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La répression allemande dans le Nord de la France 1940–1944

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Laurent Thiery

Quatrième partie. Radicalisation des pratiques répressives et enjeux stratégiques majeurs pendant les derniers mois d’occupation (décembre 1943 – août 1944)

Chapitre 2. « L’ange gardien des V1 » face à la Résistance

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Extrait du texte

Placée sur la défensive depuis 1943 et confrontée à des bombardements massifs de ses industries, l’Allemagne compte sur de nouvelles armes pour reprendre l’initiative et renouer avec les victoires. Dans ce but, le « 65e corps d’armée pour les actions spéciales » (LXV. Armeekorps zur besonderen Verwendung) est envoyé en France afin de superviser les différents projets d’armes spéciales et en particulier la réalisation de constructions spécifiques destinées au tir des fusées V1 et V2. La proximité des côtes françaises avec l’Angleterre justifie la concentration de ces édifices dans une zone qui s’étend de la Belgique au Cotentin1. Or, cette mission stratégique et militaire, planifiée en haut lieu depuis Berlin et depuis Peenemünde sur la Baltique, comporte un volet sécuritaire, ignoré jusqu’à présent des historiens et destiné à protéger le secret de ce déploiement. La ville d’Arras abrite en 1944 le cœur de ce dispositif dont l’activité secrète eut des conséquences dramatiques pour la...

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