formuler quelques hypothèses sur la constitution du tissu urbain et le parcellaire actuel, ainsi que de son évolution à travers le temps.

    2L’immense majorité des plans dessinés par les caves sont des rectangles perpendiculaires à la rue, qui correspondent encore aujourd’hui aux limites des parcelles. Les datations apportées pour l’ensemble de ces caves situent leurs constructions dans le courant des XIIIe et XIVe siècles en majorité. Il est donc possible de considérer que la fossilisation du parcellaire date de cette époque. Cependant, la présence de caves de plans carrés situées en retrait du parcellaire et datées plutôt du XIIe siècle montre que la formation de parcelles laniérées est déjà une évolution à partir d’une organisation antérieure. L’exemple de la rue de la Mairie est particulièrement intéressant.

    3Des fouilles archéologiques effectuées en 19911 sur l’arrière d’une parcelle de la rue de la Mairie, dans la partie basse de cette rue en descendant vers la Scarpe et appelée « pont aval » au Moyen Âge, ont permis de mettre au jour une partie des soubassements d’une maison en pierre, datée du XIIe siècle. L’étude globale du site et sa connexion avec les parties avant qui sont en front de rue, particulièrement la cave 8h, montrent que cette demeure était à l’origine construite sur une grande parcelle. L’emprise située le long de la rue de la Mairie a été lotie en parcelles rectangulaires au cours des XIIIe et XIVe siècles et la grande cave construite au XVe siècle.

    Emprise de la parcelle primitive au sein du cadastre actuel d’après les fouilles

    Image 100000000000026900000169AC0360738D61B041.jpg

    4Cette fouille permet donc de reconstituer la présence de grands « domaines » le long de cet axe privilégié qu’est la rue de la Mairie, qui relie le premier bourg marchand de la rive droite de la Scarpe, connu sous le nom de Castel Bourgeois, avec la place du Marché qui est mentionnée pour la première fois en 1140. Ce type de parcellaire témoignerait de la première étape de l’urbanisation de cette partie importante de la ville.

    5On peut observer des similitudes entre cette fouille et l’implantation de la cave 8b, dont les vestiges observés permettent de reconstituer un plan globalement carré, situé en retrait de la voirie et qui conditionne l’organisation du parcellaire aux abords de l’angle entre la rue de la Mairie et la place d’Armes. Elle témoignerait de l’existence d’une grande demeure installée au cœur d’une parcelle importante dont la partie en front à rue aurait elle aussi été lotie postérieurement.

    6L’accès à la demeure ancienne aurait pu être maintenu par une ruelle dont le document fiscal de 1572 se fait l’écho ; il mentionne l’existence d’une petite ruelle2 qui donne accès à deux maisons en cœur d’ilôt, division probable de la grande maison d’origine. Les comparaisons avec la demeure reconnue en fouille sont aussi d’ordre architectural ; les vestiges d’une arcature qui divisait le bâtiment en deux dans le sens de la longueur ont en effet été observés à l’occasion des fouilles, disposition qui se retrouve aussi dans la cave 8b : ce type d’élévation sur refend pourrait alors être considéré comme la marque de bâtiments anciens.

    Parcelle proposée de la cave 8b

    Image 1000000000000289000001500C8EC6E787F5E2FC.jpg

    7Dans la même rue, une autre grande parcelle peut être reconstituée uniquement à partir des données d’archives. Située du même côté de la rue que les deux précédentes, elle est aujourd’hui occupée par une partie de la mairie ; son analyse régressive permet d’en reconstituer l’implantation. Il s’agit de l’ancienne « maison et héritage qui fut le truberde », dont « tous les édifices ont été abattus pour faire nouvelle Halle » en 14643. Les halles du XVe siècle sont constituées du beffroi et d’un bâtiment accolé le long de la rue de la Mairie, dont l’emprise correspond aux bâtiments actuels. A l’arrière, des édifices perpendiculaires aux premiers s’organisent autour d’une cour et ouvrent sur la rue du Grand mez, selon la terminologie de l’époque. Il faut se référer à des textes antérieurs pour confirmer que cet ensemble est construit sur l’intégralité de l’ancienne parcelle du Truberde.

    8Avant 1464, les halles existaient déjà sur cette parcelle, mais en proportion plus réduites puisqu’il est précisé en 1410 que la « maison, lieu, tènement, boves et édifices… qui fut le truberde », encore en élévation à cette époque, est située « joignant à la salle de la halle ». Cependant, l’ensemble du « tènement con dist le truberde » appartient déjà en totalité à la ville en 13994. Les comptes de la ville de l’année précédente permettent d’apporter encore quelques précisions. Il y est mentionné qu’une partie du tènement a été vendue à la ville en 1385, comprenant la maison qui est « joignant à la porte par où on va en le court » et l’autre maison qui est « dessous la halle ». Cette implantation correspond à l’organisation actuelle sur la rue de la Mairie avec deux bâtiments de part et d’autre de la porte et du passage qui communique avec l’arrière de la Mairie. À cette époque, la halle seule compose l’ensemble du premier étage du bâtiment situé à côté du beffroi. Le texte précise qu’il y a aussi une maison ouvrant sur la cour et trois autres ouvrant vers le mez, la rue de l’Université actuelle. Une première partie du Truberde avait été donnée à la ville en 1345, selon le testament de la veuve d’Estienon Trubiert5. Ces différents documents permettent donc de reconstituer l’emprise de la parcelle du Truberde, qui s’étirait entre la rue de la mairie et la rue de l’Université et correspond à l’intégralité de l’emprise de la partie de la mairie située à droite du beffroi. Le nom de l’auberge d’origine est étroitement associé à celui de son propriétaire du début du XIVe siècle, Estienon Trubiert, qui est un des acheteurs de vins dans les comptes des années 1310 et 1314, barriques qu’il entrepose, entre autres, dans le cellier situé sous sa maison déjà nommée « le truberde ».

    Parcelle du « Truberde »

    Image 10000000000002840000013B965149EC322A248B.jpg

    9Cette grande parcelle, comparable aux deux autres précédemment repérées, n’a pas connu la même évolution, notamment le lotissement en parcelles rectangulaires le long de la rue, puisqu’elle a servi à l’établissement progressif des bâtiments formant la halle échevinale. Sa reconstitution témoigne cependant de la présence de plusieurs grandes implantations anciennes le long de la rue de la Mairie, épine dorsale de la ville médiévale.

    Les caves, témoins de l’évolution de la voirie : l’exemple de la rue des Minime

    10Il existe beaucoup de points d’interrogation à propos de la cave 9c, rue des Minimes, dont l’arcature qui supportait le plancher à l’origine, soutenue par deux colonnes, se trouve aujourd’hui exactement sous les façades des maisons. Elle développe une architecture comparable à celle de la cave 8b et pourrait témoigner de l’existence d’une autre ancienne demeure, mais il est difficile d’estimer si elle se situait aussi sur une grande parcelle et en retrait de la voirie. En effet, sa position par rapport à la rue des Minimes actuelle témoigne de changements importants survenus dans le tracé de la rue. Il en est de même pour les caves 9a et 9h qui attestent de l’élargissement de la chaussée puisqu’elles se situent elles aussi en partie sous les bâtiments actuels et en partie sous la chaussée.

    11Les textes ne sont pas là d’un grand secours. L’angle de la rue où se situe la cave n’est mentionné que dans un seul document, un contrat de mariage, dans lequel il est précisé que la mariée apporte « la grande maison et les petites y attenant… en le rue du grand mez au coin de la rue du petit mez »6, ancien nom de la rue des Minimes. Il est tentant de voir dans la mention de grande et petites maisons un phénomène de lotissement de parcelle du même type que ceux observés le long de la rue de la Mairie, mais ce seul témoignage n’est pas suffisant.

    12En revanche, la position des différentes caves de la rue des Minimes permet de proposer une restitution de son tracé, antérieur à l’alignement des façades de maisons du XVIIIe siècle qui constituent maintenant l’intégralité de son flanc est. À l’inverse, le côté ouest ne semble pas avoir subi de perturbation et les caves qui y sont conservées, la 9b et la 8f qui forme l’angle avec la rue de la Mairie, s’alignent sur les limites en front de rue du parcellaire actuel.

    13Si l’on considère que le plan de la cave correspond à celui de la maison, ce qui est logique, l’entrée de la rue des Minimes devait être singulièrement réduite. En effet, la cave 9a qui forme l’angle oriental avec la rue de la Mairie se prolonge jusqu’au milieu de la voirie actuelle. Les caves 9h et 9c, toutes deux couvertes d’un plancher à l’origine, ne pouvaient se situer sous la chaussée ; la restitution de leur plan d’origine n’est pas aisée, d’autant que la 9c témoigne d’une phase de réaménagement qui a substitué une voûte d’arêtes au plancher initial au cours du XIVe siècle. Néanmoins, il est évident que la rue s’est considérablement élargie jusqu’au coude qui permet d’accéder aujourd’hui à l’arrière de la mairie.

    14Les plans des caves 9a, 9c et 9h laissent aussi supposer que les maisons de cette rue ne possédaient pas des façades qui étaient strictement alignées. Il est probable que ce phénomène d’alignement s’est construit progressivement en fonction des règlements édictés par le magistrat ; ce n’est guère qu’au XVIIIe siècle, comme dans d’autres endroits de la ville, que les alignements se sont multipliés permettant de rectifier la linéarité des voiries et de les élargir lorsque cela était nécessaire. Ces travaux ont obligé les propriétaires des maisons à reconstruire leurs façades selon un plan précis, quitte à perdre de la surface. La seconde moitié de la rue des Minimes, au niveau du coude au-delà de la cave 9c, présente des dispositions et une organisation des plans de caves encore plus complexe, témoins de réaménagements progressifs de grande ampleur.

    Reconstitution de la largeur de la rue des Minimes sur le cadastre actuel

    Image 10000000000002960000010B324259143FD675E5.jpg

    15L’examen du cadastre actuel permet déjà de formuler quelques commentaires, éclairés par l’examen du plan-relief de la ville. L’implantation des caves permet d’affiner ces constatations. La première concerne le tracé de la ruelle des Minimes, qui relie la rue des Foulons à l’extrémité de la rue des Minimes : la seconde partie de cette ruelle est oblique et sinueuse et se différencie nettement des autres ruelles du même type qui lui sont voisines et sont totalement rectilignes. C’est probablement l’installation du couvent des Minimes qui a imposé ce changement d’axe, notamment la construction d’un appendice à l’extrémité ouest de leur chapelle qui coupe complètement la ruelle anciennement nommée « de goy ». Le plan relief de la ville illustre ce changement d’axe où le tracé de la ruelle contourne la chapelle pour accéder au coude de la rue des Minimes, ce qui correspond encore à la ruelle actuelle.

    Ruelle des Minimes sur le plan-relief

    Image 1000000000000296000001410F2ECD9F56E9FF08.jpg

    16À l’origine, elle devait s’étirer en droite ligne et se raccorder sur une rue aujourd’hui disparue, prolongement de l’actuelle rue des Minimes, dont le tracé peut se reconstituer.

    17La rue des Minimes était donc une rue relativement étroite qui permettait d’accéder au cœur du parcellaire. Les caves conservées permettent d’affiner son tracé, notamment au niveau de l’angle à l’extrémité de la rue qui ramène vers l’arrière de la mairie. À ce niveau, il existe deux caves sous la rue dont la 9g, particulièrement longue, est composée d’un volume primitif pourvu d’un puits et d’une trappe de communication avec le niveau supérieur ; ces éléments montrent qu’il y avait bien une construction au-dessus de cette cave à l’origine et que le tracé de la rue résulte d’un réaménagement. C’est donc entre la cave 9g et la 9c que passait la rue du « petit mez » qui se prolongeait derrière la mairie actuelle. La cave 9e aurait alors été bâtie sous cette rue. Quand l’élargissement a été décidé, la maison située au-dessus de la cave 9f fut détruite pour laisser passer la rue. Cette cave a alors été raccordée à la cave 9f au moyen d’un couloir coudé, qui correspond à une phase de réaménagement de la paroi sud de la cave 9g. On y observe en effet l’utilisation de moellons plus réguliers que ceux de la paroi nord en vis-à-vis et l’arc d’ouverture du couloir coudé se raccorde maladroitement sur le berceau de la voûte de la cave. Il existe aussi une trappe à l’aplomb de l’ouverture du puits, qui est à moitié obturée par le mur nord : il s’agit donc bien ici d’une restructuration, contemporaine de la construction de la cave 9f qui constitue les fondations d’une maison dont la façade reprend le nouvel alignement de la rue.

    En gris, tracé restitué de la ruelle et de la rue des Minimes dans sa largeur d’origine

    Image 10000000000001EB000001DDFE297226ED218064.jpg

    18Le cas de la cave 9g est assez exemplaire. Retrouvée fortuitement à l’occasion de travaux de voirie, elle a eu la chance d’avoir alors été aperçue par hasard par des personnes du service archéologique de la ville. Son accès primitif a alors été dégagé et quelques travaux ont permis de la préserver, notamment par la mise en place d’un conduit bétonné couvert d’une plaque d’égout. C’est un sauvetage précieux car les caves sous rue, si elles sont encore nombreuses, ne sont plus guère accessibles et disparaissent à chaque travaux de réseau, de voirie ou d’assainissement. Or, à l’image de la cave 9g, elles ont sans doute beaucoup d’éléments à révéler, tant sur leur architecture propre que sur le parcellaire ou l’évolution de la voirie. Il serait nécessaire de sensibiliser les différents concessionnaires de réseaux afin que, lorsqu’ils rencontrent de telles structures au cours de leurs chantiers, ils alertent systématiquement les services archéologiques concernés. Le « retard » engendré par le relevé et la couverture photographique de ces caves n’est pas conséquent, comme lors de la découverte de la cave 9g pour laquelle les aménagements n’ont nécessité que quelques heures de travail supplémentaire. Ainsi, une partie de ce patrimoine particulier encore conservé en sous-sol pourrait être révélée, utilisé et préservé.

    Emplacement des caves par rapport à la voirie actuelle

    Image 10000000000002960000021C45D6C2C1495C076D.jpg

    19Les caves permettent de proposer des hypothèses de datation des élargissements progressifs de la rue des Minimes. C’est le cas particulièrement de la cave 9a qui forme l’angle avec la rue de la Mairie. Voûtée d’ogives, elle est datée de la fin du XIVe ou du début du XVe siècle. Les façades actuelles des maisons ont été bâties dans la première moitié du XVIIIe siècle. C’est donc entre le XVe et le XVIIIe siècle que la rue a été élargie pour lui donner ses proportions actuelles.

    20La rue des Minimes n’est pas la seule à avoir été élargie. De l’autre côté de la rue de la Mairie, les façades de la rue Gambetta ont vraisemblablement été reculées. La cave 7f permet d’étayer cette hypothèse. Elle est située au début de la rue et couverte par un berceau qui se prolonge aujourd’hui sous la chaussée ; un mur en brique, qui correspond à la fondation du mur de façade de la maison actuelle, a été maçonné sous cette voûte et coupe la cave en deux parties. Seule l’extrémité sous la rue a conservé sa voûte en grès d’origine ; le volume situé sous la maison a été revoûté en briques mais les traces visibles permettent d’affirmer qu’il s’agit d’un volume unique à l’origine.

    21À la lumière de ces observations, la rue de la Mairie apparaît alors d’une largeur importante au Moyen Âge, puisque les diverses caves qui sont encore conservées de part et d’autre montrent que son tracé n’a pas changé depuis leur construction. C’est donc une artère particulièrement importante, voie de communication prépondérante de la ville qui relie l’ancien quartier du Castel Bourgeois, et au-delà de la Scarpe celui de Saint-Amé, avec la place du Marché.

    22La toponymie médiévale du croisement entre ce grand axe et les rues des Minimes et Gambetta actuelles laisse perplexe. Vers la place d’armes, la rue s’appelait « pont amont » et « pont aval » au-delà du croisement, vers la Scarpe. Le croisement possède donc un nom spécifique, ce qui est une singularité car il ne constitue pas une place qui aurait besoin d’être nommée, mais un simple carrefour ; il est maintes fois mentionné dans les archives sous le nom de « pont croisié ». Le terme de « pont » a laissé supposer qu’il y avait de l’eau à franchir à cet endroit et que la rue Gambetta et celle des Minimes étaient un ancien cours d’eau. Cette hypothèse n’est pas recevable, non seulement par le nombre de caves conservées qui empêchent la restitution d’eau à cet endroit, mais aussi par la hauteur de ce croisement par rapport au niveau de la Scarpe. Le problème reste entier.

    23La particularité topographique de ce carrefour réside dans sa situation à la rupture de la pente qui descend vers la vallée de la rivière, encore marquée aujourd’hui par une légère « cassure » dans la régularité de la chaussée, toutes proportions gardées, juste après le croisement. Une hypothèse possible est que cette particularité ait imposé au Moyen Âge un aménagement spécifique, peut-être pour permettre aux chariots de monter et descendre sans difficulté, permettant d’atténuer la rupture de la pente. Cet élément aurait laissé son souvenir dans la toponymie sous le nom de « pont », aménagement qui doit être ancien puisque ce terme apparaît dans les plus vieux textes à notre disposition, dès la seconde moitié du XIIIe siècle. Ainsi, en 1260, « Sarre li Angoisseuse » vend « se maison kele avoit au pont »7 ou en 1284, la mention d’une « hostellerie sour le pont », devant la maison « Jehan Pikete et huis à huis de celle de Ernoul le Goudallier »8. Il s’agit bien de ce carrefour puisqu’en 1338 un acte de vente précise que « la maison qui fu Jehan Pikete » est située « au pont croisiet devant les Royeles et tournans au més ». La rue du « més »9 correspond à celle actuelle des Minimes et la taverne « des Royeles » (cave 8f) faisait l’angle de cette rue avec la partie basse de la rue de la Mairie.

    24Au début du XIVe siècle, la dénomination se fait plus précise et les termes de « pont amont » pour désigner la partie de la rue de la Mairie entre la place d’armes et le carrefour de la rue des Minimes, et de « pont aval » pour la seconde moitié de la rue, font leur apparition. Le carrefour prend alors le nom de « pont croisié ».

    25D’autres concentrations de caves permettent d’apporter des précisions sur certaines rues. C’est notamment le cas au carrefour formé par les rues Gambetta, Bellegambe et des Ferronniers. Les différentes caves relevées à cet endroit, enrichies des observations du président Wagon sur des caves disparues depuis, montrent que la topographie du lieu est restée inchangée depuis le Moyen Âge. À cet endroit se situe une des plus anciennes auberges mentionnées par les textes, la « maison du dragon ». En 1288, à l’occasion d’une cession de rente, la « maison Jakemon au draghon ki siet sour le touket dou fosseit maughart »10 apparaît ; elle est vendue en 1291 par « ernenghars au draghon femme de jakemon au draghon qui fu »11 et l’acte précise qu’elle se situe « el debout dou fosset maughart ». La position « sour le touket » mentionne le coin de la rue et si la rue du fossé Maugart n’existe plus, de nombreux textes permettent de préciser qu’elle est la partie de la rue des Ferronniers entre l’angle de la rue Gambetta et la rue de Bellain. La brasserie du dragon ne disparaît pas avec le décès du propriétaire qui a laissé son nom à l’établissement, et reste un élément marquant de cette partie de la ville qui permet de situer les autres maisons lors de ventes ou cessions de rentes. En 1374, une maison est vendue située « au coin des Dracquiers, a l’opposit du dragon »12 qui existe encore en 1456 à l’occasion d’une cession de rente sur une maison « rue du fossé Maugart entre le dragon et Jaquemart Mouton »13. En 1568, la brasserie a cessé d’exister et n’est pas mentionnée dans le relevé fiscal de la paroisse Saint-Pierre. Le compte d’entrée des vins dans la ville daté de 1314 précise que de nombreuses barriques sont entreposées dans « le grand chelier dou dragon » ou « le chelier et bove dou dragon »14 qui, d’après les localisations, pourraient correspondre aux caves relevées par Wagon et intégrées au catalogue sous le No 6a.

    26Les caves identifiées le long de la rue des Blancs mouchons, dont les façades sont alignées sur les constructions actuelles, témoignent par la présence des escaliers et autres ouvertures de façade que la largeur de la rue n’a pas non plus varié depuis le Moyen Âge.

    27Il est particulièrement dommage que si peu de caves aient survécu le long de la rue de Bellain, cela aurait permis d’effectuer des comparaisons avec la rue de la Mairie. Néanmoins, les quelques caves encore en place rue de Paris, particulièrement les 10a et 10b auxquelles il faut ajouter la grande cave fouillée en vis à vis des précédentes, sur le site des « Nouvelles Galeries » au cours de l’été 199315, permettent de restituer la largeur de la rue à l’identique de la voirie actuelle.

    28Au Moyen Âge, la ville était donc quadrillée par un ensemble de rues composées d’axes majeurs et de voies secondaires, avec des ruelles permettant d’accéder en cœur d’îlots, qui correspondent encore en majorité aux rues actuelles dont certaines ont été depuis élargies, ou, pour les ruelles, annexées dans les parcelles.

    L’architecture de pierre

    29Il n’existe plus aujourd’hui aucune maison médiévale encore en élévation conservée dans la ville et seules les archives et les fouilles peuvent permettre d’apporter des indications sur la nature et la structure des bâtiments médiévaux. Le nombre important de caves en pierres conservées laisse supposer que ce matériau était aussi largement utilisé en surface.

    30Dans certains cas, des précisions tout à fait intéressantes peuvent être apportées sur le bâti médiéval.

    31Les fouilles archéologiques constituent notre première source et à nouveau la fouille de la « ruelle de l’évêque » doit être citée en exemple. Les soubassements retrouvés en arrière de parcelle permettent de reconstituer un bâtiment d’à peu près 8 m de large sur 9 m de long, avec des parois dont l’épaisseur varie entre 1,10 et 1,20 m. Ces murs assez considérables permettent de restituer une élévation sur plusieurs niveaux, telles qu’il en existe encore à Gand, ou proches des maisons romanes mises au jour à Rouen16 ; les murs des parties basses, salles voûtées ou espaces couverts d’un plancher, ont des épaisseurs voisines de celles observées à Douai. Les élévations conservées ou restituées composent des édifices sur plusieurs niveaux dont l’épaisseur des parois se rétrécit dans les niveaux supérieurs. À Rouen, les maisons romanes sont, elles aussi, situées en retrait de la rue, au sein du parcellaire.

    Emplacement de la cave fouillée, en arrière de la cave recensée 8h

    Image 1000000000000295000001F69BA403CA34EE07FA.jpg

    Relevé des murs de la maison fouillée

    Image 1000000000000296000002C1E35E09292D3C49D8.jpg

    32Rue de l’Université, non loin de la mairie, une maison a été récemment démolie pour construire le bâtiment des archives municipales. Elle se situait au-dessus de la cave 12b et l’emprise a pu bénéficier d’une fouille complète. Par chance, des fragments de l’élévation du XIIIe siècle ont été préservés dans l’une des parois et nous sont parvenus sous la forme d’un mur en grès, rythmé par deux arcs bien conservés malgré les réaménagements successifs. Ils sont les plus anciens témoins de l’architecture privée Douaisienne observés en élévation, où les techniques adoptées aussi bien pour les arcs que pour les maçonneries trouvent de nombreux échos dans les élévations des caves, notamment le second niveau de la cave 10b : là, les arcs sont destinés à raidir la construction et il semble qu’il faille leur attribuer la même utilisation ici. Noyés dans le mur mitoyen de l’école, maçonné en brique, d’autres fragments d’élévation subsistent jusqu’à une hauteur importante qui permettent de penser que le mur latéral de cette maison s’élevait sur trois niveaux, intégralement maçonnés en moellons de grès et qui représentent donc un poids considérable.

    Mur de grès du premier niveau retrouvé à l’occasion des fouilles17

    Image 100000000000028C000001B18DB1513A77BC8920.jpg

    33Les autres demeures en pierre douaisiennes ne sont connues que par les textes. L’une d’elles était construite non loin de cette élévation retrouvée, à l’extrémité de la rue de l’Université. Elle apparaît dans les textes en 1269, à l’occasion d’un testament dans lequel « Williaumes de Goy… laisse… se grande maison de pierre séans en le rue du més faisant toucquet vers le rue au cherf »18. En 1414, les héritiers de Roger Danich vendent la « maison de le pierre au coin de la rue du mez et de la rue des mouriers » à Georges Creveche qui obtient l’autorisation de la démolir trois ans après19. Quelques vestiges d’élévations en grès ont été retrouvés en cave à l’emplacement supposé de cette maison et dessinent le plan d’une cave ample, divisée en trois volumes par des murs de refend en pierre, percés à chacune de leur extrémité de passages voûtés qui sont conservés. La surface de cette cave (12a) atteint 187 m2 ce qui restituerait une maison d’une ampleur exceptionnelle. Cependant, même si la localisation par les textes est assez précise, il est difficile d’attribuer avec certitude les fragments d’élévation observés avec l’empreinte de la demeure de pierre et le conditionnel est de rigueur.

    34Il existe encore d’autres mentions de maisons en pierre construites dans la ville, qui ne précisent jamais la taille ou l’élévation du bâtiment, mais permettent de vérifier que de telles habitations existaient dans l’ensemble de la ville et notamment dans les rues où de nombreuses caves ont été retrouvées. En voici quelques exemples glanés dans les archives, qui ne constituent bien évidemment pas une liste exhaustive. Rue de Bellain, en 1255, « Ghuars li Alain donne a Foukier del befroi le maison de piere ki fu Jakemon Pourcil », précisant que sur le même tènement il existe une « noeve maison ki siet sour le debout del fosset Maugart »20, ce qui permet de situer ce bâtiment proche de l’angle actuel de la rue de Bellain et de la rue des Ferronniers. Il en existait aussi rue au Cherf (de Paris) où Robert le Lyevre vends « cent beneaulx de grez auprès de sa maison et hostellerys du pot d’estain » en 154221, rue d’Infroy (des Blancs mouchons) où Willeme de Lambres possède une « grande maison de pierre »22 en 1310 et, en 1384 à l’occasion d’un mariage, Jehane Grecque apporte trois maisons « dont la plus grande est à pignon de pierre »23. Non loin de là, une autre « maison de pierres »24 est mentionnée rue Saint Pierre en 1399. Il en existe aussi « au pont » (rue de la mairie) où une « grande maison de pierre »25 est attestée, sur le marché au blé à l’occasion d’une rente apportée pour un mariage sur une « maison en pierres »26. D’autres demeures de ce type existaient, proches de la rivière, notamment celle de Jehan de Hasnon « joignant a le ruyelle par lequelle on va au kanel, liquele est entre celi maison de piere… et joingnant au tenement de le maison du mont St Eloy » en 131027. Celle-ci est parfaitement bien repérée grâce au document fiscal de 1568 et se trouve dans la Ricquerue (rue du Gouvernement actuelle), à peu près au milieu de celle-ci, le long de la rivière. Dans le quartier du « castel bourgeois », rue des Dominicains et donc a proximité immédiate de la rivière, existait aussi au XIIIe siècle une grande maison en pierre sur laquelle nous reviendrons en détail.

    35L’imprécision des textes ne permet pas de se faire une image des bâtiments, mais les qualificatifs réguliers de « grande maison » laissent supposer des demeures d’importance. Les documents iconographiques manquent et ni le plan-relief de la ville, ni celui de Martin le Bourgeois, daté de 1627, ne révèlent l’existence de ces élévations particulières. Le seul témoin objectif de l’existence de ces maisons est un petit croquis copié sur les albums Wallet, qui étaient des recueils de dessins des façades anciennes de Douai, mais ces albums ont été perdus lors des deux guerres. Ce dessin précise que la maison en question située rue de Paris, a été détruite en 1816. Il figure une façade à deux niveaux dont le premier apparaît perturbé par les nombreux remaniements des percements ; le second, bien conservé, est composé de six fenêtres géminées identiques, en plein cintre ou légèrement brisées avec oculus central, s’ouvrant sous un cordon festonné. Ce parti de façade et cette organisation, qui différencient le premier niveau à vocation économique ou commerciale et le second destiné à l’habitation, peuvent être datés du courant du XIIIe siècle ou du XIVe siècle. C’est une organisation de la demeure tout à fait classique qui se retrouve à de nombreux exemplaires dans les villes de France ayant conservé des bâtiments du Moyen Âge : elle répartit les espaces fonctionnels ouverts sur la rue au premier niveau et l’étage d’habitation largement éclairé juste au-dessus. Les claires-voies que constituent les fenêtres permettent de capter la lumière mais répondent aussi à un souci ostentatoire qui permet au propriétaire d’étaler aux yeux de tous sa puissance et sa richesse par l’intermédiaire du décor, souvent riche voire même foisonnant, qui orne les baies du premier étage. Ce croquis nous fait regretter qu’aucune maison, pourtant encore présente au début du XIXe siècle, ne soit parvenue jusqu’à nous.

    Façade médiévale d’après les albums Wallet

    Image 10000000000002940000010DB94E3AC368D5A6E1.jpg

    36Deux caves particulières nous permettent cependant de tenter une restitution des bâtiments que l’on pouvait trouver en surface.

    Les reconstitutions

    La cave des Blancs Mouchons

    37La première se situe dans la rue des Blancs Mouchons. Il s’agit de la cave 3c dont les particularités stylistiques, notamment la présence du pilier carré central qui supporte la voûte et l’élévation des parois en moellons à peine dégrossis, avaient permis de suggérer une datation de la construction dans le courant du XIIe siècle. L’autre particularité de cette cave est sa position très en retrait de la rue, dont le plan ne coïncide pas avec celui des constructions de surface actuelles datées du XVIIIe siècle.

    38En effet, il faut descendre une longue volée de marches pour accéder à la cave dont les parois se situent à près de trois mètres de la façade du bâtiment actuel. De plus, l’emplacement de l’accès d’origine n’a pas été retrouvé ; les réaménagements de l’un des côtés l’ont peut-être effacé, ou c’est l’escalier actuel qui l’a remplacé. Nous ne savons donc pas vers quelle partie de la parcelle s’ouvrait la cave, ni même s’il y avait un escalier orienté vers l’extérieur, mais l’absence de trace d’ouverture dans la paroi dirigée vers la rue, entièrement conservée, exclus l’hypothèse d’un accès de ce côté. L’enduit qui couvre la majorité de la surface de la voûte ne permet pas de vérifier la présence de trappes qui auraient pu renseigner sur l’organisation des communications verticales au sein de la construction et il n’existe pas de traces quelconques d’un escalier coudé ou à vis qui aurait pu mettre en communication les différents niveaux de l’édifice.

    39Cependant, le retrait de la cave par rapport à la rue, qui d’après les autres caves en place semble avoir conservé son tracé depuis le Moyen Âge, permet de supposer que cet édifice avait une fonction particulière. Dans les autres caves relevées en front de rue, l’escalier large est le témoin d’une vocation éminemment commerciale de ces espaces. Ce ne semble pas être le cas ici, comme en témoignent la position en retrait de la voirie et l’absence complète de trace d’accès en direction de la rue. Il paraît alors logique d’attribuer à cette cave une fonction de stockage domestique, plus qu’une utilisation commerciale.

    40Son plan globalement carré et la surface développée, de l’ordre de 40 m2, ne sont pas incompatibles avec la restitution d’une construction massive, à vocation résidentielle, qu’il est très tentant d’assimiler à une maison-tour. Cependant, le manque cruel d’éléments pertinents oblige à utiliser le conditionnel. De tels exemples ne sont pas légions au nord de Paris. La cave de la rue des Blancs Mouchons n’a certes rien de comparable avec la résidence aristocratique de « la Bufette » à provins28 ; point ici de latrines, d’armoires murales ou d’escaliers à vis, ni même de décor sur les éléments structurels qui supportent la voûte. La cave est d’une totale austérité, associée à une simplicité de construction. Cependant, tant par les volumes que par sa position au sein du parcellaire, elle n’est pas sans rappeler d’autres implantations de maisons-tours citées dans l’article. Les documents étudiés ne permettent pas de corroborer cette hypothèse. Deux textes seulement mentionnent des maisons de pierre dans cette rue. L’un daté de 1310 cite une « grande maison de pierre » sans autre indication et le second n’est pas plus explicite, mentionnant une « grande (maison) à pignon de pierre » en 1384. Dans l’état actuel de nos connaissances, il est impossible d’associer ces textes à la cave étudiée. Quant à les utiliser pour tenter d’attester l’existence d’une structure de type maison-tour, il y a là un pas de géant que nous ne saurions franchir.

    41Il n’existe d’ailleurs pas de témoignage de telles constructions dans la ville. Tout juste est-il possible de mentionner l’existence de la prévôté attestée en 1140, le long du grand marché, construction en pierre dont « le matériau utilisé, tout à fait exceptionnel pour cette époque, suggère pour cette période un aspect fortifié »29. Ces quelques éléments ne permettent pas d’avancer dans l’hypothèse formulée et nous devons nous contenter d’évoquer la possibilité de l’existence, dans le courant du XIIe siècle, d’une architecture particulière qui aurait pu évoquer celle d’une maison-tour et dont il ne reste aujourd’hui que la cave.

    Le castel bourgeois

    42Les caves conservées dans la rue des Dominicains sont particulièrement intéressantes et permettent de proposer la reconstitution d’un bâtiment exceptionnel.

    43Les différents vestiges sont aujourd’hui répartis dans quatre caves voisines, mais correspondent en réalité à un seul édifice divisé en plusieurs parties par des murs en briques qui soutiennent les murs mitoyens des maisons actuelles, et par des parois en grès, ce qui atteste de l’ancienneté de la première division de la cave.

    44Elle dessinait à l’origine un vaste rectangle parallèle à la rue, où une épine dorsale de six colonnes divisait la cave en deux nefs de sept travées. Le mur sous la façade sur rue est encore aujourd’hui rythmée par de puissants piliers, largement saillants de la paroi, sur lesquels prennent appui des arcs clavés en plein cintre. Une feuillure correspondant visiblement à une porte est en partie conservée dans une des travées de façade et dans une autre, ce sont quatre corbeaux superposés deux à deux qui sont encore en place, témoins d’un aménagement qu’il est difficile d’identifier. L’ensemble de la paroi arrière conservée ne présente pas cette disposition particulière. En son centre, un appendice pourvu d’un escalier en grès intégralement conservé prolonge l’édifice. L’ensemble était voûté d’arêtes et mesurait près de quatre mètres sous voûtes.

    45Les comparaisons stylistiques des chapiteaux et le type d’élévation des parois suggèrent une construction dans le courant du XIIe siècle. Il s’agissait donc d’un très vaste édifice qui ne trouve de comparaison dans sa surface et son implantation qu’avec la halle aux draps actuelle. Heureusement conservées en nombre à Douai, les archives permettent de reconstituer l’histoire des bâtiments qui surplombaient la cave, situés juste à côté de la chapelle Sainte-Catherine, démolie au XIXe siècle. Les membres de la commission historique du Nord étaient d’accord pour reconnaître à cette chapelle des caractères romans, et le président Wagon précise dans ses notes que la date 1192 figurait en frise ; cette donnée n’est cependant confirmée par aucune autre observation. Voici ce qu’il est possible d’apprendre en confrontant les textes aux vestiges en place.

    Plan restitué de l’ensemble du « Castel Bourgeois »

    Image 100000000000029500000175D257F0FB5FEB59B0.jpg

    46À la fin du XVIIIe siècle, la chapelle et la maison contiguë devaient encore représenter un ensemble important, puisque la propriétaire, Mlle Hocque de la Roque, précise dans un courrier adressé aux magistrats : « ma maison est un château de ville avec sa chapelle castrale, acquise par mes ancêtres avec tous droits, depuis un temps immémorial »30. Cependant, un document daté de 1753 précise que cette même demoiselle désire faire « bâtir à noeuf »31 la maison qu’elle occupe, dont le nouvel alignement est par ailleurs approuvé. Le texte ne précise pas l’ampleur des travaux et il n’est pas possible de dire si ceux-ci ont réellement été réalisés ; toutefois la demeure, « bâtie à noeuf » ou pas, peut encore être qualifiée de « château de ville » en 1791.

    47C’est en 1719 que le sire de la Roque est devenu propriétaire de la maison « a M. de Carondelet, tenante à la chapelle St Catherine »32, sur laquelle il doit des droits aux religieux de Saint-André du Cateau. En effet, après la vente de leur maison de la rue des Foulons, ceux-ci s’en étaient portés acquéreurs en 1624 auprès de Georges de Carondelet pour servir de refuge, estimant que « la maison de St Catherine est bonne, ample et bien bâtie »33. La vente devait être effective depuis un an puisqu’en 1623 il est fait mention de la vente de la maison « appartenant à Marie de Carondelet, épouse de Georges, gisante en le rue des prêcheurs, tenant à la chapelle St Catherine et à la rivière »34. Un document daté de 1605 précise que « la chapelle est toute inondée des pluies et si mal entretenue que les pierres des murs tombent journellement »35. À cette date, c’est un certain Hercules de Hem, « escuier et sire d’oby » qui est « administrateur de Sainte Catherine au chastel bourgois, fondé par Jean du Buisson l’ainé »36.

    48Dans le registre fiscal de 1568, Hercules de Bellancourt, sire de Bellanville, en est le propriétaire. Dans la description, le couvent des « frères prêcheurs, tenant le fluant de l’eau »37 est séparé par une petite ruelle d’une maison qui leur appartient, suivie de la maison du sire de Bellancourt joignant la chapelle Sainte-Catherine qui fait l’angle avec la ruelle du même nom. Elle est estimée à 120 £ de rente, ce qui en fait le plus important édifice de la rue.

    49Le cadastre levé à l’occasion de l’élaboration du plan relief permet de situer l’ensemble de ces bâtiments. L’église des Dominicains se situe à droite et la chapelle Sainte-Catherine à gauche, entre lesquelles plusieurs maisons sont figurées : celle de droite appartient aux « frères prêcheurs » et les trois autres correspondent à l’emprise de la maison du sire de Bellancourt. C’est sous ces trois maisons que se trouvent les vestiges de la cave. Il y a donc eu destruction complète du bâtiment d’origine au cours du XVIIe siècle afin d’édifier ces maisons dont l’une des parois est en partie conservée. Elle se situe aujourd’hui entre les parcelles notées un et deux (cf. fig. ci-dessous) et correspond au mur extérieur de la plus petite maison. Une porte couverte d’un linteau sur coussinets y est encore visible, proche de l’angle arrière du mur, ainsi que le soubassement de la maison qui se prolonge jusqu’à une seconde ouverture dont la base d’un seul côté est conservée. L’ensemble est monté sur un mur de quatre assises de grès, repris en sous-œuvre par une paroi en brique qui correspond à la phase de destruction au XIXe siècle de la travée de la cave située sous la maison qui fait aujourd’hui l’angle avec la ruelle Saint Catherine.

    50La superposition du cadastre actuel avec celui du début du XVIIIe siècle permet d’observer le changement d’emplacement de la ruelle Sainte-Catherine après la destruction de la chapelle. Le nouveau tracé empiète sur l’extrémité de la cave, ce qui explique sa destruction, la chapelle Sainte-Catherine se trouvant à l’emplacement des maisons à gauche de la ruelle : il n’en reste aucun vestige aujourd’hui. D’autres textes permettent de remonter l’histoire de cette parcelle particulière.

    Emprise de la cave sur le cadastre « début XVIIIe »

    Image 100000000000029400000151E9549CB8FB1CF4AB.jpg

    Superposition des deux cadastres

    Image 1000000000000295000001571F1C7D92A94583F2.jpg

    Vestiges du mur entre les parcelles 1 et 2

    Image 100000000000029500000222BB86901DB6766E68.jpg

    Le rang de maisons et la chapelle Sainte Catherine d’après le plan-relief

    Image 1000000000000297000001E965D695219B69BADD.jpg

    51En 1549, Jacques de Berlaincourt, orthographe proche de Bellancourt, s’était porté acquéreur d’une « grande maison… pour partie démolie et pour autre tournant à ruine… entre l’héritage des frères prêcheurs et la chapelle Ste Catherine »38. La localisation très précise correspond bien au bâtiment décrit précédemment, et la disposition de l’ensemble des vestiges conservés semble bien montrer qu’il s’agit d’une seule bâtisse, mais divisée en deux héritages distincts.

    52Quelques textes des siècles antérieurs terminent d’éclairer l’histoire de cette maison. En 1438, Sebille de Pernes veuve de Jehan du Buisson (mentionné dans l’acte de 1605), donne à son fils le « manoir où elle demeure de présent séans en le rue con dist le chastel bourgeois »39. Or en 1431, Jehan du Buisson est propriétaire de « la grande maison et tènement de le capelle Sainte Catherine joignant à ledicte maison séans au chastel Bourgois »40. Les termes utilisés dans ces actes sont très évocateurs sur la qualité de la demeure qui est tour à tour qualifiée de manoir et de grande maison. Elle était cependant déjà en partie abîmée à cette époque puisqu’en 1426, le propriétaire Jehan du Buisson vend à la ville 9750 « quareaux de grès venant de ses maisons du castel bourgois et de la rue des foulons »41, précisant au passage qu’il s’agit ici d’une demeure construite en grès.

    53Celle-ci avait été cédée à Jehan du Buisson par Marguerite Piquette, fille de Wibert, en 1424. Elle n’était propriétaire que de la moitié de l’édifice d’origine, donné à son père en 1383 par Robert Pilate, qui donne « à Wibert Picquette son neveu le moittié d’une maison, tènement, séans au chastel Bourgois, joignant à la chapelle Sainte Catherine et au tènement des prêcheurs, de laquelle moitié avait faict don feu Jehan Pillate le 16 décembre 1345 »42. C’est vraisemblablement Jehan Pilate qui a divisé en deux parties l’édifice d’origine. En 1270, un texte mentionne « Jehan Pilate dou chastel propriétaire de Sainte Catherine, fils Ricard Pilate »43. À cette époque, le nom de chastel Bourgeois n’apparaît pas, mais semble être le titre du propriétaire de la demeure, peut-être lié à la qualité exceptionnelle de la construction. C’est ce que paraît montrer le plus ancien document associé à cette bâtisse, qui mentionne en 1251 le « tènement Ricard Pilate, el castiel, ki jadis fu Willaume de Saint Amand »44, où c’est la maison appartenant à Ricard Pilate qui est appelée « castiel ». Aucun document ne permet de remonter au-delà l’histoire de cette maison.

    54Au-dessus de cette cave s’élevait donc, depuis le XIIIe siècle et vraisemblablement construite au siècle précédent, une grande demeure en pierre, pourvue d’étages si l’on se réfère à la puissance des piliers de façade qui peuvent soutenir un poids considérable. Elle était plus large que la cave puisque la paroi arrière ne présente pas de soubassements aussi puissants que ceux de façade et ne supportait donc pas d’élévation majeure. Le steen de Robert le Diable, situé sur le quai aux Herbes de Gand, pourrait être un élément de comparaison intéressant qui développe une façade d’une longueur identique à celle de la cave conservée.

    La grande maison du quai aux herbes à Gand

    Image 1000000000000297000001FF1646C34AC49E0F0F.jpg

    55Ce grand bâtiment, nommé « el castiel » dans le document le plus ancien, se situait dans le quartier connu sous le nom de « chastel Bourgeois » qui correspond au premier développement du quartier marchand sur la rive droite de la Scarpe et se limite aux abords de la rivière et de son port. C’est à l’intérieur de cet espace que l’historien Liegart45, en 1858, situe l’implantation du premier bâtiment officiel des bourgeois, détruit selon lui en 1070 et remplacé par les halles en 1245, à l’emplacement de l’actuel hôtel de ville dont le beffroi et la halle aux draps furent reconstruits après l’incendie de 1472. Cet historien considère que c’est la présence de cet édifice qui aurait donné le nom de « castel bourgeois » au quartier. À l’opposé, Espinas46 au début du XXe siècle, considère que la terminologie employée pour désigner le quartier ne se rapporte pas à un édifice particulier, mais désigne l’espace occupé par le premier bourg à vocation marchande, par opposition au « castel Saint-Amé » sur l’autre rive, qui regroupait les pouvoirs comtaux et religieux.

    56Plus près de nous, M. Rouche47 restitue la construction de la première maison de la ville dans le castel bourgeois un peu avant 1180, puisque la charte communale octroyée à la ville par Philippe d’Alsace est antérieure à 1188, mais n’associe pas le nom du quartier directement au bâtiment.

    57À la lumière des vestiges découverts et des témoignages issus des archives, il semble logique de restituer à l’emplacement des caves 5abc un bâtiment très important en pierre, qui aurait pu avoir servi, tout ou partie, de première maison communale avant la construction de la halle rue de la Mairie. Cette restitution donne une valeur tout à fait intéressante aux éléments conservés de cette grande cave et permet de supposer que des sondages pratiqués dans celle-ci pourraient être riches d’enseignement sur l’évolution du bâtiment et sa structure d’origine.

    La halle échevinale

    58La halle aux draps actuelle, conservée sous les bâtiments de la mairie et construite en 1463 permet, par sa position à peine enterrée très particulière et quelques éléments observés dans la façade de la mairie, de proposer une restitution du premier niveau du bâtiment antérieur aux travaux du XVe siècle.

    59En effet, la coupe de l’édifice montre que les voûtes de la halle élèvent leurs clefs à environ trois mètres au-dessus du niveau du trottoir actuel. Or, le long du beffroi, à un mètre cinquante au-dessus du sol, subsiste la base d’un montant de fenêtre intégré dans le contrefort du beffroi et donc construit en même temps. Conservé sur un mètre cinquante de haut, il est composé d’une base polygonale travaillée surmontée d’une fausse colonnette engagée dont subsistent six assises ; elle est en réalité formée par l’angle des moellons où une gorge importante taillée dans la masse dégage un profil en demi-cercle terminé par un méplat saillant (cf. Fig. page suivante). Au total, il subsiste encore 1,8 m du montant, dont le dernier élément conservé se situe dans la façade à près de 3 m au-dessus de la chaussée, ce qui correspond à la surélévation de la halle aux draps par rapport au niveau du trottoir. Cinq assises de moellons séparent le sommet du montant conservé, du larmier du contrefort du beffroi, qui correspond à la limite de l’élévation du premier niveau de la halle ; c’est donc la hauteur maximum à laquelle s’élevait l’arc, vraisemblablement brisé, qui formait le haut de cette fenêtre. Ces vestiges correspondent alors à l’élévation du bâtiment antérieure à la construction, dans les années 1460, de la halle et contemporain de celle du beffroi à la fin du XIVe siècle. Un peu plus haut, au-dessus du troisième ressaut du contrefort du beffroi, subsiste une seconde fenêtre plus petite dont le linteau repose encore sur un coussinet, intégré lui aussi dans le contrefort et qui permet d’évaluer la hauteur de la construction de la fin du XIVe siècle.

    Coupe de la halle aux draps vers la rue

    Image 1000000000000295000001480BCF532D1CE730A6.jpg

    60Les trois premiers ressauts des contreforts du beffroi correspondent donc aux trois niveaux de l’élévation primitive d’un bâtiment mitoyen au beffroi et construit en même temps que lui. Il se composait d’un premier niveau pourvu d’une ou plusieurs fenêtre, puis d’un étage dont nous ne connaissons rien, mais vrai semblablement largement éclairé puisqu’il s’agissait de la halle proprement dite. Cette salle était surmontée d’un dernier niveau avec une ou plusieurs petites ouvertures simples, avant les combles et la toiture. Ces éléments conservés permettent de supposer qu’au moment de la réfection d’ensemble du bâtiment et de la construction de la halle aux draps au milieu du XVe siècle, l’ensemble des fenêtres a été démonté, exception faite des vestiges décrits à cause de leur intégration dans l’élévation du Beffroi. Les archives déjà citées nous révèlent que la récupération a été une pratique courante lors de l’élévation de la halle aux draps, notamment pour les chapiteaux des colonnes qui supportent les voûtes de cette salle basse. Les observations de détail sur ces supports nous avaient permis de vérifier que les bases utilisées étaient, selon toute vraisemblance, les tailloirs des colonnes de la cave précédemment construite à cet emplacement, récupérés eux aussi. Il est donc logique de supposer que si les fenêtres du premier niveau étaient encore en place au moment de la reconstruction globale de l’édifice, elles ont sans doute été récupérées tout ou partie plutôt que jetées. Malheureusement, l’élévation actuelle des bâtiments date du XIXe siècle et il ne subsiste plus aucune trace des ouvertures primitives. Les dispositions actuelles, associées aux éléments d’archives, permettent cependant de tenter une reconstitution de l’ensemble et d’éclairer son histoire.

    Vestiges de fenêtre

    Image 1000000000000137000002352AAC1CA8CA08C472.jpg

    Détail de la base

    Image 100000000000011700000236E8E01CE71E04C037.jpg

    61La hauteur de la colonne engagée laisse supposer qu’elle est conservée entièrement et que seul lui manque le chapiteau qui devait supporter l’arc en tiers point de la baie. Les proportions de celle-ci peuvent être globalement restituées : elle devait être aussi large que haute dans la partie inférieure, environ 1,8 m de large sur 1,8 m de haut et couronnée par un arc brisé dont la clef s’élevait à 0,8 m au-dessus de la partie basse, comme l’indiquent les assises de grès conservées ; le larmier qui correspond au premier ressaut du contrefort du beffroi, devait se prolonger sur la façade du bâtiment et rythmer l’ensemble de la construction : il donne la limite de ce niveau.

    62Les textes concernant l’ancien « Truberde » permettent de proposer des hypothèses sur l’organisation probable de la halle de la fin du XIVe siècle. En effet, en 1398, une maison est mentionnée ainsi que « la maison dessous celle devant dite joignant à le porte ouvrant sur le court ».

    63Première hypothèse, ces maisons se trouvaient à droite du passage, dont l’emplacement n’a pas varié et qui correspond à celui encore en place aujourd’hui, qui amène dans la cour de la mairie. Elles se situaient alors à l’emplacement de la cave 8d.

    64Seconde hypothèse, les maisons sont à gauche du passage et correspondent alors à l’emprise de la salle principale de la Halle aux draps.

    65Le document précise que l’ensemble des bâtiments fait partie de l’ancien Truberde, de même qu’une « autre maison dudit tènement qui est dessous la halle »48. Ces indications pourraient montrer, en fonction de la première hypothèse, qu’à cette époque la halle occupe l’ensemble du second niveau jusqu’au-dessus de la porte, mais que les deux maisons de part et d’autre du passage sont indépendantes. Dans ce cas, les vestiges de fenêtre observés indiquent l’existence d’une construction dépendante de la halle qui occupe une partie du premier niveau.

    Proposition d’élévation de la halle et des maisons du Truberde selon la première hypothèse

    Image 10000000000002950000015C3F757D8207F93C9A.jpg

    66Cependant, l’organisation des bâtiments telle qu’elle est figurée sur le plan relief permet de proposer une seconde restitution. La halle aux draps et la grande salle à l’étage y sont figurées le long de la rue de la mairie puisque reconstruites dans les années 1460, mais deux bâtiments situés à l’arrière du beffroi permettent de formuler une seconde hypothèse sur l’implantation des bâtiments avant cette reconstruction. Ce sont deux salles couvertes par deux toitures indépendantes, dont l’une est accolée à l’arrière du beffroi et la seconde, pourvue d’une grande fenêtre sur son pignon arrière, lui est mitoyenne et se greffe sur le bâtiment de façade.

    La halle échevinale sur le plan relief

    Image 1000000000000295000001CB29E455F0558D8DFD.jpg

    67La salle à l’arrière du beffroi a été construite en même temps que lui ; il en subsiste le sommet d’un contrefort et d’un mur latéral qui permettent de restituer sa position d’origine, alignée sur les contreforts arrières du beffroi.

    Les vestiges du contrefort et du mur latéral de la salle arrière du beffroi

    Image 100000000000025D000002109859206326C1E5F5.jpg

    68Le second édifice pourrait être la halle proprement dite dans son état antérieur, perpendiculaire à la rue sur laquelle se trouverait alors son mur pignon. Les traces de fenêtres réparties sur trois niveaux correspondraient à l’organisation de ce pignon. La maison mentionnée « dessous la halle » se trouve dans la cour, au premier niveau de la grande salle et montre que ce bâtiment est une partie de l’ancien Truberde dont les propriétés sont petit à petit intégrées dans les bâtiments formant la maison échevinale. L’organisation actuelle de la halle aux draps, divisée en deux salles de taille inégale, pourrait étayer cette hypothèse ; dans ce cas, le mur de séparation entre les deux salles serait le vestige du mur latéral de la grande salle dont seules les fondations auraient été conservées, intégrées dans le nouveau bâtiment construit le long de la rue de la mairie dans les années 1460. Cette récupération pourrait alors expliquer l’organisation un peu particulière de la halle aux draps, qui ne trouve pas de correspondance dans les plans de caves recensées en ville. Lors de la reconstruction en 1460, la partie arrière du bâtiment ancien aurait été conservée et serait l’élément visible sur le plan-relief. Les textes indiquent les conditions dans lesquelles s’est opérée la reconstruction globale des bâtiments en 1460.

    Hypothèse d’organisation en plan des bâtiments à la fin du XIVe siècle

    Image 100000000000029500000187DFC8BF44F2B3AFC3.jpg

    En gris, la cave 8c, halle aux draps actuelle

    69En 1399, il est bien indiqué que la « maison lieu tènement con dist qui fu le truberde… appartiennent à la ville de Douay »49, précisant qu’ils se situent « au pont amont au près le pierre bourgoise ». Nous ne savons pas ce que désigne ce terme, mais il fait référence à un objet, élément ou partie de construction qui se situe à côté du beffroi à proximité du montant de fenêtre conservé. L’année suivante il est fait « l’acat de le maison desoubz le halle joignant au chelier ordené pour les ouvraiges de le ville »50. Il s’agit soit de la maison située à gauche du passage, ce qui permet à la ville de posséder l’ensemble des niveaux du bâtiment entre le beffroi et le passage, soit de celle qui se trouve dans la cour, sous le grand bâtiment. Le cellier mentionné est sans doute ancien et se trouvait sous le bâtiment jouxtant le beffroi. Ce cellier fait l’objet de réparations importantes en 1450 puisqu’il faut « estanchonner les pillas et vaulsure du chelier de le maison de la ville emprès le pierre bourgoise »51. Ces travaux ne sont pas suffisants et il faut les reprendre en 1455 : un charpentier doit « estanchonner les pillers et vaulsure du chellier de le maison de le ville joignant le pierre bourgoise pour ce que lesdictes vaulsures et machonnerges estoient fort fourfaites »52. L’ensemble de l’édifice du premier niveau et de la halle située au-dessus, repose en effet sur cette cave qu’il est impératif de consolider, sous peine de dégâts pour les étages. Les travaux de consolidation se poursuivent en 1456 et il est nécessaire de « assir et engousser en machonnerye deux coullombes de fer »53 pour soutenir les défaillances des voûtes de la cave, dont l’état semble être particulièrement désastreux. Il faut attendre 1464 pour que l’ensemble de « la maison et héritage qui fut le truberde et tous les édifices d’icelle » soient « abattus et démolis pour faire nouvelle halle » : la construction de la halle aux draps date de cette époque, qui permet de construire un seul bâtiment de fond en comble à la place des différents éléments juxtaposés et superposés qui formaient l’ancienne halle. Le premier niveau est alors supprimé par la position à peine enterrée de la halle aux draps et développe des dispositions qui sont encore celles visibles aujourd’hui dans les parties basses, de part et d’autre du passage et qui correspondent aux caves 8c et 8d.

    Les élévations en bois

    70Bien que ne laissant que peu de traces, des structures utilisant ce matériau ont été reconnues en fouilles. À l’occasion du vaste chantier ouvert sur le site de la Fonderie, qui a permis d’étudier la motte castrale et les constructions attenantes, un grand bâtiment de bois emmotté, daté du milieu du Xe siècle a été reconnu54. Construit en planches de chêne maintenues par des poteaux fortement enfoncés en terre, il mesurait 4,5 m de large pour une longueur estimée de près de 15 m ; une cloison en bois légère divisait l’espace interne en deux pièces. Bien que construit sur la motte, ce bâtiment n’est pas représentatif d’une architecture spécifique réservée au pouvoir comtal. En effet, un site archéologique daté de la seconde moitié du XIIe siècle55 a révélé des constructions en bois et torchis, perpendiculaires à la rue, mesurant 4,5 m de large sur 7 à 8 m de long : c’est, en plus court, le même module que celui mis en œuvre dans le bâtiment de la motte avec des techniques de construction identiques. Une seconde maison a été retrouvée qui mesurait 6 à 7 m sur 10 m de longueur. Ces dimensions sont très voisines de celles observées en cave et l’on pourrait croire que les implantations parcellaires perpendiculaires à la rue révélées par les caves répondent à un schéma relativement ancien, reprenant des dimensions de constructions en bois en les fossilisant dans la pierre. Cependant, ces bâtiments fouillés n’ont pas été retrouvés dans le centre économique de la ville, mais dans le quartier de Douayeul, sur la rive gauche de la Scarpe à côté de l’enclos Saint-Amé, principalement rural. Le rapprochement direct entre les constructions en bois du XIIe siècle, de conception très simple, voire même archaïques, et les élévations en pierre, doit être utilisé avec beaucoup de précautions. Ces indications révèlent néanmoins qu’à la fin du XIIe siècle, des maisons simples en bois sont construites en ville en même temps que des très grandes demeures en pierre, comme celle du castel Bourgeois, et reflètent l’ensemble de la société douaisienne dont les élites possèdent des moyens considérables grâce au commerce.

    71Il serait cependant faux de penser que le bois est réservé aux habitations modestes et la pierre aux quartiers commerçants, ce qui donnerait un schéma trompeur de la ville avec des rues aux habitations en pierre et d’autres en bois, en fonction du statut social des habitants. Dans la convenance de réparation d’une bove déjà citée en 1317, il est précisé que le maçon devra refaire toute la maçonnerie qui porte le « carpentage devant » de cette maison. Il est difficile de préciser l’élévation de la maison. Peut-être s’agit-il d’une maison à structure mixte avec deux longs murs de grès formant les faces latérales, fermées à l’avant par des pans de bois. Une seule maison construite sur ce schéma existe encore à Douai, rue du Clocher Saint-Pierre, dont les murs latéraux sont percés de petites fenêtres et la façade constituée d’une armature de bois avec de nombreuses ouvertures. La voûte de la cave est actuellement constituée d’un berceau en briques, mais paraît avoir été à l’origine couverte d’un plancher.

    Maison rue du clocher Saint Pierre

    Image 1000000000000295000001F071700010BBD5A460.jpg

    72Cependant, comme la construction citée en 1317 fait l’angle entre les rues du Pont amont et Saint-Pierre, elle pourrait avoir été bâtie intégralement en pans de bois, n’ayant qu’une seule mitoyenneté. C’est ce que semble montrer un texte de 141656 qui précise l’indemnité accordée à Jehan Dauby pour l’édification d’une maison faisant « toucquet de la rue du pont amont et Saint Pierre » qui avait « esté arsé et perie par feu de merschief » et « pour considération de laugmentation quil avait fait recarpenter et reffaire leditte maison de nouvel ». À cette date, la maison qui forme l’angle de la rue est donc, au moins en partie, construite en bois et reprend le schéma de l’élévation du début du XIVe siècle : il n’y avait donc pas que des grands édifices en pierre le long de la rue de la Mairie, au moins à cette époque. La suite du document révèle que l’indemnité accordée est en nature et pas en argent : la ville donne 6000 briques au propriétaire pour rebâtir sa maison, dont le matériau constitutif de base change à ce moment.

    73Un autre bâtiment reconnu, situé au-dessus de la cave 12a, était construit en matériaux mixtes avec des parois en bois en façade et vers l’arrière. La date de 1585 est figurée par les ancres de mur à l’arrière et correspond à une reconstruction de la maison. À l’origine, elle devait comporter trois niveaux fermés par des pans de bois, comme le révèlent les élévations latérales en grès ainsi qu’une poutre maîtresse encore en place au moment des observations, reprise en sous-œuvre lors de la réfection du bâtiment.

    74La cave située sous cette maison est de plan rectangulaire, avec un plancher primitif attesté par des corbeaux situés dans le mur ouest et le mur nord, et soutenu par un mur de refend dans sa longueur. Ses extrémités devaient alors reposer sur les gros corbeaux visibles en façade et à l’arrière, situés en vis-à-vis au milieu de chacun des murs, qui devaient supporter les arcs qui rythmaient cette paroi de refend. A priori, il est donc logique de restituer une maison à pans de bois avant et arrière, dont la cave nous donnerait le plan primitif ; cependant, l’étude du bâtiment actuel montre que la maison reconstruite en 1585 ne se situait que sur la moitié arrière de la cave. Le voûtement en briques de la partie avant date alors de cette époque car le plancher ne pouvait rester en place sans bâtiment de surface pour le protéger des intempéries ; ou alors, il faut envisager l’existence de structures plus légères sur la partie avant de la cave, dont aucune trace ne serait plus visible, la maison d’habitation étant rejetée en fond de parcelle.

     

    75Ces deux reconstitutions montrent que l’usage du pan de bois était relativement fréquent, monté entre des parois latérales en grès, comme le montre encore la maison rue du Clocher Saint-Pierre. Il existait aussi des élévations intégralement en bois, comme le révèle un témoignage extrait des comptes de la ville, malheureusement assez tardif. En 1459, une maison appartenant à la ville et qui fait l’angle de la rue de Bellain et du Pont amont (de la Mairie), est entièrement reconstruite en bois. Les comptes sont extrêmement précis57 et permettent de suivre en détail la construction de cette maison à deux étages avec encorbellements à chaque niveau, entièrement en bois. La diversité d’emploi et la richesse du vocabulaire spécifique à la mise en œuvre, témoignent d’une grande maîtrise de la technique et d’une maturité du savoir-faire qui contribuent à prouver que l’emploi du bois n’est pas le résultat d’une régression technique, mais bien l’expression d’un changement par rapport aux époques antérieures. Lors de cette construction, il est précisé que la bove est rejointoyée, le sol rebattu et réaménagé, témoignant de l’antériorité de celle-ci sur la nouvelle bâtisse et de l’habitude de réutiliser les caves. Les grandes maisons de pierre attestées par les textes du XIIIe siècle sont sans doute à cette époque considérées comme archaïques et reflètent une tradition architecturale ancienne ; quand les propriétaires sont suffisamment fortunés, il est probable qu’ils ont alors reconstruit leurs demeures en fonction du goût de l’époque. Quelques exemples étayent cette observation.

    76Les textes nous apprennent qu’une maison en pierre au bout de la rue de l’Université, connue depuis le XIIIe siècle, est abattue en 141758 sans qu’il soit possible d’en déterminer la cause, vétusté, incendie ou destruction volontaire. D’autres documents nous montrent que les anciennes maisons servent de carrière de pierre. C’est le cas de la grande maison du castel bourgeois et d’une autre située rue des Foulons d’où Jehan du Buisson extrait « 9750 quareaux de grès »59 pour les vendre. La même chose se produit pour « l’hostellerye du pot d’estain en le rue au cherf », dont le propriétaire retire « cent beneaulx de grez »60 en 1542. Certaines de ces vieilles maisons étaient sans doute en mauvais état, comme le « logis du vert hostel séans en le rue de Bellain » qui, en 1578, est « fort caduque et debille »61.

    77Les conclusions de la fouille archéologique déjà citée, qui a permis de mettre au jour les soubassements d’une grande maison en pierre à l’arrière de la rue de la mairie, ont mis en évidence l’abandon de cette demeure vers la fin du XVe ou le début du XVIe siècle. Ces éléments et observations nous laissent à penser que les maisons en pierre ont sans doute disparu aussi par effet de mode. Dans les grandes rues commerçantes où habitaient les personnes fortunées, l’étalage de la richesse passe par l’opulence de la façade de la maison et sa modernité : au moment de leur construction, les vieilles maisons en pierre répondaient, entre autre, à un souci ostentatoire, où les propriétaires imitaient les formes et les matériaux des bâtiments du pouvoir de l’époque et c’est sans doute la même motivation qui a amené la destruction des demeures en pierre, tout au moins en façade.

    78L’analyse conjointe des textes, des traces de bâtiment encore existant et des caves recensées, permet d’élaborer un schéma d’évolution du bâti urbain du centre de Douai, faisant substituer aux maisons en pierre anciennes correspondant vraisemblablement à un premier état de densification de l’occupation au cours du XIIe et du XIIIe siècle, l’utilisation de constructions à pan de bois de plan rectangulaire, dictées par la réduction des espaces disponibles, dont les structures et les plans des caves pourraient être les témoins ultimes. Cela ne signifie pas, bien entendu, qu’un type de maison en chasse un autre, les différents modes de construction n’étant pas chronologiquement séparés, mais que l’émergence d’un nouveau style se fait progressivement en remplacement d’un ancien en cours d’abandon.

    Notes de bas de page

    1 Douai et le Douaisis, interventions 1991, SAD, Demolon et Louis.

    2 AMD, DD272Fo 37 v° et 38 r°.

    3 AMD, CC231, fo 4 r°.

    4 AMD, FF403.

    5 AMD, FF674.

    6 AMD, FF586.

    7 AMD, FF659.

    8 BMD, Brassart Ms1534.4.

    9 AMD, FF673.

    10 AMD, FF665.

    11 AMD, FF666.

    12 AMD, FF678.

    13 AMD, FF621.

    14 AMD, CC745.

    15 SAD, Site 255, sauvetage programmé du 01/06/93 au 31/08/93.

    16 Pitte (D), Archéologie médiévale, tome XXIV, 1994, pp. 251-299.

    17 Demolon (P) et Willot (J.-M), « Douai, 45 rue de l’université, document final de synthèse », Douai, 1997.

    18 AMD, FF861.

    19 BMD, Brassart, Ms1534.6.

    20 AMD, FF658.

    21 AND, CC261, f° 182.

    22 BMD, Brassart Ms 1534.6.

    23 AMD, FF591.

    24 AMD, FF599.

    25 BMD, Brassart Ms 1534.6.

    26 AMD, FF598.

    27 AMD, 1II92.

    28 Deforge (O), Garrigou-Grandchamp (P) et Mesqui (J), « La Bufette », une résidence patricienne des XIIe et XIIIe siècles à Provins, Bulletin Monumental, 160-I, 2002.

    29 Demolon (P.), Halbout (H), Louis (E), Louis-Vanbauce (M), « Douai cité médiévale, bilan d’archéologie et d’histoire », Archéologia Duacensis No 3, 1990, p. 21.

    30 AMD, dossiers Wagon 1II26, copie d’un document du 26 juillet 1791, DD304.

    31 AMD, id, DD304 du 19 septembre 1753.

    32 AMD, id, CC429 Fo 17v°, 1719.

    33 AMD, id, FF988 du 28 septembre 1624.

    34 AMD, id, FF987 du 05 septembre 1623.

    35 AMD, id, GG layette 160 du 15 novembre 1605.

    36 AMD, id, DD 342 du 18 janvier 1576.

    37 AMD, DD272, Fo 60 v°, 1568.

    38 AMD, FF847 du 19 juin 1549.

    39 AMD, FF737 du 02 août 1438.

    40 AMD, FF445, Fo 100 du 06 février 1431.

    41 AMD, CC210 de 1426.

    42 AMD, FF864.

    43 AMD, FF585.

    44 AMD, AA88, Fo 35.

    45 Mémoire de la SASA, Douai 1860, pp. 51 à 53.

    46 Espinas, « La vie urbaine à Douai », Paris 1913, Tome 1, p. 31.

    47 Rouche (M), « Histoire de Douai », Dunkerque 1985, p 40.

    48 AMD, CC204, fo 84.

    49 AMD, FF703.

    50 AMD, CC206, fo 29.

    51 AMD, CC219, fo 77.

    52 AMD, CC224, fo 53.

    53 AMD, CC224, fo 72.

    54 Revue du Nord, TLXI, no 241, avril-juin 1979, p. 300-330.

    55 Site 155, « parking St Julien ».

    56 AMD, CC209 fo 62r°.

    57 AMD, CC226, fo 68-70.

    58 BMD, Brassart 1534.6.

    59 AMD, CC210, fo 54.

    60 AMD, CC261, fo 182.

    61 AMD, CC272bis, fo 75.

    Précédent Suivant
    Table des matières

    Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

    Voir plus de livres
    Les entrepreneurs du coton

    Les entrepreneurs du coton

    Innovation et développement économique (France du Nord, 1700-1830)

    Mohamed Kasdi

    2014

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Le déclin d'une ville maritime hollandaise

    Thierry Allain

    2015

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    1680-1815

    Marie-Laure Legay

    2014

    Santé et travail à la mine

    Santé et travail à la mine

    xixe-xxie siècle

    Judith Rainhorn (dir.)

    2014

    La fabrique de l’urbanisme

    La fabrique de l’urbanisme

    Les cités-jardins, entre France et Allemagne 1900-1924

    Elsa Vonau

    2014

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Hubert Bonin

    2014

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les territoires de la résilience (xviiie - xxie siècles)

    Sylvie Aprile, Matthieu de Oliveira, Béatrice Touchelay et al. (dir.)

    2015

    Les Écoles dans la guerre

    Les Écoles dans la guerre

    Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles)

    Jean-François Condette (dir.)

    2014

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Amazone de la paix

    Marie-Claire Hoock-Demarle

    2014

    La guerre de 1940

    La guerre de 1940

    Se battre, subir, se souvenir

    Stefan Martens et Steffen Prauser (dir.)

    2014

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    ville d’art et d’histoire

    Alain Lottin (dir.)

    2014

    Europe de papier

    Europe de papier

    Projets européens au xixe siècle

    Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat et al. (dir.)

    2015

    Voir plus de livres
    1 / 12
    Les entrepreneurs du coton

    Les entrepreneurs du coton

    Innovation et développement économique (France du Nord, 1700-1830)

    Mohamed Kasdi

    2014

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Enkhuizen au xviiie siècle

    Le déclin d'une ville maritime hollandaise

    Thierry Allain

    2015

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    Les loteries royales dans l’Europe des Lumières

    1680-1815

    Marie-Laure Legay

    2014

    Santé et travail à la mine

    Santé et travail à la mine

    xixe-xxie siècle

    Judith Rainhorn (dir.)

    2014

    La fabrique de l’urbanisme

    La fabrique de l’urbanisme

    Les cités-jardins, entre France et Allemagne 1900-1924

    Elsa Vonau

    2014

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Banque et identité commerciale. La Société générale (1864-2014)

    Hubert Bonin

    2014

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les Houillères entre l’État, le marché et la société

    Les territoires de la résilience (xviiie - xxie siècles)

    Sylvie Aprile, Matthieu de Oliveira, Béatrice Touchelay et al. (dir.)

    2015

    Les Écoles dans la guerre

    Les Écoles dans la guerre

    Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles)

    Jean-François Condette (dir.)

    2014

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Bertha von Suttner 1843-1914

    Amazone de la paix

    Marie-Claire Hoock-Demarle

    2014

    La guerre de 1940

    La guerre de 1940

    Se battre, subir, se souvenir

    Stefan Martens et Steffen Prauser (dir.)

    2014

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    Histoire de Boulogne-sur-Mer

    ville d’art et d’histoire

    Alain Lottin (dir.)

    2014

    Europe de papier

    Europe de papier

    Projets européens au xixe siècle

    Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat et al. (dir.)

    2015

    Accès ouvert

    Accès ouvert freemium

    ePub

    PDF

    PDF du chapitre

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque

    Acheter

    Édition imprimée

    Presses universitaires du Septentrion
    • amazon.fr
    • decitre.fr
    • mollat.com
    • leslibraires.fr
    • placedeslibraires.fr
    • lcdpu.fr
    ePub / PDF

    1 Douai et le Douaisis, interventions 1991, SAD, Demolon et Louis.

    2 AMD, DD272Fo 37 v° et 38 r°.

    3 AMD, CC231, fo 4 r°.

    4 AMD, FF403.

    5 AMD, FF674.

    6 AMD, FF586.

    7 AMD, FF659.

    8 BMD, Brassart Ms1534.4.

    9 AMD, FF673.

    10 AMD, FF665.

    11 AMD, FF666.

    12 AMD, FF678.

    13 AMD, FF621.

    14 AMD, CC745.

    15 SAD, Site 255, sauvetage programmé du 01/06/93 au 31/08/93.

    16 Pitte (D), Archéologie médiévale, tome XXIV, 1994, pp. 251-299.

    17 Demolon (P) et Willot (J.-M), « Douai, 45 rue de l’université, document final de synthèse », Douai, 1997.

    18 AMD, FF861.

    19 BMD, Brassart, Ms1534.6.

    20 AMD, FF658.

    21 AND, CC261, f° 182.

    22 BMD, Brassart Ms 1534.6.

    23 AMD, FF591.

    24 AMD, FF599.

    25 BMD, Brassart Ms 1534.6.

    26 AMD, FF598.

    27 AMD, 1II92.

    28 Deforge (O), Garrigou-Grandchamp (P) et Mesqui (J), « La Bufette », une résidence patricienne des XIIe et XIIIe siècles à Provins, Bulletin Monumental, 160-I, 2002.

    29 Demolon (P.), Halbout (H), Louis (E), Louis-Vanbauce (M), « Douai cité médiévale, bilan d’archéologie et d’histoire », Archéologia Duacensis No 3, 1990, p. 21.

    30 AMD, dossiers Wagon 1II26, copie d’un document du 26 juillet 1791, DD304.

    31 AMD, id, DD304 du 19 septembre 1753.

    32 AMD, id, CC429 Fo 17v°, 1719.

    33 AMD, id, FF988 du 28 septembre 1624.

    34 AMD, id, FF987 du 05 septembre 1623.

    35 AMD, id, GG layette 160 du 15 novembre 1605.

    36 AMD, id, DD 342 du 18 janvier 1576.

    37 AMD, DD272, Fo 60 v°, 1568.

    38 AMD, FF847 du 19 juin 1549.

    39 AMD, FF737 du 02 août 1438.

    40 AMD, FF445, Fo 100 du 06 février 1431.

    41 AMD, CC210 de 1426.

    42 AMD, FF864.

    43 AMD, FF585.

    44 AMD, AA88, Fo 35.

    45 Mémoire de la SASA, Douai 1860, pp. 51 à 53.

    46 Espinas, « La vie urbaine à Douai », Paris 1913, Tome 1, p. 31.

    47 Rouche (M), « Histoire de Douai », Dunkerque 1985, p 40.

    48 AMD, CC204, fo 84.

    49 AMD, FF703.

    50 AMD, CC206, fo 29.

    51 AMD, CC219, fo 77.

    52 AMD, CC224, fo 53.

    53 AMD, CC224, fo 72.

    54 Revue du Nord, TLXI, no 241, avril-juin 1979, p. 300-330.

    55 Site 155, « parking St Julien ».

    56 AMD, CC209 fo 62r°.

    57 AMD, CC226, fo 68-70.

    58 BMD, Brassart 1534.6.

    59 AMD, CC210, fo 54.

    60 AMD, CC261, fo 182.

    61 AMD, CC272bis, fo 75.

    Les caves de Douai

    X Facebook Email

    Les caves de Douai

    Ce livre est cité par

    • Gaugain, Lucie. Lafont, Marie. Millat, Laura. (2020) Ressources et construction : la transmission des savoirs sur les chantiers. DOI: 10.4000/books.cths.10562

    Les caves de Douai

    Ce livre est diffusé en accès ouvert freemium. L’accès à la lecture en ligne est disponible. L’accès aux versions PDF et ePub est réservé aux bibliothèques l’ayant acquis. Vous pouvez vous connecter à votre bibliothèque à l’adresse suivante : https://freemium.openedition.org/oebooks

    Suggérer l’acquisition à votre bibliothèque Acheter ce livre aux formats PDF et ePub

    Si vous avez des questions, vous pouvez nous écrire à access[at]openedition.org

    Les caves de Douai

    Vérifiez si votre bibliothèque a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books.

    Vous pouvez suggérer à votre bibliothèque d’acquérir un ou plusieurs livres publiés sur OpenEdition Books. N’hésitez pas à lui indiquer nos coordonnées : access[at]openedition.org

    Vous pouvez également nous indiquer, à l’aide du formulaire suivant, les coordonnées de votre bibliothèque afin que nous la contactions pour lui suggérer l’achat de ce livre. Les champs suivis de (*) sont obligatoires.

    Veuillez, s’il vous plaît, remplir tous les champs.

    La syntaxe de l’email est incorrecte.

    Référence numérique du chapitre

    Format

    Clabaut, J.-D. (2007). Image de l’évolution urbaine donnée par les caves. In Les caves de Douai (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.56586
    Clabaut, Jean-Denis. « Image de l’évolution urbaine donnée par les caves ». In Les caves de Douai. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2007. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.56586.
    Clabaut, Jean-Denis. « Image de l’évolution urbaine donnée par les caves ». Les caves de Douai, Presses universitaires du Septentrion, 2007, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.56586.

    Référence numérique du livre

    Format

    Clabaut, J.-D. (2007). Les caves de Douai (1‑). Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.56556
    Clabaut, Jean-Denis. Les caves de Douai. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2007. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.56556.
    Clabaut, Jean-Denis. Les caves de Douai. Presses universitaires du Septentrion, 2007, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.56556.
    Compatible avec Zotero Zotero

    1 / 3

    Presses universitaires du Septentrion

    Presses universitaires du Septentrion

    • Mentions légales
    • Plan du site
    • Se connecter

    Suivez-nous

    • Facebook
    • LinkedIn
    • Instagram
    • X
    • Flux RSS

    URL : http://www.septentrion.com

    Email : contact@septentrion.com

    Adresse :

    Université de Lille

    Rue du barreau

    BP 30199

    59654

    Villeneuve d’Ascq

    France

    OpenEdition
    • Candidater à OpenEdition Books
    • Connaître le programme OpenEdition Freemium
    • Commander des livres
    • S’abonner à la lettre d’OpenEdition
    • CGU d’OpenEdition Books
    • Accessibilité : partiellement conforme
    • Données personnelles
    • Gestion des cookies
    • Système de signalement