1 Louis Blanc, Histoire de la révolution de 1848, Paris, Marpon et Flammarion, 1880, t. 1, p. 167.

2 Je me permets ici de renvoyer, sur le Journal des travailleurs, à Samuel Hayat, « Les journaux ouvriers du “printemps rouge”. Le Journal des travailleurs et Le Tocsin des travailleurs », dans T. Bouchet et al. (éd.), Quand les socialistes inventaient l’avenir. 1825-1852, Paris, La Découverte, 2015, p. 293-306 ; et sur la révolution de 1848, à id., Quand la République était révolutionnaire. Citoyenneté et représentation en 1848, Paris, Seuil, 2014.

3 Michèle Riot-Sarcey, Le procès de la liberté : une histoire souterraine du XIX^e siècle en France, Paris, La Découverte, 2016.

4 Maurice Agulhon, 1848 ou L’apprentissage de la République : 1848-1852, Paris, Seuil, 2002 [1973].

5 Karl Marx, Les luttes de classes en France, trad. M. Rubel, Paris, Gallimard, 2002. Sur Marx et l’histoire, voir Cornelius Castoriadis, L’institution imaginaire de la société, Paris, Seuil, 1975.

6 Bernard Manin, Principes du gouvernement représentatif, Paris, Flammarion, 1996.

7 Pierre-Joseph Proudhon, Solution du problème social, Paris, Lacroix, 1868 [1848], p. 62. Les autres ouvrages de Proudhon pendant la Seconde République, Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la révolution de février (1849) et Idée générale de la révolution au XIX^e siècle (1851), ainsi que ses articles dans Le Représentant du peuple, Le Peuple et La Voix du Peuple, développent une critique systématique du gouvernement représentatif et de l’élection à base individuelle.

8 James Tully (éd.), Meaning and Context: Quentin Skinner and His Critics, Cambridge, Polity Press, 1988 ; Quentin Skinner, Visions of Politics. Vol. 1: Regarding Method, Cambridge, Cambridge University Press, 2002.

9 Quentin Skinner, « Meaning and Understanding in the History of Ideas », History and Theory, vol. 8, n° 1, 1969, p. 3-53.

10 Jürgen Habermas, L’espace public : archéologie de la publicité comme dimension constitutive de la société bourgeoise, trad. M. de Launay, Paris, Payot, 1993 [1962]. Voir aussi, sur l’irruption du peuple sur la scène politique, Martin Breaugh, L’expérience plébéienne : une histoire discontinue de la liberté politique, Paris, Payot, 2007 ; Oskar Negt, L’espace public oppositionnel, trad. A. Neumann, Paris, Payot, 2007.

11 William H. Sewell, Logics of History: Social Theory and Social Transformation, Chicago, University of Chicago Press, 2005, p. 228.

12 Michel Dobry, Sociologie des crises politiques : la dynamique des mobilisations multisectorielles, 3^e éd., Paris, Presses de Sciences Po, 2009, p. 126.

13 Claude Grignon et Jean-Claude Passeron, Le savant et le populaire : misérabilisme et populisme en sociologie et en littérature, Paris, Seuil, 1989.

14 J’écarte ici volontairement les approches comme celle d’Ernest Labrousse (« 1848-1830-1789. Comment naissent les Révolutions ? », Actes du Congrès historique du centenaire de la Révolution de 1848, Paris, PUF, 1948, p. 1-30) ou de Theda Skocpol (States and Social Revolutions: A Comparative Analysis of France, Russia, and China, Cambridge, Cambridge University Press, 1979) qui n’accordent pas une place centrale aux idées dans l’étude des révolutions, et en particulier de la Révolution française.

15 Daniel Mornet, Les origines intellectuelles de la Révolution française : 1715-1787, Paris, Armand Colin, 1933.

16 Roger Chartier, Les origines culturelles de la Révolution française, Paris, Seuil, 1990.

17 Ibid., p. 280.

18 François Furet, Penser la Révolution française, Paris, Gallimard, 1978.

19 Cornelius Castoriadis, « L’idée de révolution a-t-elle encore un sens ? », Le Débat, n° 57, 1^er janvier 2011, p. 193-203.

20 Jacques Guilhaumou, La langue politique et la Révolution française : de l’événement à la raison linguistique, Paris, Méridiens/Klincksieck, 1989, p. 10.

21 R. Chartier, Les origines culturelles de la Révolution française, op. cit., p. 280.

22 Ibid., p. 298.

23 Pierre Rosanvallon, « Pour une histoire conceptuelle du politique (note de travail) », Revue de synthèse, n° 1-2, 1986, p. 99-100.

24 William H. Sewell, « Ideologies and Social Revolutions: Reflections on the French Case », The Journal of Modern History, vol. 57, n° 1, 1985, p. 61.

25 John G. A. Pocock, Politics, language and time, essays on political thought and history, Londres, Methuen et Co, 1972. Merci à Arnault Skornicki de m’avoir indiqué cette nuance.

26 Luc Boltanski et Laurent Thévenot, De la justification : les économies de la grandeur, Paris, Gallimard, 1991 ; Cyril Lemieux, « À quoi sert l’analyse des controverses ? », Mil neuf cent. Revue d’histoire intellectuelle, vol. 25, n° 1, 2007, p. 191-212 ; Yannick Barthe et al., « Sociologie pragmatique : mode d’emploi », Politix, vol. 103, n° 3, 2014, p. 175-204.

27 Luc Boltanski, De la critique. Précis de sociologie de l’émancipation, Paris, Gallimard, 2009.

28 Sur ce processus en 1848, voir aussi Maurizio Gribaudi et Michèle Riot-Sarcey, 1848, la révolution oubliée, Paris, la Découverte, 2008 ; Michèle Riot-Sarcey, « La république en formation. 1848 en France : une interprétation plurielle de l’idée républicaine », dans La république dans tous ses états : pour une histoire intellectuelle de la république en Europe, Paris, Payot, 2009, p. 57-78 ; Chloé Gaboriaux, La République en quête de citoyens : les républicains français face au bonapartisme rural (1848-1880), Paris, Presses de Sciences Po, 2010, p. 93 et suiv.

29 William H. Sewell, Gens de métier et révolutions : le langage du travail, de l’Ancien Régime à 1848, trad. J.-M. Denis, Paris, Aubier-Montaigne, 1983 [1980].

30 William H. Sewell, op. cit. ; Bernard H. Moss, Aux origines du mouvement ouvrier français : le socialisme des ouvriers de métier, 1830-1914, trad. M. Cordillot, Paris, Les Belles lettres, 1985 [1976] ; Maurizio Gribaudi, Paris ville ouvrière : une histoire occultée (1789-1848), Paris, La Découverte, 2014 ; M. Riot-Sarcey, op. cit.

31 Ce texte est issu d’une intervention faite au séminaire d’Hisopo, le groupe de projet de l’AFSP sur l’histoire des idées politiques, animé par Thibaut Rioufreyt et Arnault Skornicki. Je remercie vivement les participant-e-s à ce séminaire, ainsi que Chloé Gaboriaux et Arnault Skornicki pour leur relecture attentive d’une première version de ce texte.