L’influence de Viollet-le-Duc sur les restaurations des architectes diocésains. La sacristie et la rotonde de la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon (1853-1865)

1La rotonde de Saint-Bénigne, œuvre majeure de l’architecture pré-romane, faisait partie du monumental ensemble abbatial édifié par Guillaume de Volpiano vers l’an mil. Si l’abbatiale fut entièrement reconstruite à partir de 1280, la rotonde fut conservée et ne fut détruite qu’en 1792, à l’exception de son premier niveau alors enterré et remblayé. Reconnue très tôt comme une œuvre exceptionnelle, la rotonde ne fut pourtant restaurée que grâce à un événement fortuit. Lors d’une visite en 1853, pour répondre au besoin d’une nouvelle sacristie, l’inspecteur général des Édifices diocésains, Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, proposa de construire celle-ci dans l’axe du chevet de l’abbatiale, à l’emplacement même de la rotonde, dont il ne subsistait que des ruines enfouies. Le projet de sacristie fut confié à Jean-Philippe Suisse, architecte diocésain. Celui-ci ne produisit pas moins de quatre versions successives entre 1855 et 1859. Viollet-le-Duc en fut le rapporteur et soumit les diffé