1 Dans la lignée de travaux de l’INED et de l’INSEE, nous employons à dessein le terme de « personne sans domicile » et non celui de « sans domicile fixe » pour marquer la différence entre la perspective de recherche et l’usage commun (caractérisé par l’emploi de l’acronyme « SDF »). Une personne est dite sans domicile si elle a passé la nuit précédant l’enquête dans un lieu non prévu pour l’habitation (sans-abri), y compris les haltes de nuit qui ne sont pas équipées pour y dormir, ou dans un service d’hébergement (hôtel ou logement payé par une association, chambre ou dortoir dans un hébergement collectif, lieu ouvert de façon exceptionnelle en cas de grand froid).
2 Enquête auprès des personnes fréquentant les services d’hébergement et les distributions de repas chauds – 2012, INSEE, INED [producteurs], ADISP-CMH [diffuseur]. Exploitation réalisée avec le logiciel SAS.
3 Ibid.
4 Ibid.
5 L’ENVEFF est la première enquête de victimation concernant les violences contre les femmes en France. Réalisée par une équipe pluridisciplinaire, elle porte sur un échantillon représentatif de 6 970 femmes, âgées de 20 à 59 ans et résidant hors institution. Les résultats de cette enquête permettent de conclure que parmi cette population, 10 % des femmes seraient en situation de violences conjugales, et que 3,5 % des femmes ont subi au moins une agression sexuelle au cours de l’année de l’enquête. Une femme sur dix aurait subi au moins une agression sexuelle au cours de sa vie (Jaspard, 2005).
6 Une enquête de terrain est en cours dans une structure d’hébergement pour femmes appartenant à l’association E.
7 Les prénoms des interviewé.e.s ont été modifiés, dans un souci d’anonymat.
8 Ces analyses sont en partie intégrées dans un rapport consacré à la question des utilisateurs des services d’hébergement et de restauration gratuite de 50 ans ou plus (Loison-Leruste, 2015a ; Loison-Leruste, 2015b).
9 Le champ retenu comprend les services suivants : hébergement en CHRS (centre d’hébergement et de réinsertion sociale ; urgence, stabilisation, insertion), hébergement en urgence, stabilisation ou insertion hors CHRS, centre maternel, accueil mère-enfant, hôtel social, communautés de travail (Emmaüs notamment), hébergement en ALT (Allocation logement temporaire), lits halte soins santé, lits infirmiers, foyers de jeunes travailleurs, foyers de travailleurs migrants, résidences sociales (si elles ont des places réservées pour des sans-domiciles par des associations ou des CCAS), accueils de nuit (appelés aussi haltes de nuit) sans hébergement, distributions de repas (midi, soir ou petits-déjeuners), intérieur ou extérieur, accueil de jour, espace solidarité insertion avec petits-déjeuners ou repas, lieux mobilisés pour les Plans Grand Froid. Les services de petits-déjeuners proposés par les associations, les services ouverts dans le cadre du plan grand froid, les accueils de nuit et les accueils de jour, espace solidarité insertion (ESI) avec petits-déjeuners ont été inclus dans le champ de l’enquête de 2012.
10 Par ailleurs, le rapport final publié sur cette enquête est focalisé sur le rapport à la santé des familles enquêtées ; la question des violences est donc analysée dans cette perspective et non dans celle d’une étude sur les trajectoires de vie.
11 L’enquête Samenta, réalisée conjointement par l’Inserm et l’Observatoire du Samu social de Paris, a été menée en 2009 auprès de personnes francophones âgées de 18 ans ou plus sans logement personnel en Ile-de-France. Elle cherche principalement à estimer la prévalence des troubles psychiatriques et des addictions (alcool, drogues illicites et médicaments détournés de leur usage, en termes de dépendance et de consommations à risque) parmi ces personnes. Quelques questions sur les violences sont présentes dans l’enquête.
12 Les prénoms des interviewées ont été modifiés, dans un souci d’anonymat.
13 Mission d’information sur la pauvreté et l’exclusion sociale.
14 Les CHS sont des structures d’hébergement sans limitation de durée, créés par le PARSA (Plan d’action renforcée en direction des personnes sans-abri) et la loi DALO (Droit au logement opposable) en 2007 à la suite du mouvement des Enfants de Don Quichotte.
15 Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles, des mariages forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants. Il s’agit d’une association laïque, qui dispose de nombreuses délégations et « associations-relais » en région.
16 Ce système permet une reconnaissance des personnes à l’entrée du bâtiment lorsque celles-ci présentent leur poignet devant un capteur.
17 Quelques hommes travaillent tout de même dans l’établissement, à l’accueil, ainsi qu’à l’entretien des locaux.
18 Laure Bereni définit l’espace de la cause des femmes comme « la configuration des collectifs – et de leurs participantes – spécialisés dans la lutte pour la cause des femmes dans différents univers sociaux (associatif, partisan, académique, étatique). Au-delà de leur hétérogénéité, ces collectifs et leurs participantes sont liés par des rapports d’imbrication et d’interconnaissance (par le biais d’emboîtements organisationnels, de multipositionnalités militantes, de lieux de socialisation communs…), ainsi que par des schèmes de perception et d’action partagés (sentiment de lutter pour un même enjeu, unifié par la référence à la catégorie de “femmes”, maîtrise de certaines dispositions militantes communes…) » (2009, p. 302).