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Raconter et témoigner : la vie des élèves-maîtres et maîtresses des départements du Nord et du Pas-de-Calais pendant la Grande Guerre… et après (1914-1925)

p. 351-368


Extrait

1« Le canon de l’ennemi a pu anéantir des murs, il n’a point anéanti notre volonté de vivre, ni l’espoir qui fleurit en nos cœurs de voir bientôt renaître de ses ruines notre chère école normale d’Arras »1. Cet explicit à valeur morale et prémonitoire, formulé en 1920 par Mademoiselle Marie, directrice de l’école normale d’institutrices du Pas-de-Calais, donne à voir une image d’un personnel de direction en poste durant la Grande Guerre et véhicule l’idée d’une nécessaire continuation de la vie scolaire pendant le conflit. Lorsque le premier hiver débute, la ligne de front2, figée de la mer du Nord à la frontière suisse, impose une singularité au sujet de la formation des maîtres et maîtresses dans les deux départements septentrionaux de la France. À l’Est du front, les écoles normales du Nord situées à Douai sont occupées par l’ennemi allemand ; à l’Ouest, trop proches des zones de combats du front, les écoles normales du Pas-de-Calais à Arras sont transférées le plus loin pos

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