Table des matières
Bernard Lacroix
Préface
Chapitre I. Genèse d’un républicain
- I. La politisation
- A. Origines et structures familiales
- 1. Un immigré badois en Côte-d’Or
- a) André Spuller déserteur et immigré
- b) Des femmes absentes de l’historiographie familiale
- 2. Les conséquences de l’origine badoise des Spuller
- a) De la xénophobie à la ressource politique
- b) Spuller : « agent de l’étranger »
- 3. La distance au politique
- a) Origine plébéienne et flou entretenu
- b) Le poids de l’environnement géographique et social
- B. Une socialisation républicaine
- 1. Des traces d’activité politique : « Sombernon la République »
- 2. Son apprentissage villageois de la République
- 3. La rupture d’une trajectoire familiale
- a) L’accès à une scolarité bourgeoise
- b) Cursus universitaire : filières et débouchés
- c) Engagement politique et devenir social
- II. L’agrégation du groupe
- A. L’installation à Paris
- 1. L’envie de parler de politique
- 2. L’inscription au Barreau et le cabinet d’avocat
- 3. Choix du quartier et conditions de vie
- B. Sociabilités de cafés
- 1. Description physique et mode de fonctionnement des cafés
- 2. Les rencontres du Procope et du Madrid
- C. Les premiers pas communs
- 1. Avocats et journalistes : carrières et opportunités
- 2. Des élections de 1863 à celles de 1869
- III. L’entrée en politique (1868-1871)
- A. La construction politique du groupe
- 1. Construction du charisme de Gambetta et division du travail politique
- a) Le charisme en politique
- b) La première expérience commune, La Revue politique et littéraire
- 2. Le procès Baudin
- B. Des élections de Belleville au 4 septembre
- 1. Élections et programme de Belleville : un succès commun
- 2. La déclaration de guerre
- 3. La journée du 4 septembre
- C. La Défense nationale
- 1. Le cabinet commun
- 2. « Leur » gouvernement de Défense nationale
- 3. Retrait de la scène politique
Chapitre II. Plume et tribune : vers la professionnalisation politique
- I. L’antichambre du parlement
- A. Une division du travail politique
- 1. De Saint-Sébastien à Paris
- a) Le groupe éclaté : prédominance de l’amitié politique
- b) Spuller face à la Commune
- c) Le discours de Bordeaux
- 2. L’imbrication de la politique et du journalisme : une « entreprise politique »
- a) La nécessité de fonder leur propre organe de presse
- b) Le relais de l’Union républicaine : modifier le vote des masses pour asseoir « leurs » ressources
- d) Gambetta : « Attendez-vous à être des députés »
- d) Le journalisme comme arme dans le combat politique
- B. La naissance de la République française
- 1. La création matérielle
- a) Les actionnaires et le financement : Spuller propriétaire ou (fonction de) prête-nom ?
- b) La République française : les conséquences de son succès
- 2. Des « fonctionnaires de parti » déguisés
- a) Le journalisme : ressources financières et politiques
- b) « Le baron poches percées » : mode de vie et questions financières
- c) Le journalisme comme moyen de faire de la politique
- C. Réussite collective et profits personnels
- 1. Spuller au service de La République française
- a) Analyse quantitative de son travail rédactionnel de 1871 à son entrée au Parlement en 1876
- b) Éléments sur la réalisation pratique du journal
- 2. La République française au service de Spuller
- a) Sa position de rédacteur en chef le fait connaître et reconnaître
- b) Entre Versailles et les cafés
- II. « Carrière » et professionnalisation politique
- A. Ambitions politiques et entrée en « Seine »
- 1. La campagne de 1876
- a) Étude de sa profession de foi
- b) Les raisons d’une élection difficile
- 2. Compétence sociale et dissensions
- a) Crise interne à La République française
- b) Spuller, un candidat disqualifié : désaveux républicains
- B. Récurrences et occurrences : la création d’une identité par les thèmes
- 1. La garantie de toutes les libertés
- a) Les libertés élémentaires : au premier rang, la presse
- b) Au second rang, la libre parole et le droit de réunion
- 2. Instruction du peuple et anticléricalisme
- a) Sa conception de l’instruction et de la question religieuse
- b) Un enjeu : soustraire les femmes à l’obscurantisme
- 3. Spécialisation dans le domaine des Affaires étrangères
- a) Une spécialisation usurpée ?
- b) Prémisses de l’accès au ministère des Affaires étrangères
- C. L’investissement dans l’arène et dans le « métier » parlementaires
- 1. Instrumentalisation de la tribune
- a) Récurrence et fréquence des thèmes dans un cadre contextuel
- b) Analyse de ses interventions à la tribune
- 2. Les commissions
- a) L’investissement dans le travail de commissions
- b) L’analyse quantitative de sa participation, le rang occupé dans les commissions
- 3. Le cas particulier de l’enquête sur la situation des ouvriers et des agriculteurs (1884)
- D. De l’image de second à l’héritage de Gambetta
- 1. Derrière et à côté de Gambetta
- a) L’exemple du 16 mai
- b) Spuller, une action occulte mais constante
- c) Le « Grand ministère »
- d) La naissance du « Grand ministère » comme révélateur des divisions et dissensions au sein du groupe initial
- e) Sa première expérience officielle du pouvoir
- 2. L’ombre de Gambetta
- a) La construction de l’image de second
- b) Le deuil du « grand patriote »
- c) La mise en forme par Spuller du culte de Gambetta
- 3. Jeux politiques et mémoire : la revendication de l’héritage
- a) Le repli sur un mandat provincial à la députation
- b) Une campagne difficile
- c) Une image valorisante et valorisée en province
- d) L’héritage de Gambetta : un atout en province
Chapitre III. Un notable républicain au temps des choix ?
- I. De la députation aux portefeuilles ministériels : l’exercice direct du pouvoir
- A. Le premier portefeuille ministériel : une conjoncture délicate
- 1. Délégué des chambres aux États-Unis
- a) L’inauguration de la statue de la Liberté : expérience « diplomatique » ou « placardisation » ?
- b) L’incident à propos de la loi du 22 juin 1886 et la correspondance avec Joseph Reinach
- 2. Au ministère des Affaires étrangères
- a) Une politique d’apaisement entre diplomatie et fermeté
- b) Les colonies entre grandeur d’État et diffusion des Lumières
- c) Rapprochement avec la Russie : une alliance souhaitée contre la menace allemande
- d) L’exposition universelle : « Le point culminant de ma carrière publique »
- 3. La gestion de l’Instruction publique et des Cultes
- a) De la lutte contre les conservateurs au danger du radicalisme : modification de la structure de la lutte
- b) La défense des grands thèmes et le respect des lois républicaines. La pratique du discours
- c) Refus du syndicalisme pour les instituteurs
- d) Ordre et respect de la loi. Étude de la crise de Chateauvillain
- e) Spuller et le Vatican : l’affaire des fabriques
- f) Spuller et le Saint-Siège : faire respecter la loi
- g) La sanction aux ecclésiastiques désobéissants : le cas de Monseigneur Coullié de Lyon
- B. La crise de « l’esprit nouveau »
- 1. « La combinaison Spuller »
- 2. La consécration de la confiance ou le ministère Casimir-Perier
- 3. Ministre de l’Instruction publique, une fonction qui s’impose à l’image qu’il incarne
- 4. Le piège de « l’esprit nouveau » ou le consensus de la critique
- 5. La sortie du jeu politique
- II. Transformations structurelles et pertes de repères : politique, journalisme et histoire
- A. Désunion républicaine et jeux politiques
- 1. L’incarnation de l’opportunisme et l’affaire boulangiste
- a) Étude de ses articles contre Boulanger parus dans La République française
- b) La confrontation directe : les élections au conseil général de Côte-d’Or
- c) De la députation au Sénat (1889-1892) : consécration ou refuge ?
- 2. Les mutations de la presse de parti : l’exemple de la République française
- a) De la presse de parti à la presse politique : l’autonomisation du champ journalistique
- b) La fin du journal de Gambetta au service du gambettisme. Crise interne, rivalités et inimitiés
- c) Une conception journalistique obsolète : la question de la signature des articles et une difficile adaptation aux nouvelles contraintes du champ
- d) Fidélité et perte des repères
- 3. Le journalisme désormais insuffisant à financer l’activité politique de Spuller
- a) Vieillissement social et fin de carrière
- b) De l’article aux livres : l’intensification du travail d’historien
- c) Une spécialisation : l’étude de l’Église
- d) Spuller biographe. Entre héros et grandeur : définir la République
- e) Difficultés en politique et dans le journalisme : le temps des choix ?
- B. Une mémoire à deux têtes
- 1. La mise en forme de « son » souvenir
- a) L’héroïsation des intimes
- b) L’édition des circulaires, discours et conférences
- 2. Mémoire républicaine et lieux de mémoire
- a) L’exaltation de la définition de « la » République
- b) L’Histoire comme légitimation et désignation des héros de la République
- c) Désigner, c’est nommer : la participation à l’invention du Panthéon républicain
