Trajectoires d’engagement à l’extrême gauche de deux responsables politiques en Mai 68 : Alain Krivine et Alain Geismar

1En marge de la problématique générale de l’enquête collective sur « le Mai 68 des historiens », cette contribution apporte un éclairage sur deux acteurs singuliers du corpus enquêté : Alain Krivine et Alain Geismar. Ils diffèrent des autres personnes interrogées dans la mesure où ils ne sont pas historiens, mais militants politiques en Mai 68 et qu’ils investissent alors les événements avec des habitus de responsables politiques et syndicaux. Revenir sur leurs trajectoires d’engagement et sur les rapports qu’ils entretenaient dans les années 1960 avec les intellectuels engagés, voire les historiens, nous a semblé un contre-point intéressant, capable d’éclairer les discours et représentations des historiens du corpus, notamment celles des trajectoires marquées à droite politiquement, analysées par Anne-Sophie Lechevallier et Myriam Chermette1.

2Alain Geismar, né en 1939 et Alain Krivine, né en 1941, sont tous deux issus de familles de la bourgeoisie juive parisienne, laïque et d