1 V. Mortet, « L’expertise de la cathédrale de Chartres en 1316 », Congrès archéologique, 1900, p. 308-329.
2 De 1506 à 1529, l’architecte Jehan de Beauce, entreprenant d’immenses travaux aux deux extrémités de la cathédrale, avec la flèche du clocher neuf et le déploiement du nouveau tour du chœur, négocie en virtuose le passage de l’air gothique flamboyant à celui de la Renaissance. Peu avant la Révolution, Victor Louis insuffle au réaménagement du chœur canonial un souffle néo-classique mâtiné d’une charge ornementale encore toute baroque et violemment colorée. Fr. Jouanneaux, Décor et mobilier. Cathédrale Notre-Dame de Chartres, Orléans, 2008, p. 35-49.
3 Un inventaire patrimonial est tenté par Montalivet en 1810 et en 1816 tandis que A. de Laborde établit la liste des monuments français religieux. Le premier budget est mis en place par le ministre des Cultes en 1819 et Guizot crée le poste d’Inspecteur Général confié à L. Vitet, puis à P. Mérimée, l’année même (1834) où Arcisse de Caumont inaugure la Société française d’Archéologie. En 1837 parait la liste des Monuments « classés » tandis que quelques années plus tard, en 1840, Viollet-le-Duc ouvre le chantier de la Madeleine de Vézelay. A. Auduc, Quand les monuments construisaient la nation. Le service des monuments historiques de 1830 à 1940, Paris, 2008. A. Timbert, Restaurer et bâtir, Viollet-le-Duc en Bourgogne, Lille, 2013.
4 Notons cependant qu’on ne connaît pas assez l’œuvre législative de la Révolution française en matière de protection des arts anciens. En 1791, l’Assemblée constituante, en parallèle à la saisie des biens du clergé, décréta la création du Dépôt des Arts, au couvent des Petits-Augustins, confié à A. Lenoir (1768-1839). La Convention mit un coup d’arrêt aux déprédations aveugles en commandant à l’évêque constitutionnel Grégoire (1750-1831) un discours contre le « Vandalisme » avant de faire stopper par décrets la destruction déjà engagée du tour du chœur de la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi et celle de la statuaire des portails de Chartres. F. Bercé, Des monuments historiques au Patrimoine, du XVIIIe siècle à nos jours, ou « Les égarements du cœur et de l’esprit », Paris, 2000.
5 Quant aux couvents, souvent négligés, ils souffrirent surtout après la Révolution, transformés en carrières de pierre par la cupidité des spéculateurs. Mais déjà bien avant dans l’Ancien Régime, diverses résidences royales, comme Saint-Germain-en-Laye, furent démolies par simple souci d’économie. L. Réau, Histoire du vandalisme, les monuments de l’art français, Paris, rééd., 1994.
6 M.-J. Bulteau, Monographie de la cathédrale de Chartres, Chartres, t. 1, 1887, p. 245-246. Abbé Sainsot, « La cathédrale de Chartres pendant la Terreur. Deuxième Partie », Mémoires de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, t. 9, 1889, p. 241. Voir également, dans le présent volume, la contribution de S. D. Daussy.
7 B. Féret, « Les restaurations successives », Chartres. La grâce d’une cathédrale, dir. Mgr. M. Pansard, Strasbourg, 2013, p. 109-128.
8 A. Gilbert, Description historique de l’église cathédrale de Notre-Dame de Chartres, Chartres, 1824.
9 J.-F. Jolimont, Vues pittoresques de la cathédrale de Chartres, dessins de Chapuy, gravures d’Engelmann, Paris, 1828.
10 Chartres, Musée des Beaux-Arts – Inv. 52.2.1 : « Portail septentrional de la cathédrale Notre-Dame », dessin de E.-E. Viollet-le-Duc. Pour complément : Viollet-le-Duc, Galeries nationales du Grand Palais, 19 fév.-5 mai 1980, catalogue de l’exposition, Paris, 1980, p. 43.
11 Chartres, Musée des Beaux-Arts : Inv. 3552 – Fr.-A. Pernot, Incendie de la cathédrale de Chartres en 1836, huile sur toile. Pour complément sur cette question, voir dans le présent volume les contributions de S. D. Daussy et P. Benoit.
12 Arch. nat. : F19 7677 – Lettre du préfet d’Eure-et-Loir au ministre de la Justice et des Cultes. Chartres, 11 juin 1836.
13 Le débat le plus important concerna le choix du matériau de couverture qui oscilla entre le zinc, le bronze, le fer galvanisé et le cuivre. Arch. nat. : F19 7679 – Chambre des députés. 2e session 1839. N° 160. Exposé des motifs et projet de loi portant sur les restaurations de la cathédrale de Chartres. Séance du 2 juillet 1839.
14 J.-Fr. Belhoste, « La fonte et le fer dans la restauration des cathédrales au XIXe siècle », L’homme et la matière. L’emploi du plomb et du fer dans l’architecture gothique, Actes du colloque de Noyon, 16-17 nov. 2006, dir. A. Timbert, Paris, 2009, p. 200-201.
15 J.-M. Leniaud, Viollet-le-Duc ou les délires du système, Paris, 1994, p. 142-145. Pour détail des débats et sur le choix, entre dix-neuf projets, d’une charpente en fonte : Arch. nat. : F19 7679 – Chambre des députés, session 1837. N° 287. Rapport relatif aux réparations de la cathédrale de Chartres. Séance du 17 juin 1837.
16 Arch. nat. : F19 7677 – Correspondance concernant l’incendie et la reconstruction des combles.
17 J.-M. Welter, « La couverture en cuivre en France : une promenade à travers les siècles », Monumental, 2007, p. 104-112. Pour complément : G. Driey, Introduction de charpentes et couvertures métalliques dans les grands édifices au XIXe siècle : les problèmes posés par la restauration des charpentes et couvertures des cathédrales de Chartres et Saint-Denis, mém. master, 1re année, 2e cycle, École du Louvre, dir. I. Pallot-Frossard, 2 vol., 1999.
18 Arch. nat. : F19 7677 – « Quant à la couverture en cuivre, les propositions faites sont le résultat d’études et d’essais faits avec soin. Le modèle d’un des panneaux, grandeur d’exécution, se trouve posé depuis environ cinq mois sur le grand comble attaché au grillage où il a été exposé à l’effet des tempêtes violentes qui ont eu lieu cet hiver, sans avoir éprouvé le moindre effet, les agrafes et attaches ont maintenu cette feuille de cuivre en parfait état. » Rapport à Monsieur le Préfet d’Eure-et-Loir au sujet de plusieurs objets relatifs aux travaux de la cathédrale. Baron, architecte départemental, Chartres, 11 mars 1839.
19 Arch. nat. : F19 7677 – Cathédrale de Chartres. Devis des travaux à faire au-dessus des voûtes de la nef des bras de la croix, du chœur et du sanctuaire de l’église de Chartres pour préserver les voûtes des intempéries de l’hiver, par le moyen d’une couche de béton et d’un crépi enduit en mortier de chaux de Senonches et ciment. Baron, architecte départemental, Chartres, 26 juin 1836.
20 Sur ce beffroi : E.-E. Viollet-le-Duc, « Beffroi », Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, Paris, t. II, s. d., [1856], p. 187.
21 La terre cuite en forme de fusaïole a été choisie pour sa légèreté afin de ne pas surcharger les maçonneries. Le même matériau est employé par Lassus en 1849 pour la couverture des bas-côtés de la nef. Arch. nat. : 7679 – Ville de Chartres. Cathédrale. Exercice 1849. Devis des travaux de première urgence qui devront être exécutés dans le cours de l’année 1849. Lassus, architecte. Paris, 20 juin 1849. Sur l’usage des poteries hourdées : A. Timbert, « Reconstruire Vézelay et restaurer la Bourgogne : le choix des matériaux chez E.-E. Viollet-le-Duc », Actes du colloque Grands chantiers et Matériaux, 18 juin 2008, Livraisons de l’Histoire de l’Architecture, dir. B. Baudez, p. 87-108.
22 Cet ensemble peu connu est actuellement très négligé – seul l’escalier a été restauré par nos soins en 2002 – mais reste d’un grand intérêt pour l’histoire des techniques au XIXe siècle. J.-M. Leniaud, Jean-Baptiste Lassus ou le temps retrouvé des cathédrales, Paris, 1980, p. 82.
23 Arch. nat. : F19 7679 – Correspondance concernant le badigeonnage entrepris sans autorisation en 1842.
24 J.-M. Leniaud, Les cathédrales du XIXe siècle, Paris, 1993, p. 730-732.
25 Il les fera déposer en 1850, pour rétablir le seul dispositif original de gargouilles, « l’architecte (devant) scrupuleusement conserver le système ancien d’écoulement des eaux ». P. Mérimée, E.-E. Viollet-le-Duc, Instruction pour la conservation, l’entretien et la restauration des édifices diocésains et particulièrement les cathédrales, Paris, 26 février 1849, art. 46.
26 Voir la demande classée sans suite de Labrouste de présider aux restaurations de la cathédrale. Arch. nat. : F19 7677 – Lettre d’Henry Labrouste au ministre des Cultes. Paris, 20 juin 1838.
27 Arch. nat. : F19 7677 – Lettre du ministre de l’Instruction Publique et des Cultes au préfet d’Eure-et-Loir. Paris, 2 septembre 1837.
28 Les relevés de la cathédrale parurent en 72 livraisons de 1842 à 1858 les textes descriptifs établis par Paul Durand ne paraissent qu’en 1881. P. Durand, Monographie de Notre-Dame de Chartres, Paris, 1881. Ces relevés de la cathédrale, monument graphique aussi « important » que le monument lui-même, ont servi de référence au Service des Monuments Historique pendant près de cent cinquante ans. Mais c’est une belle image dans le goût du temps et non un outil scientifique ; ils pêchent par de nombreuses inexactitudes. Ces dernières sont largement liées au caractère léché d’un dessin qui reste très académique dans sa régularité, mais affectent surtout les coupes où les élévations sont ponctuellement fantaisistes. Il faut comprendre que l’architecte, par ses activités innombrables est par ailleurs décédé avant la publication, aussi n’a-t-il pas été en mesure de tout contrôler.
29 Arch. nat. : F19 7679 – Chartres, Cathédrale. Rapport adressé à Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique et des Cultes par Monsieur Lassus, architecte. Paris, 23 novembre 1848.
30 Arch. nat. : F19 7679 – Ville de Chartres. Cathédrale. Exercice 1849. Devis des travaux de première urgence qui devront être exécutés dans le cours de l’année 1849. Lassus, architecte. Paris, 20 juin 1849.
31 Sur ces questions, voir le rapport du 23 novembre 1848 : Arch. nat. : F19 7679.
32 Ces batteries d’étais se voient très nettement sur nombre de cartes postales anciennes de la façade nord dont les clichés datent nécessairement d’avant 1897, même si ce type de cartes fut édité jusqu’à la Première Guerre mondiale et parfois au-delà.
33 Cl. Lautier, « Les deux galeries des rois de la cathédrale de Chartres », Bulletin monumental, 169-1, 2011, 47-48. Un tirage d’un cliché d’Henri Le Secq, effectué en 1852 dans le cadre de la mission héliographique commandée par le Ministère des Beaux-Arts en 1851, montre les deux chantiers concomitants de Lassus sur le haut de la façade occidentale et la flèche de Jehan de Beauce. Chartres, Musée des Beaux-Arts – Inv. 84.19.24. Pour complément : A. de Monderard, La Mission héliographique : Cinq photographes parcourent la France en 1851, Paris, 2002.
34 A. Erlande-Brandenburg, « Notre-Dame de Paris : la restauration de la sculpture », Viollet-le-Duc, cat. expo., Grand Palais, 19 fév.-5 mai 1980, Paris, 1980, p. 156-161. Pour complément : J. Mayer, « Viollet-le-Duc et la sculpture ornementale des façades », Dossier Notre-Dame de Paris, Monumental, 2000, p. 38-45.
35 Voir, dans le présent volume, la contribution de V. Lambert.
36 Dont les églises de Cusset, Saint-Nicolas de Nantes, Saint-Pierre de Dijon et surtout Notre-Dame de la Treille à Lille. J.-M. Leniaud, op. cit., 1980.
37 Arch. nat. : F19 7679 – Chartres, Cathédrale. Rapport adressé à Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique et des Cultes par Monsieur Lassus, architecte. Paris, 23 novembre 1848.
38 J.-M. Leniaud, op. cit., 1993, p. 624-625. Pour complément : R. Echt, Emile Boeswillwald als Denkmalpfleger: Untersuchung zu Problemen und Methoden des Französischen Denkmalpfleger im 19 jahrhundert, Bonn, 1984. Pour son activité à l’église Saint-Aignan : S. Chetrit, La mise en couleur de l’église Saint-Aignan de Chartres au XIXe siècle. Une œuvre d’E. Boeswillwald, mém. master, 1re année, 2e cycle, dir. I. Pallot-Frossard, A. Timbert, 2 vol., 2012.
39 Arch. nat. : F19 7680.
40 On doit, à la décharge de Boeswillwald, mettre l’accent sur la somptueuse grille en fer forgé et doré qu’il dessina pour remplacer le jubé, et qui est dans la cathédrale le chant du cygne du style néo-gothique, création pourtant aussi étrangère au « style propre » de la cathédrale que pouvait l’être le jubé de Victor Louis.
41 De la sculpture d’origine ne subsista plus que les trois consoles figurées sur lesquelles il fit poser la Vierge et les anges sculptés par Deniau en 1873, en pierre dure de Chauvigny. A. Charpentier, « Les restaurations du portail sud (1836-1902) », Mémoire de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, t. 33, 2000-2004, p. 71-92.
42 C. Druel, Cathédrale Notre-Dame de Chartres : l’emploi de la pierre dans les chantiers de restauration du XIXe siècle. Approvisionnement, carrières, mise en œuvre, mém. master, 1re année, 2e cycle, École du Louvre, dir. I. Pallot-Frossard et A. Timbert, 2009, 2 vol.
43 Il n’est pas inutile de préciser ici que l’emploi d’une pierre exogène a entraîné en 2008 le remplacement de la moitié des assises des larmiers, toutes fendues, alors que les larmiers d’origine, certes épaufrés, étaient intacts ; à remplacer la totalité de la balustrade en quatre-feuilles menaçant de s’effondrer ; enfin de reprendre une bonne part des fûts de colonnettes et de purger le ciment des joints.
44 L.-J. Vicat (1786-1861) polytechnicien, ingénieur des ponts et chaussées à Périgueux, fut l’inventeur du ciment, révélé par ses Recherches expérimentales sur les chaux de construction, les bétons et les mortiers ordinaires, Paris, 1818. Pour complément sur la question des ciments : A. Matray, L’emploi de matériaux novateurs : mortiers et bétons dans la restauration des Monuments historiques au XIXe et au début du XXe siècle. Leur intégration dans les chantiers, leur réception par les professionnels, mém. master, 1re année de 2e cycle, École du Louvre, dir. I. Pallot-Frossard et A. Timbert, 2009, 2 vol.
45 Les ravages causés par cette tempête, en particulier les dégâts majeurs infligés à la verrière de Salomon au pignon du transept nord, avaient amené l’administration à prévoir un programme de restauration générale des vitraux, sans cesse repoussé.
46 J.-M. Leniaud, op. cit., 1993, p. 785-786. I. Leone-Robin, L’œuvre d’un architecte-restaurateur : Antoine-Paul Selmersheim (1840-1916), mém. DEA, Univ. Paris IV-Sorbonne, dir. B. Foucart, 1987.
47 Arch. nat. : F19 7681 – Cathédrale de Chartres (1888-1905).
48 Arch. dép. Eure-et-Loir : V 59 et V 60 – Liasses des plans du portail sud (travaux de 1898 à 1901).
49 Arch. nat. : F19 7679 – Chartres, Cathédrale. Rapport adressé à Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique et des Cultes par Monsieur Lassus, architecte. Paris, 23 novembre 1848. C’est une des premières observations sur l’usage du fer dans un édifice gothique, confrontant une fois de plus les observateurs pragmatiques aux puristes doctrinaires qui réfutaient alors l’usage du métal dans la construction médiévale. Sur cette question : J.-L. Taupin, « L’utilité du fer dans les cathédrales. Résurgences d’une réflexion : le statut du fer à Beauvais », L’homme et la matière. L’emploi du plomb et du fer dans l’architecture gothique, Actes du colloque de Noyon, 16-17 nov. 2006, dir. A. Timbert, Paris, 2009, p. 39-50.
50 Cl. Lautier, op. cit., 2011, p. 41-64.
51 Arch. dép. Eure-et-Loir : V 59 et V 60 – Liasses des plans du portail sud (travaux de 1898 à 1901).
52 Chartres, Musée des Beaux-Arts : Inv. 55 – Vue de la cathédrale de Chartres, vers 1860-68, huile sur toile.
53 Arch. nat. : F19 7679 – Chartres, Cathédrale. Rapport adressé à Monsieur le Ministre de l’Instruction Publique et des Cultes par Monsieur Lassus, architecte. Paris, 23 novembre 1848.
54 Aux portails sud et à l’extrémité de ces rampants de pierre, suivant les pentes en butées contre la paroi qui porte la coursière inférieure, il fit établir, ou peut-être restituer à partir de quelques témoins, de hautes et étroites marches de pierre. En effet, l’authenticité de ces marches qu’un historien a cru devoir qualifier « d’escalier des géants » continue à faire problème.
55 M. Bellot, Les portails nord de la cathédrale de Chartres : bilan des restaurations anciennes, comparaisons avec les interventions aux portails sud et état des restaurations en cours, mém. master, 1re année, 2e cycle, École du Louvre, dir. I. Pallot-Frossard, 2007. A. de Farcy-Guder, Le porche nord de la cathédrale de Chartres : la conservation des sculptures monumentales. Le point sur les restaurations anciennes et l’état actuel du porche, mém. master, 1re année, 2e cycle, École du Louvre, dir. I. Pallot-Frossard, 1997.
56 Sur cette question : A. Vuillemard, « Badigeons et polychromies néogothiques à Saint-Georges de Sélestat », Annuaire de la Société des Amis de la Bibliothèque Humaniste de Sélestat, t. 55, 2005, p. 129-135.
57 Cette bande de paroi murale, entre les appuis des baies et le bandeau en dessous, fut seule mise à nue, et c’est la seule zone où l’enduit à faux joints blancs fut intégralement reconstitué en 2009, lors de la restauration du haut chœur.
58 Ceci n’est pas reconnaissable actuellement à l’œil nu du fait de l’encrassement, mais a pu être vérifié de près à partir des échafaudages pour la vitrerie du pignon du transept sud.
59 On trouve là l’expression même de ce qui consiste à l’époque par esprit de système, et de nos jours pour « faire joli » ou « vrai », à décrouter des matériaux constructifs destinés à recevoir une finition décorative qui, de plus dans les édifices religieux, avait une exigence de dématérialisation de l’objet au bénéfice de l’élévation spirituelle. J. Baschet, L’iconographie médiévale, Paris, 2008, p. 80-81.
60 Soumeilhan, charpentier à Chartres 1903-1904, ouvrage largement popularisé par la carte postale des éditions ND.
61 On épargna toutefois les grands tympans peints au XIVe siècle portant dans le haut des parois des scènes figurées très éteintes sous l’empoussièrement qui attendent une prochaine restauration.
62 Pour un état de la question sur ce sujet : Cl. Lautier, « Restaurations récentes à la cathédrale de Chartres et nouvelles recherches », Bulletin monumental, 169-1, 2011, p. 3-6. Pour complément : I. Baudoin, J.-Fr. Lagier, M. Petit, « Paroles de professionnels. Protéger et restaurer les vitraux », Chartres. La grâce d’une cathédrale, dir. Mgr. M. Pansard, Strasbourg, 2013, p. 129-134.
63 Arch. dép. Eure-et-Loir : V 58 – Cathédrale (1893-1896).
64 Le modèle fut la baie en grisaille 19 du déambulatoire nord, verres façonnés en coulées unitaires par le Maître-verrier Burgsthal, installé à Fontfroide en 1930, abbaye dont il composa toute la vitrerie, à partir de coulées artisanales qu’il enrichissait de matériaux divers selon son inspiration.
65 J.-M. Bettembourg, J.-J. Burck, B. Callède et alii, La protection des vitraux par un film de résine polyurethane Viacryl SM564 + Desmodur N75 : contrôle effectué par le LRMH des applications in situ. Rapport LRMH n° 461B, juin 1983. L. Cuzange, Chartres. Cathédrale Notre-Dame. Vitraux des baies 49, 50 et 51 de la façade ouest : rapport d’étude sur l’état global de conservation et notamment la face externe de ces verrières, suite aux applications de Viacryl dans les années 1970, Tours, ms. dact., 2004. Sur les procédés antérieurs, notamment ceux relatifs aux restaurations des années 1920 : Y. Delaporte, Les vitraux de la cathédrale de Chartres, Chartres, 1926, p. 48-121. Cl. Lautier, « Les vitraux de la cathédrale de Chartres à la lumière des restaurations anciennes », Künstlerischer Austausch, Artistic Exchange, Actes du XXVIIIe Congrès international d’histoire de l’art, vol. III, Berlin, 1993, p. 413-424.
66 Dalles de doublage en verre float de 6 mm moulées à chaux sur l’empreinte de chaque panneau ancien après sa restauration. Les vitraux sont préalablement nettoyés des encrassements et dépôts chimiques externes, mais aussi partiellement débarrassés des plombs de casse, recollés et parfois légèrement recomposés pour revenir à l’aspect d’origine suite à quelques remontages hâtifs. Pour le reste, la verrière de doublage dans son armature (armature en laiton BL2 posée sur l’extérieur de la baie). Le BL2 a la particularité de ne pas faire de coulure. C’est un complément à la restauration, un apport contemporain, d’intégration à ce jour un peu sèche, en attendant son propre vieillissement, mais nécessaire à une protection sûre des verres anciens mis ainsi à l’abri des agressions climatiques. Toutefois, on s’interroge toujours sur la modification de transmission lumineuse occasionnée par ce mode de doublage.
67 Méd. Arch. Pat. : 4° 423.
68 Frappée à plusieurs reprises par la foudre, la flèche fut renforcée par une armature intérieure en béton avec planchers intermédiaires formant raidisseurs. Devant la fragilité des crochets feuillagés des arêtes externes, il fit ceinturer chaque crochet avec un fort étrier de cuivre qui a empêché toute chute à ce jour, malgré des fractures nombreuses du matériau.
69 Méd. Arch. Pat. : 80/36/16 – Cathédrale de Chartres, Travaux (1972-1979).
70 Ce fut en fait un simple plumage de l’enduit dont on ignore jusqu’à quel point il était conservé. Il fit ensuite appliquer un dégrossis de 3 cm et une couche d’enduit de chaux de 1 cm couvert par un badigeon dans les tons de celui qui avait été appliqué un peu plus tardivement sur l’enduit ocre original et restitua enfin des faux joints fantaisistes. On est là dans deux visions antagonistes de la restauration d’un monument historique, ou une intervention techniquement normative associée à une finition « Beaux-Arts » l’avait encore emporté sur le respect des strates originales, imposant aujourd’hui leur restitution complète.
71 Méd. Arch. Pat. : 81/28/15 – Cathédrale de Chartres, restaurations (1964-1992).
72 B. Callède, P. Hugon, Chartres, Eure-et-Loir, cathédrale Notre-Dame. Portail royal, tympan, côté nord : analyse de polychromie. Rapport LRMH n°236C, mars 1982. Pour complément : G. Nicot, « La polychromie du portail royal de Chartres », Architecture et décors peints, Actes du colloque d’Amiens, 19-21 oct. 1989, Paris, 1990, p. 98.
73 E. Lefèvre-Pontalis, « Les façades successives de la cathédrale de Chartres au XIe et XIIe siècles », Mémoires de la société archéologique d’Eure-et-Loir, 13, 1901-1904, p. 1-48. Du même : « Nouvelles études sur les façades et les clochers de la cathédrale de Chartres », Mémoires de la société nationale des antiquaires de France, 44, 1903, p. 69-136. Pour une synthèse : P. Kurmann et B. Kurmann-Schwarz, Chartres. La cathédrale, Saint-Léger-Vauban, 2001.
74 J. Michler, « La cathédrale Notre-Dame de Chartres : reconstitution de la polychromie originale de l’intérieur », Bulletin monumental, 147-2, 1989, p. 117-131.
75 G. Nicot, « La cathédrale Notre-Dame, Chartres, Eure-et-Loir », Monumental, 1994, p. 16-17.
76 S. Demailly, Chartres, cathédrale Notre-Dame, Eure-et-Loir. Rapport LRMH n° 143, août 2000.
77 P. Calvel, « La restauration des trois portails du bras nord du transept », Monumental, 2003, p. 122-127. C. Grenouilleau, « Le déroulement des travaux et le protocole de restauration », Monumental, 2003, p. 128-129.
78 Nous avons succédé à G. Nicot en 1998. Les travaux de nettoyage des porches nord ont duré jusqu’en 2000, tels qu’ils avaient été conçus par notre prédécesseur avec l’entreprise Groux sous la direction de Christine Grenouilleau. Il s’est depuis avéré nécessaire de procéder à deux campagnes de dépoussiérage à la nacelle tant le salissement par dépôt de poussières atmosphériques est rapide.
79 Étude préalable à restauration des verrières du haut chœur. Menée en cinq phases, en procédant à la dépose préalable de cinq séries de trois verrières, étudiées par trois Maîtres Verriers titulaires d’une Maîtrise des Sciences et Techniques du vitrail de 2003 à 2007. Compte tenu de l’importance de l’opération, chaque ensemble étudié devait faire par la suite l’objet d’une campagne de restauration-protection pendant qu’on entreprenait l’étude de la suivante. Au bout de trois phases de restauration, on fut amené à conclure que la dépose préalable n’apportait pas de gain de connaissances significatif, les Maîtres Verriers ne pouvant procéder d’office au nettoyage du fait des contraintes inhérentes au marché public. Les deux dernières phases furent donc étudiées sans dépose préalable à partir des données statistiques d’intervention sur les trois premières. Maîtres Verriers Isabelle Beaudouin, Anne Pento et Fréderic Pivet. Sur les principes de cette opération : P. Calvel, « Les études préalables à la restauration des vitraux, ou la tentation de l’exhaustivité », Le vitrail, n° 15, mars 2005, p. 17-24.
80 Sur cette question : M. Tricoit, S. Pawlak, A. Timbert, « Polychromie intérieure – polychromie extérieure : le cas du cloître », La cathédrale Notre-Dame de Noyon : cinq années de recherches, dir. A. Timbert, Mémoires de la Société historique et archéologique de Noyon, vol. 39, 2011, p. 203-211.
81 A. Charpentier, « Cathédrale de Chartres. Notes sur les vitraux de la façade sud du transept », Mémoires de la Société Archéologique d’Eure-et-Loir, vol. 33, 2000-2004, p. 66-70.
82 E. Caillé, O. Rolland, A. Blanc, P. Calvel, Étude préalable à la restauration des porches et portails Sud, Direction Régionales des Affaires Culturelles, Centre, 2002-2003.
83 La monographie de la cathédrale de Chartres par l’abbé Bulteau nous a transmis une image de ce décor mural appliqué autour du nouvel autel, dans la chapelle des Martyrs, et répandu aux murs sous-appuis de chacune des trois absidioles. M.-J. Bulteau, op. cit., t. I, 1887, p. 280.
84 P. Calvel, « Cathédrale de Chartres. Restauration des peintures murales et des vitraux du haut chœur », Monumental, 2, 2010, p. 58-63.
85 Ce badigeon ocre soutenu, très instable, était attribué au début du XVe siècle sans aucune source précise. On trouvera dans le présent volume une hypothèse développée par Michel Bouttier avec des arguments convaincants en faveur d’une date d’application beaucoup plus ancienne.
86 Pour observation de la méthode, voir le documentaire scientifique de Ch. Le Goff et G. Glasmann, dir. scientifique, A. Timbert, Les cathédrales dévoilées, DVD, Arte-France, 2010.
87 Sur cette question, voir la contribution de S. D. Daussy dans le présent volume.
88 Sur la seule paroi de fond du triforium, on conserva à titre de document historique de larges surfaces du badigeon tardif, griffé par d’innombrables graffitis médiévaux, attestant de son ancienneté.
89 P. Calvel, « La restauration de la galerie des rois, façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Chartres », Monumental, 1, 2009, p. 142-145.
90 Cl. Lautier, op. cit., 2011, p. 41-64.
91 Méd. Arch. Pat. : Fonds E. Lefèvre-Pontalis, cl. LP 003371.
92 La restauration du déambulatoire, qui sera l’achèvement de celle de tout le chœur, se termine au moment où paraît le présent ouvrage. Le programme de restauration intérieur de la cathédrale se poursuivra par la nef, la croisée du transept et les bas-côtés ; enfin par les bras du transept. La restauration et la protection des vitraux du clair étage accompagnent ces opérations de dégagement du décor intérieur dont l’achèvement est prévu en 2015.