Chapitre IV. Topographie chrétienne de la périphérie de Troyes
p. 215-229
Texte intégral
1Tout comme les trois basiliques du suburbium de Troyes, les édifices religieux de la périphérie plus lointaine ont été établis à proximité de voies antiques : la basilique Saint-Patrocle au sud-est de Troyes près de la route Troyes-Bar-sur-Aube, la basilique Sainte-Savine au sud-ouest de Troyes près de la route Troyes-Sens et l’abbaye de Montier-la-Celle au sud-ouest de Troyes près de la route Troyes-Lyon (annexe 9). Cette position « le long des routes » des sanctuaires extra-muros est la preuve d’une relative antiquité issue de la tradition romaine d’abord païenne puis adoptée par l’Église. « Même si le Moyen Âge a créé des voies, les routes romaines ont bien souvent survécu. Les églises [...] jalonnent les voies romaines, notamment les chapelles isolées en rase campagne. [...] Les pèlerinages sont de même liés aux itinéraires antiques »1.
I. L’oratoire, la basilique et la nécropole de Saint-Patrocle
1. Les sources écrites
2La Passio Patrocli prétend que Patrocle fut victime de la persécution d’Aurélien et qu’il fut décapité par les soldats de l’empereur sur le Mons Idolorum (Mont des Idoles). Son corps fut enseveli à l’emplacement de son martyre par l’archiprêtre Eusèbe, la nuit dans la plus grande simplicité, à la lumière de quelques bougies et sans chant afin d’éviter les dénonciations des païens. Il n’est pas question de sarcophage. Eusèbe édifia une petite chapelle sur son tombeau lorsque la persécution s’apaisa2.
3A la fin du VIe siècle, Grégoire de Tours, s’inspirant de cette Passion, témoigne de l’existence effective d’un oratoire consacré au martyr près de la ville de Troyes, où « saint Patrocle montrait qu’il était l’ami de Dieu par une foule de miracles ». À l’origine, la vénération des fidèles, ignorant l’histoire du martyr, était relativement peu importante. Le petit oratoire n’était desservi que par un seul clerc. En revanche, son culte prit ensuite un nouvel essor après la découverte de sa Passion et l’édification d’une basilique sur son tombeau. Chaque année, on célébra alors sa fête avec dévotion3. Il s’agissait donc d’une basilique funéraire où les fidèles se rendaient au jour de la fête du saint.
4Saint Patrocle, enfin, est annoncé dans le martyrologe hiéronymien, remanié à Auxerre à la fin du VIe siècle, au 21 janvier à Troyes sous la forme succincte : Trecis passio sancti Patrocli martyris4, et cette notice est reprise dans les martyrologes de Florus, Adon et Usuard sans indication supplémentaire5.
5Nous avons montré que la Passion de saint Patrocle a été rédigée au VIe siècle probablement par un moine troyen. Cette œuvre littéraire n’a donc aucune valeur historique. En conséquence, Patrocle n’a ni subi la persécution d’Aurélien ni même probablement vécu au IIIe siècle. Son auteur a souhaité légitimer le culte rendu aux reliques de ce personnage alors inconnu et entretenir la piété des fidèles par un récit édifiant. Quant au témoignage de Grégoire de Tours, le récit de la découverte de la Passion est sans fondement.
6Il n’en reste pas moins que ce document hagiographique, Grégoire de Tours et le martyrologe hiéronymien témoignent du culte rendu à ce saint personnage dès le VIe siècle et de l’existence d’une basilique qui lui était dédié. L’attirance du tertre de Saint-Parre est, en outre, confirmée par l’archéologie.
2. Topographie et archéologie : la nécropole de la basilique funéraire
7La vénération des chrétiens envers Patrocle dès le premier siècle du haut Moyen Age n’était pas des moindres puisqu’une basilique fut élevée au-dessus de son tombeau et que sa fête était célébrée chaque année au 21 janvier.
8Les indications topographiques données par la Passio Patrocli permettent de localiser cette basilique : le fait que le martyr fut conduit sur les bords de la Seine à l’endroit où le fleuve forme des marais et que de là, il le traversa pour gagner le Mont des Idoles, conduit à situer le lieu du martyre au sud-est de Troyes dans la commune qui porte depuis son nom. La commune de Saint-Parres-aux-Tertres s’élève effectivement sur une colline au-delà de la Seine par rapport à Troyes dont elle est limitrophe. Elle est de surcroît bordée par la route antique qui reliait Troyes à Bar-sur-Aube.
9Les sondages effectués en 1975 par Claude Massin au chevet de l’église actuelle, datée du XVIe siècle, ont mis au jour sous le décapage, « un remblai mêlé de fragments de sarcophages mérovingiens, des tessons de céramique du haut Moyen Âge au XVe siècle, des fragments de tuiles gallo-romaines, des ardoises en grand nombre, et des monnaies du XVIe siècle. À 1,50 m de profondeur, des sépultures en pleine terre sont découvertes [...]. On note la présence de clous alignés qui indiquent l’existence primitive de cercueils de bois. Ces sépultures sont du Moyen Âge. Les fosses où reposent ces sépultures sont creusées dans la craie, sans ordre précis. Les corps sont orientés est-ouest, sauf un, nord-sud. Nous en concluons que l’abside de l’église est un lieu de sépulture depuis le haut Moyen Âge, jusqu’aux temps modernes. Hormis un tesson et quelques fragments de tuiles gallo-romaines, rien ne nous indique la présence dans ce secteur d’un oratoire du IIIe siècle »6.
10En 1976, Claude Massin entreprend le sondage de la zone située à environ 150 mètres à l’ouest de l’église, où non loin fut découvert en 1921 « un sarcophage en pierre tendre, probablement de l’époque franque »7. Il conclut des quelques découvertes que cette zone de sépultures mérovingiennes a été violée partiellement. En 1978, profitant de travaux à l’intérieur de l’église, il relève les fondations d’une église antérieure, dans une tranchée creusée depuis la tour jusqu’au milieu des deux derniers piliers nord. Outre ces fondations datables du Moyen Âge, des monnaies et des ossements humains sont découverts. Le sous-sol présente le même aspect que celui des sondages effectués aux abords de l’église. Mais la découverte d’une fibule et de tessons datés du Ier siècle à la fin du IIIe siècle incite l’inventeur à penser qu’il approche de la zone gallo-romaine.
11En 1981, la découverte fortuite d’un sarcophage lors de travaux effectués dans la rue Edme-Denizot, amena une fouille de sauvetage conduite de nouveau par Claude Massin. Sept sarcophages furent ainsi mis au jour, prélevés puis ouverts. En 1984, le sous-sol de la même rue a livré quatre autres sarcophages, dont trois seulement purent être prélevés, ainsi que des sépultures en pleine terre. Cette vaste nécropole remonte au IIe ou IIIe siècle8.
12En 1989, une fouille de sauvetage effectuée à l’emplacement du nouvel hôtel de ville a permis aux responsables, Gilles Deborde et Michel Lenoble, de mettre au jour une soixantaine de sépultures. « La datation de ce secteur de la nécropole de Saint-Parres-aux-Tertres s’échelonne du IVe siècle au VIe ou VIIe siècle »9.
3. Conclusion
13Les sources écrites démontrent que saint Patrocle fit indéniablement l’objet d’un culte dès le premier siècle de l’époque mérovingienne. Si l’archéologie n’a pas permis de découvrir l’oratoire qui lui était consacré, elle confirme avec force que le tertre attira les inhumations dès le IIe ou le IIIe siècle. Il est même possible que nous soyons en présence d’un tumulus des temps protohistoriques. Il ne fait aucun doute que ce cimetière, d’abord païen, reçut ensuite les sépultures des chrétiens attirés par la présence du corps du martyr. Le culte de saint Patrocle serait alors né de la volonté de l’Église de christianiser ce lieu hautement païen. Il est toutefois impossible de déterminer à quelle époque cet inconnu fut inhumé sur le tertre et d’évaluer l’importance de son culte avant la rédaction de sa Passion. Il est pourtant probable que cette dernière fut rédigée justement parce qu’aucun culte véritable n’honorait les reliques de ce personnage. Ainsi, si le culte de saint Patrocle existait au préalable, il ne se développa qu’à partir du VIe siècle. La date de rédaction de la Passio Patrocli indique finalement l’époque d’implantation du christianisme dans cette partie du diocèse de Troyes. La proximité de la cité épiscopale permit certainement à ce sanctuaire de demeurer populaire.
14Le nom français de « Parres » a gardé le -s- final de la forme latine Patroclus. Le pluriel « aux-Tertres » fit suite à « les-Tertre », du latin latus signifiant « près de ». Il s’agit d’une modification regrettable du singulier « au tertre », plus juste puisque la forme latine est sanctus Patroclus in colle. Ce pluriel a été ajouté sur la Carte de Cassini au XVIIIe siècle. Elle fit autorité même si en 1784, l’historien Courtalon écrivait encore « Saint-Parre-au-Tertre » 10.
15Le culte de saint Patrocle ne dépassa pas en France les limites des diocèses de Troyes et de Langres. Dans le département de l’Aube, outre Saint-Parresaux-Tertres, quatre églises paroissiales et une chapelle ont Patrocle pour titulature : Saint-Parres-lès-Vaudes11, Fralignes12, Onjon13, Praslin14 et la chapelle Saint-Parre sur le territoire de La Saulsotte 15. Cette dernière, encore existante près du hameau de Liours, était le siège d’une paroisse en 1076, et n’est devenue chapelle qu’en 1175 lors du transfert de la paroisse à Saint-Nicolas-la-Chapelle, qui n’était alors qu’une église prioriale16. Les communes de Fralignes et de Praslin appartenaient alors au diocèse de Langres. Une chapelle Saint-Parre existe également au village de Neuvy17 dans la zone du département de la Marne qui appartenait autrefois à l’ancien diocèse de Troyes18. En revanche, Patrocle fut honoré à l’étranger à partir de la seconde moitié du Xe siècle. Le transport d’une partie de ses reliques, cédée par l’évêque Anségise de Troyes à la demande de l’archevêque Brunon de Cologne, et sa déposition le 9 décembre 964 dans une église construite spécialement, firent de lui le saint patron de la cathédrale de Soest en Westphalie 19.
II. La basilique Sainte-Savine
1. Les sources écrites
16La Vita Sabinae relate que Savine arriva dans la région troyenne le jour de la mort de son frère Savinien. À cette nouvelle, elle pria le Seigneur de subir le même châtiment et mourut aussitôt un 29 janvier. Son corps fut enseveli là où elle trouva la mort20. La Vita Sabinae ne nous fournit aucune indication quant à un éventuel culte rendu à son héroïne dans le diocèse de Troyes dès cette époque.
17Savine ne figure pas dans le martyrologe hiéronymien ni dans ceux de Florus et Adon, mais elle est mentionnée dans celui de Bède composé en 731. Ce dernier l’annonce au 24 janvier sous la forme succincte : sanctae Sabinae virginis21. Usuard, quant à lui, l’introduit à la date de la martyre Savine de Rome, mentionnée par Bède, Florus et Adon le 29 août : In pago Trecasino, sanctae Sabinae virginis, quae pro Christi amore laboriosissima peregrinatione suscepta, etiam virtutibus ac miraculis gloriosa quievit in pace22. Les auteurs suivants de martyrologes s’accordent avec Usuard pour la date du 29 août : Savine est, en effet, mentionnée à cette date dans le martyrologe hiéronymien parmi des additions postérieures au Xe siècle et dans le martyrologe romain23. Le martyrologe d’Usuard, qui fit autorité par la suite, provoqua alors la confusion entre Sabine de Rome et Savine de Troyes. Pourtant cette confusion n’a pas lieu d’être puisque Bède, nous l’avons vu, place une Savine au 24 janvier tout en annonçant Sabine de Rome le 29 août.
18Même si le culte de sainte Savine n’est pas attesté par des martyrologes antérieurs à celui de Bède, une basilique qui lui était dédiée est néanmoins mentionnée dans la Vita Frodoberti, composée par l’abbé Adson de Montieren-Der dans la seconde moitié du Xe siècle. Il relate que Ragnegisile, dix-septième évêque de Troyes au milieu du VIIe siècle, fit construire une église en l’honneur de sainte Savine dans la banlieue ouest de Troyes : « on rapporte entre autres qu’il construisit, sur un domaine de sa propriété, la basilique de la bienheureuse vierge Savine, la laissant en héritage à l’Église qu’il avait présidée et qu’il fut enterré avec honneur dans cette basilique »24. Nous savons qu’Adson utilisa les archives de Troyes pour composer la Vita Frodoberti. Ce point permet à Luce Pietri d’affirmer qu’Adson « paraît assez sûrement informé pour que l’on puisse ajouter crédit à son témoignage »25.
2. L’archéologie
19Il ne reste rien de l’ancienne église paroissiale Sainte-Savine. Donnée à l’abbaye de Montier-la-Celle en 1071, elle a été reconstruite au XVIe siècle26.
20Le tombeau de l’évêque Ragnegisile fut cependant conservé et recouvert d’un coffre en bois de style Renaissance. En 1816, A.-F. Arnaud fit enlever ce coffre et donna la description du sarcophage de l’évêque troyen : « Deux pierres creusées en forme d’auge, de 6 pieds 4 pouces de longueur, et dont la moins profonde sert de couvercle à l’autre, composent ce modeste monument. A la tête, sa largeur est de 30 pouces, aux pieds, seulement de 14, et le dessus, qui est absolument plat, s’incline doucement vers cette dernière partie [...]. Sur la face latérale du tombeau, on voit douze carrés grossièrement figurés et remplis par des croix de saint André ou bandes en sautoirs, ménagées à la surface de la pierre sur un fond taillé en hachures ; rangées sur deux lignes parallèles et de manière qu’elles se correspondent perpendiculairement, ces croix sont séparées entre elles par des intervalles de 3 pouces [...]. Les carrés du rang supérieur diminuent progressivement de grandeur à mesure qu’ils se rapprochent davantage des pieds. À la tête du couvercle de ce sarcophage sont gravées de la même manière huit croix latines très distinctes, disposées aussi sur deux rangs et encadrées par des carrés [...] plus petits. La pierre de dessus ayant été cassée en trois morceaux nous a facilité la visite de l’intérieur du tombeau. Le travail en est tout à fait brut et les parois sont en tout sens sillonnées de coups de ciseau ; le fond, plus uni, est couvert de quelques pouces de terre sèche dans laquelle sont enfouis plusieurs fragments d’un squelette humain [..,]. Le côté gauche forme avec la tête un angle de 90o, tandis que le côté opposé présente un angle assez aigu [...]. Le rétrécissement du pied ne s’opère que sur le côté droit » 27.
21L’ornementation de ce sarcophage trouve des parallèles dans le cimetière d’Isle-Aumont. Les croix latines de la tête de ce sarcophage sont en fait des croix pattées. Elles sont comparables à celles de la tête des sarcophages no 705 et surtout no 23, ainsi qu’à celles de la tête du couvercle seulement du sarcophage no 116 d’Isle-Aumont28. Jean Scapula, inventeur et archéologue de ce cimetière, date ces sarcophages des VIIe et surtout VIIIe siècles. Tenons néanmoins compte du fait que de tels sarcophages étaient fréquemment réutilisés à l’époque carolingienne.
22Ce sarcophage est conservé depuis le XIXe siècle dans la chapelle nord de l’église Sainte-Savine dédiée à l’évêque Ragnegisile.
3. Conclusion
23Il a été montré que la Vie de sainte Savine est antérieure à la fin du VIIIe siècle et que nous sommes probablement encore une fois en présence d’une sainte d’abord honorée d’un culte, puis pour laquelle une Vie fut écrite afin de faire connaître ses actes. La plus ancienne mention de sa basilique remonte avec certitude au milieu du VIIe siècle. Le fait que l’évêque Ragnegisile y fut inhumé provoqua probablement une plus grande dévotion des fidèles envers la sainte patronne. La commune de Sainte-Savine, autrefois proche de l’antique voie qui reliait Troyes à Sens, est actuellement limitrophe de Troyes au sud-ouest.
III. L’abbaye de Montier-la-Celle
24Les archives de l’abbaye de Montier-la-Celle contenaient deux cartulaires : l’Ancien cartulaire et le Grand cartulaire, perdus mais dont une copie du XVIIIe siècle est conservée aux archives départementales de l’Aube, dans l’Inventaire général des Chartes de Montier-la-Celle29. Nous sommes relativement bien documentée sur ce monastère, autant sur sa fondation à l’époque mérovingienne que sur son développement à l’époque carolingienne.
1. La fondation du monastère : un diplôme de Clotaire III
25L’époque de fondation du monastère de Montier-la-Celle, dans l’actuelle commune de Saint-André-les-Vergers30 au sud-ouest de Troyes, est précisément connue par un diplôme de confirmation de Clotaire III, établi en 657-658 à la demande du moine Frodobert. Le roi confirme, avec l’accord de sa mère la reine Bathilde, la donation faite par son père Clovis II (639-657) au moine Frodobert d’une terre marécageuse appartenant au domaine royal pour établir un monastère.
26Cette terre était située dans le suburbium de Troyes, au lieu-dit Insula Germanica, et s’étendait sur une superficie de 10 bonniers soit environ 13 hectares31. Suite à cette concession, Frodobert éleva effectivement en ce lieu un petit monastère puis se présenta devant Clotaire III afin de rendre solide ce précepte. La fondation du monastère de Montier-la-Celle remonte donc avec certitude au milieu du VIIe siècle.
2. Les premiers abbés
27Un siècle plus tard, la dédicace et la localisation du monastère sont précisées dans une charte datée du 1er mars 753, par laquelle un certain Chelembertus lègue des biens « aux frères du sacro-saint monastère SaintPierre, situé dans la ville de Troyes, que saint Frodobertus et les autres abbés Aldobertus, Arduinus, Bobinus, nos pères, ont jadis construit en l’honneur de saint Pierre et d’autres saints, et là où l’abbé Victor a été vu le desservir avec ses moines »32. La charte souligne plus loin que ces biens sont légués au monasterium Sancti Petri, quod vocatur Insula Germanica. Dès 753, le titre de saint est attribué à Frodobert, il ne figure pourtant dans aucun martyrologe historique.
28Ces premiers abbés sont donnés comme morts en 753. Aldobert et Bobin sont parfaitement attestés en tant qu’abbés de Montier-la-Celle, puis évêques de la ville de Troyes dans la Vita Frodoberti. Ils sont en outre mentionnés aux vingt-quatrième et vingt-neuvième places dans le catalogue épiscopal. Nous ne savons rien de l’abbé Ardouin outre le fait qu’un évêque de ce nom figure au vingt-septième rang de la liste épiscopale de Troyes, soit justement entre Aldobert et Bobin33. Il est fort probable qu’il s’agisse du même personnage. Aucune donnée, en revanche, ne concerne l’abbé Victor.
29Le souvenir de l’abbé Bobin fut si vivace qu’il donna son nom au monastère de Montier-la-Celle. Deux diplômes de Charles le Chauve, en effet, datés du 10 janvier 859 et de 866-871, confèrent l’appellation de sancti Bobini cella et de cella domni Bobini au monastère jusque-là dénommé Saint-Pierre de l’Ile Germaine ou la celle de Saint-Pierre. Adson, auteur de la Vita Frodoberti, emploie l’appellation de monasterium beati Petri cellensis, même s’il mentionne Bobin à plusieurs reprises. Il signale qu’il était d’origine aquitaine et que, tout comme Aldobert, il fit agrandir le monastère et fut inhumé dans la basilique. Bobin, devenu évêque de Troyes dans la première moitié du VIIIe siècle, est fêté le 31 janvier. Il ne figure dans aucun martyrologe historique.
3. La Vita Frodoberti composée par Adson, abbé de Montier-en-Der
a. Adson34
30Adson, écrivain prolifique, est peu connu. Seul l’auteur anonyme de la continuation de la Vita Bercharii nous renseigne sur sa vie35. Berchaire fonda au VIIe siècle les abbayes d’Hautvillers dans le diocèse de Reims et de Montier-en-Der dans le diocèse de Châlons36. Sa biographie et le récit de ses miracles furent commencés par Adson37. Restés inachevés du fait de la mort de son auteur en 992, ils furent poursuivis peu après à la demande de l’abbé Bernon. Le chroniqueur y relate l’histoire de Montier-en-Der et consacre plusieurs chapitres aux origines et à l’œuvre du moine Adson, qui fut l’un des protagonistes de la réforme du monastère38.
31L’abbaye de Montier-en-Der, actuellement située dans le département de la Haute-Marne, était située dans l’ancien diocèse de Châlons-en-Champagne, à la limite de l’ancien diocèse de Troyes et non loin de l’ancien diocèse de Toul, qui formait comme une enclave entre les diocèses de Châlons et de Langres. Cette position de contact plaça le monastère de Montier-en-Der en étroite relation avec les autorités abbatiale, épiscopale et comtale de ces quatre importants diocèses.
32Adson, né au début du Xe siècle, était issu d’une famille noble du Jura. Après un passage au monastère de Luxeuil où il s’initia notamment à la philosophie, il fut instamment appelé à la charge d’écolâtre de l’école capitulaire de Toul, par l’évêque Gauzlin et son clergé. Cédant à leurs supplications, il accepta et s’installa au monastère Saint-Evre. Les invasions et la fâcheuse pratique de l’investiture laïque eurent des conséquences déplorables pour les monastères du nord de la Gaule. L’abbaye de Montier-en-Der ne fut pas épargnée. L’abbé Benzon, aux mœurs peu orthodoxes, fut chassé de l’abbaye et se réfugia à Montier-la-Celle avec tous les titres de propriété du monastère. La décision d’organiser une réforme s’imposa alors en 935. L’abbé Archimbold de Saint-Evre en fut à l’origine. Il plaça un moine de son abbaye, Albéric, à la tête du monastère du Der. Ce dernier, connaissant les qualités d’Adson pour l’avoir fréquenté à l’école abbatiale de Saint-Evre, fit de lui un acteur de la réforme en lui confiant la direction de l’école abbatiale de Montier-en-Der. À la mort d’Albéric, entre le 1er août 967 et le 17 janvier 968, Adson lui succéda à la tête du monastère39.
33Pourquoi un moine d’une abbaye du diocèse de Châlons composa t-il la Vie du fondateur d’une abbaye du diocèse de Troyes ? Adson n’aurait probablement jamais été l’hagiographe de Frodobert s’il n’en avait été obligé. Rappelons que les titres de propriété du monastère du Der se trouvaient à Montier-la-Celle depuis le départ précipité de l’abbé Benzon. Le continuateur de la Vita Bercharii relate qu’Adson réclama ces documents à l’abbé Odon de Montier-la-Celle, successeur de Benzon. Il les obtint en échange de la rédaction de la Vita Frodoberti40.
b. La Vita Frodoberti
34La Vita Frodoberti est de première importance puisqu’elle relate la fondation et le développement du monastère de Montier-la-Celle jusqu’à l’époque de l’abbatiat de son auteur à Montier-en-Der, soit dans la seconde moitié du Xe siècle41. Ce document hagiographique, donc postérieur au saint d’environ trois siècles, est néanmoins digne de crédit puisqu’Adson connaissait assurément les sources que nous allons étudier. Cette œuvre en prose est précédée d’un prologue de 54 vers composé également par Adson.
35L’hagiographe commence son récit par un éloge de son héros, né à Troyes de parents modestes mais très chrétiens. Il poursuit aussitôt par l’énumération des personnages importants du temps de sa prêtrise puis de son abbatiat. Il nomme ainsi le roi des Francs Clovis, fils de Dagobert (Clovis II mort en 657) et le fils de celui-ci, le jeune Clotaire (Clotaire III mort en 673). Il signale ensuite le dix-septième évêque de Troyes, l’aquitain Ragnegisilus, qui fit construire la basilique Sainte-Savine dans laquelle il fut inhumé. Il ajoute enfin que Frodobert a connu cinq évêques de la ville de Troyes jusqu’à Abbo le vingt-et-unième (1, p. 74-75). Il connut donc également Leuconius, Belthoaldus et Wanmirus.
36Ayant remarqué les dispositions spirituelles de Frodobert dès son plus jeune âge, ses parents confièrent son éducation à l’école épiscopale de Ragnegisile (2, p. 75). Il se fit remarquer par son ardeur à l’étude et par son habileté à anéantir la perfidie du démon (3, p. 75). Ragnegisile, admirant la pureté de son âme et la puissance de sa vertu, lui conféra la cléricature dans son ministère et l’envoya au monastère de Luxeuil, alors dirigé par l’abbé Walbertus. La fréquentation des religieux devait lui permettre de progresser dans la sainteté puis d’être lui-même, à son retour, un exemple de perfection. Il fut admiré par les pères pour la pureté de son âme, sa droiture, son humilité, son obéissance et sa patience, malgré sa jeunesse (5, p. 75).
37De retour à Troyes plusieurs années après, il rendit visite à ses parents et à son évêque, puis demanda la permission de retourner à Luxeuil. Ragnegisile le retint d’autorité. Il se retira alors dans une cellule secrète et se contraignit à la prière et aux veilles, augmentant ces austérités pendant le carême. Faisant preuve d’une abstinence incomparable, il imposait à son corps de sévères macérations, sans le secours d’aucune nourriture pendant plusieurs jours (8, p. 77). Sans cesse désireux de se soustraire au monde, il partit à la cour du roi Clovis II et obtint une terre dans les marais du suburbium de la ville de Troyes, terre que l’antique usage dénommait Insula Germanica. L’année suivant la mort de Clovis, son fils Clotaire III confirma à son tour ce privilège royal, avec l’assentiment de sa mère la reine Bathilde42.
38Voici la preuve qu’Adson utilisa sans aucun doute les archives du monastère de Montier-la-Celle : après avoir signalé les circonstances dans lesquelles l’abbaye fut fondée, il ajoute : quod quia in archivis cœnobii nostri usque hodie continetur (11, p. 77).
39La terre concédée, dépendante du fisc, était donc marécageuse et boisée. Elle était davantage fréquentée par les bêtes et les serpents que par les hommes. Frodobert, après l’avoir défrichée et asséchée, libéra un espace d’habitation suffisant pour y construire un bâtiment monastique et un oratoire. « Il vécut d’abord en solitaire avec un petit nombre de frères, s’adonnant à la contemplation de Dieu et menant sans relâche une vie angélique »43.
40L’abbé commença alors à enrichir le monastère en concédant à la communauté son patrimoine, légué par testament par ses parents. Cet enrichissement permit à l’abbaye de se développer et de se faire connaître. Le nombre de religieux augmenta de jour en jour (13, p. 78). Preuve de la valeur de la vie et de l’institution de Frodobert, Adson signale que plusieurs moines devinrent évêques. Il mentionne d’ores et déjà deux évêques troyens issus de Montier-la-Celle et ayant vécu dans la première moitié du VIIIe siècle : Aldobertus, d’une intelligence et d’une sainteté supérieures, vingt quatrième évêque de Troyes ; et Bobinus, d’origine aquitaine, vingt neuvième évêque de Troyes. Ces deux anciens moines agrandirent les bâtiments monastiques et furent tous deux inhumés à l’intérieur de la basilique (intra septa basilicae ejusdem monasterii nobilem sortiti sunt sepulturam, 13, p. 78-79).
41Le premier oratoire fut construit en l’honneur du prince des Apôtres par Frodobert lui-même (oratorium quod ipse honori apostolorum principis in superius descripta palude construxerat, 21, p. 79). Puis, le nombre de moines et les donations augmentant, il construisit une église plus grande (majorem, quam prima fuerat, alteram construxit ecclesiam, 21, p. 79).
42Enfin, informé du jour de sa mort par une prophétie, il envoya deux disciples, Léon et Lupellus auprès d’Abbo, afin d’obtenir que l’évêque de Troyes vienne consacrer l’église Saint-Pierre le jour de Noël. Ce dernier ayant répondu qu’il ne viendrait qu’au premier janvier, Frodobert obtint de Dieu un sursis de huit jours afin de pouvoir assister à la consécration de son église (21, p. 79). Il mourut et fut inhumé dans la nouvelle basilique aux calendes de janvier, jour de la consécration par l’évêque de Troyes Abbo44. Sa mort survint au moment de la lecture de l’Évangile (dumque ante eum textus passionis dominicae legeretur, sub oculis omnium sancta anima, carnis exuta velamine, felici decessu caelestia penetravit, 22, p. 80).
43Adson consacre ensuite deux paragraphes aux funérailles de Frodobert, dans lesquels il relate que le neveu de ce dernier, Waldinus, lui succéda (23, p. 80), et qu’après la consécration de la basilique, l’évêque Abbo procéda à son inhumation en présence des abbés des suburbia, de la population et du clergé troyens (24, p. 81).
44Ainsi s’achève le récit de la vie du moine fondateur de l’abbaye de Montier-la-Celle. Mais corpore mortuus, meritis tamen vivacibus in perpetuum gloriosus : ainsi commence l’action posthume du saint (24, p. 81). Sa basilique fut, en effet, visitée par une foule fervente venue de toutes parts ; il y montrait sa puissance d’intercession par une succession presque continuelle de prodiges (25, p. 81). La suite est consacrée au récit des miracles opérés par Frodobert. Mais cet exposé, bien que long, est somme toute très banal et sans grand intérêt historique.
4. Les possessions territoriales : la donation d’un particulier
45La charte de Chelembert datée de 753 indique les terres qui dès lors appartiennent aux moines de Montier-la-Celle et à leurs successeurs à perpétuité : dans le pagus Trecassinus, à Bonavallis (Bonneval)45, Curtiscella (Courcelles)46, Ulfo47, Masus Comeranus super fluviolum qui dicitur Madonia48, Prunidum (Prunay)49, Buliacum (Bouilly)50, Dultis (Daudes)51, Novitias (Neuville-sur-Vanne ?)52, Mons Abolinus (Montaulin)53 et Cappas (Chappes)54 ; dans le pagus Latisensis (le Lassois appartenant alors au diocèse de Langres), à Ausa (La Chapelle-d’Oze) 55. Nantavia (Lantages)56, Vocratus (Vougrey)57, Villa Maurianus (Villemorien)58 ; dans le pagus Arciacensis, à Cavanicas (Chavanges)59 et Vicus Asper (Viâpres-le-Petit)60.
46Chelembert, personnage visiblement puissant à propos duquel nous ne savons rien, lègue les bâtiments d’exploitation, les champs, les pâturages, les prés, les bois, les vignes, les oliviers, les rivières, les pêcheries, les moulins à eau des deux côtés des rives de la Seine, le bétail, les esclaves, les affranchis et les exploitants des lieux ainsi que leurs pécules. Les moines de Montier-la-Celle augmentaient ainsi leur temporel. L’activité rurale constituait l’essentiel de leur revenu et de leur travail manuel imposé par la règle bénédictine.
47L’aristocrate concède également les vignes situées presqu’au mur de la ville de Troyes et une cuve avec un petit vignoble attenant. L’on sait l’importance qui était portée au vin, nécessaire à la célébration de la messe. « La communion sous les deux espèces obligeant toutes les églises du monde chrétien à une provision journalière de vin, difficile à se procurer à cause des transports malaisés, a stimulé partout la culture de la vigne »61. Les premiers vignerons furent de ce fait les évêques puis les moines bénédictins.
5. Conclusion
48La fondation du monastère de Montier-la-Celle est parfaitement attestée au milieu du VIIe siècle au plus tôt. Le moine Frodobert, qui souhaitait au départ mener une vie de solitaire, obtint la concession d’une terre du fisc par le roi Clovis II. Sa localisation est formellement attestée au lieu-dit Insula Germanica, actuellement Saint-André-les-Vergers, commune limitrophe de Troyes au sud-ouest, près de l’antique voie qui reliait Troyes à Lyon. Frodobert vécut effectivement en reclus quelques temps au milieu de ces bois marécageux. Mais bientôt, la fortune aidant, le monastère devint célèbre. Frodobert, ancien moine de Luxeuil, plaça probablement son monastère sous la règle mixte des saints Colomban et Benoît, à l’image de l’abbé Walbert qu’il connut à Luxeuil et qui avait introduit la règle bénédictine dans son monastère.
49La charte de Chelembert indique que dès 753, le monastère possédait un temporel important et disséminé que les moines exploitaient et qui leur permettait de subvenir à leurs besoins. Aucun élément, en revanche, ne concerne l’administration intérieure de cet établissement monastique à l’époque mérovingienne. Nous ignorons tout, par exemple, des redevances auxquelles il était soumis et des exemptions dont il bénéficia sûrement. Nous n’en savons pas plus sur les relations qu’il entretint probablement avec l’épiscopat troyen. Pourtant, les abbés Aldobert, Ardouin probablement, et Bobin de Montier-la-Celle sont devenus évêques de Troyes. Six abbés sont formellement attestés des origines au milieu du VIIIe siècle : Frodobert, son neveu Waldin, Aldobert, Ardouin, Bobin et Victor.
50Les vingt-quatre premiers paragraphes de la Vita Frodoberti retracent la carrière du père fondateur du monastère et nous renseignent correctement sur sa jeunesse, ainsi que sur la valeur de son institution. En revanche, Adson ne fournit aucun détail pouvant éclairer le fonctionnement du monastère. En bon hagiographe, il a utilisé avant tout les thèmes classiques de cette discipline littéraire.
Notes de bas de page
1 Chevallier (Raymond), Les voies romaines, Paris, Armand Colin, 1972, p. 55 et 56.
2 BHL. 6520. Acta Sanctorum, 12, jan., t. II, p. 709 : Post tempus vero non multum quievit persecutio Ecclesiae. Eusebius, qui eum in sepulchro recondiderat. ipse aedificavit super corpus ejusparvam cellulam...
3 Grégoire de Tours, In gloria martyrum, 63, M.G.H., S.R.M., t. I, vol. 2, p. 531 : Patroclus quoque martyr, qui apud urbem Tricasinorum sepultus habetur, saepius se amicum Dei virtutibus multis ostendit. Erat enim super eum parvolum oratorium, in quo unus tantum clericus serviebat. Loci enim hommes parvum exhibebant martyri famulatum, pro eo quod historia passionis ejus non haberetur in promtu [...]. Populus autem ex hoc magis honorare coepit martyrem, constructaque super eum basilica, festivitatem ejus per singulos annos devote concelebrat.
4 Martyrologe Hiéronymien, Acta Sanctorum, nov., t. II, parsprior, p. 11. Patrocle figure également, mais par erreur, au 21 juillet, cf. ibid., p. 94.
5 Quentin (Henri), Les martyrologes historiques du moyen âge, 1908, p. 327 et 481 ; Dubois, art. cit., p. 165, no 4.
6 Massin (Claude), « À travers des sarcophages, l’histoire de notre riche passé ». Le Patroclien, Bulletin trimestriel d'informations de Saint-Parres-aux-Tertres, 1984, décembre, no 7, p. 12.
7 Toussaint, op. cit., p. 199.
8 Massin, art. cit., p. 13-14.
9 Lenoble (Michel), « Les découvertes archéologiques du chantier du nouvel hôtel de ville », Le Patroclien, Bulletin trimestriel d'informations de Saint-Parres-aux-Tertres, 1989, juin, no 25, p. 6-7.
10 Courtalon-Delaistre, op. cit., 1784, t. III, p. 70.
11 Commune située à 18 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Bar-sur-Seine.
12 Commune située à 3 km au sud-sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Bar-sur-Seine.
13 Commune située à 20 km au nord-est de Troyes, a. Troyes, c. Piney.
14 Commune située à 35 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Chaource.
15 Commune située à 6 km au nord de Nogent-sur-Seine, a. Nogent-sur-Seine, c. Villenauxe-la-Grande.
16 Roserot de Melin, op. cit., p. 18.
17 Commune située à 65 km au sud-ouest d’Épernay, a. Épernay, c. Esternay.
18 Marsat (A.), « Saint Parre, culte et iconographie », La Vie en Champagne, 1977, octobre, no 270, p. 13.
19 Ancienne province de l’ouest de l’Allemagne. Pour le culte de saint Patrocle en Westphalie puis en Russie, cf. Ledit (Charles-J.), « Saint Parre, 1700 », La Vie en Champagne, 1975, no 245, p. 13-15.
20 BHL. 7408. Acta Sanctorum, jan., Paris, 1863, t. III, p. 559-561.
21 Quentin, op. cit., p. 49.
22 Dubois, art. cit., p. 293, no 3.
23 Martyrologe Hiéronymien, Acta Sanctorum, nov., t. II, pars prior, p. 112 ; Martyrologium Romanum ad formam editionis typicae scholiis historicis instruction, Propylaeum ad Acta Sanctorum decembris, Bruxelles, 1940, p. 367.
24 BHL. 3178. Vita Frodoberti abbatis Cellensis auctore Adsone, 1, M.G.H., S.R.M., t. V, 1910, p. 74 : de quo fertur inter cetera, quod basilicam beatae Savinae virginis in fundo sui viris construxerit, ecclesiam cui praesidebat heredem instituens, in qua et honorifice sepultus jacet.
25 Pietri (Luce), op. cit., t. VIII, 1992, p. 80.
26 Roserot de Melin, op. cit., p. 68.
27 Arnaud (A.-F.), « Notice sur le tombeau de l’évêque Ragnégisile conservé dans l'église paroissiale de Sainte-Savine, l’un des faubourgs de Troyes », M.S.A.A., 1834-1835, t. VII, p. 27-35. Cf. dessin dans Fichot (Charles), Statistique monumentale du département de l'Aube, Troyes, Lacroix, 1884, t. I, p. 185.
28 Scapula (Jean), Un haut lieu archéologique de la haute vallée de la Seine : la butte d'Isle-Aumont en Champagne, première partie : Du néolithique au carolingien, Troyes, Imprimerie Paton, 1975, nouv. éd. avec complément d’illustrations 1981, figures p. 111, no 705 ; p. 112, no 23 et p. 113, no 116.
29 Arch. dép. Aube. 7H1 et 7H2. Stein, op. cit., p. 351, no 2551 et 2552 : Catalogue de l’exposition Montier-la-Celle, abbaye bénédictine, milieu du VIIe siècle-1792, Saint-André-les-Vergers, Maison du livre et de la culture, 28 octobre-ler décembre 1984, p. 23-25.
30 a. et c. Troyes.
31 Diplôme de Clotaire III, M.G.H., D.D., t. I, p. 31-32, no 33 :...eo quod bonae memoriae domnus et genitor noster Chlodoveus quondam rexper suam auctoritatem sua manu supscriptam locello, nuncupato Insula Germano, qui paludis esse videtur, in suburbano Trecassium civitatis ipsius, Frodoberto monacho, ubi monachuli sub sancta regula ad cellulam, quam suo opere inibi construxit, bonoaria decem de ipsa insula, quod pan fisci esse videtur, eidem concessisset.
32 Testament de Chelembertus, éd. Lalore, op. cit., t. VI : Cartulaire de Montier-la-Celle, Paris, Thorin, Troyes, L. Lacroix, 1882, p. 1-4, précisément p. 1 : Fratribus sacrosancti monasterii sancti Petri, in oppido Trecensis civitatis constituti, quod sanctus Frodobertus seu ceteri patres nostri Aldobertus, Arduinus, Bobinus, abbates, quondam in honore sancti Petri vel ceterorum sanctorum suorum opere construxerunt, vel ubi Victor, vocatus abbas, una cum monachis suis deservire videtur.
33 Duchesne, op. cit., t. II, p. 451.
34 Organisé par l’Université de Nancy II en collaboration avec l’Université de Reims, un colloque international concernant Les moines du Der (673-1790) s’est tenu les 1, 2 et 3 octobre 1998 à Joinville et Montier-en-Der. La personnalité, les oeuvres et l’influence de l’abbé Adson ont été abordés. Les moines du Der : 673-1790, Actes du colloque international d’histoire, Joinville, Montier-en-Der, 1-3 octobre 1998, Langres, D. Guéniot, 2000.
35 BHL. 1179. De diversis casibus Dervensis coenobii et miraculis sancti Bercharii, éd. de Mabillon (Jean), Acta sanctorum ordinis S. Benedicti, saeculum 2, Venetiis, 1733, p. 809-826.
36 Nous aborderons la fondation de l’abbaye de Montier-en-Der dans le chapitre consacré au monastère de Puellemontier. Concernant Hautvillers, cf. Poirier-Coutansais (Françoise), Les abbayes bénédictines du diocèse de Reims, dans Gallia monastica, tableaux et cartes de dépendances monastiques, publiés sous la direction de J.-F. Lemarignier, Paris, A. et J. Picard, 1974, p. 407-449.
37 BHL. 1178. Vita sancti Bercharii abbatis auctore Adsone, éd. de Mabillon (Jean), Acta sanctorum ordinis S. Benedicti, saeculum 2, Venetiis, 1733, p. 797-808.
38 Sur l’œuvre littéraire et l’abbatiat d’Adson, cf. Verhelst (Daniel), « Adson de Montier-en-Der », Religion et culture autour de l’an Mil, Royaume capétien et Lotharingie, Actes du colloque Hugues Capet, 987-1987, la France de l’an Mil, Auxerre, 26-27 juin 1987-Metz, 11-12 septembre 1987, Paris, Picard, 1990, p. 25-30.
39 De diversis casibus Dervensis coenobii et miraculis S. Bercharii, 10, p. 813.
40 Ibid., 11, p. 814.
41 BHL. 3178. Vita Frodoberti abbatis Cellensis auctore Adsone, S.R.M., t. V, 1910, p. 72-88.
42 Ibid., 11, p. 77 : Quocirca, divino aspirante consilio, regiam profectus ad aulam, munificentia Chlodovei illustris quondam regis Francorum locum quendam palustrem in suburbio Trecassinae urbis obtinuit, qui antiquo ritu Insula Germanica vocabatur. Deinceps vero post decessum Chlodovei filium ejus Chlotharium secundo anno regni ejus expetens, annuente venerabili Balthilde regina, ejusdem Chlotharii matre, super praefato loco privilegium regiae auctoritatis denuo meruit adipisci...
43 Ibid., 12, p. 78 : ibicellula oratorioque constructo, cumpaucisprimo quidem fratribussolitarius vixit, divinae contemplatione deditus et angelicis semper actionibus occupatus.
44 Ibid., 21, p. 79 : Ne tamen sancta mens suis usquequaque desideriis frustraretur, divina est pieta te consultum, siquidem, sacri obitus dilatione percepta, in octavum dominicae nativitatis diem spatium vitae produxit, ita Deo vota ejus sanctissima prosequente, ut una eademque die per manus jam dicti pontificis [Abbonis] et basilica consecrationem et gleba sacri ejus corporis acciperet sepulturam.
45 Hameau de la commune de Saint-Jean-de-Bonneval, situé à 16 km au sud de Troyes, a. Troyes, c. Bouilly.
46 Hameau de la commune de Saint-Germain, situé à 6 km au sud-ouest de Troyes, a. et c. Troyes.
47 Situation inconnue.
48 Situation précise inconnue, sur la Mogne, affluent de la rive gauche de l’Hozain au sud de Troyes.
49 Ancienne commune disparue de Prunay-Saint-Jean, absorbée en 1908 par la commune de Saint-Jean-de-Bonneval, a. Troyes, c. Bouilly.
50 Commune située à 14 km au sud-ouest de Troyes, a. Troyes, c. Bouilly.
51 Hameau de la commune de Montaulin, situé à 12 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Lusigny-sur-Barse.
52 Commune située à 24 km au sud-ouest de Troyes, a. Troyes, c. Estissac.
53 Commune située à 12 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Lusigny-sur-Barse.
54 Commune située à 22 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Bar-sur-Seine.
55 Hameau de la commune de Lantages, situé à 30 km au sud de Troyes, a. Troyes, c. Chaource.
56 Commune située à 30 km au sud de Troyes, a. Troyes, c. Chaource.
57 Commune située à 29 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Chaource.
58 Commune située à 33 km au sud-est de Troyes, a. Troyes, c. Bar-sur-Seine.
59 Commune située à 27 km au nord-ouest de Bar-sur-Aube, a. Bar-sur-Aube, c. Chavanges.
60 Commune située à 35 km au nord-est de Nogent-sur-Seine, a. Nogent-sur-Seine, c. Méry-sur-Seine.
61 Higounet (Charles), « Le problème économique : l’Église et la vie rurale pendant le très haut Moyen Age », Settimane di studio del centro italiano di studi sull'alto medioevo, 1959, Spolète, 1960, t. VII, p. 776.
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Les entrepreneurs du coton
Innovation et développement économique (France du Nord, 1700-1830)
Mohamed Kasdi
2014
Les Houillères entre l’État, le marché et la société
Les territoires de la résilience (xviiie - xxie siècles)
Sylvie Aprile, Matthieu de Oliveira, Béatrice Touchelay et al. (dir.)
2015
Les Écoles dans la guerre
Acteurs et institutions éducatives dans les tourmentes guerrières (xviie-xxe siècles)
Jean-François Condette (dir.)
2014
Europe de papier
Projets européens au xixe siècle
Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat et al. (dir.)
2015