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Lettres à Charles Maurras

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Agnès Callu
, 
Patricia Gillet

Les intellectuels

Thierry Maulnier (Jacques Talagrand dit, 1909-1988)

Laurent Ferri

Texte intégral

  • 1 Cf. Jean-Louis Loubet del Bayle, Les non-conformistes des années 30 : une tentative de renouvelleme (...)
  • 2 Dans un discours sur « l’armée étudiante d’Action française » (1930), Maurras se félicite de cette (...)
  • 3 Dans une lettre à Maurras, il explique ce choix par des raisons financières, « une nécessité vital (...)
  • 4 Cf. Loubet del Bayle, op. cit., p. 83.

1Au sein de l’Action française, Thierry Maulnier, chef de la « Jeune droite »1, faisait figure d’original et d’indépendant. Certes, il incarnait une possibilité de relève générationnelle au sein de l’AF, depuis qu’avec deux autres normaliens, Fredet et Brasillach, il avait remplacé au pied levé les rédacteurs de L’Étudiant Français partis au printemps 19302. Mais si, protégé par l’archikhûbe Massis, il était devenu dans la foulée chroniqueur régulier à la Revue universelle (1930) et à l’Action française (1931), il tenait à sa liberté de mouvement, et ne se privait pas de collaborer à des feuilles éloignées, comme Le Figaro3, voire de fonder ses propres revues quand la chapelle royaliste lui semblait trop frileuse ou conformiste. C’était le cas sur le plan économique et social ; Maulnier et ses amis trouvaient que l’AF, depuis son soutien aux grévistes de la CGT dans les années 1905-1910, s’était de facto embourgeoisée. C’est donc au nom d’un certain retour aux sources que, dans 33, puis dans Combat (1936), Maulnier défendit des doctrines à la fois « nationales » et « socialistes » – tout en critiquant la mystique et la « diversion antisémite » [sic] du national-socialisme hitlérien. L’Insurgé (1937), qui se réclamait à la fois de Vallès et de Drumont, était un hebdomadaire plus polémique, « qui reflétait les tendances activistes et violentes de certains rédacteurs de Combat »4, bien qu’il s’agît officiellement d’opérer « une révolution de l’esprit ». La singularité de ces options souvent contradictoires laissait Maurras et les siens assez perplexes : d’où la nécessité pour Maulnier de protester de sa fidélité, tout en cherchant à convaincre qu’il fallait voir au-delà du nationalisme.

Lettre de Thierry Maulnier à Charles Maurras, [s. l. n. d.].

Lettre de Thierry Maulnier à Charles Maurras, [s. l. n. d.].
  • 5 Administrateur des Huiles Lesieur et grand argentier de la Cagoule (« une certaine société secrète (...)
  • 6 Titre d’un article de Maurice Blanchot paru dans Combat, juillet 1936.
  • 7 Selon une note trouvée dans les papiers de Maurras, Deloncle aurait, malgré les mises en garde dès (...)
  • 8 Voir les travaux d’Ingo Kolboom, Le patronat face au Front populaire, Paris, Flammarion, 1990.
  • 9 Sur l’influence de la dictature portugaise, voir l’article d’Emmanuel Hurault, «Droite maurrassien (...)

2La lettre retenue n’est pas datée, mais nous pouvons la supposer écrite en décembre 1936 ou au tout début de janvier 1937, puisque le premier numéro de L’Insurgé parut le 13, et qu’il est question d’une « composition très avancée ». Maulnier doit démentir un double soupçon de collusion. Collusion tout d’abord avec Lemaigre-Dubreuil5, et plus généralement avec le sulfureux « Parti national révolutionnaire » d’Eugène Deloncle, fondé en 1935 et dont le CSAR est le bras armé clandestin : il faut dire qu’en dehors de certaines coïncidences troublantes (l’installation du journal dans les anciens locaux du PNR), la promotion du « terrorisme [comme] méthode de salut public »6 par L’Insurgé pouvait laisser imaginer que la Cagoule voulait manipuler les jeunes du journal7. Collusion ensuite avec les marxistes, qui hérisse les partisans d’un bipartisme opposant une grande formation conservatrice à la gauche socialiste et communiste. Maulnier est amené à s’expliquer sur son hostilité totale au capitalisme, qu’il stigmatise comme matérialiste et diviseur, égoïste et apatride ; toutefois, cette position n’a selon lui rien à voir avec le projet étatiste ou soviétique d’une destruction de la propriété privée. Son argumentaire a recours à l’autorité de La Tour du Pin, théoricien du corporatisme social-chrétien, et du jeune Maurras lui-même. Pour le reste, Maulnier exprime des opinions surtout négatives, susceptibles de rallier, plus que les ouvriers, les chefs de petites et moyennes entreprises fragilisés par la crise économique puis les occupations d’usines, et choqués par la « collaboration du grand patronat » avec le régime de Front populaire (accords de Matignon, juin 1936)8 ; l’influence du phalangisme de Primo de Riveira, peut-être du salazarisme9, sont également perceptibles. La doctrine ne sera vraiment précisée qu’en 1941, lorsque Maulnier proposera, dans la Revue universelle, un véritable programme de gouvernement qui a pu inspirer Vichy. Cependant, hostile à la collaboration, Maulnier se tiendra à l’écart du pouvoir après le sabordage du Figaro.

3Auteur dramatique talentueux, co-fondateur des éditions de La Table ronde, polémiste redoutable (La face de méduse du communisme, 1952) Maulnier gardera après 1945 une certaine influence sur la bourgeoisie française grâce au Figaro, où il pourfendra incessamment le « lobby de l’abandon » de l’Algérie, contre les libéraux « réalistes » menés par Raymond Aron. Il sera coopté en 1964 à l’Académie française, où il y rejoindra deux autres écrivains maurrassiens, Gaxotte (élu en 1953) et Massis (élu en 1960). Un lycée public porte aujourd’hui son nom, à Nice.

Lettre de Thierry Maulnier à Charles Maurras (s. d.)10

  • 10 Cf. AN, 576 AP 51 et 74.
  • 11 Confédération générale de la production française, puis du patronat Français. La Cagoule fit saute (...)

1.
[s.l. n. d.]
Maître,
Le premier numéro de L’Insurgé sera sensiblement modifié. Les inquiétudes dont vous m’avez fait part m’ayant montré qu’il subsistait, dans le numéro d’essai que vous avez eu sous les yeux, certaines équivoques, j’ai insisté pour qu’elles fussent dissipées autant qu’il était possible étant donnée la composition très avancée du journal. Pour éviter que l’» anticapitalisme » ne fût interprété comme une attaque contre le capital lui-même, que nous n’avons jamais voulu attaquer, j’ai fait préciser que le journal défendait la propriété privée et luttait contre la spoliation étatiste, que je crains autant que vous. Pour éviter que les articles qui dénoncent la situation actuelle de la France ne fussent considérés comme « antipatriotiques », alors qu’ils ont pour but de montrer aux Français la honte de leur condition actuelle et par conséquent de les déterminer à tout tenter pour le salut de leur patrie, j’ai fait insérer un nouvel article dans ce sens. Je ferai d’autre part en sorte que les prochains numéros, autant qu’il dépendra de moi, soient plus explicites encore.
Ceci dit, je voudrais toucher d’un peu plus près aux graves questions que vous abordez dans votre lettre.
Tout d’abord, au sujet de L’Insurgé lui-même. En voici brièvement l’histoire : il y a de longs mois déjà que les journalistes de Combat songeaient à la création d’un organe hebdomadaire. Par l’entremise d’amis communs, un concours s’est offert du côté que vous savez. Celui qui offrait un concours aux environs du 15 octobre n’imposait aucune directive, aucun collaborateur, aucune chaîne d’aucune sorte : il s’agissait d’une collaboration libre entre lui et nous. Vous le voyez, il ne s’agit pas d’une manœuvre contre l’AF de sa part ; qu’il ait eu ou non, d’autre part, des relations avec une certaine société secrète, je n’en sais rien : ce que je sais, c’est que L’Insurgé – ce fut une condition posée par nous – n’en a aucune, et le local de la rue Caumartin, où L’Insurgé s’est installé, a été loué non pas au « Parti national révolutionnaire », son ancien occupant, mais au propriétaire de l’immeuble, un brave homme bien éloigné de la politique, qui s’est borné à demander si le journal n’était pas communiste. Si nous avons pris ce local, c’est tout simplement que nous le savions déserté par ses anciens occupants. Je sais, d’autre part, que certains jeunes gens un peu trop zélés ont fait de la propagande pour L’Insurgé auprès de certains « dissous ». J’ai demandé qu’il y fût mis bon ordre, et dans le journal même. Vous le voyez, il n’y a aucun rapport – ni moral ni matériel – entre les « cagoulards » et L’Insurgé.
Passons maintenant à l’essentiel de vos préoccupations. Au sujet de « l’antipatriotisme », je crois avoir déjà tout dit. Il ne s’agit pas de décourager les Français, mais de les ôter à une certaine quiétude passive, dans laquelle ils sont trop nombreux à s’attarder, de leur montrer le caractère urgent, impérieux de l’effort à accomplir par l’humiliation même que devrait comporter à leur yeux la décadence actuelle. Je reconnais d’ailleurs que ce peut être une arme délicate à manier, bien que nécessaire, et qu’il faut renoncer d’avantage.
L’« anticapitalisme » est une arme également délicate. Non pas en théorie. En théorie, La Tour du Pin ne craignait pas de condamner le « capitalisme », et il allait même, dans cette voie, beaucoup plus loin que je ne vais. Dans le Dictionnaire politique et critique lui-même, nous avons vu le « capitalisme » dénoncé comme une « honte » et pu lire le conseil de faire entrer le « socialisme » dans le nationalisme. Le problème qui vous inquiète n’est donc pas, si je vous ai bien compris, un problème de principe, mais un problème d’opportunité.
De ce point de vue, il s’agit, si je vous comprends bien, de ne pas dissocier le bloc qui semble pouvoir se former dans ce pays contre le danger communiste. Sans doute. Mais ce bloc n’a-t-il pas une tendance redoutable à être purement défensif, passif. Ne risque-t-il pas de nous valoir une nouvelle expérience analogue à la malheureuse, à la honteuse expérience Doumergue de 1934, ne risque-t-il pas de tendre à créer, pour conjurer le péril communiste, une sorte d’» ordre moral » radical, une concentration conservatrice dirigée par Chautemps ou Daladier, c’est-à-dire en fin de compte la consolidation du régime que la première tâche, la tâche essentielle, est de renverser ?
C’est-à-dire aussi, par le jeu du pacte franco-russe, la guerre. C’est-à-dire enfin, par la violence des ressentiments que déchaînerait la répression anti-ouvrière, une révolution communiste finale, retardée d’assez peu.
Or, qui travaille de toutes ses forces à ramener le radicalisme au pouvoir ? Ceux qui ont toujours joué le jeu radical, ceux qui ont toujours misé aux élections sur le radicalisme parce que, selon le mot de l’un d’entre eux, « le radicalisme est le seul parti qui leur permette de garder intacts leurs privilèges sans faire crier à la réaction », c’est-à-dire les grands maîtres des trusts et des banques : le Comité des Forges, où Jouhaux va prendre des ordres, les Assurances, le Crédit Lyonnais qui subventionne L’Assaut, etc. De ceux-là, il n’y a rien à attendre pour la cause nationale, parce que les nationaux ne leur font pas peur, et parce qu’ils ne financent que les gens qui les menacent pour « s’assurer » contre le danger. Quel intérêt auraient-ils, d’ailleurs, à renverser le régime ? Aucun autre ne leur sera plus favorable, et ils ont tout à craindre d’un pouvoir fort. La puissance de l’argent a partie liée avec la démocratie, parce que la démocratie est le système qui la sert le mieux, et la gêne le moins. Les ennemis de la démocratie n’ont donc aucun secours à attendre d’elle-même, et surtout s’ils la ménagent.
La France peut-elle en attendre davantage ? Ici encore, la réponse est dans les faits. Les grands manieurs d’affaires et d’argent ont inspiré et soutenu, sous toutes ses formes, la politique anti-française d’après-guerre : le pacifisme briandiste, le pacte franco-soviétique, parce qu’ils espéraient « les États-Unis économiques », puis du marché russe, des avantages commerciaux. Aujourd’hui ils vendent, comme Brandt, des armes aux Gouvernementaux espagnols. Ils en vendent sans doute aux communistes français eux-mêmes, car le « capitaliste » est par définition l’homme que domine tout entier l’espoir du bénéfice immédiat, l’homme qui procure lui-même ses mitrailleuses à la révolution qui se fera contre lui.
Attaquer ce genre d’hommes, est-ce vraiment porter atteinte à « l’armature morale de la fortune française » ? Cette armature morale et matérielle n’est-ce pas au contraire le capitalisme qui l’a détruite ? N’est-ce pas la politique d’accords commerciaux qu’il a inspirée qui a ruiné notre paysannerie ? N’est-ce pas la dévaluation qu’il a voulue qui a ruiné nos classes moyennes ? N’est-ce pas la concentration des capitaux, qu’il a entreprise, et poursuivie férocement, qui a porté les coups les plus graves à notre industrie moyenne ? Connaissez-vous un seul petit ou moyen patron qui n’ait pas, depuis les accords Matignon, une colère justifiée contre le petit groupe de grands patrons intitulé CGPF11 qui a traité avec le gouvernement socialiste sur le dos de nos petits et moyens producteurs ? Ne sont-ce pas les grandes industries – la métallurgie, les mines – qui ont employé en masse les travailleurs étrangers, parce qu’ils s’offraient à des salaires plus bas ? Ne sont-ce pas les banques qui ont fait du crédit une arme destinée à l’étranglement progressif des petites entreprises qui échappaient à leur contrôle. Peut-on dire enfin que les grands trusts industriels et bancaires constituent, par leur puissance même, un obstacle aux empiètements économiques de l’État ? Non certes. Marx avait bien vu que la concentration économique des capitaux était la voie naturelle de la nationalisation. La transformation d’un trust en office étatiste ou en « régie » n’est qu’une simple formalité. La centralisation industrielle et bancaire fait le jeu du socialisme.
Économiquement, politiquement, la « grande industrie », la grande banque sont dans le camp de l’ennemi.
Et, d’autre part, il y a des centaines de milliers de Français qui ne sont pas socialistes, qui du moins ne sont attirés par le socialisme que parce que le socialisme leur a paru être le seul à lutter contre l’oppression de l’argent. Ouvriers, petits propriétaires, industriels et commerçants moyens, artisans, ils n’iront que là où ils se sentiront défendus. On ne peut pas leur demander d’efforts de réflexion subtils. Si l’on ne dit mot sur le capitalisme, ils penseront infailliblement qu’on a partie liée avec lui. Toutes ces forces disponibles, utilisables, prêtes à venir au mouvement national si seulement on leur montre que le mouvement national n’est pas le « parti des patrons », faut-il les négliger ? Il ne faut pas tenir, dîtes-vous, un « langage de vaincus ». Ce n’est pas un langage de vaincu qui a mené à la victoire le parti ouvrier allemand national-socialiste, qui est en train de mener à la victoire la JONS, la junte offensive nationale-syndicaliste de la phalange espagnole, dont le chant commence par ces mots : « Debout, Espagne prolétarienne ! ». Je ne propose pas qu’on aille jusque-là, qu’on se dise « ouvrier » ou « prolétarien ». Il me semble seulement qu’il y a parfois à adapter son langage à l’attente et au besoin profond de ceux qu’il faut émouvoir et conduire.
Encore une fois, toutes ces idées, que je vous soumets pour ce qu’elles valent, ne sont pas directement associées à l’affaire de L’Insurgé. En ce qui concerne le numéro d’essai de ce journal, je reconnais qu’il était orienté dans ce sens de façon trop exclusive, et sans la contrepartie nécessaire.
Croyez à tout mon dévouement.
Thierry Maulnier
J’ajoute au dernier moment un post-scriptum au sujet des conditions matérielles de publication de L’Insurgé. M. Pujo vous dira sans doute que l’affaire est réglée au sujet de la personnalité qui y était mêlée. M. L[emaigre]-D[ubreuil] ne sera pour rien dans le journal : nous avons renoncé à son concours.

Notes

1 Cf. Jean-Louis Loubet del Bayle, Les non-conformistes des années 30 : une tentative de renouvellement de la pensée politique française, Paris, Seuil (« Points »), [1969], 2001. Voir aussi Étienne de Montéty, Thierry Maulnier, Paris, Julliard, 1994.

2 Dans un discours sur « l’armée étudiante d’Action française » (1930), Maurras se félicite de cette relève qui vaut à L’Étudiant Français, dont les ventes ont doublé, « une collaboration plus brillante que jamais » (cf. AN, 576 AP 80).

3 Dans une lettre à Maurras, il explique ce choix par des raisons financières, « une nécessité vitale » (cf. AN, 576 AP 74, lettre du 5 décembre 1932). Maulnier passa définitivement au Figaro en 1941.

4 Cf. Loubet del Bayle, op. cit., p. 83.

5 Administrateur des Huiles Lesieur et grand argentier de la Cagoule (« une certaine société secrète »). Le Comité secret d’action révolutionnaire (CSAR), surnommé « la Cagoule » par Maurice Pujo, avait été formé au lendemain de la dissolution des ligues par le gouvernement de Front populaire, par des dissidents de l’Action française (section du XVIe arrondissement de Paris), déçus par son attentisme. Voulant déstabiliser puis renverser par la force le régime républicain, tout en faisant croire à l’existence d’un complot communiste, il ne devint connu du grand public qu’avec les spectaculaires attentats terroristes de 1937 contre des dirigeants antifascistes italiens et contre la Confédération générale du patronat français. Eugen Weber confirme la rumeur d’un financement de L’Insurgé « semble-t-il, par Jacques Lemaigre-Dubreuil » (l’Action française, p. 557), comme Pierre-Marie Dioudonnat (Je suis partout, p. 189).

6 Titre d’un article de Maurice Blanchot paru dans Combat, juillet 1936.

7 Selon une note trouvée dans les papiers de Maurras, Deloncle aurait, malgré les mises en garde dès juillet 1936, pu « continuer à recruter à l’intérieur de l’AF jusqu’en décembre » de la même année (cf. AN, 576 AP 80).

8 Voir les travaux d’Ingo Kolboom, Le patronat face au Front populaire, Paris, Flammarion, 1990.

9 Sur l’influence de la dictature portugaise, voir l’article d’Emmanuel Hurault, «Droite maurrassienne et salazarisme des années trente à Vichy», in Sources et travaux historiques, no 53-54, 2003, p. 95-104.

10 Cf. AN, 576 AP 51 et 74.

11 Confédération générale de la production française, puis du patronat Français. La Cagoule fit sauter une bombe au siège de cette organisation accusée d’avoir « collaboré » avec le Front populaire (1937).

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