L’Action française au féminin
Réseaux et figures de militantes au début du XXe siècle
The involvement of women in the Action française
p. 229-241
Résumés
Si l'historiographie contemporaine comporte encore des zones d'ombre sur l'Action française, les relations qu'elle a entretenues avec les femmes demeurent le plus souvent secrètes et méconnues. Une organisation politique de droite traditionnelle comme le mouvement maurrassien semble au premier abord un espace exclusivement masculin. L'historien doit alors persévérer pour retrouver quelques traces visibles de la présence de femmes partageant les valeurs et les conceptions du combat royaliste au sein de l'Action française. Peu nombreuses, celles-ci se recrutent pour l'essentiel parmi les cercles aristocratiques et nobiliaires. Jusqu'à la veille de la condamnation, il est possible pour elles de conserver les deux formes de fidélités, à l'Eglise et au Roi, qui sous-tendent un engagement à l'Action française. Elles incarnent un modèle de militante et d'engagement politique. Après 1927, leur visibilité au sein de la structure maurrassienne se réduira encore davantage autour de quelques figures emblématiques de la noblesse restées fidèles à la famille royale. Par ailleurs, l'Action française a exercé une certaine attraction auprès des dirigeantes des grandes organisations catholiques féminines, elles aussi issues du monde nobiliaire. Elles en sont restées à une adhésion de cœur, sans vraiment franchir le pas, parfois touchées par le déchirement à l'heure de la condamnation.
Contemporary historiography has not completely unveiled all aspects of the Action française. The relationship it had with the involvement of women in the movement remain most often secret and neglected. The Maurrassian movement – a traditionalist right-wing political organisation-seems at first sight an exclusively masculine space. Women were not very numerous within the Action française. Most of them belonged to aristocratic circles.
Till the eve of the ban, it was possible to keep both forms of faithfulness to the Church and to the king, which entailed an involvement with the Action française. They embodied a model of active member and political involvement.
After 1927, their visibility within the Maurrassian structure was reduced around a few emblematic figures of the nobility who remained faithful to the royal family. Besides, the Action française attracted leaders of big catholic women’s organizations. They were also from noble families.
Texte intégral
1Si l’historiographie contemporaine comporte encore des zones d’ombre sur l’Action française, les relations qu’elle a entretenues avec les femmes demeurent le plus souvent secrètes et méconnues, appartenant aux “silences de l’histoire” pour reprendre une expression de Michelle Perrot. En effet, une organisation politique de droite traditionnelle comme le mouvement maurrassien semble au premier abord un espace exclusivement masculin. Les travaux menés jusqu’alors, classiques ou récents, soulignent tous cette omniprésence des hommes au sein de la structure de l’Action française qu’il s’agisse des fondateurs, des dirigeants nationaux, des responsables locaux, des militants et même des sympathisants1. Ce constat que l’on peut également dresser pour d’autres formations politiques de gauche comme de droite, s’avère particulièrement aigu dans cette organisation du nationalisme intégral. Les autres ligues nationalistes du début du siècle ne sont guère plus ouvertes aux femmes comme le démontre le dictionnaire élaboré par Bertrand Joly2. Toutefois, les liens étroits noués avec les milieux catholiques conservateurs ont parfois permis d’établir des contacts avec des groupements féminins comme l’Union des Femmes de France qui collabore avec la Ligue des Patriotes de Paul Déroulède3. De même, les responsables des organisations nationalistes ont très vite saisi que les femmes pouvaient exercer une influence électorale auprès de leur entourage masculin. Il est alors bien utile de prévoir un versant féminin dans l’organigramme de la structure ligueuse, en particulier à propos du soutien logistique et financier des campagnes électorales. A ce titre, la Ligue de la Patrie française met sur pied en 1902 un comité de dames4. Mais une telle présence demeure périphérique et ponctuelle. L’historien doit alors persévérer pour retrouver en son sein quelques traces visibles de la présence de femmes partageant les valeurs et les conceptions du combat royaliste. Car l’attachement à la fidélité monarchiste, enraciné après 1830 au sein de nombreuses dynasties familiales du catholicisme intransigeant, a trouvé dans l’univers feutré des grandes dames de la noblesse de solides partisans. Par conséquent, jusqu’à la veille de la condamnation, il est possible pour elles de conserver les deux formes de fidélités, à l’Eglise et au Roi, qui sous-tendent un engagement, sinon une adhésion de cœur, à l’Action française. C’est pourquoi, un certain nombre de dames de l’Armorial de France conçoivent de manière logique d’apporter leur soutien et leur énergie à l’organisation de Charles Maurras. Mais cet apport féminin va demeurer fragile et ponctuel.
Des femmes de combat isolées
2Qu’il s’agisse des almanachs ou des congrès, ces sources imprimées par les soins de l’organisation d’Action française traduisent toutes une présence féminine discrète dans les rangs des responsables et des militants5. Pourtant, le succès est au rendez-vous pour la nouvelle ligue de Charles Maurras en ces premières années du siècle. Le premier congrès de 1907 témoigne d’une organisation comparable aux ligues nationalistes. Les dames sont alors regroupées au sein d’un comité qui leur est propre tandis que les jeunes filles possèdent le leur. Toutes ont en charge des activités de propagande et de charité. Ici, la conférencière côtoie la dame d’œuvres. Les tâches militantes sont alors nombreuses, de la distribution de tracts à la fondation de bibliothèques6. Lorsque les dames de l’Action française organisent une manifestation royaliste, le visiteur peut participer à la fois à une vente de charité, une réunion mondaine et une assemblée politique. Ce mélange des genres convient parfaitement à ces femmes de la noblesse et de la bourgeoisie qui sont le plus souvent épouses et mères, heureuses de retrouver des connaissances et désireuses de poursuivre une action commune au service de l’Eglise et du Roi. De telles réunions animeront la vie des sections féminines de la ligue dans la plupart des régions où elles ont réussi à s’implanter. Leur succès tient le plus souvent à l’engagement militant de leur dirigeante qui a fait, dans ce cas, le choix d’entrer en politique, se livrant corps et âme pour la cause qu’elle défend.
3Deux figures féminines de première importance sont ici à signaler en raison de l’activité politique qu’elles ont mené au sein de l’Action française : la marquise de Mac-Mahon, grande voyageuse et conférencière, et la comtesse de Courville, femme de mondanité et de réseaux. Toutes deux parisiennes, elles ont œuvré à la mobilisation des sections des dames royalistes. La première est Marthe de Vogüé, la fille d’un diplomate et d’un notable agrarien, président de la traditionnelle et conservatrice Société des Agriculteurs de France. Mariée à Charles de Mac-Mahon dont le nom suffit à exalter une France royaliste, elle devient veuve en 1894 et par conséquent beaucoup plus libre pour une activité politique plus intense. Elle se mobilise avec énergie lors du vote de la loi sur les associations en juillet 1901 et se rapproche du mouvement de Charles Maurras. Elle se voit alors confier la présidence du comité des dames royalistes qu’elle va assurer jusqu’à sa mort en 1923. Désormais, l’Action française devient sa seconde famille. Elle témoigne d’une activité politique d’une rare intensité, se produisant dans nombre de réunions et de banquets aux quatre coins de la France. Ainsi, elle aurait participé à une centaine de manifestations entre 1908 et 1913 qu’elle a présidé et au cours desquelles sa parole plaide pour la cause royale7. Les jeunes Camelots trouveront d’ailleurs plus d’une fois à s’enthousiasmer à l’écoute de ses encouragements. D’origine plus bourgeoise, Louise Rondel est la fille d’un ingénieur des Ponts et Chaussées. Son goût pour la littérature l’a conduit à publier plusieurs romans de littérature enfantine entre 1896 et 1899. Elle est également l’épouse d’un ingénieur militaire Maurice de Courville qui a enseigné à l’Ecole Supérieure de Guerre avant de devenir codirecteur des établissements Schneider8. Cette proximité avec le grand patronat fortuné lui permet de mener une vie mondaine bien remplie et de côtoyer un univers littéraire qu’elle apprécie. Le salon qu’elle tient le mardi dans son appartement de la rue du Cherche-Midi, lui offre l’occasion d’accueillir des personnalités parisiennes des lettres et du nationalisme, nouant des liens d’amitié avec le couple Barrès et Charles Maurras lui-même9. Ses qualités mondaines et raffinées la placent au poste de secrétaire du comité des dames royalistes. Elle déploie une réelle énergie pour mettre sur pied l’Institut d’Action française et une profonde influence au point que son fils et ses deux gendres s’illustreront parmi les premiers militants. Elle entretient également d’étroites relations avec des personnalités du clergé catholique comme le bénédictin Dom Besse mais également avec certains pères de la Compagnie de Jésus à l’image de Louis Billot tandis qu’elle craint davantage les pères Fine et Pupey-Girard, beaucoup trop romains à son goût10.
4Deux autres femmes d’envergure ont également rallié l’Action française, cette fois en raison de l’attirance exercée sur le monde littéraire. La première est Juliette Adam, une romancière, amie de George Sand. Son salon devient après 1870 un rendez-vous des républicains gambettistes puis une véritable citadelle d’un conservatisme antidreyfusard. Elle incarne ces personnalités mondaines du monde littéraire parisien qui gravitent dans les cercles du nationalisme11. En vieillissant, son admiration pour Maurras grandit au point qu’elle ne lira plus que le journal de L’Action française12. Beaucoup plus jeune mais également de sensibilité gambettiste, Henriette Charasson est la seconde femme de lettres à rejoindre l’organisation royaliste, s’illustrant dans le Tout-Paris des lettres comme critique littéraire et poète. La rigueur intellectuelle de Maurras la fascine et lui donne le goût pour la discipline, à la fois littéraire et religieuse. Sa plume rejoint alors régulièrement les colonnes de l’Action française, la faisant connaître au sein des cercles intellectuels et masculins du nationalisme. Son mariage avec le journaliste catholique René Johannet la conduit à se convertir au catholicisme en 1920 puis à s’éloigner du mouvement maurrassien après la condamnation13.
5Dans les régions où l’Action française a réussi une implantation durable comme l’Ouest et le Midi blanc, les recherches menées sur ces espaces de fidélité corroborent là aussi la faible visibilité des femmes au sein de l’organisation maurrassienne. La plupart de celles qui se mobilisent appartiennent presque exclusivement à des lignages de la noblesse provinciale. Les travaux de Michel Denis sur la Mayenne soulignent les processus de cette mobilisation. A Laval, les dames de l’œuvre charitable de Notre-Dame de France, fondée par la duchesse d’Orléans, s’inspirent de l’initiative de leurs homologues de Saint-Brieuc qui avaient en 1905 conviée la marquise de Mac-Mahon à venir prononcer une conférence pour inaugurer la première section d’Action française de l’Ouest14. Elles invitent à leur tour Henri Vaugeois à Laval en 1907 pour stimuler l’ardeur de leurs maris, leurs pères et leurs frères. Une centaine d’adhésions est alors réunie en quelques mois. Bon nombre de personnalités féminines de l’aristocratie mayennaise s’efforcent de suivre cet élan de générosité. Pour certaines jeunes filles bien nées, l’adhésion à l’Action française ne relève que du contexte de l’heure qui demande aux catholiques de réagir à la “persécution” opérée par les inventaires15. Une fois le climat apaisé, il faut alors recourir aux talents des dirigeants parisiens pour relancer la mobilisation. En 1913, la section départementale a organisé un grand banquet auquel les dames sont invitées. Une nouvelle fois, la marquise de Mac-Mahon s’est déplacée pour répandre la bonne parole en compagnie de Georges Valois16. Après la guerre, la vie de la section se maintient et sa fête annuelle, placée à l’occasion du “dimanche des rois”, fournit l’occasion aux dames royalistes d’exceller dans le rôle de dame d’œuvre en organisant un buffet, un bazar et des animations théâtrales pour les grands et les petits17. L’activité militante nécessitant une habitude de la controverse, une force de persuasion et un cran suffisant pour aller vendre des bons de souscription, demeure souvent une qualité réservée aux jeunes filles royalistes, disposant de plus de temps que leurs aînées, davantage accaparées par la tenue d’un ménage. D’ailleurs, certaines jeunes femmes cessent tout engagement militant après leur mariage mais il leur est toutefois possible de poursuivre au sein du comité des dames. La condamnation de 1927 paraît par ailleurs avoir beaucoup contribué à éclaircir les rangs féminins au sein de la section royaliste de la Mayenne. La fidélité à l’Eglise semble avoir été la plus solide sur cette terre de chrétienté. A Laval, les jeunes filles royalistes les plus irréductibles se voient même refuser la célébration d’une messe à la cathédrale pour la mémoire de Louis XVI, le 21 janvier 192818. Deux ans plus tard, elles l’obtiendront mais en secret. Le groupe se meurt et il faut l’ardeur de la vicomtesse de La Sayette pour faire renaître en 1932 un modeste comité de dames en Mayenne, toujours suivant la même méthode de propagande qui s’appuie sur une vente de charité, un bal annuel et un spectacle de guignol19.
6Toujours en Bretagne, l’enquête menée par David Bensoussan rappelle combien l’Action française s’est appuyée sur les réseaux d’influence de la noblesse bretonne pour assurer son implantation sans vraiment rayonner en dehors, ce qui lui interdit d’apparaître comme un mouvement de masse20. La section la plus solide semble celle de Nantes avec quatre cents ligueurs en 1926 dont une centaine de dames et de jeunes filles. La plupart d’entre elles portent un nom à consonance nobiliaire et se retrouvent pour des activités mondaines comme des ventes de charité ou des bals. Les responsables du comité féminin pour la section de la Loire-Inférieure sont les marquises de Juigné et de La Ferronnays, les épouses de deux parlementaires conservateurs, ne cachant pas leurs sentiments royalistes. La première n’est autre que Marie Schneider, la fille d’Henri Schneider, directeur des usines du même nom, dont le plus proche collaborateur a été pendant la guerre le mari de la comtesse de Courville. En épousant Jacques de Juigné en 1901, elle est entrée dans l’univers catholique et monarchiste d’une famille de la noblesse bretonne acquise à la cause agrarienne, installée au château de Bois-Rouaud à Saint-Hilaire de Chaléons21. Les deux époux vont s’engager en politique, lui comme maire, conseiller général et député, elle au sein de l’organisation féminine catholique qu’est la Ligue Patriotique des Françaises. Tous deux participeront activement aux activités de la section d’Action française à Nantes jusqu’en 1926. Née de Kerjégu, d’un ancien lignage breton des Cotes du Nord, la seconde marquise est l’épouse d’Henri de la Ferronnays, un officier de cavalerie démissionnaire en 1905. A la mort de son père en 1907, celui-ci retourne à la gestion de ses terres, sur le domaine de Saint-Mars-la-Jaille, et entame une longue carrière parlementaire22. Elle aussi s’emploie à s’engager sur le terrain du politique en dirigeant le comité départemental de la Ligue Patriotique des Françaises. La proximité du couple avec l’Action française amènera la marquise à collaborer à la plupart des manifestations mondaines de la section nantaise et le marquis à prendre une part active à l’ultime tentative de conciliation auprès du pape à l’heure de la condamnation23. Par conséquent, la présence féminine au sein de l’Action française en Bretagne semble se rétracter autour de son noyau dur composé en majorité de dames de la noblesse.
7Encore dans l’Ouest mais sur des terres de mission cette fois, la première section d’Action française voit le jour à Poitiers en 1903 grâce à la ténacité d’un jeune avocat : Marie de Roux. Répondant à son appel, Henri Vaugeois et Léon de Montesquiou se produisent devant un auditoire de cinq cents personnes parmi lesquelles des dames de la bonne société poitevine. L’année suivante, c’est encore une fois l’ambassadrice de la ligue, la marquise de Mac-Mahon qui emporte la conviction devant un auditoire de plus de trois cents femmes, pour la plupart des nobles dames venues exprimer leur haine envers la République24. Sur cet élan, une ardente propagandiste, Mademoiselle de Clisson, s’emploie à monter une section de jeunes filles royalistes et à répondre à l’appel de Dom Besse, le moine voisin de l’abbaye voisine de Ligugé qui l’incite en 1909 à tenir une bibliothèque à Poitiers25. Elle incarne l’engagement des quelques personnalités féminines de la noblesse poitevine qui ont accepté de la suivre.
8Dans le Midi blanc, la participation féminine à l’Action française demeure encore plus modeste. Les enquêtes menées dans les sections des Bouches-du-Rhône et du Gard l’attestent. Gérard Gaudin dépeint pour la région provençale un univers militant principalement masculin26. Pourtant, la marquise de Mac-Mahon avait fait le déplacement jusqu’à Marseille pour soutenir la première causerie du comte Henri de Larègle en 190627. Trois ans plus tard, elle accepte encore de revenir dans la cité phocéenne pour fédérer tous les groupes royalistes sous la bannière de l’Action française. L’élan féminin ne semble guère au rendez-vous. Dans le Gard où plusieurs sections s’implantent à partir de 1908, particulièrement à Nîmes et à Uzès, l’étude de Roland Andréani fait état d’un certain retrait des femmes dans les activités militantes de l’organisation maurrassienne28. De même, les travaux récents de Philippe Secondy sur l’Hérault en témoignent une nouvelle fois29. Fort d’une vieille tradition monarchiste et d’un soutien de l’évêque de Montpellier, Mgr de Cabrières, le département de l’Hérault a fait bon accueil à l’Action française mais avec une certaine réserve, davantage soucieux de défense catholique que de combat nationaliste30. Les dames de la noblesse languedocienne qui franchissent le pas, se retrouvent alors dans un même comité avec les jeunes filles royalistes pour des activités exclusivement pieuses et charitables31. Leur engagement militant devient ensuite plus politique au lendemain de la guerre en accordant davantage de temps à la propagande des journaux. Cette réserve féminine à l’égard des groupes héraultais d’Action française se traduit encore plus à la veille de la condamnation. En effet, à l’occasion d’un séjour de la duchesse de Guise, l’épouse du prétendant Jean III, au château de Castries en septembre 1926, elle accueille dans le parc plus de deux mille sympathisants de l’Action française, munis d’une invitation et représentant les principaux cantons du département. Mais la représentante de la famille royale attire surtout des hommes, plus d’un millier (1 555), et peu de femmes, moins de cinq cents (468)32.
9Au lendemain de la condamnation, le sentiment de déchirement est particulièrement douloureux pour un certain nombre de responsables locaux de sections féminines. Ainsi, les marquises de Juigné et de La Ferronnays sont devant un choix difficile face à leur responsabilité commune de deux comités féminins départementaux pour la Loire-Inférieure, celui de l’Action française et celui de la Ligue Patriotique des Françaises33. Si la fidélité à l’Eglise sera la plus forte pour elles, la fidélité au roi demeure néanmoins tenace pour certaines dames de la noblesse qui s’affichent ostensiblement dans l’organisation du mouvement maurrassien après 1927. Ainsi, la plupart des départements qui ont conservé au moins une section après la condamnation, affiche l’existence d’un groupe de dames. A l’échelon national, l’organigramme de l’Action française détaille la structure adoptée par les responsables féminines. Toutes les fonctions officielles sont alors détenues par des représentantes de la noblesse dont le nom figure dans l’Annuaire des Châteaux34. En 1929, la présidente générale des dames royalistes est la comtesse de Sieyès qui n’est autre que Marie de Mac-Mahon, une parente directe de la marquise décédée en 192335. La vice-présidente est la vicomtesse de Besse. Pour l’association des jeunes filles royalistes, sa présidente générale est Yvonne de Kerret, responsable de la section départementale du Morbihan, héritière d’un hôtel particulier à Hennebont, près de Lorient36. Quant aux deux secrétaires générales de l’association, membres du groupe de Paris, leur seul nom évoque la fidélité à la cause royale avec Hedwige de Cabrières, rappelant la mémoire du fidèle cardinal, et Yolande de Luynes, fille du duc de Luynes, ami intime du prétendant. Ici, le prestige des noms s’associe au désir secret de ces femmes d’entrer publiquement en politique. Malgré la faiblesse des effectifs féminins qui gravitent autour de l’Action française, avant et surtout après la condamnation, il n’en demeure pas moins que l’engagement militant de ces femmes a été réel, pouvant aller jusqu’au déchirement intérieur. A ces figures de militantes, à haute visibilité, s’ajoute une autre manière de concevoir la présence féminine auprès de l’Action française, c’est la discrétion des affinités que certaines responsables d’organisations catholiques de masse ont pu un temps témoigner à l’égard du mouvement de Charles Maurras.
La discrétion des réseaux féminins catholiques
10En ces premières années du XXe siècle, pour faire face à la politique anticléricale du gouvernement républicain qui s’emploie à faire voter des mesures législatives d’exception contre l’Eglise et ses congrégations, des dames de la noblesse et de la bourgeoisie catholique réagissent en organisant des pétitions, des manifestations et des structures ligueuses. Afin de s’opposer à la loi sur les associations de 1901 qui entraîne l’expulsion de certains ordres religieux comme la Compagnie de Jésus, piliers de l’enseignement catholique et de la transmission de la foi au sein des élites du catholicisme français, germe rapidement l’idée d’agir sur le résultat des élections législatives d’avril-mai 1902. L’initiative est prise à Lyon, le 29 septembre 1901, avec la création de la Ligue des Femmes Françaises (LFF)37. Celle-ci résulte de l’action conjointe de deux “grandes dames”, Jeanne Lestra et la comtesse de Saint-Laurent, et du père jésuite, Antonin Eymieu, un directeur de conscience de premier ordre, exerçant au cœur du quartier aristocratique de la ville. L’œuvre se dote d’un comité de dames, siégeant à Lyon, centralisant les cotisations puis répartissant, à travers toute la France, les subsides pour les comités électoraux et les candidats à soutenir. Par ses qualités mondaines et ses réseaux relationnels, la comtesse de Saint-Laurent accepte d’assurer la fonction de présidente générale. En six mois, les adhésions vont affluer. En mai 1902, la LFF recense 93 comités départementaux avec une direction générale dans la capitale des Gaules, et un solide comité parisien.
11Parmi les personnes qui ont commencé à exercer des responsabilités régionales ou départementales, il y a en particulier ces châtelaines, épouses ou filles de zouaves pontificaux, reprenant le combat de leurs maris ou leurs pères, issues des anciens lignages de l’armorial de France. A Paris, s’affirme surtout l’action discrète de religieuses séculières, appartenant à la Société des Filles du Cœur de Marie, proche de la Compagnie de Jésus, avec notamment la baronne de Brigode et Marie Frossard. L’échec aux élections législatives de 1902 provoque la scission entre les deux bureaux, parisien et lyonnais, révélant une opposition de fond entre deux options politiques, la fidélité lyonnaise à la conception monarchiste et le soutien parisien à la stratégie du ralliement définie par Léon XIII. Dès lors, le comité de Paris se constitue en une organisation concurrente, la Ligue Patriotique des Françaises (LPDF). Dès la fin de l’année 1903, ce sont plus de deux cents comités qui réunissent près de 150 000 ligueuses. Elles seront d’ailleurs plus de 500 000 à la veille de la Grande Guerre, soulignant ainsi l’évolution vers un mouvement catholique de masse.
12Pour un certain nombre de dirigeantes départementales et nationales dont la foi est enracinée dans une culture catholique intransigeante, le lot de certitudes et de dogmes que fournit l’idéologie maurrassienne ne peut que les séduire et les convaincre de suivre ce “parti de l’intelligence” à l’heure où la “gueuse” assène ses plus rudes assauts. Parmi les responsables de la LFF, façonnées par l’identité nobiliaire et leurs sympathies monarchistes, l'attirance pour l’Action française ne peut qu’être “naturelle” et légitime. Or, l’adhésion ne sera jamais massive, tout au plus ponctuelle, et le plus souvent voilée. Ici, l’échec politique de 1902 semblerait avoir laissé des traces et des blessures profondes qui peuvent expliquer en partie l’existence d’une certaine réticence à afficher des sentiments de sympathie envers la doctrine de Charles Maurras. En effet, l’expérience amère de la primauté du politique a plongé la plupart des dirigeantes de la ligue lyonnaise dans la perplexité au sujet du recours à l’action politique. Le choix d’engager la LFF sur les chemins du spirituel résulte par conséquent de la désillusion du politique et de la priorité donnée à l’Eglise et à Rome. Aucun lien, aucun propos sympathisant avec l’Action française n’est affiché parmi les responsables de la LFF, ni dans le bulletin jusqu’à ce que la Séparation et les inventaires viennent exaspérer certaines âmes proches de la fondation de l’organisation lyonnaise.
13Cependant, se profilent quelques discrètes invitations à regarder en direction du mouvement de Charles Maurras. Elles proviennent notamment d’incitations à la lecture d’ouvrages écrits par des auteurs proches de cette organisation du nationalisme intégral. A l’heure où Pie X sonne la charge contre le modernisme, une nouvelle chronique est inaugurée dans l’organe officiel de la LFF, L’Appel à la France chrétienne, afin d’attirer l’attention des ligueuses sur les « bons ouvrages à répandre »38. Elle est en particulier l’œuvre d’Antoine Lestra, le fils de la fondatrice, jeune avocat royaliste épris par le dynamisme et la qualité des cercles intellectuels de l’Action française. Ami intime de Pierre Lucien-Brun, petit-fils du sénateur inamovible et fils de l’avocat légitimiste Henry, il se passionne pour le félibrige et la fidélité à la cause monarchiste39. Ainsi, il invite explicitement à lire la revue de L’Action française. Pour acquérir une solide formation intellectuelle et morale, Antoine Lestra estime que les ligueuses doivent s’adonner à la lecture de l’organe royaliste et à celle des livres écrits par le maître et ses disciples. Il suggère également aux lectrices de L’Appel de bien retenir l’adresse de la maison d’édition de L’Action française : « elles y trouveront toute une collection de livres dont je ne saurais trop leur recommander l’étude. Contre les attaques répétées de l’antipatriotisme et de l’impiété, les fondateurs de la Nouvelle Librairie nationale ont résolu, au nom de la science véritable, d’élever une contre-encyclopédie »40.
14Parmi les volumes de cette entreprise éditoriale, il conseille le dernier livre publié par Charles Maurras. Celui-ci évoque les conceptions politiques et religieuses de Marc Sangnier pour dénoncer les hérésies démocratiques qui en découlent41. Il présente également le livre de Louis Dimier qui passe en revue les œuvres des auteurs contre-révolutionnaires du siècle dernier de Joseph de Maistre à Louis Veuillot42. Il s’attarde aussi sur l’ouvrage de Georges Valois, responsable de la Nouvelle Librairie Nationale, qui rend compte de son évolution philosophique personnelle passant de l’anarchisme athée à la foi catholique et monarchiste43. Enfin, il suggère aux ligueuses la lecture du livre du comte Léon de Montesquiou qui n’a « pas été fait pour elles principalement : il convient cependant de le leur présenter car elles ne doivent rien ignorer de ce grand mouvement de renaissance nationale qui s’opère dans les esprits… à la suite d’Auguste Comte »44. Le jeune avocat royaliste conclut sa nouvelle rubrique en annonçant qu’il poursuivra sa prochaine chronique sur les livres écrits par les élites du mouvement d’Action française. Or, il n’y aura jamais d’autres chroniques relatives aux écrits des penseurs du nationalisme intégral. La rédaction du bulletin semble avoir estimé qu’une trop grande proximité avec cette littérature était de nature à trop inféoder la LFF à une organisation politique. Quoi qu’il en soit, Antoine Lestra poursuivra son engagement auprès de l’Action française en dehors de la LFF45. Il participe en 1909 à la fondation d’une section lyonnaise au sein de laquelle se retrouvent toutefois des personnalités proches de la LFF comme Louis de Longevialle et Antoine Vignon dont les épouses exercent respectivement les fonctions de présidente du département du Rhône et de Lyon46. De son côté, la comtesse de Saint-Laurent n’hésite pas jusqu’en 1909 à ouvrir les réunions de la LFF au comité lyonnais d’Action française et aux Camelots du Roi mais leur comportement parfois belliqueux « l’a fortement irritée. Elle ne veut plus entendre parler d’eux »47. Elle craint surtout que leur attitude nuise à son mouvement par l’amalgame qui peut en résulter. Dans la Loire, la collaboration peut parfois s’afficher clairement entre les deux organisations. Ainsi, lors d’une réunion du comité royaliste de Montbrison, le 3 mars 1912, la comtesse de Villechaize, responsable de la LFF dans l’arrondissement, n’hésite pas à prononcer un discours aux cotés de la marquise de Mac-Mahon, du comte Bernard de Vesins, président de la Ligue d’Action française, et de Régis Flachaire de Roustan, responsable de la section lyonnaise48. De telles manifestations de proximité demeurent néanmoins exceptionnelles.
15Par conséquent, l’engagement royaliste d’Action française du fils de la fondatrice de la LFF, même s’il demeure isolé et ponctuel, vient traduire une certaine communauté de vue et de conception entre le système maurrassien et la culture politique d’un catholicisme intégral qui a façonné aussi bien Jeanne Lestra que son fils Antoine. Si ce dernier a fait le pas jusqu’à l’adhésion au mouvement de Charles Maurras, sa mère s’est seulement contentée de la lecture discrète de la revue puis du quotidien, même après 192749. De fait, Jeanne Lestra s’apparente à ces nombreuses femmes du monde de la noblesse et de la bourgeoisie catholique, responsables d’un comité de la LFF, conservant au fond de leur cœur la nostalgie du temps de l’action politique et feuilletant avec une certaine complaisance le journal maurrassien. Si la rencontre avec le système doctrinal de ce néo-royalisme n’a finalement pas eu lieu pour la plupart des dirigeantes de la LFF en raison de la primauté donnée au spirituel, il reste que la sensibilité monarchiste figure toujours comme une dimension de la culture catholique intransigeante qu’il est possible de laisser transparaître ou d’afficher publiquement. Ainsi, s’affiche une certaine connivence entre la LFF et la Revue Catholique et Royaliste, fondée elle aussi en 1901 par le clan de la famille d’Héricault à laquelle appartient Marie-Josèphe, la grande conférencière de la LFF. La rédaction de cette revue s’assure le concours de personnalités prestigieuses du catholicisme social mais également celui de religieux intégristes et proches de l’Action française comme le bénédictin Dom Besse et l’abbé Bernard Gaudeau. L’entente avec la nouvelle revue royaliste est d’ailleurs parfaite avec la LFF50. De son côté, L’Appel à la France Chrétienne invite ses lectrices à s’abonner à cette revue amie qui prône ouvertement le retour à la monarchie d’Ancien Régime51. De tels liens, même ponctuels, établis avec des personnalités du catholicisme intégral dont quelques-unes ont affiché leur attachement à l’Action française, illustrent la force de la tentation intégriste et nationaliste au sein de la LFF. Si l’option maurrassienne du “politique d’abord” a pu réveiller chez plusieurs responsables de la LFF quelques sentiments nostalgiques et d’espoirs secrets, elle n’a cependant jamais été en mesure de faire basculer l’organisation lyonnaise dans le cercle d’influence maurrassienne. La volonté déterminée de la LFF de rester fidèle à Rome l’a quelque peu immunisé contre le “venin” du nationalisme intégral et le “poison” de l’intégrisme. Pour la quasi-totalité des responsables des grandes organisations féminines catholiques, issues pour une grande part des milieux nobiliaires, l’Action française demeure surtout un “fruit défendu” malgré les tentations et les déchirements qu’elle a pu susciter.
16Par conséquent, la présence des femmes au sein de l’Action française, aussi faible soit-elle, semble se cantonner à un univers très restreint, principalement celui de la noblesse dont la fidélité à la cause royale n’a pas failli. Mais c’est une autre fidélité, encore plus solide et plus intense, qui semblerait fournir un élément d’explication à propos de la faiblesse de l’engagement féminin dans cette organisation du nationalisme intégral. Il s’agit de la fidélité à l’Eglise et à Rome à laquelle les femmes sont particulièrement attachées. En effet, l’histoire du catholicisme français a connu tout au long du XIXe siècle deux grands processus culturels majeurs, ceux de la « féminisation » et de la « romanisation » dont Claude Langlois et Philippe Bourtry ont chacun attesté la vigueur52. En prenant le parti de s’appuyer sur la tradition d’une culture politique gallicane et nationaliste, l’Action française prenait ainsi le risque de se couper des plus fidèles soldats de l’Eglise qu’ont été en particulier les femmes. Là où la fidélité au roi résistait encore, surtout au sein des cercles nobiliaires et aristocratiques, les dames de l’armorial de France ont cru, à l’heure de la persécution anticléricale, que le mouvement de Charles Maurras était susceptible de pouvoir porter leur double fidélité. Mais il leur a fallu très vite choisir, d’abord entre le politique et le spirituel, puis entre le roi et l’Eglise. La condamnation de 1926 ne fera que confirmer leurs pressentiments qui les ont fait s’engager massivement au sein des Ligues catholiques, proches de Rome et dotées d’un recrutement exclusivement féminin. Ces organisations leur ont permis d’accéder à des responsabilités de plus grande envergure que ce qu’elles auraient pu espérer à l’intérieur d’une structure politique mixte. L’Action française n’a donc pu guère compter sur l’engagement de femmes catholiques à ses côtés. La plupart avait déjà contracté une autre alliance avec Rome. Le divorce avec l’Eglise romaine étant pour elles impensable, il ne leur restait qu’à suivre la voie tracée par le vicaire du Christ, peut-être leur nouvel époux.
Notes de bas de page
1 Eugen Weber, L’Action française, Paris, Stock, 1964 ; Victor Nguyen, Aux origines de l’Action française. Intelligence et politique à l’aube du XXe siècle, Paris, Fayard, 1991 ; Michael Sutton, Charles Maurras et les catholiques français (1890-1914). Nationalisme et positivisme, Paris, Beauchesne, 1994 ; Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française. Histoire d’une condamnation (1899-1939), Paris, Fayard, 2001.
2 Bertrand Joly, Dictionnaire biographique et géographique du nationalisme français (1880-1900), Paris, Champion, 1998.
3 Bertrand Joly, Déroulède. L’inventeur du nationalisme français, Paris, Perrin, 1998, p. 81.
4 Jean-Pierre Rioux, Nationalisme et conservatisme. La Ligue de la Patrie Française (1899-1904), Paris, Beauchesne, 1977, p. 75-76.
5 Eugen Weber, L’Action française, op. cit., p. 81-86 ; Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française…, op. cit., p. 47-50.
6 Ibid., p. 62.
7 Almanach de l’Action française, 1913.
8 Dictionnaire de biographie française, volume 9, Paris, Letouzey et Ané, 1956, p. 1055-1056.
9 Bottin mondain, 1905 ; Eugen Weber, L’Action française, op. cit., p. 56.
10 Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française…, op. cit., p. 113.
11 Dictionnaire de biographie française, volume 18, Paris, Letouzey et Ané, 2001, p. 497-498.
12 Eugen Weber, L’Action française, op. cit., p. 116.
13 Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française…, op. cit., p. 57 ; Hervé Serry, Naissance de l’intellectuel catholique, Paris, La Découverte, 2004, p. 192.
14 Michel Denis, Les Royalistes de la Mayenne et le monde moderne (XIXe -XXe siècles), Paris, Klincksieck, 1977, p. 510-511.
15 Ibid., p. 512.
16 Ibid., p. 514.
17 Ibid., p. 516.
18 Ibid., p. 526.
19 Ibid., p. 527.
20 David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale. Les droites bretonnes dans l’entre-deux-guerres, Paris, Fayard, 2006, p. 105-108.
21 Dictionnaire de Biographie Française, volume 18, Paris, Letouzey et Ané, 1994, p. 971 ; Michel Lagree, Religion et cultures en Bretagne (1850-1950), Paris, Fayard, 1992, p. 471.
22 Ibid., p. 471 ; Michel Lagrée (dir.), Dictionnaire du monde religieux de la France contemporaine, volume 3, Paris, Beauchesne, 1990, p. 222 ; Dictionnaire de biographie française, volume 19, Paris, Letouzey et Ané, 2001, p. 146.
23 Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française…, op. cit., p. 325-326.
24 Ibid., p. 43.
25 Ibid., p. 52.
26 Gérard Gaudin, « Chez les Blancs du Midi : du légitimisme à l’Action française », Etudes Maurrassiennes, 1972, p. 59-70.
27 Ibid., p. 66.
28 Roland Andréani, « Milieux d’Action française et Camelots du Roi dans le Gard avant 1914 », Actes du 96e Congrès national des sociétés savantes, Toulouse, 1971, tome 1, Paris, BN, 1976, p. 255-265.
29 Philippe Secondy, La Persistance du Midi Blanc. L’Hérault (1789-1962), Perpignan, PUP, 2006.
30 Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française…, op. cit., p. 46 ; Gérard Cholvy, Le cardinal de Cabrières (1830-1921), Paris, Cerf, 2007.
31 Philippe Secondy, La Persistance du Midi Blanc..., op. cit., p. 147-148.
32 Ibid., p. 150.
33 David Bensoussan, Combats pour une Bretagne catholique et rurale…, op. cit., p. 113.
34 Annuaire des Châteaux, 1930.
35 Almanach de l’Action française, 1929, p. 421.
36 Ibid., p. 423 ; Jacques Prévotat, Les Catholiques et l’Action française …, op. cit., p. 105 et 357.
37 Bruno Dumons, Les Dames de la Ligue des femmes françaises (1901-1914), Paris, Cerf, 2006.
38 L’Appel à la France chrétienne, 8 février 1907, p. 15-16.
39 Claudie Brunel, Antoine Lestra, serviteur de l’Eglise et du Roi (1884-1943), mémoire de maîtrise, Université Lyon III, 1988, p. 7 et suiv. Sur la famille Lucien-Brun et son engagement dans la cause monarchiste : Xavier de Montclos (dir.), Dictionnaire du monde religieux de la France contemporaine, volume 6, Paris, Beauchesne, 1994, p. 281-283 ; Gersende Le Jariel, Lucien-Brun ou le légitimisme absolu (1822-1898), thèse de doctorat, université Lyon III, 2000.
40 L’Appel à la France chrétienne, 8 février 1907, p. 15.
41 Charles Maurras, Le Dilemme de Marc Sangnier, essai sur la démocratie religieuse, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1907.
42 Louis Dimier, Les Maîtres de la Contre-Révolution au XIXe siècle, Paris, Librairie des Saints-Pères, 1907.
43 Georges Valois, L’Homme qui vient, philosophie de l’autorité, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1906.
44 Léon de Montesquiou, Le Système politique d’Auguste Comte, Paris, Nouvelle Librairie nationale, 1907.
45 Claudie Brunel, Antoine Lestra, serviteur de l’Eglise et du Roi (1884-1943)…, op. cit., p. 36-40.
46 Archives Départementales du Rhône, 4 M 260, Liste des comités politiques de Lyon, mai 1911, « Groupe Lyonnais d’Action française » ; Eugen Weber, L’Action française, op. cit., p. 83.
47 AN, F7 13215, Direction de la Sûreté Générale, cahier sur la LPDF, p. 12.
48 Comité royaliste de Montbrison. Réunion du 3 mars 1912, Montbrison, Méchin, 1912.
49 Entretien avec Jean Lestra, 22 avril 1998.
50 Revue catholique et royaliste, 20 janvier 1903.
51 L’Appel à la France chrétienne, 8 février 1907, p. 16.
52 Jacques Le Goff et René Rémond, Histoire de la France religieuse, tome 3, Paris, Seuil, 1991, p. 292-307 et 423-445.
Auteur
Bruno Dumons est chargé de recherche CNRS, directeur-adjoint de l'UMR LARHRA (5190). Il est notamment l’auteur du livre Les Dames de la Ligue des femmes françaises (1901-1914) (Paris, Cerf, 2006).
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