1 Marlière (É.), Des « métallos » aux « jeunes de cité ». Sociohistoire d’une banlieue ouvrière en mutation, Paris, Les éditions du cygne, 2014.
2 Amghar (S.), « Les salafistes français : une nouvelle aristocratie religieuse », Maghreb-Machrek, 195, 2005, p. 13-33.
3 Notre interviewé a été innocenté par le juge Bruguière en 1996. La DST soupçonnait à l’époque des jeunes de la région parisienne alors que les terroristes étaient issus de la banlieue lyonnaise.
4 Qui s’achèvera par la traque et la mort de Khaled Khelkal.
5 Né en France mais de nationalités française et algérienne, il déplore pourtant être sans cesse ramené à ses origines étrangères.
6 Pseudonyme adopté pour préserver l’anonymat de l’enquêté.
7 Weber (M.), Essai sur la théorie de la science, Paris, Pocket, 1992, p. 303.
8 Un travail de discernement autour de la notion d’intégrisme reste à faire. Ce terme, au départ, désigne un comportement « positif » autour de valeurs telles que la loyauté, la probité, etc., par opposition à la duplicité, voire la corruption. Progressivement, sa signification semble paradoxalement s’inverser lorsqu’il s’agit de parler de pratique religieuse, devenant un terme péjoratif, notamment dans le cas de l’islam.
9 Mills (C. W.), L’imagination sociologique, Paris, La découverte, 2006, p. 5.
10 Bertaux (D.), Les récits de vie, Paris A. Colin, 1997, p. 82.
11 Bertaux (D.), Ibid., p. 82.
12 Marlière (É.), « D’un quartier ouvrier de “banlieue rouge” ségrégué à un espace post-tayloriste en voie de “mixité sociale” », in Carrel (M.), Cary (P.), Wachsberger (J.-M.), dir., Ségrégation et fragmentation dans les métropoles. Perspectives internationales, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2013, p. 305-321.
13 ANRU : Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, voir Epstein (R.), La rénovation urbaine. Démolition-reconstruction de l’État, Paris, Presses de Sciences-po, 2013.
14 Luxembourg (C.), Métamorphoses des villes industrielles. Vivre la vie désindustrialisée, Paris, L’Harmattan, 2014.
15 Masclet (O.), La gauche et les cités. Enquête sur un rendez-vous manqué, Paris, La Dispute, 2003.
16 Gouard (D.), La banlieue rouge. Ceux qui restent et ce qui change, Lormont, Le Bord de l’eau, 2013.
17 Beaud (S.), Amrani (Y.), Pays de malheur ! Un jeune de cité écrit à un sociologue, Paris, La Découverte, 2004.
18 Bacqué (M.-H.), Madzou (L.), J’étais un chef de gang, Paris, La Découverte, 2008.
19 Lepoutre (D.), Cœur de banlieues. Codes, rites et langages, Paris, Odile Jacob, 1997.
20 Venkatesh (S.), Dans la peau d’un chef de gang, Paris, Globe, 2014.
21 Taïeb (E.), « Logiques politiques du conspirationnisme », Sociologie et sociétés, 42, 2, 2010, p. 265-289.
22 Sur les tensions intergénérationnelles entre générations ouvrières, voir Beaud (S.), Pialoux (M.), Retour sur la condition ouvrière. Enquête aux usines Peugeot de Sochaux-Montbéliard, Paris, Fayard, 1999 ; et plus spécifiquement, pour les enfants d’immigrés, Sayad (A.), L’immigration ou les paradoxes de l’altérité. Les enfants illégitimes, Paris, Raisons d’agir, 2006.
23 Par la suite, Akim fera des études universitaires en France mais aussi dans les pays du Golf.
24 Ce qui est le cas dans les années 1980 où les adolescents « des quartiers » notamment ceux perçus comme « issus de l’immigration » subissent de la maltraitance de la part des policiers : Jobard (F.), Bavures policières ? La force publique et ses usages, Paris, La Découverte, 2002 ; Fassin (M.), La force de l’ordre. Une anthropologie de la police dans les quartiers, Paris, Le Seuil, 2012.
25 Cf. Brouard (S.), Tiberj (V.), Français comme les autres ? Enquête sur les Français issus de l’immigration africaine et turque, Paris, Presses de Sciences Po, 2005 ; Dubet (F.), Cousin (O.), Macé (É.), Rui (S.), Pourquoi moi ? L’expérience des discriminations, Paris, Seuil, 2013 ; Safi (M.), Les inégalités ethno-raciales, Paris, La Découverte, 2013.
26 Beaud (S.), Pialoux (M.), Retour sur la condition ouvrière, op. cit. ; Terrail (J.-P.), Destins ouvriers. La fin d’une classe ?, Paris, PUF, 1990.
27 Nous tenons à préciser à nouveau que notre acteur a beaucoup voyagé dans les pays dits musulmans (Maghreb et pays du Golfe notamment). Des voyages obtenus par les bourses de ses années universitaires à René Descartes.
28 L’Hégire consiste à émigrer dans un pays musulman afin de pouvoir vivre et pratiquer sa religion de manière sereine. Pour la majorité des salafis, l’Hégire est une obligation.
29 Castel (R.), Les métamorphoses de la question sociale. Une chronique du salariat, Paris, Fayard, 1995.
30 Marlière (É.), « Sociohistoire de la délinquance juvénile d’un ancien quartier ouvrier de « banlieue rouge » en mutation : de l’entre-deux-guerres aux années 2000 », L’Homme et la société, 191, 2014, p. 71-94.
31 Castel (R.), La discrimination négative. Citoyens ou indigènes, Paris, Le Seuil, 2007.
32 Hajjat (A.), La marche pour l’égalité et contre le racisme, Paris, Amsterdam, 2013.
33 Bouamama (S.), Dix ans de marche des beurs. Chronique d’un mouvement avorté, Paris, Desclée de Brouwer, 1994.
34 Juhem (P.), « Entreprendre en politique. De l’extrême gauche au PS : la professionnalisation politique des fondateurs de SOS-Racisme », Revue française de science politique, 1-2, 2001, p. 131-153.
35 Beaud (S.), Pialoux (M.), Retour sur la condition ouvrière, op. cit.
36 Sayad (A.), L’immigration ou les paradoxes de l’altérité ; Césari (J.), Être musulman en France aujourd’hui, Paris, Hachette, 1997.
37 Marlière (É.), « Les recompositions culturelles des “jeunes de cité” à l’épreuve des déterminismes sociaux, des effets du chômage, de la discrimination et de la ségrégation urbaine », Lien social et politiques, 70, 2013, p. 103-117.
38 Beaud (S.), Masclet (O.), « Des “marcheurs” de 1983 aux “émeutiers” de 2005. Deux générations sociales d’enfants d’immigrés », Annales, Histoire, Sciences sociales, 4, 2006, p. 809-843.
39 Marlière (É.), Des « métallos » aux « jeunes des cités », op. cit.
40 Guenfoud (K.), « L’avenir des morts : mémoire et réputation », Ethnologie française, 32, 1, 2002, p. 96-101.
41 Toujours en cours d’enquête lors de la rédaction de chapitre d’ouvrage, nous n’avons pas encore questionné Akim sur son existence entre ses trois pays.
42 Jeune fille française d’une ville voisine dont les parents sont originaires d’Algérie. Sa femme a réalisé des études supérieures à l’université plutôt en littéraire.
43 Marlière (É.), La France nous a lâchés ! Le sentiment d’injustice chez les jeunes de cité, Paris, Fayard, 2008.
44 Les courants proches d’Al Quaida, Daesh, AQMI et autres réseaux de ce type sont plutôt proches du takfirisme. Le takfirisme était déjà considéré à l’époque du prophète Mohammed comme une école de pensée radicale et violente.
45 Adraoui (M.-A.), Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé, Paris, PUF, 2013.
46 Salaf en Arabe littéraire signifie siècle ou période du prophète. Ce terme renvoie à la pratique religieuse du prophète et de ses prédécesseurs que sont les compagnons : Abou Bakr, Uthman, Omar et Ali.
47 Selon la définition du Petit Larousse, l’eschatologie comprend un ensemble de doctrines et de croyances portant sur le sort ultime de l’homme et de l’Univers.
48 Voir les travaux de Samir Amghar sur le salafisme et ses courants, cf. Amghar (S.), Le salafisme d’aujourd’hui. Mouvements sectaires en Occident, Paris, Michalon Éditions, 2011.
49 Au sujet du dernier congrès sur l’islamophobie qui a eu lieu le 14 décembre 2014 à l’université Paris 8, notre interviewé, avant son départ pour quelques mois à Alger, m’expliquait que ce type d’initiative soutenue par les Frères musulmans et les Indigènes de la république participait du « choc des civilisations » et que les musulmans de France, minoritaires dans l’hexagone, en pâtiraient à un moment ou un autre.
50 Marlière (É.), La France nous a lâchés !, op. cit.
51 Pour notre enquêté, des élites mondiales cachées disposant de ressources financières plus conséquentes que celles des États même riches.
52 Courant traditionnaliste qui s’est éloigné de Pape depuis le concile de Vatican II.
53 Qui a facilité l’ouverture de l’Église catholique sur certains sujets comme le divorce, l’autorisation du prêt à intérêt, bref une marche vers la prise en considération des problématiques sociétales qui vont révolutionner l’Occident dans les années 1970. La liberté sexuelle est certainement l’exemple le plus symbolique.
54 Marlière (É.), La France nous a lâchés !, op. cit. ; Marlière (É.), « De l’émeute à la mobilisation associative face à l’“injustice” chez les “jeunes de cité” », in Becquet (V.), dir., Jeunesses engagées, Paris, Syllepse, 2014, p. 69-86.
55 Selon des Hadiths, le premier grand signe de la fin du monde est l’arrivé du prophète de l’islam.
56 Faits démentis pour le moment en Égypte. Les Frères musulmans, que ce soit une de leur organisation officielle, l’UOIF, ou d’autres groupes tel le Collectif des Musulmans de France, disposent d’une existence légale en France, ce qui n’empêche pas des formes de répression plus ou moins discrète et de disqualification symbolique.
57 Comme les représentants du culte musulman en France, voir Hassan Chalghoumi, Tarek Oubrou, etc., qu’il estime peu fiables tant du point de vue doctrinal qu’institutionnel.
58 Jouanneau (S.), Les imams en France. Sociologie d’une autorité religieuse sous contrôle, Paris, Édition Agone, 2013.
59 Ce qui paraît surprenant à tout profane au sujet de la question musulmane. Si les courants de pensée sont très nombreux chez les musulmans, il nous est difficile à ce stade de l’enquête de percevoir les véritables enjeux qui opposent les uns aux autres.
60 Voir mon enquête sur la cité en question, Marlière (É.), Jeunes en cité. Diversité des trajectoires ou destin commun ?, Paris, L’Harmattan, 2005.
61 Rigouste (M.), L’ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine, Paris, La Découverte, 2008.