1 Lorsqu’on pense à la première manifestation d’indiscipline de l’un d’entre eux (la trahison de Judas), et à ses tragiques conséquences, cela donne immédiatement à la thématique de l’ouvrage dans lequel s’inscrit le présent texte une pertinence toute particulière.
2 Dictionnaire de l’Académie française, 1re éd., 1694, verbo « discipline ».
3 Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877, verbo « discipline ».
4 Dictionnaire de l’Académie française, 1re éd., 1694, verbo « discipline ».
5 Abel Hermel, La discipline dans les partis politiques et la démocratie représentative en France de 1981 à nos jours, thèse pour le doctorat de droit, Université Nancy 2, 2000, 486 p.
6 Maurice Duverger, Les partis politiques, Paris, Seuil, 1951, p. 1 ; Robert Michels, Les partis politiques, Paris, Flammarion, 1971.
7 Pierre Lévêque, Histoire des forces politiques en France, Paris, Armand Colin, 1992, vol. 1, p. 2.
8 Piero Ignazi, « Le pouvoir du parti politique », in Françoise Dreyfus (dir.), Nouveaux partis, nouveaux enjeux, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000, p. 51-74.
9 Jacques Heers, Les partis et la vie politique dans l’Occident médiéval, Paris, Presses universitaires de France, 1981, 255 p.
10 Le terme « parti » est utilisé anciennement pour définir une « troupe de gens de guerre qu’on détache pour battre la campagne » ; par extension, il se définit ensuite, selon le dictionnaire de l’Académie française (1694), comme « l’union de plusieurs personnes contre d’autres qui ont un intérêt ou une opinion contraire ». Au moment des guerres de religion par exemple, on oppose le « parti catholique » ou « parti de la Ligue » au « parti protestant ».
11 P. Lévêque, « Moyen Âge et Ancien Régime : une préhistoire des forces politiques françaises ? », Histoire des forces politiques en France, op. cit., p. 11-29.
12 Sauf peut-être en ce qui concerne les partis religieux, en particulier le jansénisme.
13 Pierre Serna, « La bataille des girouettes… Du bon usage du changement d’opinion durant l’été 1815 », Politix, 56, 2001, p. 77-107.
14 Dans le Dictionnaire des girouettes, paru en 1815, véritable « Who’s who de la médiocrité civique », p. 80.
15 Dans les années 1870, la plupart des groupes politiques (à l’exception des républicains) représentent à peine la « préhistoire des partis. Ils sont certes organisés selon une discipline parlementaire, mais ils n’ont aucun contenu organisationnel institutionnel, ni aucune culture spécifique leur permettant de transformer l’adhésion en système d’obligation politique ». Voir Paolo Pombeni, Introduction à l’histoire des partis politiques, Paris, Presses universitaires de France, 1992, p. 292.
16 Yves Thomas, « L’institutionnalisation des partis politiques en Europe occidentale de la fin du xixe siècle à 1914 », in F. Dreyfus (dir.), Nouveaux partis, nouveaux enjeux, op. cit., p. 5-50.
17 « Les relations de l’homme politique avec son parti, et notamment avec l’organisation et la discipline dont l’appareil se dote inévitablement, sont inséparables de la qualification démocratique réelle du pays et de son système ». Voir Ernest Glinne, « L’indépendance de l’homme politique et la discipline du parti », in Jacques Lemaire (dir.), Profession homme politique, Éditions de l’Université de Bruxelles, 1992, p. 28.
18 En 1926, l’historien radical-socialiste François-Alphonse Aulard s’intéresse encore au « Dictionnaire des girouettes », Études et leçons sur la Révolution française, Paris, Alcan, 1926.
19 Noëlline Castagnez, « Discipline partisane et indiscipline parlementaire », Parlement[s], 6, 2006, respectivement p. 41 et p. 43.
20 Nicolas Rousselier, « Les socialistes face à la forme parlementaire : l’intrusion de la discipline partisane (1893-1940) », Parlement[s], 6, 2006, p. 35.
21 Daniel Gaxie, « Les structures politiques des institutions. L’exemple de la Quatrième République », Politix, 20, 1992, p. 78.
22 Ibid., respectivement p. 88 et p. 89.
23 90 oui, 36 non, 6 abstentions, les autres étant empêchés. Voir Olivier Wievorka, Les orphelins de la République. Destinées des députés et sénateurs français (1940-1945), Paris, Seuil, 2001 ; Gérard Noiriel, Les origines républicaines de Vichy, Paris, Hachette, 1999.
24 Bien qu’aucune consigne de vote ne semble avoir été donnée aux parlementaires.
25 Orion [pseudonyme de Jean Mazé], Nouveau dictionnaire des girouettes, Paris, Le Régent, 1948.
26 Yves Thomas, « L’institutionnalisation des partis politiques en Europe occidentale de la fin du xixe siècle à 1914 », in F. Dreyfus (dir.), Nouveaux partis, nouveaux enjeux, op. cit., p. 23-24.
27 D. Gaxie, « Les structures politiques des institutions. L’exemple de la Quatrième République », art. cit., p. 83 : « L’autonomie des […] élus est une manifestation de l’état de la compétition politique dans lequel chacun privilégie son propre jeu par rapport à celui des groupes plus larges auxquels il est associé ».
28 Olivier Nay, « Pour une sociologie des pratiques d’assemblée : notes sur un champ de recherche quelque peu délaissé », Sociologie du travail, 45, 2003, p. 537-554.
29 Jules Moch, Une si longue vie, Paris, Robert Laffont, 1976, p. 478, cité par N. Castagnez, « Discipline partisane et indiscipline parlementaire », art. cit., p. 53-54.
30 Alfred Jarry, dans Ubu enchaîné, I, 2, nous livre cette formule célèbre : « L’indiscipline aveugle et de tous les instants fait la force principale des hommes libres ».
31 Daniel Gaxie, La démocratie représentative, 4e éd., Paris, Montchrestien, 2003, p. 107 : « Les hommes politiques consacrent une partie de leur activité à la promotion du groupe dont ils sont solidaires. [Mais] ces stratégies entrent parfois en contradiction avec la carrière individuelle de certains membres ».
32 E. Glinne, « L’indépendance de l’homme politique et la discipline du parti », art. cit., p. 30.
33 O. Nay, « Pour une sociologie des pratiques d’assemblée… », art. cit., p. 7 et p. 14 : « Les élus, à tous les niveaux, font l’objet de requêtes et des pressions plus ciblées et plus organisées d’interlocuteurs représentant des intérêts collectifs, toujours aptes à activer des leviers (financiers, juridiques, médiatiques…) pour obtenir une aide publique, une autorisation légale ou la médiation de leur cause ».
34 Brigitte Gaïti, « Les inconstances politiques », Politix, 56, 2001, p. 34.
35 Il s’agit d’« alliances, coalitions, distribution des investitures, consignes de retrait entre les deux tours, discipline républicaine… » : B. Gaïti, « Les inconstances politiques », art. cit., p. 24.
36 N. Castagnez, « Discipline partisane et indiscipline parlementaire », art. cit., p. 43 et p. 47.
37 O. Nay, « Pour une sociologie des pratiques d’assemblée… », art. cit., p. 11.
38 D. Gaxie, « Les structures politiques des institutions… », art. cit., p. 80.
39 Un florilège dans B. Gaïti, « Les inconstances politiques », art. cit., p. 17-42.
40 Sébastien Schehr (dir.), Traîtres et trahisons de l’Antiquité à nos jours, Éditions Berg international, 2008, 218 p.
41 D. Gaxie, « Les structures politiques des institutions… », art. cit., p. 79.
42 Juan J. Linz, « Quel avenir pour les partis politiques dans les démocraties contemporaines ? », Pôle Sud, 21, 2004, p. 58.
43 On peut mentionner à titre d’exemple un « manuel de discipline » remontant au premier siècle avant J.-C. et qui réglemente précisément la vie d’une communauté religieuse, la secte juive de l’Alliance : André Dupont-Sommer, « Le manuel de discipline découvert près de la Mer Morte », Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2, 1951, p. 189-199.
44 Georges Lefranc, Histoire du travail et des travailleurs, Paris, Flammarion, 1975, p. 117.
45 Gérard Aubin, Jacques Bouveresse, Introduction historique au droit du travail, Paris, Presses universitaires de France, 1995, p. 23.
46 G. Lefranc, Histoire du travail et des travailleurs,op. cit., p. 117.
47 François Olivier-Martin, L’organisation corporative de la France d’ancien régime, Paris, Sirey, 1938, p. 150-162 ; Maurice Bouvier-Ajam, Histoire du travail en France des origines à la Révolution, Paris, LGDJ, 1957, p. 260 et s. ; Étienne Martin Saint-Léon, Histoire des corporations de métiers, Paris, Presses universitaires de France, 1941.
48 Louis-Henri Parias (dir.), Histoire générale de l’enseignement, Paris, Nouvelle librairie de France, 1981, vol. 2, p. 504-505 ; Laurence Brockliss, « Contenir et prévenir la violence. La discipline scolaire et universitaire sous l’Ancien Régime (xviie-xviiie siècles) », Histoire de l’éducation, 118, 2008, p. 51-66.
49 L.-H. Parias (dir.), Histoire générale de l’enseignement, op. cit., vol. 3, p. 494 ; pour le xixe siècle, Félix Ponteil, Histoire de l’enseignement en France – les grandes étapes 1789-1964, Paris, Sirey, 1966 ; Antoine Prost, Histoire de l’enseignement en France 1800-1967, Paris, Armand Colin, 1968 ; Pierre Giolitti, Histoire de l’enseignement primaire au xixe siècle, Paris, Nathan, 1983.
50 Eirick Prairat, « Penser la sanction », Revue française de pédagogie, 127, 1999, p. 107-117.
51 Jean Thiellay, Lexique des religions chrétiennes, Paris, Ellipses, 1995, p. 57, verbo « discipline » ; voir également Raoul Naz (dir.), Dictionnaire de droit canonique, Paris, Letouzey et Ané, 1935-1965, vol. 4.
52 Philippe Racinet, Moines et monastères en Occident au Moyen Âge, Paris, Ellipses, 2007, p. 59-60.
53 Henri-Irénée Marrou, L’Église de l’Antiquité tardive, Paris, Seuil, 1985, p. 168-175 : « Le monachisme oriental ».
54 Adalbert de Vogüe, Les règles monastiques anciennes (400-700), Turnhout, Brespol, coll. « Typologie des sources du Moyen Âge occidental », 1985, appendice.
55 H.-I. Marrou, L’Église de l’Antiquité tardive, op. cit., p. 229.
56 Marcel Pacaut, Les ordres monastiques et religieux au Moyen Âge, Paris, Nathan, 2004, p. 27.
57 Anselme Davril, Éric Palazzo, La vie des moines au temps des grandes abbayes : xe-xiiie s., Paris, Hachette, 2000, p. 30 et s.
58 Seuls les Chartreux, fondés par Saint Bruno à la fin du xie siècle, font exception.
59 Les vœux que prononce publiquement le moine, après avoir renoncé à tous ses biens, sont au nombre de trois : le vœu de « stabilité », qui est l’engagement de demeurer dans l’état monastique et au monastère jusqu’à sa mort (il exprime l’adhésion à la communauté) ; le vœu de « conversion des mœurs », qui implique le respect des principes de la vie religieuse (renoncement au monde, pauvreté, mépris des biens, chasteté,…) ; le vœu « d’obéissance ». Voir M. Pacaut, Les ordres monastiques et religieux au Moyen Âge, op. cit., p. 32.
60 Idem, p. 33.
61 Gérard Guyon, « Le temps et le droit dans la règle bénédictine », in Olivier Vernier, Marc Ortolani (dir.), Le temps et le droit, actes des Journées internationales de la Société d’Histoire du Droit (2000), Nice, Serre éditeur, 2002, p. 37-50.
62 A. Davril, É. Palazzo, La vie des moines au temps des grandes abbayes : xe-xiiie s.,op. cit., p. 30.
63 Nira Pancer, « “Crimes et châtiments” monastiques : aspects du système pénal cénobitique occidental (ve et vie siècles) », Le Moyen Âge, 59, 2003, p. 262-263.
64 Léo Moulin, La vie quotidienne des religieux au Moyen Âge. xe-xve siècles, Paris, Hachette, 1978, p. 41-42.
65 Idem, p. 43.
66 Chapitre 28 de la règle bénédictine.
67 N. Pancer, « “Crimes et châtiments” monastiques… », art. cit., p. 270 et s.
68 Chapitre 23 de la règle bénédictine.
69 Chapitre 25 de la règle bénédictine.
70 Chapitre 28 de la règle bénédictine : « Pourtant ce frère ne guérit pas, même avec ce remède. Alors l’abbé le coupera de la communauté. Il suivra la parole de l’apôtre Paul : « Enlevez l’homme mauvais du milieu de vous » (1 Corinthiens 5, 13). L’apôtre dit encore : « Quand celui qui n’est pas fidèle veut partir, qu’il parte ! » (1 Corinthiens 7, 15). Sinon, une seule brebis malade va donner la maladie à tout le troupeau ».
71 Étienne Schweisquth, « L’institution militaire et son système de valeur », Revue française de sociologie, 19, 1978, p. 382.
72 Jacques Léauté (dir.), Les garanties des droits individuels dans la répression disciplinaire et pénale militaire, Paris, Cujas, 1966, p. 7.
73 Jean Chaignot, « La criminalité militaire à Paris au xviiie siècle », Annales de Bretagne, 88 (3), 1981, p. 327 ; Stéphane Perréon, « La vie militaire à Nantes au xviiie siècle », Annales de Bretagne, 103 (2), 1996, p. 91.
74 Thomas Hippler, « Service militaire et intégration nationale pendant la Révolution française », Annales historiques de la Révolution française, 329, 2002, p. 11 ; Annie Crépin, La conscription en débat, ou le triple apprentissage de la Nation, de la citoyenneté, de la République, Artois presses université, 1998, p. 19-30.
75 Marcel Baldet, La vie quotidienne des armées de Napoléon, Paris, Hachette, 1965, 320 p.
76 Raoul Girardet, La société militaire française de 1815 à nos jours, Paris, Perrin, 1998, 341 p. ; Frédéric Rousseau, Service militaire au xixe siècle : de la résistance à l’obéissance, Montpellier, Éditions de l’UMR 5609 CNRS-ESID, 1998, p. 128 et s.
77 Le quotidien des garnisons sera ensuite encadré par le règlement du service dans l’armée du 1er avril 1933, remplacé par le règlement de discipline générale dans les armées du 1er octobre 1966. Voir Henri Meyrowitz, « Le nouveau règlement de discipline générale de l’armée française », Annuaire français de droit international, 12, 1966, p. 822.
78 Ordonnance sur le service intérieur des troupes d’infanterie du 2 novembre 1833, citée par Odile Roynette, Bons pour le service. L’expérience de la caserne en France à la fin du xixe siècle, Paris, Belin, 2000, p. 344.
79 H. Meyrowitz, « Le nouveau règlement de discipline générale de l’armée française », op. cit., p. 824.
80 Victor Monmillion, Trois ans au régiment, p. 121, cité par O. Roynette, Bons pour le service…, op. cit., p. 344.
81 Jean Delmas (dir.), Histoire militaire de la France 2. De 1715 à 1871, Paris, Presses universitaires de France, 1992, p. 461.
82 O. Roynette, Bons pour le service…, op. cit., p. 356 et s.
83 William Serman, Jean-Paul Bertaud, Nouvelle histoire militaire de la France 1789-1919, Paris, Fayard, 1998, p. 560-561.
84 Il en va de même pour la justice militaire, dont la sévérité remplit également une fonction d’intimidation. Voir Odile Roynette, « Les conseils de guerre en temps de paix. Entre réforme et suppression 1898-1928 », Vingtième siècle. Revue d’histoire, 73, 2002, p. 53.
85 Jean-Jacques Becker, Stéphane Audoin-Rouzeau, La France, la nation, la guerre, 1850-1920, Paris, Sedes, 1995, p. 142-157.
86 O. Roynette, Bons pour le service…, op. cit., p. 345-349.
87 Henri Meyrowitz, « Le nouveau règlement de discipline générale de l’armée française », op. cit., p. 824-826.
88 Art. 7 al. 3 du décret 2005-796 du 17-7-2005 relatif à la discipline générale militaire ; Jean-Michel Palagos, Le nouveau statut général des militaires, Paris, Lavauzelle, 2005, 213 p.
