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    Plan détaillé Texte intégral L’engagement des élus et des municipalités dans l’assainissement et la modernisation agricole : une frontière ténue Désenclavement, développement commercial et amélioration des services : le rôle clé de la municipalité Des élus au rôle majeur Notes de bas de page Auteur

    La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle)

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    Table des matières

    Meneuse ou suiveuse ? Le rôle de la municipalité dans le développement rural

    L’exemple d’Échourgnac des années 1830 aux années 1930

    Corinne Marache

    p. 189-203

    Texte intégral L’engagement des élus et des municipalités dans l’assainissement et la modernisation agricole : une frontière ténue La municipalité d’Échourgnac et l’assainissement de la Double Municipalité, élus et progrès agricole Désenclavement, développement commercial et amélioration des services : le rôle clé de la municipalité L’action municipale dans l’amélioration de la voirie Le développement commercial L’amélioration et la multiplication des services Des élus au rôle majeur Notes de bas de page Auteur

    Texte intégral

    1Les nombreux travaux, récents ou plus anciens, menés sur la modernisation des campagnes se sont trop rarement attardés sur le rôle des municipalités parmi les acteurs du progrès en milieu rural. Or, ces dernières ont pourtant largement participé aux changements qui animent les territoires ruraux aux XIXe et XXe siècles. Aussi avons-nous choisi d’étudier ce phénomène à partir de l’exemple d’Échourgnac, une commune de Dordogne située au cœur de la Double, région qui connut de profondes transformations entre les années 18301 et 19302. Pourvue de nombreux étangs, elle a progressivement vu sa forêt disparaître au profit de taillis marécageux et insalubres où prolifèrent les moustiques, responsables des fièvres qui touchent tout particulièrement le secteur d’Échourgnac au début du XIXe siècle. La population, qui se compose alors pour l’essentiel de petits propriétaires et de métayers, vit dans une grande pauvreté et pratique une polyculture vivrière qualifiée d’« archaïque » par les notables agromanes. L’isolement de la région ne fait qu’aggraver les choses. Mais, à partir des années 1840, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette situation. Dans la seconde moitié du siècle, des mesures sont prises pour désenclaver et assainir le pays, comme pour moderniser les pratiques agricoles. Les fièvres sont éradiquées et l’agriculture de la Double, sans subir de révolution, s’améliore indéniablement. Mais surtout, la région est désenclavée, a fortiori le village d’Échourgnac, qui y occupe une position centrale3. Ses échanges se multiplient, sa population augmente et ses services et commerces s’étoffent.

    2Il s’agira de comprendre de quelle manière la municipalité a participé à ce développement multiforme. Comment a-t-elle pris part à la modernisation en marche dans l’économie locale (agriculture, commerce, voies de communication…) ou encore dans les services disponibles au village (poste, gendarmerie, école, assistance…) ? A-t-elle été à l’origine de ces changements ou, au contraire, a-t-elle suivi des initiatives privées ? A-t-elle devancé le désir de ses administrés ou a-t-elle répondu à des attentes parfois anciennes ? La municipalité d’Échourgnac a-t-elle véritablement mené une politique délibérée de modernisation, d’amélioration de la vie communale, ou a-t-elle agi « au coup par coup », au gré des circonstances ? Dans quelle mesure la personnalité de certains élus et leurs fonctions annexes ont-t-elles influencé les choix opérés par la municipalité ? La politique municipale menée par Échourgnac répond-elle uniquement à une logique communale ou s’inscrit-elle dans une dynamique plus large ? Autrement dit, la municipalité est-elle vraiment indépendante dans sa gestion des affaires villageoises ?

    3Pour mener à bien ce travail, nous nous sommes essentiellement appuyés sur les délibérations du conseil municipal4, du conseil d’arrondissement et du conseil général, sur l’étude fine des élus et de leur profil, comme sur celle des infrastructures et organisations villageoises (voies de communications, services et commerces, foires, associations agricoles…)5. Selon Maurice Garden, un « cas particulier », donne à comprendre « l’état d’esprit, les mentalités, la culture, la réalité profonde d’une société éclairée par son détail »6. Cette étude de cas, menée « au ras du sol » et sur le long terme, est donc l’occasion de mettre au jour des tendances profondes en matière de conduite municipale des affaires villageoises de la Monarchie de Juillet à la fin des années 1930 et de dégager la multiplicité et la complexité des actions menées par une municipalité pour encourager la modernisation rurale.

    Carte 1 : Localisation d’Échourgnac (Dordogne)

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    L’engagement des élus et des municipalités dans l’assainissement et la modernisation agricole : une frontière ténue

    La municipalité d’Échourgnac et l’assainissement de la Double

    4La Double en général et la commune d’Échourgnac en particulier, connaissent de profondes transformations environnementales et agricoles à partir des années 1860. Il n’est nullement question de revenir ici sur le détail de ces changements, largement étudiés dans de précédents travaux, mais il s’agit bien de montrer comment la municipalité d’Échourgnac, comme les municipalités voisines, se sont positionnées et investies dans cette longue entreprise de régénérescence locale.

    Évolution de la population d’Échourgnac de 1836 à 1954

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    5La baisse de la population observable des années 1840 aux années 1870 découle d’une mortalité pouvant atteindre des taux records – proches, certaines années, de 40‰7, quand la moyenne française se situe aux alentours de 22‰ –, qui s’explique, pour l’essentiel, par la récurrence des fièvres intermittentes et la malnutrition des populations locales8. Pourtant, dans sa réponse à l’enquête Brard9, en 1835, le maire d’Échourgnac, à l’instar de la plupart de ceux des communes voisines, estime que « l’air est assez sain », les fièvres ne l’inquiètent pas vraiment ; il ne semble pas non plus être alarmé par le très mauvais état de la forêt10, pourtant attesté par le cadastre. L’indifférence, semble alors être de mise.

    6Le premier à dénoncer publiquement la gravité de la situation sanitaire de la Double, dans les années 1840, est le docteur Arnaud Gaillardon, maire de la commune voisine de Saint-Barthélémy-de-Bellegarde et conseiller d’arrondissement. Sensibilisé par le discours hygiéniste de sa profession, il utilise ses fonctions électives pour tenter de faire changer les choses et initier des mesures concrètes. Mais ses conseillers municipaux, comme la plupart des élus de la région, rechignent à le suivre dans cette cause que beaucoup jugent sans grand intérêt au début du Second Empire. Ce n’est qu’au début des années 1860 que tout s’accélère, dans un contexte favorable à l’assèchement des zones marécageuses (Dombes, Sologne, Landes, etc.). Le gouvernement débloque plus de 300 000 francs pour la construction de routes dans cette « Petite Sologne du Périgord », le conseil général met en place une commission « chargée d’étudier les besoins de la contrée au niveau agricole et hygiénique »11 et, en 1861, les communes sont consultées au sujet de l’insalubrité de la Double. La plupart mettent les étangs en cause. Le conseil municipal d’Échourgnac, pourtant indifférent au problème jusque-là, « reconnaît à l’unanimité que les étangs sont insalubres, qu’ils sont la cause principale des fièvres qui déciment la population et il demande leur suppression. Il fait remarquer que si tous les étangs étaient supprimés sans exception, il y aurait lieu, par l’État, de procurer de l’eau pour les besoins domestiques et pour l’abreuvage des bestiaux. Il émet le vœu qu’une subvention soit accordée aux propriétaires des étangs supprimés »12. La cause est désormais entendue et le plan de régénérescence de la Double s’étend des années 1860 aux années 1880. La guerre aux exhalaisons délétères échappées des étendues d’eaux stagnantes et aux défrichements est déclarée. Une campagne d’assèchement des étangs et de reboisement est lancée, ainsi qu’un programme de construction de routes agricoles propres à dynamiser l’économie locale13.

    7C’est donc bien un maire qui est l’un des pionniers du programme d’assainissement, mais c’est plus au titre de médecin que d’édile municipal qu’il s’est engagé dans ce combat. La commune d’Échourgnac, comme l’ensemble des communes doubleaudes a, de fait, plutôt suivi un mouvement, d’abord initié individuellement par des notables, des scientifiques et des élus départementaux. Peu convaincue au départ, la municipalité a ensuite épousé ce programme d’assainissement, dès lors que ses élus en ont perçu les retombées possibles et qu’un nombre croissant de communes y prenait part. C’est dans la même logique que ces derniers accompagnent la mise en place de structures propres à favoriser la modernisation agricole.

    Municipalité, élus et progrès agricole

    8En 1835, dans l’enquête Brard, le maire d’Échourgnac dresse un tableau peu reluisant de l’agriculture locale14. Il explique que bruyères et pacages ne représentent pas moins de la moitié du sol communal « de mauvaise nature ». La commune possède des prairies naturelles « en assez bonne quantité », mais point de prairie artificielle. Ces « prés n’ont pas beaucoup de valeur, non plus les autres terres à défaut de communication ». Point de betterave fourragère, point de chaulage ni de marnage, la confection du fumier reste rudimentaire. Le seul qui soit alors employé consiste en « bruyères et […] ajoncs que l’on fait pourrir dans les chemins » qui obstrue les rares voies de communication et contribue à augmenter les effluves et étendues d’eau souillée. La plupart des habitants ne tirent que difficilement leur nourriture de leurs terres. Aucun surplus ne leur permet d’investir ou d’innover ; aucun exemple ne s’offre d’ailleurs à eux. « Il se consomme tout dans la commune et […] la récolte n’est pas toujours suffisante ». En effet, les frais de culture, labours ou fumiers sont estimés en moyenne aux deux tiers du revenu des paysans ! S’agissant des techniques culturales, on travaille avec un araire de type très ancien ; aucun nouvel instrument n’a été introduit au village et l’on s’en tient toujours à l’ancien usage de la jachère et de l’assolement biennal (céréale-plante sarclée). Les terres sont majoritairement exploitées en métayage15, mode de faire-valoir décrié par quantité de contemporains pour être un frein à toute innovation16. L’agriculture locale pourrait se résumer à cette phrase lâchée dans le questionnaire par le maire : « Ont ne fait guère d’espériance ont suit les vieilles routines ». S’agissant des pratiques agricoles, le fatalisme est alors de rigueur, chez cet édile comme dans la majorité de la population.

    9C’est à partir des années 1860, grâce à l’initiative du docteur Piotay et du baron d’Arlot de Saint-Saud, deux notables agromanes possédant beaucoup de terres dans la commune, qu’est créé le comice central agricole de la Double, à Échourgnac,17 et que des moines trappistes viennent s’y installer, pour soutenir le programme d’assainissement et faire profiter les habitants de leur savoir faire18. Si aucun n’est élu à Échourgnac, tous deux exercent des fonctions municipales dans des communes voisines, mais c’est bien à titre individuel qu’ils s’engagent dans cette voie. Sur l’ensemble de la période étudiée, le conseil municipal n’alloue que par deux fois des subventions au comice, en 1895 (50 f.) et en 1900 (30 f.). Pourtant, sans en être à l’origine et sans lui apporter de réel soutien financier, la commune est néanmoins partie prenante du comice, puisque son maire est conservateur du matériel, tandis qu’un des conseillers municipaux est trésorier19. C’est donc indirectement, par le truchement d’élus qui s’y investissent personnellement, que la municipalité d’Échourgnac est liée au développement agricole amorcé grâce à cette association agricole. Notons cependant qu’elle veille jalousement à son bon fonctionnement, puisque les élus prennent collectivement position, en 1897, contre la création d’un comice à Montpon, chef-lieu du canton, qui risquerait de porter préjudice à celui d’Échourgnac.

    10Ce soutien au comice, et, plus généralement au progrès agricole ne cesse de se renforcer au début du XXe siècle. Des années 1900 aux années 1920, le trésorier du comice, Albert Navaille, est encore un élu de la commune20. Ce dernier est également membre, aux côtés d’Eugène Jolly, autre conseiller municipal, du syndicat agricole de la Double, créé en 190821. Il préside en outre la caisse locale de crédit agricole mutuel qui voit le jour à Échourgnac en 191122. En 1904, le maire d’Échourgnac présente au conseil le texte des institutions et le règlement de la caisse départementale de prévoyance et de secours contre la mortalité du bétail. Il lui demande de désigner cinq propriétaires de la commune pour constituer sous sa présidence « le premier bureau communal qui aura pour mission spéciale de faire connaître et d’expliquer les dispositions du règlement de la caisse […] et de provoquer le plus grand nombre de déclarations de souscriptions ». En 1909, le conseil s’oppose à la nouvelle délimitation des « vins de Bordeaux » qui doit, entre autres, exclure Échourgnac du périmètre23. En 1927, un syndicat de défense forestière de la Double voit le jour, avec, comme président, le maire d’Échourgnac, Eugène Jolly, comme vice-président Albert Navaille, et comme trésorier le maire de Servanche, Adrien Berthet24. Enfin, le président (Albert Navaille), le vice-président (Eugène Chaussat) et le secrétaire trésorier (Etienne Méchin) du syndicat de défense permanente contre les ennemis des cultures de la Double, créé en 1935, sont respectivement membres du conseil municipal et maire (Chaussat)25.

    11Il apparaît donc clairement que si la modernisation agricole n’est pas une prérogative communale, la municipalité s’y inscrit néanmoins. Il en est très souvent question dans les délibérations du conseil. Si la création de structures associatives et syndicales engagées dans l’amélioration de l’agriculture est rarement assurée par la municipalité en tant que telle, ses élus y sont systématiquement associés, de droit ou non, et ce, de manière de plus en plus marquée au fil du temps. Cela n’a rien de surprenant quand ont sait que, pour la commune d’Échourgnac, 87,4 % des élus dont on connaît la profession dans la période étudiée sont soit agriculteurs (51,96 %), soit propriétaires (35,43 %)26. Mais il convient de garder à l’esprit que leur implication dans ces structures relève tout autant de leurs responsabilités électives que de leurs intérêts personnels. Il semble en effet bien difficile, dans ce cas précis, de démêler l’écheveau des motivations qui les animent, tant les raisons électives, professionnelles et personnelles de leur engagement s’entrecroisent. Le rôle de la municipalité dans la modernisation agricole est donc essentiellement indirect. Mais il ne doit pas pour autant être négligé. En revanche, l’action municipale dans le désenclavement routier comme dans le développement commercial et tertiaire du village apparaît beaucoup plus concret. Si, en la matière, les élus peuvent aussi agir à titre personnel, l’action de la municipalité pèse ici de tout son poids.

    Désenclavement, développement commercial et amélioration des services : le rôle clé de la municipalité

    L’action municipale dans l’amélioration de la voirie

    12Si les responsabilités financières respectives de chaque collectivité territoriale sont clairement établies dans ce domaine, les municipalités ne se contentent pas de gérer les chemins vicinaux. Certes, elles s’appliquent à les maintenir en bon état, comme le prouvent les très nombreuses interventions en ce sens lors des délibérations du conseil municipal, mais elles n’ont de cesse de se battre, auprès des autorités départementales, pour une meilleure desserte routière de leur territoire à plus grande échelle. Échourgnac ne déroge pas à la règle d’autant que la Double, au début du XIXe siècle, est particulièrement enclavée, « privée de toute espèce de communication par la raison que les chemins sont impraticables pendant l’hiver. […] Éloignée de toute ville »27. Ce n’est que dans les années 1830, tandis que la France se couvre de voies de communication, qu’Échourgnac commence son entrée en communication28, grâce à la construction de deux routes qui traversent la Double et la commune : le chemin de grande communication no 21 (Mussidan/La Roche Chalais) et la route départementale no 10 (Ribérac/Montpon).

     

    13Rapidement, les édiles municipaux mesurent la chance que ce croisement routier constitue pour leur commune et soulignent régulièrement sa situation de carrefour et ses potentialités. Aussi, n’hésitent-ils pas à participer au financement d’infrastructures routières extérieures au village, mais susceptibles de renforcer son attractivité et son dynamisme. Ainsi, en 1853, le conseil municipal vote la somme de 60 francs pour participer à la construction d’un pont sur le chemin de grande communication de Mussidan à Aubeterre « vu l’importance de la circulation sur ce chemin pour Échourgnac »29. Le 21 août 1884, les élus se disent prêts à verser 3000 francs pour la construction d’un nouveau pont à Montpon, afin de concurrencer le pont à péage qui nuit au commerce entre leur commune et son chef-lieu et entrave son accès au port et à la gare de Montpon. De la même manière, la municipalité d’Échourgnac encourage et soutient la création des nombreuses routes agricoles inscrites dans le plan de développement de la Double, participant d’autant plus volontiers aux frais et aux prestations en nature, que ces routes sillonnent la contrée en tous sens et renforcent encore la position centrale d’Échourgnac.

    Carte 2 : Évolution des principales voies de communication dans la Double au XIXe siècle

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    Source : Corinne Marache, Les métamorphoses du rural. L’exemple de la Double en Périgord (1830-1939), CTHS/FHSO, 2006, p. 97.

    14Grisés par les progrès en marche, par les résultats concluants de l’assainissement et du désenclavement du pays, les élus municipaux, les responsables du comice et les notables locaux rêvent d’un avenir encore plus brillant pour Échourgnac. Le 16 avril 1894, le bureau du comice se réunit et demande « que l’administration nomme une commission d’études pour l’établissement d’un tramway agricole traversant la Double », essentiellement pour transporter les bois et litières « se [perdant] sur place et [alimentant] les incendies »30. En effet, les routes ne suffisent pas pour transporter les 36 000 voitures de litières fauchées chaque années dans la Double, ni les 130 000 stères de bois31. Un comité des Tramways de la Double voit rapidement le jour. La commune prend le projet très au sérieux et relaye l’initiative du comice, comme en témoigne cette délibération du conseil tenue le 8 août 1897 :

    « Le Conseil municipal, considérant que la Double est la contrée la plus déshéritée pour l’écoulement de ses produits ; qu’elle n’est traversée par aucune voie ferrée ; que cet éloignement de toute voie rapide de communication rend onéreuse et presque impossible l’exportation de ses produits, surtout en ce qui concerne les bruyères et les bois provenant de l’élagage des jeunes arbres ; que ces bois et bruyères immobilisés par la cherté de l’exploitation et du transport procurent trop souvent aux incendies un facile aliment ;
    Considérant qu’Échourgnac, point central de la Double, où aboutissent un grand nombre de routes parfaitement entretenues, est appelé, par sa position géographique à posséder une gare des plus importantes, car il pourrait recevoir, dans un rayon de dix kilomètres au moins une immense quantité de produits des localités voisines ;
    Considérant que l’établissement d’un chemin de fer dans la Double aurait pour résultat d’augmenter le bien-être général de toute la contrée, non seulement en lui permettant d’écouler ses marchandises diverses, mais encore en facilitant l’importation des matériaux de construction qui lui manquent ;
    Considérant que le service des dépêches du bureau d’Échourgnac serait complété et accéléré puisque les dites dépêches arriveraient directement de Montpon et de Ribérac ;
    Considérant que les frais d’établissement d’un chemin de fer à voie étroite seraient très modérés eu égard au bon état et à la largeur des routes et chemins de grande communication ; qu’un trafic considérable serait assuré sur cette ligne ;
    Considérant enfin qu’il est de toute justice que cette contrée reçoive sa part de profits que le département et l’État accordent aux autres arrondissements ;
    Par ces motifs, à l’unanimité des membres présents,
    Émet le vœu qu’il soit nommé une commission d’étude pour le tracé du tramway allant de Ribérac à Montpon avec prolongement dans la partie de la Gironde privée de voie ferrée, pour ouvrir aux produits de la Double un débouché rémunérateur.
    Demande que le conseil général soit appelé à délibérer sur le projet […] »32.

    15Dans une délibération du 27 février 1898, elle promet même « de s’imposer tous les sacrifices que lui permettra son état budgétaire » pour mener à bien cette entreprise. Mais les débats sur le tracé s’éternisent et la Première Guerre mondiale vient mettre un terme à cette aventure avant qu’elle n’ait eu le temps de se concrétiser. Malgré son échec, ce projet de tramway rural reflète l’énergie déployée par la municipalité pour faire d’Échourgnac un véritable nœud de communication, à l’échelle de la Double, bien évidemment. Elle s’efforce en effet de mener une vraie politique locale dans le domaine des transports, à la fois complémentaire et indépendante des contraintes départementales. Or, l’enjeu est de taille, car l’amélioration des transports est la condition sine qua non du développement commercial du village.

    Le développement commercial

    16Les édiles ont maintenu un effort permanent dans la période envisagée pour encourager les échanges commerciaux dans leur commune. Une vraie politique de développement semble avoir été menée en la matière, en lien avec celle du désenclavement. En 1830, en l’absence de voies de communications correctes dans le canton, seule Montpon, le chef-lieu, dispose de foires et d’un marché. Sous la Monarchie de Juillet, grâce à la construction des deux routes précitées, Échourgnac devient rapidement un petit carrefour dynamique. À la veille du Second Empire, elle compte déjà quatre foires annuelles. Mais cela n’est pas suffisant aux yeux de la municipalité qui, dès 1853, en réclame de nouvelles, justement au nom de cette vitalité commerciale naissante :

    « La commune d’Échourgnac est à la [rencontre] des quatre villes les plus commerçantes de l’arrondissement qui sont Ribérac, Montpon, Laroche Chalais et Mussidan. Cette position, surtout depuis le percement des routes de Ribérac à Montpon et de Mussidan à Laroche Chalais, par Saint-Aulaye, qui toutes deux traversent le bourg, en fait la halte forcée de tous les marchands de bestiaux et malgré que les routes ne sont pas encore tout à fait terminées, elles lui donnent une importance commerciale telle que les habitants de toute la contrée sentent l’insuffisance des quatre foires instituées depuis fort longtemps les troisièmes lundi de janvier, avril, juillet et octobre et en demandent d’autres. Le même désir est généralement exprimé par le commerce et surtout par les marchands de porcs et de moutons qui trouvent toujours à nos foires une plus grande quantité d’animaux qu’à toutes les autres foires du pays et sont plus à portée de les faire conduire à Libourne et Bordeaux par la voie d’eau qui est la plus économique et la plus sûre pour eux »33.

    17La demande est réitérée en 1856, car « vu la grande affluence de bestiaux qui y étaient amenés et l’éloignement des endroits où il existe des foires, […] ces quatre foires ne pouvaient pas suffire pour le pays »34 ; puis de nouveau en 1857, 1867, 1872, 1878, 1894. Ce n’est qu’en 1895 que la préfecture autorise la création de trois nouvelles foires à Échourgnac. Dès 1909, la municipalité en demande cinq autres, vœu exaucé en 1910. Une foire se tient alors chaque mois dans la commune et ce jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, grâce à l’insistance et la persévérance des équipes municipales successives.

    18Par ailleurs les élus s’efforcent de soutenir la vitalité des foires communales de diverses manières. En 1864, la municipalité s’oppose à la demande de création de trois foires dans la commune voisine de Saint-Barthélémy-de-Bellegarde, car elles risqueraient de concurrencer celles d’Échourgnac35. En 1878, elle aménage à ses frais un champ de foire sur un terrain qui lui a été donné à cet effet36 et, en 1892, elle lance une souscription pour en améliorer l’aménagement37. Dès 1897, la commune projette d’acheter une bascule publique, mais ce n’est qu’en 1929 que ses finances le lui permettent38. Ce dynamisme des foires, essentiellement dû à l’augmentation de la population et à la meilleure accessibilité de la commune, s’accompagne d’une diversification du commerce, de l’artisanat et des services. Or, si la municipalité n’a qu’une influence minime sur les deux premiers, elle joue en revanche un rôle majeur dans l’amélioration des services.

    L’amélioration et la multiplication des services

    19En effet, l’équipe municipale a su doter Échourgnac de services qui soutiennent et résultent à la fois de ce développement économique global. Bien sûr, la commune dispose d’une école dès le début du XIXe siècle ; rien de bien original ici, nous n’y insisterons donc pas. Ce qui la différentie très tôt des autres communes du canton, c’est la création, en 1848, d’une brigade de gendarmerie à pied de quatre hommes, afin de mieux maîtriser cette zone forestière enclavée, alors considérée comme dangereuse, et d’alléger le travail des gendarmes à cheval des chefs-lieux de cantons voisins de Montpon, Mussidan, Saint-Aulaye et Ribérac. Pour Échourgnac, alors en pleine expansion, c’est une véritable aubaine. Cette brigade lui confère un rang intermédiaire entre ces chefs-lieux et les autres villages. Mais, très vite, des difficultés surviennent. L’enclavement routier rend le travail des gendarmes quasiment impossible et deux d’entre eux meurent des fièvres. La brigade est donc supprimée en 1853, et la municipalité s’en trouve gravement affectée. Dès lors, elle ne cesse de réclamer son retour, mettant en avant l’amélioration de la situation routière et sanitaire, le dynamisme économique croissant de la commune et les troubles qui y sont liés. En 1874, le maire explique que :

    « jamais la nécessité d’une surveillance par la gendarmerie au centre de la Double ne s’était fait plus sentir qu’aujourd’hui. Échourgnac a quatre foires importantes, il y a de nombreuses réunions de comice, un passage incessant de voyageurs marchands se rendant de tous côtés aux grandes foires de La Latière, La Roche Chalais, Mussidan, Montpon, Ribérac et il sert d’étape à tous les passants. Il est impossible que la gendarmerie placée à 15 ou 18 km en moyenne de cette localité puisse la surveiller39 ».

    20Devant l’insistance de la municipalité et certainement aussi grâce à l’intercession des élus régionaux membres du comice de la Double, tels que le docteur Piotay ou Oscar Bardi de Fourtou, la brigade est finalement rétablie en 188040. Lorsqu’elle est de nouveau menacée en 1926, le conseil municipal s’adresse directement au préfet pour lui signifier, par une longue démonstration, fort bien argumentée, la nécessité de la maintenir41.

    21Le conseil municipal met également beaucoup d’ardeur pour obtenir la création d’un bureau de poste, symbole de modernité pour les communes rurales dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Il en fait la demande dès 1849 :

    « M. le maire expose au conseil que la commune d’Échourgnac, se trouvant desservie par le bureau de poste de Ribérac, qui se trouve à une distance de 18 km, ce qui fait très souvent éprouver un grand retard aux dépêches qui partent ou qui arrivent, que c’est au facteur établi au chef-lieu de la commune de La Jemaye qui est chargé de faire le service postal de la commune d’Échourgnac et qui souvent se fait très mal à cause de cet éloignement, puis aussi de la grande étendue en territoire de cette commune, ce qui fait que les villages se trouvent très éloignés les uns des autres, qu’il est de la plus grande nécessité de demander la création d’un bureau de poste au chef-lieu de cette commune, qui desservirait toute la contrée appelée la Double, qui se trouve généralement desservie avec beaucoup de difficulté42 ».

    22Mais l’administration préfère réorganiser le réseau. À partir de 1867, c’est Saint-Aulaye et non plus Ribérac qui dessert Échourgnac. Édiles et administrés sont furieux. N’ayant « aucun intérêt à être desservis par la commune de Saint-Aulaye », avec laquelle ils disent « n’avoir aucune relation », ils demandent à être rattachés au bureau de Montpon, en vain43. L’absence de bureau de poste devient encore plus pesante avec le rétablissement de la brigade de gendarmerie, en 1880. Mais ce n’est qu’en 1892, après plus de quarante ans de lutte acharnée, que la municipalité arrive à ses fins. Comme pour mettre en valeur cette victoire si durement acquise, le bureau de poste est installé dans une maison au centre du village, achetée pour la circonstance par la municipalité, tout comme le bâtiment abritant la brigade. Avec la mairie et le nouveau bâtiment scolaire construit à grand frais en 1883, puis l’église, affublée d’un clocher neo-gothique flambant neuf en 1908, ces constructions, pour lesquelles la municipalité s’est très lourdement endettée, constituent autant de marqueurs architecturaux du dynamisme et de la modernité d’Échourgnac, en regard des autres communes du canton. Ces constructions nouvelles s’inscrivent dans une volonté affichée de soutenir le changement multiforme en marche dans les campagnes, mais il convient aussi de souligner que la concurrence qui sévit alors dans ce domaine entre les différentes municipalités est une source de motivation supplémentaire. Il en va du prestige de la commune comme de l’honneur de ses édiles. Le développement et la modernisation rurale passent donc aussi par cette métamorphose paysagère des bourgs opérée par plusieurs générations d’élus.

    Des élus au rôle majeur

    23L’exemple d’Échourgnac permet de repérer le rôle moteur joué par certains élus au sein des équipes municipales qui œuvrent quotidiennement pour administrer et dynamiser leur commune. Tandis que la plupart demeurent dans l’anonymat le plus total, d’autres au contraire sont de tous les combats, importants ou futiles. Albert Navaille est de ceux-là. Sa propriété d’Échourgnac a été achetée par son grand-père, ancien directeur d’un collège de La Réole, puis dirigée dans les années 1860-1880 par son père. Albert est élu au conseil municipal pour la première fois en 1900 et le reste jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Conservateur, passionné d’agriculture, il crée sur sa propriété une exploitation modèle et entraîne ses métayers dans son sillage44. Cet élu très dynamique est membre du comice agricole de la Double et investi dans le syndicalisme et le mutualisme agricoles. Le conseil municipal le désigne tout naturellement, seul ou avec d’autres édiles, pour siéger dans diverses commissions agricoles, dans le comité syndical intercommunal de l’électrification en 192945 ou pour se charger de la statistique agricole46. C’est encore lui qui, après le départ des trappistes en 1910, suite à la séparation des Églises et de l’État, crée la Société agricole de la Double et continue de faire fonctionner la fromagerie47 en espérant le retour des religieux. Il s’efforce en outre d’aider les paysans en difficulté, notamment dans les tâches administratives qui les effraient48, essayant de les éduquer et de les armer au mieux face à la société englobante. S’il agit ici à titre individuel, il n’en représente pas moins, à travers sa fonction élective, une municipalité qui œuvre alors de manière de plus en plus marquée pour le soutien des administrés en difficulté, face au recul de l’Église.

    24Cet exemple démontre, s’il en est besoin, combien la frontière est floue entre l’action municipale dans la conduite des affaires villageoise et celle des élus. Il met encore une fois au jour le rôle clé de certains notables, en l’occurrence élus municipaux, la longévité de leur investissement local, comme l’intérêt qu’ils portent au développement communal, cantonal ou départemental.

    25Cette étude de cas nous a permis de saisir comment, loin de se contenter d’administrer une commune au gré des circonstances, la municipalité s’inscrit dans les transformations profondes qui animent les campagnes au XIXe et au début du XXe siècle. Certes, toutes les prérogatives municipales liées au développement rural n’ont pas été abordées. Des angles d’approche ont été privilégiés, tels que la modernisation agricole, l’amélioration des transports ou des services. Mais ces derniers ont mis au jour la difficulté qu’il y a à dire si les municipalités ont initié ou simplement accompagné les principaux changements à l’œuvre dans les campagnes. En effet, lorsque des élus agissent au sein de structures participant au progrès agricole, il est bien difficile de déterminer s’ils le font à titre individuel, professionnel ou électif. Ces trois motivations doivent-elles et peuvent-elles d’ailleurs vraiment être distinguées ? Est-ce leurs fonctions électives qui leur ouvrent les portes des comices, syndicats et autres caisses mutuelles, ou sont-ils élus grâce à leur implication dans ces structures ?

    26Finalement, à la lumière de cet exemple, nous sommes enclins à nous demander si l’équipe municipale est si indépendante que cela dans la gestion de ses affaires. Au-delà des attentes et décisions étatiques ou départementales, venues d’en haut, auxquelles doivent se plier les municipalités, leur action est inévitablement influencée par le bas, par les administrés bien sûr, mais aussi et surtout par la personnalité de certains élus, par le poids et les ambitions d’organismes clés de la commune auxquels ces derniers prennent part. Le fait que les mêmes notables soient à la fois élus municipaux et responsables de structures majeures dans le développement économique local limite, d’une certaine manière, la liberté décisionnelle de la municipalité en la liant à d’autres pôles d’action et de décision. Cela nous conduit à un constat évident. Il paraît impossible de répondre à la question que nous nous sommes posée dans cette communication. La municipalité n’est ni meneuse ni suiveuse en matière développement rural. Elle est les deux à la fois. Elle ne constitue finalement qu’un acteur de la modernisation rurale parmi d’autres, un élément d’une chaîne dont les maillons sont nombreux et interchangeables.

    Notes de bas de page

    1 Le choix de démarrer cette étude dans les années 1830 a notamment été dicté par les archives municipales et en particulier les délibérations du conseil municipal, disponibles uniquement à partir de 1838, les précédentes ayant disparu.

    2 Corinne Marache, Les métamorphoses du rural. L’exemple de la Double en Périgord (1830-1939), Paris, CTHS/FHSO, 2006.

    3 Sur la centralité et l’importance d’Échourgnac dans la Double, voir Corinne Marache, « Un pays à la recherche de SA petite ville. L’exemple de la Double au XIXe siècle », communication au Colloque de la Société d’Histoire des Petites Villes, Capitales ou villes d’appui ? Les petites villes et leurs campagnes du Moyen Âge au XXIe siècle, Tournus, 12 et 13 juin 2008, à paraître.

    4 Les délibérations du conseil municipal sont conservées, depuis 1838, dans la mairie d’Échourgnac, qui nous a gentiment ouvert ses archives.

    5 Séries M, N, O, P, T, V, X et Z des archives départementales de la Dordogne (ADD).

    6 Maurice Garden, « Altageschichte, Microstoria, pourquoi pas Histoire sociale ? », dans Claude Isabelle Brelot et Jean-Luc Mayaud (éd.), Voyages en histoire, mélanges offerts à Paul Gerbod, Annales littéraires de l’Université de Besançon, no 550, Série Historique, no 9, 1995, p. 99-117.

    7 État civil de la commune d’Échourgnac, archives municipales d’Échourgnac (AM Échourgnac). L’exode rural ne touche quasiment pas la Double avant le début du XXe siècle.

    8 Raymond Segonzac, Les fièvres palustres dans la Double du Périgord au XIXe siècle, Bordeaux, amicale corporative des étudiants en médecine, 1980 et Guy Lachartre, Pathologie infectieuse et fièvres intermittentes dans la Double de Dordogne au XIXe siècle, Thèse de médecine, Bordeaux, 1982.

    9 Grande enquête confiée, en 1834, par le préfet de la Dordogne, à Cyprien Brard (1786-1838), ingénieur civil des Mines, sur la topographie, l’état civil et moral, l’histoire, l’administration, l’instruction publique, l’agriculture, l’industrie et le commerce en Périgord.

    10 ADD, 6 M 542, 543 et 544, Enquête Brard.

    11 Louis Amédée Guilbert et Eugène de Lentilhac, Rapport sur la Double présenté à la société d’agriculture, sciences et arts, et à l’association médicale de la Dordogne, Périgueux, Imprimerie Dupont et Cie, 1863, p. 9.

    12 Archives nationales (AN), F 10 3901 : rapport du service hydraulique des Ponts et Chaussées de la Dordogne sur l’assainissement de la Double et la suppression des étangs insalubres, 4 octobre 1861.

    13 L. Guilbert et E. de Lentilhac, op. cit, p. 83.

    14 ADD, 6 M 542-544.

    15 Les métayers représentent 28,5 % de la population agricole du village au recensement de 1841. Recensement 1841, ADD, 6 M 59 ou 6 MI 18.

    16 Michel Combet, « La question du métayage : évolution du discours des élites périgourdines durant le XIXe siècle », dans Caroline Le Mao et Corinne Marache (éd.), Les élites et la terre du XVIe siècle à la Seconde Guerre mondiale, Paris, A. Colin, 2010, p. 169-178.

    17 Corinne Marache, « Encourager plus que l’agriculture. Le rôle du comice central agricole de la Double dans le développement rural local », Ruralia, no 16-17, 2005, p. 75-99.

    18 Corinne Marache, « Des trappistes aux champs. Une congrégation religieuse venue seconder le comice agricole de la Double (1868-1910) », dans Florent Quellier et Georges Provost (éd.), Du ciel à la terre. Clergés et agriculture (XVe-XIXe siècles), Actes du Colloque du CHRISCO, Rennes, 14-15-16 septembre 2006, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 285-296.

    19 ADD, 7 M 58, comice agricole de la Double.

    20 Ibid. Albert Navaille enchaîne les mandats électifs, puisqu’il est élu pour la première fois en 1900 et pour la dernière fois en 1935, sans interruption.

    21 ADD, 7 M 8, syndicats agricoles.

    22 Archives de la Caisse nationale de Crédit agricole, listes des caisses locales de la Dordogne.

    23 Délibération du conseil municipal d’Échourgnac, 21 mars 1909, Registre no 8 (1907-1910), AM Échourgnac.

    24 ADD, 7 M 8, syndicats agricoles.

    25 Ibid.

    26 Pourcentages effectués à partir des professions précisées dans les listes d’élus, en série 3M et 4Z des ADD.

    27 ADD, 6 M 542-544, Enquête Brard.

    28 Corinne Marache, « Vivre dans les campagnes : des ‘‘sauvages’’ en ‘‘procès de civilisation’’ » ?, dans Jean-Marc Moriceau (éd.), Les campagnes dans les évolutions sociales et politiques en Europe. Des années 1830 à la fin des années 1920, Paris, CNED/SEDES, 2005, p. 66.

    29 Délibération du conseil municipal d’Échourgnac, 22 février 1853, AM Échourgnac.

    30 Alexandre Biret, Conférence sur le tramway de la Double, Échourgnac, le 15 janvier 1900, Ribérac, Imprimerie Ladoire, 1900, p. 7.

    31 Ibid, p. 6.

    32 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 8 août 1897.

    33 Intervention de M. de Morambert, conseiller municipal lors d’une délibération du conseil municipal de la commune d’Échourgnac, le 2 février 1853, AM Échourgnac.

    34 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 19 mai 1856.

    35 Ibid, 24 juin 1864.

    36 Ibid, 14 juillet 1878.

    37 Ibid, 23 juin 1892.

    38 ADD, 12 O 181, affaires diverses, Échourgnac.

    39 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 10 mai 1874.

    40 Ibid, 24 juillet 1883.

    41 Ibid, 2 décembre 1926.

    42 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 16 mai 1857.

    43 Ibid., 12 novembre 1867.

    44 Tous sont régulièrement primés au comice agricole. Albert Navaille, bien qu’amateur, est par ailleurs un excellent fabricant d’outils agricoles.

    45 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 11 juillet 1929.

    46 Ibid, 28 novembre 1929.

    47 Entretien avec les sœurs trappistines de Notre-Dame de Bonne Espérance, Échourgnac, le 3 septembre 2000.

    48 Entretien avec Jean Maroy, 23 octobre 2002.

    Auteur

    • Corinne Marache

      Maître de conf.d’histoire contemporaine, Université Bordeaux 3 CEMMC

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    1 Le choix de démarrer cette étude dans les années 1830 a notamment été dicté par les archives municipales et en particulier les délibérations du conseil municipal, disponibles uniquement à partir de 1838, les précédentes ayant disparu.

    2 Corinne Marache, Les métamorphoses du rural. L’exemple de la Double en Périgord (1830-1939), Paris, CTHS/FHSO, 2006.

    3 Sur la centralité et l’importance d’Échourgnac dans la Double, voir Corinne Marache, « Un pays à la recherche de SA petite ville. L’exemple de la Double au XIXe siècle », communication au Colloque de la Société d’Histoire des Petites Villes, Capitales ou villes d’appui ? Les petites villes et leurs campagnes du Moyen Âge au XXIe siècle, Tournus, 12 et 13 juin 2008, à paraître.

    4 Les délibérations du conseil municipal sont conservées, depuis 1838, dans la mairie d’Échourgnac, qui nous a gentiment ouvert ses archives.

    5 Séries M, N, O, P, T, V, X et Z des archives départementales de la Dordogne (ADD).

    6 Maurice Garden, « Altageschichte, Microstoria, pourquoi pas Histoire sociale ? », dans Claude Isabelle Brelot et Jean-Luc Mayaud (éd.), Voyages en histoire, mélanges offerts à Paul Gerbod, Annales littéraires de l’Université de Besançon, no 550, Série Historique, no 9, 1995, p. 99-117.

    7 État civil de la commune d’Échourgnac, archives municipales d’Échourgnac (AM Échourgnac). L’exode rural ne touche quasiment pas la Double avant le début du XXe siècle.

    8 Raymond Segonzac, Les fièvres palustres dans la Double du Périgord au XIXe siècle, Bordeaux, amicale corporative des étudiants en médecine, 1980 et Guy Lachartre, Pathologie infectieuse et fièvres intermittentes dans la Double de Dordogne au XIXe siècle, Thèse de médecine, Bordeaux, 1982.

    9 Grande enquête confiée, en 1834, par le préfet de la Dordogne, à Cyprien Brard (1786-1838), ingénieur civil des Mines, sur la topographie, l’état civil et moral, l’histoire, l’administration, l’instruction publique, l’agriculture, l’industrie et le commerce en Périgord.

    10 ADD, 6 M 542, 543 et 544, Enquête Brard.

    11 Louis Amédée Guilbert et Eugène de Lentilhac, Rapport sur la Double présenté à la société d’agriculture, sciences et arts, et à l’association médicale de la Dordogne, Périgueux, Imprimerie Dupont et Cie, 1863, p. 9.

    12 Archives nationales (AN), F 10 3901 : rapport du service hydraulique des Ponts et Chaussées de la Dordogne sur l’assainissement de la Double et la suppression des étangs insalubres, 4 octobre 1861.

    13 L. Guilbert et E. de Lentilhac, op. cit, p. 83.

    14 ADD, 6 M 542-544.

    15 Les métayers représentent 28,5 % de la population agricole du village au recensement de 1841. Recensement 1841, ADD, 6 M 59 ou 6 MI 18.

    16 Michel Combet, « La question du métayage : évolution du discours des élites périgourdines durant le XIXe siècle », dans Caroline Le Mao et Corinne Marache (éd.), Les élites et la terre du XVIe siècle à la Seconde Guerre mondiale, Paris, A. Colin, 2010, p. 169-178.

    17 Corinne Marache, « Encourager plus que l’agriculture. Le rôle du comice central agricole de la Double dans le développement rural local », Ruralia, no 16-17, 2005, p. 75-99.

    18 Corinne Marache, « Des trappistes aux champs. Une congrégation religieuse venue seconder le comice agricole de la Double (1868-1910) », dans Florent Quellier et Georges Provost (éd.), Du ciel à la terre. Clergés et agriculture (XVe-XIXe siècles), Actes du Colloque du CHRISCO, Rennes, 14-15-16 septembre 2006, Presses universitaires de Rennes, 2008, p. 285-296.

    19 ADD, 7 M 58, comice agricole de la Double.

    20 Ibid. Albert Navaille enchaîne les mandats électifs, puisqu’il est élu pour la première fois en 1900 et pour la dernière fois en 1935, sans interruption.

    21 ADD, 7 M 8, syndicats agricoles.

    22 Archives de la Caisse nationale de Crédit agricole, listes des caisses locales de la Dordogne.

    23 Délibération du conseil municipal d’Échourgnac, 21 mars 1909, Registre no 8 (1907-1910), AM Échourgnac.

    24 ADD, 7 M 8, syndicats agricoles.

    25 Ibid.

    26 Pourcentages effectués à partir des professions précisées dans les listes d’élus, en série 3M et 4Z des ADD.

    27 ADD, 6 M 542-544, Enquête Brard.

    28 Corinne Marache, « Vivre dans les campagnes : des ‘‘sauvages’’ en ‘‘procès de civilisation’’ » ?, dans Jean-Marc Moriceau (éd.), Les campagnes dans les évolutions sociales et politiques en Europe. Des années 1830 à la fin des années 1920, Paris, CNED/SEDES, 2005, p. 66.

    29 Délibération du conseil municipal d’Échourgnac, 22 février 1853, AM Échourgnac.

    30 Alexandre Biret, Conférence sur le tramway de la Double, Échourgnac, le 15 janvier 1900, Ribérac, Imprimerie Ladoire, 1900, p. 7.

    31 Ibid, p. 6.

    32 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 8 août 1897.

    33 Intervention de M. de Morambert, conseiller municipal lors d’une délibération du conseil municipal de la commune d’Échourgnac, le 2 février 1853, AM Échourgnac.

    34 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 19 mai 1856.

    35 Ibid, 24 juin 1864.

    36 Ibid, 14 juillet 1878.

    37 Ibid, 23 juin 1892.

    38 ADD, 12 O 181, affaires diverses, Échourgnac.

    39 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 10 mai 1874.

    40 Ibid, 24 juillet 1883.

    41 Ibid, 2 décembre 1926.

    42 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 16 mai 1857.

    43 Ibid., 12 novembre 1867.

    44 Tous sont régulièrement primés au comice agricole. Albert Navaille, bien qu’amateur, est par ailleurs un excellent fabricant d’outils agricoles.

    45 AM Échourgnac, délibération du conseil municipal, 11 juillet 1929.

    46 Ibid, 28 novembre 1929.

    47 Entretien avec les sœurs trappistines de Notre-Dame de Bonne Espérance, Échourgnac, le 3 septembre 2000.

    48 Entretien avec Jean Maroy, 23 octobre 2002.

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    La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle)

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    Marache, C. (2012). Meneuse ou suiveuse ? Le rôle de la municipalité dans le développement rural. In L. Brassart, J.-P. Jessenne, & N. Vivier (éds.), La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.45926
    Marache, Corinne. « Meneuse ou suiveuse ? Le rôle de la municipalité dans le développement rural ». In La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle), édité par Laurent Brassart, Jean-Pierre Jessenne, et Nadine Vivier. Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2012. doi:10.4000/books.septentrion.45926.
    Marache, Corinne. « Meneuse ou suiveuse ? Le rôle de la municipalité dans le développement rural ». La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle), édité par Laurent Brassart et al., Presses universitaires du Septentrion, 2012, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.45926.

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    Brassart, L., Jessenne, J.-P., & Vivier, N. (éds.). (2012). La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion. https://doi.org/10.4000/books.septentrion.45806
    Brassart, Laurent, Jean-Pierre Jessenne, et Nadine Vivier, éd. La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle). Villeneuve d’Ascq: Presses universitaires du Septentrion, 2012. doi:10.4000/books.septentrion.45806.
    Brassart, Laurent, et al., éditeurs. La conduite municipale des affaires villageoises en Europe (XVIIIe - XXe siècle). Presses universitaires du Septentrion, 2012, https://doi.org/10.4000/books.septentrion.45806.
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