1 En ce qui concerne le mouvement de réforme des hôpitaux à Paris à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, un article fait le point sur la question : Christine Jéhanno, « La réforme de l’Hôtel-Dieu de Paris à la fin du Moyen Âge : remise en ordre nécessaire ou réforme monastique imposée à l’hôpital ? », dans M.-C. Dinet-Lecomte (éd.), Les Hôpitaux, enjeux de pouvoir : France du Nord et Belgique (IVe-XXe siècle), Villeneuve-d’Ascq, Revue du Nord, hors série, 2008, p. 67-88.
2 Pour une étude générale de l’hôpital et de la confrérie Saint-Jacques-aux-Pèlerins à Paris, on se reportera à Henri Bordier, « La confrérie des pèlerins de Saint-Jacques et ses archives », Mémoires de la Société de l’histoire de Paris et de l’Île-de-France, t. I, 1875, p. 186-230 et t. II, 1876, p. 330-397. Pour une étude concernant les cultes de saint Jacques, on citera Denise Péricard-Mea, Compostelle et cultes de saint Jacques au Moyen Âge, Paris, PUF, 2000.
3 Bourgeois parisien exerçant le métier de marchand de grains. Voir H. Bordier, op. cit., t. I, p. 190.
4 Bibliothèque historique de la ville de Paris (BHVP), NA ms. 38, fo 8r., « Règlements, statuts et ordonnances de la confrérie Saint-Jacques » (d’après l’extrait réalisé à la fin du XIVe ou au XVe siècle), art. 1-3.
5 La bulle « Impotens » promulguée en 1324 autorisait une personne invalide à envoyer à sa place un pèlerin, moyennant indemnisation.
6 Ce système existait déjà avant la reconnaissance royale par Louis X en 1315. Chaque groupe avait principalement deux responsables, un pour le doyenné « Forains », tous appelés « doyens ». Ces doyens, placés sous la direction des « maîtres et gouverneurs », avaient pour rôle de collecter des fonds (quête, cotisation, etc.) et d’assurer la préparation du banquet (approvisionner en nourriture, couverts, engager les cuisiniers, serveurs, jongleurs, etc.). Voir H. Bordier, op. cit., t. II, p. 363.
7 Pour une étude importante sur les confréries au Moyen Âge, on se reportera à Catherine Vincent, Les Confréries médiévales dans le royaume de France XIIIe-XVe siècle, Paris, Albin Michel, 1994. Pour l’assistance dans le cadre de la confraternité, voir Catherine Vincent, « Les multiples formes de l’assistance dans les confréries du royaume de France à la fin du Moyen Âge », dans M. Escher-Apsner (éd.), Mittelalterliche Bruderschaften in europäischen Städten: Funktionen, Formen, Akteure, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, 2009, p. 67-90.
8 H. Bordier, op. cit., t. I, p. 223-224.
9 La confrérie Saint-Éloi des marchands de chevaux célébrait la messe chaque mercredi dans sa chapelle installée dans l’hôpital. Elle faisait un don de trois écus « Pour la place de leur chapelle ». Voir les Archives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, hôpital Saint-Jacques-aux-Pèlerins (AP-HP, SJaP), compte 1359-1360, liasse 108. Tous les comptes étudiés dans cet article provenant de ce fonds, on se contentera de signaler les éléments utiles pour préciser chaque compte.
10 La confrérie Saint-Claude organise sa fête annuelle vingt-quatre fois entre les années 1468 et 1499.
11 La confrérie Saint-Nicolas apparaît dans les comptes de 1492-1493, 1493-1494, 1494-1495, 1498-1499 et 1499-1500.
12 Nous avons constaté la possibilité d’adhérer à plusieurs confréries : ainsi Nicolas François est membre non seulement de la confrérie Saint-Jacques mais aussi de celle de Saint-Nicolas (AP-HP, SJaP, liasse 27, art. 364).
13 Je tiens à remercier Monsieur Patrice Guérin, conservateur du service de la documentation et des archives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, et tous les membres de son personnel, pour la gentillesse et le dévouement de leur accueil.
14 Les comptes analysés pour cet article sont ceux des « maîtres et gouverneurs », non ceux des procureurs. Pour ce qui concerne ces derniers, on citera Valentine Weiss, Cens et rentes à Paris au Moyen Âge : documents et méthodes de gestion domaniale, Paris, Champion, 2009.
15 Durant un cycle de dix-huit ou vingt mois, la livre est dévaluée pour être ensuite établie à un niveau élevé. Raymond Cazelles, Nouvelle histoire de Paris : de la fin du règne de Philippe Auguste à la mort de Charles V (1223-1380), Paris, Association pour la publication d’une histoire de Paris, Diffusion Hachette, 1972, p. 261-263. Selon l’observation des comptes, l’hôpital a seulement accepté la monnaie forte et les pièces d’or pour l’année comptable 1358-1359 (liasse 107). Le compte 1360-1361 (liasse 109) est exprimé dans quatre monnaies différentes : monnaie faible, monnaie moyenne, monnaie forte et pièces d’or. Ces deux comptes représentent clairement la situation économique complexe que connaissait Paris à cette époque.
16 Le premier compte en forme de codex est apparu à partir de l’année comptable 1384-1385 (liasse 133).
17 Les chapitres de comptes postérieurs à l’année comptable 1425-1426 (liasse 201) s’agencent presque dans les mêmes ordre et composition sur les comptes.
18 L’hôpital Saint-Jacques utilise ce système à partir de l’année comptable 1334-1335. Jusqu’en 1333-1334, la partie de la « recette » indique seulement ceux qui sont perçus car les arriérés sont déjà déduits de la recette de chaque chapitre (compte 1334-1335, liasse 85).
19 Bien que nous ne puissions pas connaître leurs comptes globaux, les comptes 1364-1365 et 1453-1454 permettent de connaître leurs recettes totales et leurs dépenses totales. Le compte 1364-1365 présente 123 L. d’excédent et, pour l’année 1453-1454, nous avons constaté 404 L. de surplus. Leurs balances comptables indiquent une gestion saine. Sources : compte 1364-1365, liasse 113 et compte 1453-1454, liasse 256.
20 Nous avons estimé que l’espérance de vie moyenne était de 30 à 40 ans à cette époque. Pour cette raison, quatre graphiques représentant le développement des recettes et des dépenses couvrent 90 ans. Une version plus détaillée de ces graphiques est disponible, en couleurs, dans la version numérique de l’ouvrage.
21 Compte 1328-1329, liasse 77.
22 Le coût du siège est principalement couvert par la collecte effectuée auprès des membres de la confrérie. Le compte des doyens est donc tenu indépendamment du compte de l’hôpital, mais ses excédents et ses pertes sont finalement inclus dans le budget de l’hôpital (compte 1333-1334, liasse 83, fo 18). Pour une enquête sur les comptes des doyens, on citera Annie Saunier, « La confrérie et les confrères de Saint-Jacques de Paris entre 1460 et 1523, d’après leur comptabilité », dans A. Rucquoi (éd.), Saint Jacques et la France, Paris, Cerf, 2003, p. 39-63.
23 Le déficit des autres années comptables est le suivant : 9 L. (1326-1327) ; 10 L. (1330-1331) ; 5 L. (1334-1335) ; 10 L. (1342-1343) ; 6 L. (1343-1344).
24 En outre, le déficit du compte 1357-1358 reflète la confusion de la société parisienne sous la réforme d’Étienne Marcel, membre de la confrérie Saint-Jacques-aux-Pèlerins, semble-t-il.
25 Le déficit de cette année représente 38 L. 13 s. 4 d (liasse 101, compte 1352-1353).
26 L’hôpital a remboursé 102 L. à Raoul Maillart (compte 1362-1363, liasse 111).
27 Le compte 1400-1401 se solde par un excédent plus considérable d’un montant de 855 L. (liasse 158).
28 Compte 1383-1384, liasse 130.
29 Les vraies recettes de ces quatre comptes sont les suivantes : 1 304 L. (1411-1412) ; 1 299 L. (1412-1413) ; 1 523 L. (1418-1419) ; 1 253 L. (1423-1424).
30 Compte 1436-1437, liasse 222 et compte 1437-1438, liasse 224.
31 Compte 1438-1439, liasse 226.
32 Le déficit de l’année comptable 1441-1442 représente 2 s. 3 d. ob., son solde est donc presque égal à zéro (compte 1441-1442, liasse 232, fo 41v).
33 Compte 1442-1443, liasse 234.
34 Compte 1443-1444, liasse 236, fo 40v.
35 Ayant perçu 868 L. de recette, l’hôpital a consacré 259 L. aux travaux (compte 1450-1451, liasse 250, fos 28r-34v).
36 Compte 1486-1487, liasse 314, fos 41r-42v.
37 Compte 1488-1489, liasse 317, fo 30r.
38 Compte 1491-1492, liasse 323, fos 58v-62v.
39 Compte 1341-1342, liasse 90.
40 Compte 1342-1343, liasse 91.
41 Ce don de 500 L. est représenté en monnaie forte (compte 1342-1343, liasse 92).
42 Compte 1342-1343, liasse 91.
43 La maison d’Ardoise est mitoyenne avec l’hôpital, le long de la Grande rue Saint-Denis. L’hôpital a collecté 112 L. 15 s. de dons dans cet objectif (compte 1343-1344, liasse 92).
44 Nous relevons deux exemples de dons simples dont la somme est importante : 100 L. par Hue d’Auxerre (compte 1341-1342, liasse 90) ; 100 L. par Philippe III de Navarre dit Philippe d’Évreux (compte 1342-1343, liasse 91).
45 La recette théorique des rentes se monte à 72 L. en 1326-1327, à 316 L. en 1350-1351, à 721 L. en 1379-1380 et à 1 259 L. en 1409-1410. Elle est multipliée par deux en trente ans.
46 Compte 1377-1378, liasse 125.
47 Robert Duval, bourgeois parisien et orfèvre, a fondé une chapellenie à l’hôpital en son nom et en celui de sa femme Jeanne en 1396. Ils demandent la célébration d’une messe par jour, obligent le chapelain à assister à toutes les heures des offices canonicaux et à prendre part à la procession aux fêtes de Notre-Dame. Robert Duval a exercé la charge de « maître et gouverneur » de la confrérie et de l’hôpital Saint-Jacques pendant quatre ans (1378-1379 ; 1379-1380 ; 1386-1387 ; 1387-1388) : compte 1396-1397, liasse 150, fos 7v-10r. Voir aussi liasse 12, art. 104.
48 Emart Robert portait deux titres : chanoine de l’église Notre-Dame de Paris et doyen de Saint-Germain l’Auxerrois (compte 1400-1401, liasse 158, fo 8r). Voir aussi liasse 12, art. 107.
49 Simone Roux, « Être propriétaire à Paris à la fin du Moyen Âge », dans O. Faron et É. Hubert (éds), Le Sol et l’Immeuble : les formes dissociées de propriété immobilière dans les villes de France et d’Italie (XIIe-XIXe siècle), Lyon, Rome, Presses universitaires de Lyon, École française de Rome, 1995, p. 77-81.
50 En ce qui concerne l’Hôtel-Dieu de Paris, les revenus des rentes dans Paris perdent la moitié de leur valeur entre 1430 et 1433. Voir Christine Jéhanno, « Sustenter les povres malades ». Alimentation et approvisionnement à la fin du Moyen Âge : l’exemple de l’Hôtel-Dieu de Paris, Thèse de doctorat, Université Paris I, 2000, p. 603-605 ; Cécile Fabris, Étudier et vivre à Paris au Moyen Âge : le collège de Laon (XIVe-XVe siècles), Paris, École des Chartes, 2005, p. 179-182.
51 La recette théorique des louages se monte à 137 L. pour cette année. Compte 1442-1443, liasse 234, fos 4v-16v et fos 30v-38v.
52 La législation, mise en place par Henri VI entre 1424 et 1441, reprise et complétée par Charles VII en 1441, autorise en toutes circonstances le rachat d’une rente, alors que les contrats antérieurs prévoyaient souvent l’impossibilité de rachat par le débirentier (celui qui verse la rente). Cette législation est une des causes de la crise du système de la rente dans la capitale, mais ces mesures apportent à l’hôpital le montant du rachat de la rente en une fois. Voir S. Roux, op. cit., p. 71-83 ; C. Fabris, op. cit., p. 129-131.
53 Compte 1475-1476, liasse 295.
54 Compte 1474-1475, liasse 293.
55 Compte 1375-1376, liasse 123.
56 Pour la construction de trois nouvelles maisons rue Mauconseil, située du côté nord de l’hôpital Saint-Jacques. Compte 1381-1382, liasse 129.
57 Compte 1396-1397, liasse 150, fos 45r-50v.
58 En outre, l’hôpital a entrepris la réparation du clocher de l’église. Compte 1397-1398, liasse 152, fos 41r-43v.
59 Il semble que le choix du trésorier revienne aux « maîtres et gouverneurs ». Cependant, la présentation du trésorier à l’évêque de Paris est indispensable. La nomination des autres chapelains dépendait du trésorier. H. Bordier, op. cit., t. I, p. 202.
60 Compte 1344-1345, liasse 93. Nous n’avons pas trouvé l’acte de la fondation du chapitre pour les « chanoines » de l’hôpital Saint-Jacques. Au regard de la hiérarchie ecclésiastique, il semble donc qu’ils soient chapelains car ils sont toujours appelés les chapelains ou les « premiers chapelains », non seulement dans la bulle de la fondation de l’hôpital en 1321, mais aussi dans les statuts de l’église octroyés par Pierre d’Orgemont, évêque de Paris en 1388 (Recueil de pièces concernant la fondation de l’Hôpital Saint-Jacques-aux-Pèlerins à Paris, BHVP, livre imprimé, in-4o, cote 105818).
61 Compte 1326-1327, liasse 76.
62 Le montant du revenu des chapelains était très varié. Jusqu’au début du XVe siècle, les comptes attestent d’un montant entre 13 et 26 L. Le revenu le plus élevé est atteint par la chapellenie fondée par Robert Duval en 1396 : 36 L. et 10 s. afin d’assurer la célébration d’une messe tous les matins. Liasse 12, Article 104 (18 avril 1396).
63 « Statuts de la chapelle ou église de la confrérie de Saint Jacques de l’Hôpital aux Pèlerins, faits par le Reverend Père en Dieu messire Pierre, évêque de Paris, l’an 1388, le 10e jour de décembre », Recueil de pièces concernant la fondation de l’Hôpital Saint-Jacques-aux-Pèlerins à Paris, op. cit., art. 5.
64 La célébration de neuf chapellenies était assurée par des prêtres extérieurs grâce à l’apparition du chapitre « Autres deniers baillés par lesdits gouverneurs pour plusieurs messes dont l’hôpital est chargé lesquelles ne sont pas bénéfices » en 1396-1397 (liasse 150, fo 30r-v).
65 Compte 1409-1410, liasse 173, fos 16r-17v.
66 Compte 1419-1429, liasse 194, fos 19r-27r et fos 32v-35r.
67 Compte 1423-1424, liasse 198, fos 42v-51v.
68 Ibid., fos 8v-19v.
69 La rubrique « Dons et relachements des rentes » apparaît à partir de l’année comptable 1425-1426 dans le compte (liasse 201, fos 33v-36r).
70 Compte 1442-1443, liasse 234, fos 19r-27r et fos 32v-35r.
71 D’abord, cette augmentation des recettes résulte de la diminution des arriérés. Tandis que les arrérages occupent encore une part importante de la dépense totale, l’hôpital peut les récupérer sans tarder. Voir dans la figure 3, le taux des « Arrérages récupérées ».
72 Compte 1455-1456, liasse 260, fos 40r-44r.
73 Compte 1466-1467, liasse 283, fos 31r-39r.
74 Le chapitre pour la réparation de l’équipement de l’église est apparu en 1416-1417 (liasse 186, fo 27r-v).
75 Voir note 37.
76 Ce sont Jean Brisset et Jean Enguerran (compte 1474-1475, liasse 293, fos 49v-50r).
77 La dépense totale de cette année représente 2 090 L. (compte 1420-1421, liasse 194).
78 Compte 1423-1424, liasse 198, fos 21r-22v.
79 Compte 1425-1426, liasse 201, fos 26r-27r.
80 Quand l’hôpital ne réussit pas à trouver des prêtres qualifiés pour ces charges, c’est le trésorier, semble-t-il, qui assure les services religieux à leur place.
81 Compte 1442-1443, liasse 234, fos 17r-18r.
82 Jusqu’à l’année comptable 1420-1421, la prébende du trésorier se montait à 53 L. et 43 L. pour les autres chapelains (compte 1420-1421, liasse 194, fos 19r-21r).
83 L’hôpital n’a consacré aucun budget aux chapelains dans les années suivantes : 1437-1438 ; 1439-1440 ; 1440-1441 ; 1441-1442 ; 1443-1444 ; 1444-1445.
84 Compte 1457-1458, liasse 264, fos 16r-17v.
85 Compte 1485-1486, liasse 313, fo 24r-v.
86 Voir la note 47.
87 Voir la note 79. Dès l’année suivante, le budget des anniversaires (248 L.) dépasse celui des messes régulières (150 L.) : compte 1426-1427, liasse 203, fos 27r-31r).
88 Le budget consacré aux messes régulières représente 15,2 % de la dépense réelle. Voir la note 81 (compte 1442-1443, liasse 234, fos 18r-19v).
89 Compte 1485-1486, liasse 313, fos 24r-25v.
90 Compte 1499-1500, liasse 339, fos 47r-48v.
91 Pour cette fondation, Nicolas Potier (sire), bourgeois de Paris, maître des monnaies du roi, donne 160 L. à l’hôpital. De même, François Ferreboure (ou Frereboure) et Jean, son frère, donnent 24 s. de rente sur deux arpents de vigne (compte 1480-1481, liasse 308, fo 7v).
92 C’est encore Nicolas Potier qui demande cette fondation à l’hôpital par l’intermédiaire de 80 L. de don (compte 1481-1482, liasse 306, fo 7v).
93 Guillaume Pelet (ou Pellet), chanoine de l’hôpital Saint-Jacques (compte 1492-1493, liasse 325, fo 12v).