Chapitre IV. Le castrum de Troyes
p. 309-322
Texte intégral
1Peu de vestiges archéologiques datés de l'époque carolingienne ont été mis au jour sur le site de Troyes. La documentation écrite, plus abondante, et la tradition, souvent invérifiable, offrent davantage d’éléments utiles à la compréhension du fait religieux. Comme pour l’époque mérovingienne, le réseau de voirie du Bas-Empire ne semble pas avoir subi de véritables changements à l’époque carolingienne, et aucun vestige d’habitats privés, constructions légères, remontant à cette période n’a été découvert sur le site de Troyes1. Les découvertes archéologiques, comme nous le verrons, ne sont cependant pas inexistantes.
2À l’intérieur des murs, outre l’unique monastère de femmes Saint-Quentin, édifié au milieu du VIIe siècle au plus tôt et pour lequel nous ne possédons aucune information pour l’époque carolingienne, un nouvel établissement fut élevé : l’hôpital Saint-Nicolas, dépendant du chapitre cathédral. Deux églises passent pour avoir été édifiées au VIIe siècle : Saint-Jean-en-Châtel et Saint-Frobert. De la première, nous aurons bientôt à reparler, de la seconde, nous avons peu à dire. Alphonse Roserot, l'un des auteurs de cette assertion, ne s’en explique pas2. Il est à croire qu’il fait remonter la fondation de l’église Saint-Frobert peu après la mort du saint, survenue vers 673 selon la tradition. Pourtant rien n’étaye cette fondation, trop rapide pour être probable. Le culte de saint Frodobert, de surcroît, ne paraît pas antérieur au 19 février 872, date de la translation de ses reliques dans la nouvelle basilique de l’abbaye de Montier-la-Celle par l’évêque de Troyes Ottulf, à la demande de l’abbé Bodo. Jusqu’en 866-871 d ailleurs, l'abbaye portait l'appellation de sancti Bobini cella, preuve que le souvenir de l'abbé Bobin, futur évêque de Troyes dans la première moitié du VIIIe siècle et inhumé également à Montier-la-Celle, était plus vivace que celui de Frodobert. La paroisse Saint-Frobert, enfin, était desservie par un prêtre de la paroisse principale Saint-Rémy, dont l'église n’est probablement pas antérieure au Xe siècle. En conséquence, il y a tout lieu de croire que l’église Saint-Frobert ne fut pas édifiée dans le castrum de Troyes avant le Xe siècle. Le culte de saint Frodobert, à l’extérieur de l'abbaye dont il fut le fondateur, naquit vraisemblablement après la rédaction de sa Vita par Adson de Montier-en-Der, à savoir dans la seconde moitié du Xe siècle3.
3Les dimensions du castrum ne varièrent pas à l’époque carolingienne. Les découvertes archéologiques indiquent, en effet, que le tracé de l’enceinte du Bas-Empire fut conservé jusque vers 11504. La construction de nouveaux murs engloba alors les quartiers situés à l’est de la cité, sur une distance d’environ 150 mètres au-delà des premiers murs, ainsi que toutes les constructions groupées à l’ouest autour du vaste emplacement des foires commerciales. La citadelle troyenne, resserrée dans la zone comprise entre le ru Cordé à l'ouest et au nord, le Meldançon à l’est et les zones inondables et marécageuses au sud, s’étendait donc sur une surface d’environ 16 hectares (annexe 15).
I. L’enceinte rénovée
4L’enceinte de Troyes fut édifiée dans la seconde moitié du IIIe siècle sous la menace des invasions barbares. Elle possédait encore ses portes au passage du futur empereur Julien une cinquantaine d’années plus tard. En revanche, au moins en partie détruite lors de l’invasion de 406-407, elle fut inefficace lors du passage des Huns dans la seconde moitié du Ve siècle. Elle fut ensuite laissée à l'abandon jusqu’aux incursions normandes du IXe siècle, à la suite desquelles seulement elle fut rénovée, comme beaucoup d’autres en Gaule. La paix carolingienne, en effet, avait fait « négliger l’entretien des enceintes romaines [...]. Il faut l'apparition de nouveaux envahisseurs pour que les cités retrouvent leur intérêt militaire. C’est chose faite dès le VIIIe siècle dans tout le Midi, au siècle suivant pour le reste du royaume »5.
1. Un tracé identique
5Les trouvailles archéologiques ont permis de localiser le rempart dans sa partie sud et d’envisager son tracé sur ses trois autres côtés. Ainsi, l’enceinte du haut Moyen Âge, véritable muraille de pierre de plan carré, englobait l'actuel quartier de la Cité : à l’est perpendiculairement à une vingtaine de mètres du chevet de la cathédrale, formant au sud-est un angle sous le musée d’Art Moderne, et gagnant à l’ouest l’Hôtel-Dieu, sous lequel elle formait un angle vers le nord. Au nord-ouest, elle englobait la place de la Tour, longeait la rue Boucher de Perthes en avant de celle-là, et formait un dernier angle au nord-est en bordure des rues Saint-Lambert et des Anciens-Combattants, pour gagner vers le sud la cathédrale entre les rues Brissonnet et Simart.
6Il n’est pas inutile de mentionner une nouvelle fois la charte souscrite le 1er mars 890 ou 891, par Adelermus ou Adelelmus, comte de Troyes et abbé laïc de Saint-Loup. Ce document nous prouve, en effet, que les fortifications de la ville de Troyes furent rénovées après la prise et l'incendie de la ville par les Normands en 8896. Les habitants regagnèrent leur cité « qu’ils avaient laissée nue et sous l’emprise de la nécessité, un peu plus tard, ils la fortifient de murs, de tours et de portes verrouillées »7. La rapidité avec laquelle l'enceinte fut relevée semble indiquer que les Troyens se contentèrent probablement de restaurer l’enceinte du Bas-Empire encore debout, mais elle indique également que l’évêque ne manquait ni de main d’œuvre ni de moyens financiers.
7La rareté des données historiques et archéologiques ne permet pas d’attester formellement que la totalité des aménagements ait été effectuée après les invasions normandes. Il est pourtant peu probable qu’ils aient été effectués avant l’incendie de la ville en 889, à une époque où la région troyenne ne subissait alors aucune menace. Les Troyens se contentèrent de restaurer les murs antiques du rempart8. Ils le surélevèrent et le renforcèrent par des tours.
8La persistance du tracé de l’enceinte s’explique probablement par le fait que la population n’avait guère augmenté à Troyes. Dans le cas contraire, la menace réelle des invasions normandes aurait très certainement poussé l’évêque à modifier et agrandir l’enceinte de sa cité. Le castrum disposait même encore d’espaces libres puisqu’il put accueillir les moines de Saint-Loup, venus s’y établir dans une église nouvellement construite après le ravage de leur abbaye extra-muros.
9La surélévation du rempart s’accompagna d’un rehaussement du niveau du sol à l'intérieur de la ville par un remblai de terre. Les dénivelées sont encore visibles entre les rues du quartier de la Cité et celles alentours9.
2. Les portes
10Aucune découverte archéologique ne permet d’attester l’existence de portes à l'époque antique. Sachant néanmoins qu’il en est question dans le récit d Ammien Marcellin à propos du passage de Julien à Troyes, deux portes ont été présumées situées à l’intersection du rempart au sud avec le cardo au niveau de la rue Boucherat, et à l’ouest avec le decumanus au niveau de la rue de la Cité. Deux autres devaient exister au nord à l’intersection de l’enceinte avec la voie en provenance de Paris, ainsi qu’à l’est avec la voie en partance pour Boulogne.
11La fouille récente de l'Hôtel du Petit-Louvre n’a effectivement pas permis de découvrir une porte au sud à l’intersection de la muraille et du cardo, mais elle a mis au jour la base et la partie inférieure de l’élévation d’une tour, construite entre le VIIe et le XIe siècle dans la rue Boucherat. Circulaire, elle fut édifiée sur le rempart gallo-romain. Sa construction déplaça le cardo vers l’ouest, à l’emplacement de la rue actuelle. L’existence d’une seconde tour, située de l'autre côté de la rue afin de former une porte, reste hypothétique10.
12L’archéologie n’a pas plus révélé la présence d’une porte à l’ouest à l’intersection de la muraille et du decumanus, mais en 1512 une tour située d’une part de la rue de la Cité fut abattue, alors qu’une seconde située d’autre part de la même rue fut démolie en 163111. Ces tours devaient correspondre à la porte encore signalée en 1169 et 1220 sous le nom de Porte du Comte et également Porte d’Artaud.
13De même aucun vestige archéologique attribuable à des éléments de porte n'a été mis en évidence au nord à l’intersection du rempart et du decumanus, ni à l’est à l’intersection du rempart et du cardo. Mais il est probable que la porte Saint-Léon ou Saint-Lyé (Porta sancti Leonis), mentionnée tardivement dans les textes, permettait de pénétrer dès le haut Moyen Âge dans la ville au nord par la rue de la Tour, située dans le prolongement de la rue Boucherat. De même, la Porte de l'Évêque (Porta Episcopi), encore mentionnée en 1153 et 1190, permettait sûrement d’entrer dans la ville dès le haut Moyen Âge à l’est par la rue de la Cité. Une dernière tour est à dénombrer : appelée Tour-Chapitre, elle subsista jusqu’en 1817 au sud, à l'angle des rues de l'Évêché et Linard-Gonthier12.
II. La cathédrale et ses dépendances
14L’existence de la première ecclesia de la cité épiscopale de Troyes est attestée dans une lettre adressée vers 454 à l’évêque Thalasius d’Angers par les évêques Loup de Troyes et Eufronius d’Autun13. Nous avons démontré que même si son fondateur n’est pas identifiable, il est pourtant très probable qu’elle ait été édifiée dans la première moitié du Ve siècle, après l'invasion de 406-407, sous l’épiscopat de saint Urse ou de saint Loup. En outre, même si les données archéologiques ne permettent nullement de connaître l'aspect architectural de ce premier édifice, elles permettent néanmoins d’estimer qu’il fut élevé à l’emplacement de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul, dans l’angle sud-est du castrum. Son chœur était situé à une vingtaine de mètres de l’enceinte du Bas-Empire. Orientée nord-est/sud-ouest, l’église était placée le long de l’antique voie reliant Lyon à Boulogne-sur-Mer par Auxerre et Châlons-en-Champagne. Il est probable qu’elle ait été dès l'origine placée sous le patronage des apôtres Pierre et Paul. Aucune source écrite ou archéologique ne permet de connaître l’emplacement de son baptistère, ni de ses dépendances, excepté peut-être la domus ecclesiae, à la fin de l'antiquité tardive et à l’époque mérovingienne. Elle ne connut probablement pas d’importantes modifications jusqu’à sa restauration par l’évêque Ottulfus vers 870-878.
1. La cathédrale au temps de l’évêque Prudence (vers 850)
15Les mentions de la cathédrale de Troyes réapparaissent dans les sources écrites de la première moitié du IXe siècle. Prudence, trente-sixième évêque de 843-846 à 861, cite en effet maintes fois l'ecclesia Apostolorum dans le panégyrique de sainte Maure qu’il composa vers 85014. Ce document ne nous apprend rien quant à l’aspect architectural de cet édifice. En revanche, il permet de connaître son décor intérieur : il est d’abord question du corps de la bienheureuse vierge Mastidia, conservé et vénéré par Maure sous un autel15. Le tombeau de Mâthie, sainte fêtée le 7 mai à Troyes à propos de laquelle nous ne savons absolument rien, a fait l’objet d’un pèlerinage jusqu a sa destruction à la Révolution française. Il est question ensuite de Maure qui, dès son plus jeune âge, avait pris l’habitude de se prosterner dans la cathédrale, tous les jours depuis les laudes jusqu’à midi, devant les trois images du Seigneur le Sauveur. « Il est en effet représenté comme un enfant assis sur les genoux de sa mère, comme le grand Seigneur assis sur le trône de majesté, et comme un homme jeune suspendu sur le bois de la croix »16.
16Albert Castes a récemment analysé le genre architectural de ces trois images, ainsi que leur situation dans l’église cathédrale de Troyes17. Il démontre ainsi que « l'enfant assis sur les genoux de sa mère » correspond à une sculpture en bois, probablement recouverte d’argent, représentant une Vierge à l'Enfant ; « le grand Seigneur assis sur le trône de majesté » correspond à une peinture ou une mosaïque représentant un Christ en Majesté ; enfin, « le jeune homme suspendu sur le bois de la croix » correspond à un crucifix-reliquaire en bois de grande taille recouvert d’une feuille d’argent.
17Il est impossible de détailler les deux premières représentations, celles-ci n ayant survécu que quelques siècles et n’étant mentionnées dans aucune autre source. La sculpture en bois disparut probablement lors du grand incendie de 1188 qui endommagea partiellement la cathédrale, la peinture ou la mosaïque ne survécut visiblement pas aux nombreuses rénovations que l’édifice eut à subir avant la fin du Xe siècle. Concernant la peinture ou la mosaïque représentant le Christ, une vision de sainte Maure indique seulement que celui-ci portait un sceptre doré.
18Si le texte de Prudence ne permet pas de détailler la représentation de la Vierge à l’Enfant, il nous assure qu’il s’agit d’une sculpture en bois : l’allusion au bois sec émettant un vagissement « nous renseigne sur la matière principale de la représentation [...]. Le bois exclut toute peinture ou mosaïque, ce qui conduit à évoquer l’existence d’une sculpture ». Nous serions alors « en présence d’une des plus anciennes sedes sapientiae connues sur le territoire français »18. Elle est, en tout cas, plus ancienne que la statue-reliquaire de la Vierge à l’Enfant placée en 946 dans la cathédrale de Clermont-Ferrand à la demande de l’évêque Etienne II. Sa représentation figure à l’incipitde la Visio monachi Rotberti, rédigée après 984, contenue dans un manuscrit du Xe siècle et relatant l’entreprise d’Étienne II19.
19Concernant le crucifix, le panégyrique de sainte Maure ne nous renseigne que sur sa matière, le bois. En revanche, n’ayant été détruit qu’en 1779, les sources écrites postérieures à Prudence apportent quelques données complémentaires sur son aspect à l’époque carolingienne : d’après Albert Castes, il semble que ce crucifix ait eu une fonction de reliquaire ; le Christ était vêtu du colobium, longue tunique aux manches courtes, pourvu d’une ceinture ainsi que d’une couronne, non pas d’épines mais d’or ; le bois était probablement recouvert d’un placage d’argent et il comptait quatre clous. Il est permis de penser également que ce crucifix était de grande taille. « Nous serions donc en présence d’un des plus anciens crucifix de bois et d’orfèvrerie que nous connaissions »20. Il s’agirait même d’une des plus anciennes statues-reliquaires si l’on considère que les premiers exemples connus à ce jour sont le buste de saint Maurice de Vienne et la statue de sainte Foy de Conques non antérieurs à 88021.
20Le texte de Prudence permet enfin de situer ces trois images, qu’il qualifie de « triple effigie du Christ », d’abord les unes par rapport aux autres, ensuite ensemble dans l’architecture de la cathédrale : Albert Castes indique que le thème commun aux trois images, le Sauveur et l'Incarnation, joint au rituel des prosternations de sainte Maure, permet de situer ces trois œuvres d’art « réunies en un même lieu ou du moins soigneusement placées les unes par rapport aux autres »22. La peinture ou la mosaïque du Christ en majesté figurait probablement dans l'abside. En outre, les détails de la dévotion de Maure au tombeau de sainte Mâthie permettent d’associer ce sépulcre aux trois images et de supposer la présence d’une crypte, à moitié souterraine et surmontée d’un autel. Sachant de surcroît qu’en 980, lors de la reconstruction de l’édifice, l’évêque Milon préféra la dédicace au Sauveur à celle aux saints Pierre et Paul, « ces éléments concordants montrent que le culte du Sauveur était matérialisé à Troyes par un crucifix de grande taille, en bois, recouvert d’argent à fonction de reliquaire et par une statue de la Vierge à l’Enfant, ces deux éléments étant situés dans, ou à proximité d’une crypte [consacrée à une sainte locale], tandis que dans l'abside un Dieu de Majesté trouvait naturellement sa place »23.
21La présence de ces œuvres d’art, particulièrement du crucifix monumental, témoigne de la richesse de la cathédrale de Troyes à l’époque carolingienne. L’intérêt majeur du texte de Prudence est de nous renseigner sur son décor intérieur qu’aucune autre source ne détaille. La documentation écrite et archéologique ne permet pas non plus de connaître son aspect architectural à l’époque de Prudence. Une fois encore, la seule information à ce sujet nous vient de l’évêque hispanique qui qualifie sa cathédrale d’Alta domus24. Il s’agissait donc probablement d’un édifice imposant. Le premier synode de Troyes, présidé par Hincmar, eut lieu dans cette cathédrale en 867 sous l’épiscopat de Fulcheric (861-869).
2. La cathédrale au temps de l’évêque Ottulf (870-878)
22L’évêque Ottulf de Troyes eut à s’occuper de travaux dans sa cathédrale. Une lettre, que l’archevêque Hincmar de Reims lui adressa, traite en effet de l’ecclesia sancti Petri, quam restruere tractabat25. De longues dissertations ont porté sur le sens du verbe restituo. Ottulf était-il occupé à reconstruire la cathédrale, à l’agrandir, ou simplement à la rénover ? Seul Nicolas Camuzat nous renseigne à ce sujet lorsqu’il relate, à l’aide d’un document daté du XIe siècle, la découverte du tombeau de sainte Mâthie vers 980. L'Historia inventionis corporis sanctae Mastidiae virginis signale, en effet, que l’évêque Milon, souhaitant agrandir la cathédrale, détruisit l’autel qui abritait le corps de la vierge Mâthie dont le tombeau fut à cette occasion retrouvé26. Ce point tend à prouver que l’édifice que connut Prudence subsistait en partie dans la seconde moitié du Xe siècle, et donc qu’il ne fut pas totalement reconstruit du temps d’Ottulf27. De surcroît, une reconstruction effectuée vers 870-878 signifierait que le premier concile de Troyes eut lieu quelques années auparavant seulement, dans un monument alors en très mauvais état. Il est préférable d’envisager qu’Ottulf se contenta de le restaurer. Le deuxième concile de Troyes se tint dans cet édifice en 87828. La rénovation et la tenue d’un concile dans la cathédrale nous assurent une nouvelle fois de la richesse du patrimoine épiscopal de Troyes au IXe siècle.
23La documentation écrite et archéologique nous renseigne uniquement sur la position de la cathédrale dans le castrum au IXe siècle. En 1864, lors du creusement d’un caveau épiscopal dans le chœur de la cathédrale gothique, on découvrit, sous des tombeaux d’évêques des XIIIe -XVIIe siècles, une couche de cendres attribuée à l'incendie de 1188. Sous elle, des fûts et des soubassements de colonnes ou de piliers furent attribués à l'église construite par l’évêque Milon à la fin du Xe siècle. Sous eux, enfin, furent découverts les vestiges d’une construction plus ancienne, appartenant à l’église que connut Prudence et qu’Ottulf restaura, et ayant pu faire partie de la première ecclesia29.
24En 1854, lors de travaux dans l’abside de la cathédrale gothique, on découvrit une portion de mur transversalement sous la chapelle de la Vierge, dans lequel « divers fragments de sculptures appartenant à l’époque galloromaine se trouvent enclavés »30. Nous avons vu que ce mur antique, correspondant à l’enceinte du Bas-Empire, était situé à une vingtaine de mètres du chevet de la cathédrale du IXe siècle. Les fouilles archéologiques récentes ont confirmé la présence de l’enceinte du Bas-Empire à cet emplacement. Un tronçon du mur a, en effet, été découvert en 1963 à l’extérieur du chevet de la cathédrale actuelle, rue des Trois-Godets, dans le prolongement de celui découvert en 185431.
25Cette situation à proximité de la muraille antique est mentionnée dans une charte de l’évêque de Troyes Hervé. À la suite de l’incendie de la cathédrale le 23 juillet 1188, ce dernier poursuivit la restauration de l'édifice, commencée vers 1198-1200 par son prédécesseur Garnier de Traînel, et entreprit son agrandissement. En octobre 1208, il écrit : « que tous le sachent : étant donné que pour l’allongement prévu de l’église Saint-Pierre de Troyes la construction s’étendra au-delà des murs de la cité, nous avons transporté le four dit de Sainte-Mâthie contigu au mur antique sur la place du Pêcheur-Chrétien acquise par nous à la suite d’un échange »32. Ces murs de la cité correspondent à ceux de l’enceinte du Bas-Empire, et non à ceux de la muraille établis vers 1150 à environ 150 mètres des premiers.
26Cette cathédrale, dont le chevet était distant d’une vingtaine de mètres de l’enceinte, fut partiellement détruite en 889 lors de l’incendie de la ville par les Normands. Elle fut relevée et agrandie par l’évêque Milon à la fin du Xe siècle (annexe 6).
3. La cathédrale au temps de l'évêque Milon (974-985)
27Il fallut attendre près d’un siècle avant de voir renaître une nouvelle cathédrale, agrandie par Milon, quarante-quatrième évêque de Troyes. De nouveau, seul Nicolas Camuzat fait état de ces travaux entrepris vers la fin du Xe siècle. Les données hypothétiques, concernant cet édifice d’une ère nouvelle, sont détaillées et référencées dans l'ouvrage de monseigneur Roserot de Melun33. Les informations issues de Camuzat, leurs nombreuses analyses postérieures et les quelques sondages archéologiques pratiqués dans la cathédrale démontrent l’ampleur de cette nouvelle construction qui fut peut-être achevée sous l’épiscopat des successeurs de Milon : les dimensions de la cathédrale furent augmentées par l’édification d’une nouvelle nef et d’un nouveau chœur. Le chevet de la précédente cathédrale fut arasé. La nouvelle abside, toujours intra-muros, présentait semble-t-il cinq chapelles rayonnantes et une sixième au nord du chœur destinée à recevoir la sépulture de sainte Mâthie. Milon plaça sa cathédrale sous la protection du Sauveur.
28Les éléments architecturaux découverts en 1864 sous le chœur de la cathédrale gothique, attribués à l’église de Milon, correspondraient précisément au chevet de l’édifice reconstruit vers 980. Ce chevet doit en conséquence être placé à la hauteur du maître-autel actuel. Ajoutons à ces découvertes celles effectuées par Norbert Bongartz et Stephen Murray dans le cadre d’une école d’été d’histoire de l’art de l’université d’Indiana : dix étudiants américains pratiquèrent des sondages en 1973 du côté est du bras nord du transept. Les vestiges de deux cathédrales prégothiques et d’une construction plus ancienne furent ainsi mis au jour. Bien que les différentes phases de construction aient été alors visibles, il resta impossible de donner le plan et la datation précise des édifices successifs, en raison des dimensions restreintes des sondages34.
29D’après la charte de 1208, il semble qu’une place, dite du Pêcheur-Chrétien, ait été située entre le chevet de la cathédrale de Milon et l’enceinte antique de la ville. Un four, dit de Sainte-Mâthie, était contigu à cette muraille qui subsistait donc encore, au moins dans cette partie de la ville, après la construction du nouveau rempart vers 1150. Après avoir acquis cette place, Hervé déplaça le four et procéda à l’allongement de la cathédrale.
4. Le problème du baptistère, du palais Épiscopal et du chapitre cathédral
a. Le baptistère
30Aucune source écrite ou archéologique ne mentionne l’emplacement du baptistère de la cathédrale carolingienne. L’évêque troyen usa pourtant de son droit de baptême très vraisemblablement dès l’érection de la cathédrale au Ve siècle.
31Si le souvenir des premiers baptistères s’est parfois conservé dans une église ou une simple chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste et élevée à proximité de la cathédrale, à Troyes il n’en est rien. Le seul édifice religieux du castrum, placé sous la titulature de saint Jean-Baptiste, est en effet l’église Saint-Jean-en-Châtel. Or d’une part, rien ne permet d’affirmer que « cette église existait vers le VIIe siècle » comme l'a prétendu Alphonse Roserot, ni même avant le Xe, et d’autre part sa position à l’extrémité nord-ouest du castrum, rue de la Tour, donc à l’opposé de la cathédrale, interdit théoriquement d’envisager son utilisation comme baptistère35.
32Faut-il alors supposer, comme l’envisage Jackie Lusse pour Laon, que son souvenir est conservé dans une église proche de la cathédrale et dédiée à un autre saint, qui supplanta alors la titulature de saint Jean-Baptiste36 ? Aucune indication ne permet d’envisager une telle conclusion dans le cas de Troyes. En conséquence, force est de reconnaître que le baptistère de la cathédrale mérovingienne et carolingienne de Troyes reste à ce jour impossible à localiser.
b. Le palais épiscopal
33L’existence de la domus ecclesiae est attestée à la fin du Ve ou au début du VIe siècle. Selon la Vita Aventini, le prêtre Aventin fut un temps l'intendant de la résidence épiscopale de Camélien, successeur de saint Loup37. Bien que cette œuvre hagiographique ne soit datée que du XIe siècle, nous avons estimé très probable qu’Aventin, proche disciple et serviteur de saint Loup d’après le témoignage de Grégoire de Tours, ait exercé cette charge sous l’épiscopat de son successeur38.
34Aucune source écrite n’atteste formellement l’existence de la demeure épiscopale de l’époque carolingienne. Mais une allusion nous permet au moins de la supposer : les Annales de Saint-Bertin relatent en effet que le 7 septembre 878, lors du concile tenu à Troyes, le pape Jean VIII après avoir procédé au couronnement de Louis le Bègue et après avoir été reçu et honoré dans la maison du nouveau roi, fut reconduit dans la cité de Troyes39. Bien que rien ne le confirme, il est vraisemblable que le pape logeait alors dans le palais épiscopal. Si l’on convient de ce point, une autre allusion précise l’emplacement de la résidence de l’évêque : les mêmes Annales indiquent que Louis et le pape rejoignirent les évêques dans le chœur de la cathédrale, où se tenait le synode, situé près de la demeure apostolique40.
35Les sources écrites et archéologiques ne nous renseignent donc pas précisément sur l’emplacement de la résidence épiscopale carolingienne. Mais la position au sud-est de la cathédrale de l’Ancien Evêché et les fouilles pratiquées sous le musée d’Art Moderne permettent de présumer sa localisation. Pour cela, il est nécessaire de supposer que l’évêché conserva le même emplacement depuis sa création. En 1980-1981, place Saint-Pierre, lors des travaux de transformation de l’Ancien Évêché en musée d’Art Moderne, à l’angle sud-est du castrum donc au sud-est de la cathédrale, trois sections du rempart du Bas-Empire furent mises au jour41. Les bâtiments du palais épiscopal construits au XIIe siècle étaient assis sur l’angle sud-est du rempart du Bas-Empire et du haut Moyen Age. En conséquence, « si, comme cela est probable, l’évêché est resté au même emplacement depuis sa création, il paraît évident que les premiers bâtiments devaient se trouver, lorsque l’enceinte était encore en service, accolés à cette enceinte ou légèrement au nord-ouest, à l’intérieur de la cour actuelle de l’édifice »42.
c. Le chapitre cathédral
36Louis le Pieux et son conseiller Benoît d’Aniane réunissent en 817 un concile général à Aix-la-Chapelle portant notamment sur le statut des chanoines. C’est l’occasion de rédiger une nouvelle version de la règle de ces clercs, établis auprès de l’évêque et chargés de certaines fonctions religieuses et administratives (chantre, écolâtre, chancelier, prévôt). A la suite de ce concile, nombre de chapitres sont instaurés dans les villes épiscopales. Les réformes édictées par Benoît d’Aniane à Aix imposent une vie quasi monacale aux chanoines qui doivent dès lors se conformer aux canons de leur règle : dortoir et réfectoire communs, pratique de la pauvreté, secours aux malades et aux indigents, présence ensemble aux offices, lecture et prédication. Les cités se dotent alors d’établissements permettant le logement de ces clercs. Les évêques font construire de nouveaux bâtiments contre la cathédrale : le cloître et ses dépendances réservés à la communauté canoniale.
37Concernant le chapitre de la cathédrale de Troyes à l’époque carolingienne, un seul texte indique son existence : la mention d’un prévôt, généralement chargé du temporel du chapitre, dans le panégyrique de sainte Maure, composé par Prudence vers 850. Le prӕpositus Eutrope, frère de la jeune vierge, demanda à l’évêque troyen de « dire quelques mots de la vie glorieuse et de la mort précieuse » de sainte Maure43. Le chapitre cathédral de Troyes fut donc probablement fondé entre 817 et 850.
38Rien ne permet de connaître les relations qu’entretenaient les chanoines avec les évêques, ni leur statut, ni leur recrutement, ni leur nombre, ni leurs revenus et possessions personnels. Les chanoines résidèrent dans le palais de l'évêque tant que les menses épiscopale et capitulaire ne furent pas séparées. Or l’étude des chartes épiscopales, effectuée par Jean-Marc Roger, montre que l’évêque de Troyes résidait encore en 1108 avec les frères du chapitre cathédral et qu’il n’eut sa propre résidence, l’hôtel de l'évêché séparé du chapitre, qu’en 111044. Palais épiscopal et chapitre cathédral étaient donc réunis en un seul bâtiment à l’époque carolingienne.
39L’hôpital Saint-Nicolas, institution placée sous la responsabilité du chapitre cathédral, est le plus ancien et le seul établissement charitable de la ville de Troyes à l’époque carolingienne. Bien qu’aucune source écrite ou archéologique ne l’atteste, il fut certainement instauré peu après la création du chapitre. Situé rue Brissonnet, il s’élevait non loin de la cathédrale et de la Porte de l’évêque, peut-être contre le rempart du Bas-Empire et du haut Moyen Âge. Il est mentionné pour la première fois dans un acte daté de 1156 figurant dans le cartulaire de Montier-la-Celle45. Cette institution nous assure au moins du rôle des chanoines au sein de la communauté religieuse de Troyes, à défaut de connaître les relations de ces derniers avec l’épiscopat, le clergé rural et d’hypothétiques autres communautés canoniales antérieurement à la fin du IXe siècle.
5. Conclusion
40La cathédrale de Troyes retrouva sa dédicace aux saints Pierre et Paul dès l'épiscopat de Manasses, successeur de Milon en 985. Elle fut de nouveau restaurée après l’incendie qui l’endommagea partiellement le 23 juillet 1188, et agrandie par l’évêque Hervé au début du XIIIe siècle. Ce dernier édifice ne fut achevé qu’au XVIe siècle, la construction de la dernière travée entraînant la destruction de la tour-porche élevée au XIIe siècle.
41Incontestablement, la cathédrale de Troyes occupe le même emplacement depuis le milieu du IXe siècle, et probablement même depuis le début du Ve. Située dans l’angle sud-est du castrum, elle était orientée nord-est/sud-ouest le long de la voie romaine reliant Lyon à Boulogne-sur-Mer par Auxerre et Châlons-en-Champagne. Peu de modifications, voire aucune, ne semblent lui avoir été apportées à l’époque mérovingienne. Sa première restauration attestée fut l'œuvre de l'évêque Ottulf vers 870-878. Bien qu'agrandie par l'évêque Milon vers 980, elle resta intra-muros, son chevet s’approchant simplement de l’enceinte du Bas-Empire.
42Son aspect architectural à l’époque carolingienne est inconnu. En revanche, le panégyrique de sainte Maure, composée vers 850 par l’évêque de Troyes Prudence, a montré combien son décor intérieur était riche. Enfin, sa position à proximité de la province de Reims et les relations de ses évêques avec l’archevêque Hincmar, lui permit d’accueillir les deux assemblées synodales de 867 et 878, la dernière ayant été présidée par le pape Jean VIII.
43Quant à ses dépendances, les sources écrites et archéologiques nous fournissent bien peu de données. Il apparaît que le baptistère de la cathédrale mérovingienne et carolingienne reste impossible à situer. Le palais épiscopal, jamais véritablement mentionné dans les textes carolingiens et non identifié par l'archéologie, devait probablement s’élever à l’emplacement actuel du musée d’Art Moderne, dont les bâtiments abritaient jadis l’évêché construit au XIIe siècle. Il était donc situé au sud-est de la cathédrale, accolé à l’enceinte ou légèrement en deçà à l’intérieur de la cour actuelle. Le chapitre cathédral, mentionné tardivement dans la documentation écrite, fut probablement créé à la suite du concile d’Aix-la-Chapelle en 817 et existait vers 850. Ses bâtiments se confondirent avec ceux du palais épiscopal jusqu’en 1110. Un établissement charitable, enfin, fut instauré non loin de la cathédrale probablement peu après 817. Il s’agit de l’hôpital Saint-Nicolas, situé rue Brissonnet.
Notes de bas de page
1 Lenoble (Michel), Deborde (Jocelyne), Documents d’évaluation du patrimoine archéologique des villes de France : Troyes, Centre National d’Archéologie Urbaine, Tours, 1995, p. 31 et 34.
2 Roserot (Alphonse), Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube) des origines à 1790, Troyes, Paton, 1948, t. III, p. 1606.
3 L’église Saint-Frobert, mentionnée tardivement dans les textes, était située dans le quartier dit de la « Broce aux Juifs ». Située dans la rue qui porte aujourd’hui son nom, elle disparaît à la Révolution française.
4 Lenoble, Deborde, DEPAU, p. 31-32.
5 Desportes (Pierre), « Les villes », La France médiévale, Paris, Fayard, 1983, p. 203.
6 Réginon de Prüm, Chronique, a. 889, M.G.H., S.S., t. I, p. 601 : Transactis paucis diebus, iterum Sequanam cum classe ascendunt, et Matronam fluvium ingredientes, Trecas civitatem incendio cremant, et usque Virdunensem ac Tullensem urbes cuncta circumquaque depopulantur.
7 Lot (Ferdinand), « La destruction et la reconstruction de la ville de Troyes à la fin du IXe siècle », Revue belge de philologie et d’histoire, 1939, t. 18, p. 503-504 d’après le Memorialis liber composé par Guithier, père abbé de l’abbaye Saint-Loup de 1153 à 1197, et conservé à la bibliothèque municipale de Troyes sous le no 2275.
8 Rappelons que les fouilles du Petit-Louvre en 1988 et de la Chapelle de l’Évêché en 1989 prouvent la pérennité du tracé gallo-romain au sud dans les fondations des fortifications restaurées au IXe siècle et le rehaussement au haut Moyen Âge de l’enceinte du Bas-Empire.
9 Lenoble (Michel), « Le Site de l’Ancien Hôtel-Dieu de Troyes », La Vie en Champagne, 1990, novembre, no 414, p. 6 ; Lenoble, Deborde, DEPAU, p. 31-32.
10 Lenoble (Michel), « Le site de l’Ancien Hôtel-Dieu de Troyes », La Vie en Champagne, 1990, novembre, no 414, p. 6.
11 Babeau (Albert), « Voyage d’un archéologue dans le sud-ouest de la Champagne en 1646, Du Buisson-Aubenay », Annuaire de l’Aube, 1886, p. 15-16.
12 Le Clert (Louis), « Étude sur les anciennes fortifications de Troyes : la Tour-Chapitre », Annuaire de l’Aube, 1890, p. 65-77.
13 Epistola sancti Lupi et sancti Eufronii episcoporum, Corpus Christianorum, series latina, Concilia Galliae, a. 314 - a. 506, Turnhout, 1963, vol. I, p. 140-141.
14 BHL. 5725. Prudence, Sermo de vita et morte gloriosae virginis Maurae dans Migne (Jacques-Paul), Patrologie Latine, t. CXV, col. 1367-1376.
15 Ibid., col. 1373 : Nondum, frater Maurici, a memoria mea elapsum est quod te ministrante occultata fide cognovi. Expleta namque matutina synopsi, innuisti mihi ut Mauram aspicerem arctius amplectentem et dulcius osculantem altare ubi corpus beatae virginis Mastidiae requiescit...
16 Ibid., col. 1372. Ab ineunte aetate quotidie a matutinis laudibus usque ad horam sextam moram faciebat in ecclesia Apostolorum, ubi, sicut nostris, tribus modis imago Domini depingitur Salvatoris : nam repraesentatur tanquam puer sedes in gremio ma tris, et tanquam magnus Dominus sedens in solio majestatis, et tanquam juvenis pendens in patibulo crucis. Porro banc beata Maura consuetudinem a tenera observavit aetate, ut quotidie totum praedictum non cessaret expendere, primo se toto corpore prosternens coram infante, secundo coram juvene, tertio coram rege...
17 Castes (Albert), « La dévotion privée et l’art à l’époque carolingienne : le cas de Sainte-Maure de Troyes », Cahiers de civilisation médiévale, janvier-mars 1990, no 1 p. 3-18
18 Ibid., p. 7 et 11 12.
19 Goullet (Monique), Iogna-Prat (Dominique), « La Vierge en Majesté de Clermont-Ferrand », Marie, le culte de la Vierge dans la société médiévale, Paris, Beauchesne, 1996, p. 383-405.
20 Castes, art. cit., p. 11.
21 Hubert (Jean et Marie-Clotilde), « Piété chrétienne ou paganisme ? Les statues-reliquaires de l’Europe carolingienne », Settimane di studio del centro italiano di studi sull’alto medioevo, 1980, Spolète, 1982, t. XXVIII, vol. I, p. 241.
22 Ibid., p. 13.
23 Ibid., p. 14.
24 Prudence, Venus dans Migne (Jacques-Paul), Patrologie Latine, t. CXV, col. 1419.
25 Schrôrs, op. cit., no 444, p. 551.
26 Camuzat (Nicolas), Promptuarium sacrarum antiquitatum Tricassinae dioecesis, Troyes, 1610, p. 50 : Milo virreverendus [...] monasterium S. Petriprincipis Apostolorumparietibus induxit majoribus dilatandum, et senioris ecclesiae quoddam destruens altare, quod corpus sacrosanctum Mastidiae virginis sciebat tegere, prius reperit tumulos praesulum meritis et nomine famosorum. Cf. également Acta Sanctorum, 2, maii, t. II, p. 141.
27 Roserot de Melin (Joseph), Bibliographie commentée des sources d’une histoire de la cathédrale, t. I : Construction, Troyes, Paton, 1966, p. 6.
28 Jaffe (Philippe), Regestapontificum romanorum, Leipzig, 1885, t. I, p. 403.
29 Boutiot (Théophile), « Fouilles de la cathédrale de Troyes opérées en juin 1864 », M.S.A.A., 1866, t. XXX, p. 5-11.
30 Aufauvre (A.), « Travaux de consolidation et de réparation à la cathédrale de Troyes », Almanach de Troyes, 1853, p. 82-83.
31 Gallia, « Informations archéologiques », 1964, t. 22, fasc. 2, p. 295-296.
32 Original perdu. Copie du XIIIe siècle, Bibl. nat. de France, ms lat. 17098, fol. 111r. Roserot de Melin (Joseph), Bibliographie commentée des sources d’une histoire de la cathédrale, t. I : Construction, Troyes, Paton, 1966, p. 16 : Noverit universitas vestra quod, cum pro ecclesia beati Petri trecensis dilatanda extra muros civitatis fabrica ejusdem ecclesie se protenderet, furnum quod dicebatur sancte Mastidie antiquis muris contiguum inde transtulimus in platea christiani piscatoris per excambium nobis adquisitam.
33 Roserot de Melin, ibid., XI-277 p.
34 Bongartz (Norbert), Murray (Stephen), « La cathédrale de Troyes, chronologie abrégée des étapes de construction », La Vie en Champagne, 1974, juillet-août, no 235, p. 8-16. L’année 1973 fut marquée par l’aboutissement de deux thèses de doctorat en histoire de l’art concernant l’histoire de la construction de la cathédrale de Troyes, n’abordant que très peu la période antérieure au XIIIe siècle : celle de N. Bongartz sur les parties du XIIIe siècle pour l’université de Fribourg-en-Brisgau et celle de S. Murray sur les parties postérieures pour le Courtauld Institute de Londres. Deux publications en résultèrent : Bobgartz (Norbert), Die frühen Bauteile der Kathedrale in Troyes, Architekturgeschichtliche Monographie, Stuttgart, Hochschlverlag, 1979, 326 p. et Murray (Stephen), Building Troyes cathedral. The late gothic campaigns, Indianapolis, Indiana University Press, 1987, XVIII-257 p.
35 L’église Saint-Jean-en-Châtel, ecclesia sancti Johannis Baptiste de Castello en 1122, était ainsi dénommée du fait de sa proximité avec le premier château des comtes de Champagne, construit probablement au Xe siècle. Érigée plus tard en prieuré d’hommes, dit également Saint-Biaise, de l’Ordre de Saint-Benoît, elle dépendait de l’abbaye de Montiéramey et servit de chapelle au château des comtes. Cf. Lalore, op. cit., t. VII : Cartulaire de l’abbaye de Montiéramey, Paris, E. Thorin, Troyes, L. Lacroix, 1890, p. 42 ; Roserot, op. cit., t. III, p. 1624.
36 Saint Remi dans le cas de Laon. Cf. Lusse (Jackie), Naissance d’une cité, Laon et le Laonnois du au Xe siècle, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1992, p. 244.
37 BHL. 877. Vita Aventini, 4, Acta Sanctorum, febr., t. I, p. 482.
38 Grégoire de Tours, In gloria confessorum, 67, M.G.H., S.R.M., t. I, pars II, p. 787-788.
39 Annales de Saint-Bertin, op. cit., p. 227 : Et coronatus Hludovicus a papa Johanne VII idus septembris invitavit eundem papam ad domum suam, et opirare pascens, honoravit eum multis donis ipse et uxor sua, et remisit eum ad Trecas civitatem.
40 Ibid., p. 228 : Hludovicusrex [...] venit adapostolici mansionem, et, cum eo familiariter locutus, una cum illo revenus est ad conventum episcoporum in exedram juxta mansionem apostolici.
41 Gallia, « Informations archéologiques », 1981, t. 39, fasc. 2, p. 396-397 et 1983, t. 41, fasc. 2, p. 367.
42 Lenoble, Deborde, DEPAU, p. 33.
43 BHL. 5725. Prudence, Sermo de vita et morte gloriosae virginis Maurae dans Migne (Jacques-Paul), Patrologie Latine, t. CXV, col. 1367-1368.
44 Roger (Jean-Marc), « Note sur la construction du palais épiscopal de Troyes à l’époque romane », La Vie en Champagne, 1984, mars, no 341, p. 11-13.
45 Lalore, op. cit., t. VI : Cartulaire de Montier-la-Celle, Paris, Thorin, Troyes, L. Lacroix, 1882, p. 38.’
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