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Villes de Flandre et d’Artois

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Alain Derville

Deuxième partie. Les villes flamandes et artésiennes (1200-1500)

Chapitre VII. La reconversion de l’économie (1350-1500)

Texte intégral

1Commynes, qui était bien placé pour mesurer la misère de la France à la fin du XVe siècle, considérait qu’en regard les Pays Bas d’avant 1477 avaient été une « terre de promission », une vraie terre promise, « pour la longue paix qu’ils avaient eue ».

2Il est vrai que l’Artois souffrit peu de la guerre franco-anglaise, mais la Flandre Flamingante fut terriblement éprouvée par les guerres civiles. Lors de la révolte de 1379-1385, le quartier de Gand fut dévasté afin d’affamer la ville rebelle et des villes furent brûlées, par les uns ou par les autres, telles Alost, Bergues, Courtrai, Damme, Grammont, Poperinge et les faubourgs d’Ypres. La Flandre sortit à demi ruinée de cette longue révolte. Et il y en eut d’autres, heureusement moins dévastatrices.

  • 1 A. Derville, « La population du Nord au moyen âge. II De 1384 à 1549 », Revue du Nord 81, 1999, p. (...)

3Après 1477 ce fut la guerre française, surtout pour les pays romans, jusqu’à la paix de Senlis (mai 1493). Elle fut si dure que de 1476 à 1485 la population de la Flandre Wallonne passa de 16 596 à 12 936 feux : baisse de 22,05 % ; pour les feux ruraux la baisse fut de 28,79 %, pour les feux urbains de 12,05 % ; donc le taux d’urbanisation augmenta de 40,01 à 45,19 %1. Pour les pays thiois la guerre civile sévit de 1482 à la paix de Cadzant (29.7.1492). Elle fut donc moins longue, mais non moins terrible.

4Le second fléau, la peste, eut pour effet l’effondrement démographique. Comme le veut la loi de l’offre et de la demande, quand la population baisse, tous les prix baissent, sauf les salaires, et inversement, quand la population augmente, tout augmente, sauf les salaires. Mais non pas réciproquement ; on ne peut pas dire : quand les salaires baissent la population augmente. Cela ne marche pas dans ce sens-là : dans la relation économie-démographie, c’est la seconde qui est déterminante.

5Cet effondrement démographique eut donc d’importantes conséquences économiques. D’abord les prix du blé furent assez bas : ils s’effondrèrent assez brusquement et durablement en 1370 dans toute l’Europe du nord. Les disettes furent donc rares et peut-être assez peu meurtrières, même celle de 1437-1439. Pour les agriculteurs le problème fut plutôt la surproduction et la mévente. En second lieu les salaires nominaux augmentèrent : à Lille, par exemple, l’ouvrier du bâtiment gagnait un gros par jour en 1345 et de quatre à six en 1467. Cela fut dramatique pour les industries de main d’œuvre comme la draperie.

6Mais dans l’ensemble le niveau de vie des masses s’éleva. Le peuple consomma plus de bière, de vin sans doute, de viande, de poisson, d’œufs, de produits laitiers, de fagots, de tourbe, de chandelle et même de vêtements. Ceux qui avant 1350 se rhabillaient chez le « viéswarier » (fripier) et finissaient d’user les vieux habits des riches purent se vêtir de drap neuf, de drap ordinaire bien sûr. D’où le succès de la « nouvelle draperie », puis de la « petite draperie » dite aussi « draperie légère ». Mais toutes les villes drapantes ne réussirent pas leur reconversion ; certaines draperies jadis illustres périclitèrent, s’éteignirent.

7Beaucoup d’auteurs parlent de « la dépression du bas moyen âge » ; encore heureux quand ils ne disent pas « la crise ». Mieux vaut parler de reconversion : si certains secteurs de l’économie connurent des difficultés, d’autres se développèrent ; si certaines villes furent atteintes, d’autres prospérèrent. Il faut donc étudier l’économie urbaine secteur par secteur.

  • 2 J.A. van Houtte, Bruges. Essai d’histoire urbaine, 1967, p. 51-92.

8L’époque bourguignonne (1384-1477) vit, dit-on parfois, l’apogée de la fortune de Bruges ou du moins son splendide automne, disent ceux qui placent son été avant 13502. Les marchands y affluèrent de toute part et en grand nombre : en 1440 un cortège réunit 198 Italiens, 136 Hanséates, des Portugais, des Castillans, des Catalans mais, absence notable, pas d’Anglais ni de Hauts Allemands. Ces « nations » avaient des privilèges, un consul qui faisait l’agent diplomatique, des conseillers qui tranchaient les conflits internes, une loge ou maison commune, et une chapelle. D’où venait ce succès ?

9On a souvent fait de Bruges le grand marché de l’Europe du nord, un marché international où les marchands de tous les pays pouvaient commercer entre eux. C’est exagéré, car les marchands européens n’avaient pas besoin de Bruges pour se rencontrer et commercer. Ce qu’ils cherchaient ici, c’était d’abord la clientèle des Pays Bas : Bruges était surtout un marché national et son importance venait de la richesse de son arrière-pays.

10Son déclin fut certes accéléré par les troubles des années 1482-1492, mais il commença plus tôt. Il eut deux causes, l’ensablement du Zwin et l’essor d’Anvers.

11Depuis le 4.4.1323 Bruges avait l’étape du Zwin : toutes les marchandises entrées dans ce golfe devaient être apportées ou du moins vendues chez elle. Vers 1180 les navires s’arrêtaient à Damme et transbordaient leurs cargaisons sur des allèges. Mais le Zwin s’ensabla inexorablement. Dès 1290 apparut un avant-port, Sluis (L’Écluse), où il y avait sept pieds d’eau. Bruges s’efforça de maintenir cette profondeur par des curages, par des chasses. Comme la Reie manquait d’eau, on voulut amener les eaux de la Lys par un canal, qui fut creusé après 1385. Ce fut en vain. Vers 1460 Sluis était un mouillage périlleux, d’autant plus que les tonnages augmentaient ; des navires se perdirent, s’échouèrent. En 1485 il n’y avait plus dans la rade que trois pieds d’eau. En 1486 le mouvement du port de Sluis était réduit à 8272 t par an ; en 1498 il tomba à 3460 t. Il y avait longtemps que les ventes se faisaient sur échantillon, les marchandises restant à Middelbourg, dans l’île de Walcheren. Bref le privilège de l’étape était obsolète. En 1419 il fut aboli à la demande des villes flamandes ; mais Bruges fit appel au Parlement et le privilège fut confirmé jusqu’en 1477.

12Peu à peu les marchands se transportèrent à Anvers, d’abord pendant le temps des foires de Brabant, puis définitivement. Dès 1472 la Hanse ne put trouver à Bruges les 24 marchands nécessaires pour former le conseil de la nation ; le nombre des conseillers fut réduit à 18, puis à 12. Les troubles des années 1482-1492 furent le coup de grâce : la plupart des nations transférèrent leur siège à Anvers.

13Insensiblement Bruges avait laissé échapper les commerces les plus dynamiques et Anvers s’en était saisi. Ce n’était nullement une place aussi moderne que le prétendait Pirenne : comme à Bruges régnait un esprit de privilège, non de liberté. Mais, à la différence de Bruges, Anvers était un marché international : les Anglais venaient y vendre leurs draps, que la Flandre prohibait pour protéger les siens, à destination de l’Europe centrale, c’est-à-dire aux marchands de la Haute Allemagne ; ceux-ci apportaient leurs métaux (cuivre, argent) qu’achetaient les Portugais, qui en avaient besoin pour faire du troc avec les « nègres » vendeurs d’épices. Or c’étaient là trois économies très dynamiqques, beaucoup plus que celles de la Basse Allemagne, des Espagnes ou des Italies : les Portugais n’étaient-ils pas en train d’ouvrir la route des Indes ?

14Comme toutes les villes des Pays Bas celles des Flandres et de l’Artois achetaient à Bruges toutes sortes de marchandises. Qu’y vendaient-elles ? Apparemment des draps, sans doute de moins en moins, et des merceries, peut-être de plus en plus.

  • 3 M. Boone, « L’industrie textile à Gand au bas moyen âge ou les résurrections successives d’une act (...)

15La « grande draperie », celle qui avait fait la gloire et la fortune des villes du XIIIe siècle, fut frappée à mort. A Bruges il restait en 1381 quelque 343 tisserands, ce qui faisait au mieux 8 575 draps. Vers 1350 on trouvait encore ces draps en Ibérie et Datini en achetait quelques-uns vers 1400. Puis plus rien. A Gand les taxes drapières (aunage, ramage) s’effondrèrent au XVe siècle. En 1454 furent taxés 2 384 draps, la production de 45 métiers, de 90 tisserands3, contre peut-être 200 000 draps vers 1300. La ville estimait que « la marchandise des blés (était son) principal membre ».

16Les causes de ce désastre ne sont pas mystérieuses. Evidemment les laines anglaises étaient hors de prix à cause des taxes à l’exportation, auxquelles bien sûr échappaient les draps anglais, mais surtout les salaires flamands étaient excessifs depuis le triomphe des métiers en 1302. Vers 1440, si le fin drap noir d’Angleterre donne l’indice cent, le noir de Bruges était à 278, celui de Gand à 268 et celui d’Ypres à 229. Et pourtant le gros de Flandre avait été fortement dévalué : il était passé du pied 9,6 en 1330 au pied 78 en 1474.

17Les draps d’Angleterre conquirent donc bien des marchés. Vers 1350 les « merchant adventurers » en exportaient quelque 5 000, en 1401 35 533, en 1501 86 421. Ce n’était peut-être pas un raz de marée, mais ça y ressemblait. Il ne resta aux ducs qu’à les exclure du marché flamand, mais les autres marchés furent perdus pour les villes qui ne surent pas se reconvertir. Quant au marché intérieur, il fut conquis par les petites villes et les villages, sinon dans les « quartiers » de Gand et de Bruges, du moins dans le sud du pays, où les comtes et les seigneurs distribuèrent force privilèges, sans oublier que les salaires y étaient assez sages.

18Ce fut surtout le fait de la « draperie de la Lys ». C’était une « nouvelle draperie » utilisant souvent les laines espagnoles et simplifiant l’apprêt final. Il s’agissait de villes comme Comines ou Courtrai, voire de simples villages. Or cette draperie s’exporta bien. Ces places drapières avaient leurs halles à Bruges et on trouve leurs draps dans le monde méditerranéen : les Vénitiens en prenaient vers 1387-1397, les Portugais aussi vers 1370 et vers 1400 ils faisaient 25 % des exportations de Datini, le marchand de Prato, vers Barcelone, Majorque et Valence. Ils étaient bien moins chers que les « grands draps » de Florence, de Brabant ou de Flandre et bien meilleurs que ceux du Languedoc. Bref, ils avaient trouvé leur créneau. Cette prospérité dura, semble-il, pendant la majeure partie du XVe siècle.

  • 4 S. Abraham-Thisse, « Le commerce des draps de Flandre dans l’Europe du Nord », M. Boone et W. Prev (...)

19Certaines places illustres surent aussi reconvertir leur production. A Saint-Omer la draperie était devenue si mauvaise qu’elle était partout refusée ; elle fut réformée en 1363 par des « keures » assez libérales : par exemple les drapiers purent utiliser toutes les laines qu’ils voulaient. A Ypres la production avait baissé de 89 500 draps en 1317 à 34 100 en 1356. Elle dut ensuite se redresser, car la ville fut au XVe siècle une des premières sur les marchés du nord (Baltique, Prusse, Russie), derrière Saint-Omer, devant Poperinge, Termonde, Alost, Grammont et Comines, mais aussi avec Arras et Hesdin4.

20Ce qu’Arras vendait aux Teutoniques vers 1390-1425, c’étaient des saies. A Hondschoote les saies étaient des peignés ; le foulage était rapide (un jour au lieu de trois) donc la réduction des dimensions était faible et le tendage sommaire ; on utilisait toutes les sortes de laines sauf celles d’Angleterre et d’Espagne, qui étaient impropres et d’ailleurs très chères. Or ces tissus légers et bon marché connurent, vers la fin du siècle surtout, un vif succès, un succès durable et général. On pense tout de suite à la célèbre draperie-sayetterie d’Hondschoote. Cette ancienne draperie de village fut privilégiée en 1374 et la production s’accrut sans à-coups de 1 320 saies en 1378 à 8 800 en 1503, et ce n’était qu’un début. Mais Hondschoote n’était pas une ville.

  • 5 P. Chorley, « The ‘draperies légères’ of Lille, Arras, Tournai, Valenciennes », ibid., p. 151-204.

21La nouveauté vers 1480 fut que des villes où la draperie était moribonde adoptèrent cette « petite draperie » ou « draperie légère ». Elles produisirent des ostades, des camelots, des changeants, des satins, tels les « ras » d’Arras et les « russels » de Lille dont étaient si friands les Anglais. C’étaient des tissus légers mais flatteurs, souvent mêlés de soie, de lin, de coton5. C’était le dernier stade de la démocratisation de la grande draperie de jadis. Beaucoup de villes s’y mirent, telle Saint-Omer en 1497 en appelant des sayetteurs d’Hesdin. C’était déjà l’époque moderne.

22Quant aux merceries, elles sont trop souvent négligées par les historiens, qui n’en ont que pour la laine et le drap. Elles se vendaient en gros à Bruges ou aux foires de Brabant, en particulier aux Anglais, dont le trafic est bien connu.

23Les laines anglaises se vendaient, depuis 1363, à l’étape de Calais, de moins en moins bien d’ailleurs vue la baisse des exportations (35 000 sacs vers 1300, 7 200 à la fin du XVe siècle), vue la fraude aussi. Les « staplers » la vendaient surtout aux Hollandais, à crédit, contre des « bills » à 3, 6, 9 ou 12 mois payables à Bruges ou à Anvers. A l’échéance les « staplers » allaient encaisser leur argent qu’ils baillaient à des « merchant adventurers », contre des « bills » payables à Londres, et les « adventurers » s’en servaient pour acheter les merceries qu’ils revendaient à Londres, pour payer les « staplers ». Ce commerce était si important que vers 1493-1496, pour faire plier le gouvernement des Pays Bas, Henri VII d’Angleterre ne le menaça pas d’un embargo sur les laines, comme en 1336, mais d’un boycott de ses exportations.

24Qu’étaient donc ces fameuses merceries ? Toute sorte de petits objets fabriqués, chapeaux, couteaux, ceintures, gants et force affiquets, brimborions et colifichets. Les merciers les vendaient à l’étal de leurs échoppes urbaines et les colporteurs dans les campagnes. Le succès des merceries est révélateur de la hausse du niveau de vie des masses après la peste.

25D’autres activités ont été avancées pour consoler le lecteur de la ruine de tant d’illustres draperies, mais bien en vain. La tapisserie fut vers 1360-1435 une luxueuse spécialité d’Arras avant de devenir, à Bruges et Audenarde, une production beaucoup plus ordinaire. La lingerie fut surtout rurale. Les villes produisirent plutôt des toiles de prix, mais en petite quantité : à Gand le nombre des métiers fluctua entre 86 et 375 de 1425 à 1500, le nombre des pièces entre 1495 et 6546. C’était bien peu pour compenser la ruine de la draperie : le secteur textile était ici vraiment sinistré.

  • 6 A. Derville, « Le grenier des Pays Bas médiévaux », Revue du Nord 69, 1987, p. 267-280, et L’agric (...)

26Pour son bonheur Gand avait « la marchandise des blés » qui était son « principal membre » et dont jamais personne ne parle. Les grains ne venaient pas tant de la Baltique, comme le répètent des historiens rapides, mais du haut pays limoneux, savoir l’Artois et la Flandre Wallonne, où l’agriculture céréalière faisait d’extraordinaires prouesses6.

27Tout ce blé s’écoulait jusqu’à la mer et au-delà, soit par l’Aa, soit surtout par la Lys, la Scarpe et l’Escaut, jusqu’à Gand par conséquent. Cette ville partageait l’étape des grains avec Tournai et Douai. Ses Francs Bateliers prétendaient au monopole de la navigation dans le bassin de l’Escaut et sur la Lieve, canal creusé par Gand jusqu’à Damme.

28La coutume voulait que les grains fussent apportés à l’Étape et, pour assurer le ravitaillement de la ville, entreposés quinze jours dans l’un ou l’autre des quelque 220 entrepôts de la place : la moitié des grains vers 1350, de 16 à 20 % en 1470. Que devenaient les blés que les Gantois ne consommaient pas ? Sans doute étaient-ils expédiés par les marchands vers le Zwin, vers la Hollande, vers la mer, hors de Flandre comme devait dire le duc en 1486.

29Ce gros trafic suscita l’envie d’Ypres, qui entreprit d’en soutirer une partie à Warneton, de la mener jusqu’à elle par une route pavée exprès et de là, par ses canaux, jusqu’à Nieuport. C’était une menace contre l’étape de Gand qui, en 1424, obtint que sa rivale ne pût porter de grains hors de Flandre et qui, pour bien faire, planta des pieux dans l’Yperlée afin d’empêcher le passage des navires de mer. Ypres en appela au Parlement et obtint gain de cause. La sentence de Paris fut-elle respectée ? Certains en ont douté. En tout cas la charte de 1424 fut confirmée en 1484.

30Il serait intéressant de connaître les marchands de ces blés. Ceux qui hantaient le marché de Lille étaient de gros acheteurs flamands provenant de diverses villes, voire de simples villages. De même à Saint-Omer. Les marchés de la frontière artésienne, Aire, Béthune et autres, étaient aussi fréquentés par des marchands de Flandre.

31Tous les gros commerces qu’on a pu identifier avant 1350 continuèrent après cette date. Le changement le plus notable concerna sans doute celui du vin. Vers 1300, on l’a vu, les vins du bassin parisien arrivaient à Saint-Omer ou à Bruges par l’Oise, la Seine, Rouen et la mer. La piraterie, qui fut endémique de 1350 à 1500, perturba grandement ce trafic et redonna de l’importance aux routes de terre, d’autant que la mise au point de l’avant-train mobile (vers 1450 ?) favorisa le charroi. Par conséquent le rayonnement de l’étape de Saint-Omer se rétracta au profit de celle d’Arras. Mais les viniers furent toujours aussi nombreux et aussi riches : apparemment la consommation individuelle augmenta. L’« âge d’or des salariés » fut aussi celui des buveurs de vin.

32La pêche prospéra dans la Mer du Nord et jusque sous les côtes de l’Angleterre, au point que les Anglais s’en plaignirent. A Saint-Omer les « marchands hostelains » qui finançaient la pêche dans les ports de Flandre recevaient aussi le poisson du Boulonnais et du Ponthieu et expédiaient le tout jusque vers Paris.

33Il serait donc bon d’identifier et d’étudier tous ces gros marchands. La société urbaine ne se composait pas uniquement d’échevins et de tisserands.

Notes

1 A. Derville, « La population du Nord au moyen âge. II De 1384 à 1549 », Revue du Nord 81, 1999, p. 65-82.

2 J.A. van Houtte, Bruges. Essai d’histoire urbaine, 1967, p. 51-92.

3 M. Boone, « L’industrie textile à Gand au bas moyen âge ou les résurrections successives d’une activité réputée moribonde », M. Boone et W. Prevenier, La draperie ancienne des Pays Bas. Débouchés et stratégies de survie (14e-l6e siècles), 1993, p. 15-61.

4 S. Abraham-Thisse, « Le commerce des draps de Flandre dans l’Europe du Nord », M. Boone et W. Prevenier, La draperie..., p. 167-204.

5 P. Chorley, « The ‘draperies légères’ of Lille, Arras, Tournai, Valenciennes », ibid., p. 151-204.

6 A. Derville, « Le grenier des Pays Bas médiévaux », Revue du Nord 69, 1987, p. 267-280, et L’agriculture du Nord au moyen âge (Artois, Cambrésis, Flandre Wallonne), 1999.

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