1 Que Stephanie Schwerter en soit ici remerciée.

2 Pour une synthèse de ces travaux, voir Bernard, Julien, La concurrence des sentiments. Une sociologie des émotions, Métailié, 2017.

3 Christian Topalov et ses co-auteurs ont remarquablement étudié, en particulier dans L’aventure des mots de la ville, la complexité des niveaux de langage permettant de rendre compte des divisions de la ville. La circulation des termes entre aires géographiques, culturelles et linguistiques, l’évolution de leurs significations à travers le temps, leurs transferts éventuels du langage administratif au langage populaire, tous ces phénomènes traduisent la puissance de ces divisions sur la vie sociale urbaine.

4 500 ans après la fondation du ghetto emblématique de Venise, ghetto d’assignation à résidence, muré et gardé, l’attraction touristique semble aujourd’hui plus forte que jamais pour arpenter ces lieux éponymes de tant de quartiers urbains, puisque le terme de ghetto dérive d’un toponyme de cette ville. Selon Antonella di Trani (2015), une des plus grandes déceptions des touristes est qu’il n’y ait plus de portes : on peut en effet franchir ledit ghetto historique sans même s’en rendre compte, sans y voir beaucoup plus qu’un quartier d’allure un peu plus populaire que d’autres, mais sans signes particuliers immédiatement identifiables. Sauf à bien y regarder, des synagogues discrètes, un musée et des monuments commémoratifs des grandes rafles de 1943…

5 À cette époque, ni le mouvement pour les Droits civiques, ni la lutte politique et armée des Blacks Panthers, ni la réafricanisation culturelle et religieuse n’ont encore pris place.

6 Lettres à Nelson Algren, Un amour transatlantique, 1947-1964, Texte établi, traduit de l’anglais et annoté par Sylvie Le Bon de Beauvoir, Paris, Gallimard, 1997.

7 An American Dilemma. The Negro Problem and Modern Democracy (toujours non traduit en français), ouvrage de synthèse publié sous la direction de Gunnar Myrdal, économiste suédois appelé pour son extériorité à la situation américaine, fut élaboré à partir des contributions de nombreux savants des sciences sociales de l’époque. Il dénonçait l’incompatibilité radicale du régime de castes et du système démocratique moderne mais n’envisageait l’émancipation des Noirs que sous la forme de l’assimilation.

8 Titre en américain : Male and Female (1948), en français L’un et l’autre sexe (1966).

9 Alors que les publications sur les États-Unis se multiplient en France à cette époque, Simone de Beauvoir se félicite de ce que son livre en cours soit plus personnel, et elle le désire illustré de photographies, ce qui ne se réalisera pas.

10 Cayton, Horace R. & Drake, St Clair, Black Metropolis. A Study of Negro Life in a Northern City, Chicago, University of Chicago Press, 1945 (1993).

11 En adoptant une perspective plus historique, il est vrai que « l’abolitionnisme constitue une matrice du féminisme qui établit une parenté entre la condition des Noirs et celle des femmes » écrit l’historienne Michelle Perrot (2014 : 103).

12 Cf. L’Amérique au jour le jour, 1956, p. 265-268 et Colette Pétonnet, 1986, p. 172-175.

13 Le rapprochement entre Claude Lévi-Strauss et Simone de Beauvoir n’est ici pas fortuit. Nés la même année (1908), ils furent compagnons d’études pour l’agrégation de philosophie. En fin de rédaction du Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir lut sur épreuve Les structures élémentaires de la parenté (cf. Loyer, 2015), qu’elle citera largement dans son livre.

14 Louis Armstrong, Sidney Bechet, Josephine Baker, Cab Calloway, Duke Ellington, Langston Hughes, Zora Neal Hurston, Claude McKay, Bessie Smith, etc.

15 Cf. Richard Wright, « Psychiatry comes to Harlem », Freeworld, 1946.

16 Psychobiographie extraite de Raulin, Anne, Les traces psychiques de la domination. Essai sur Kardiner, 2016.