1 Fouille du « Palais de Justice », code patriarche 156873, dirigée par Sébastien Bernez, archéologue à la Communauté d’Agglomération du Douaisis. Rapport en cours.
2 Louis, Collette 2009 ; Louis 2012.
3 MGH SS 7, p. 460.
4 Texte de 1441 : Archives municipales de Douai, CC 151 (Désormais AM Douai).
5 Gandavi burgensis erat quidam qui negotiandi deditus, navigio Duacum frequenter ire consueverat, ferens et referens unde accresseret ei multiplex rerum opulentia. Miracula s. Rictrudis, A S, Maii III, p. 111. Peu après 1133. Passage déjà remarqué par Henri Pirenne : Pirenne 1898, p. 117 n° 2.
6 Littéralement « Pont au bois » (et non « de bois »), qui tire son nom de la grève où l’on déchargeait le bois de chauffage, sur la rive gauche, face à la parcelle fouillée. Avant le xe siècle, le point de rupture de charge se situait à Lambres, domaine de l’évêque de Cambrai situé à 2 ou 3 km en amont de Douai. C’est « la puissance menaçante du comte de Flandre » (imminentis Flandrensium comitis potentia) qui transféra cette limite à Douai et créa les conditions du développement du castrum (Louis 2012).
7 Vercauteren 1938, p. 6. Habituellement, teloneum est un terme général désignant les droits d’entrée ou de transit des marchandises, le foraticum repose sur l’entrée et/ou la consommation du vin ou de la bière, et le stalaticum est un droit de place du marché (Espinas 1902, p. 10 n° 1 et p. 207-222).
8 Sur ce point, voir le chapitre de Sébastien Bernez.
9 Le passage du jaune au bleu est une gleyfication due à un environnement hydromorphe pauvre en oxygène. les particules d’oxydes ferriques de couleur rouille naturellement contenues dans le sédiment sont alors réduites et prennent un aspect gris bleu.
10 Le couple constitué par la caudiere et son caudron (domaine linguistique picard) est couramment mentionné dans la documentation médiévale douaisienne ; par exemple : Espinas 1913, II p. 396 (brasserie), p. 756-757 (teinturerie).
11 À notre connaissance, aucune installation de saunerie médiévale n’est archéologiquement documentée en France et les exemples des pays voisins sont rarissimes. Cf. par exception Mc Neil 1983.
12 Concernant les notions générales à l’échelle française et européenne : Hocquet 1985.
13 La bibliographie sur ce sujet est très abondante ; Hocquet 2006, Bruand 2008, Sarrazin 2008.
14 Il en va évidemment de même des célébrissimes mines de Hallstatt (Autriche), les seules de la Protohistoire au Moyen Âge central à exploiter directement par galerie des dépôts de sel gemme.
15 Pour la Normandie : Gidon 1939, L’Homer, Piquois 2002, Carpentier, Ghesquière 2006, Carpentier 2010 ; pour le Ponthieu : Gaudefroy 1925, Hocquet 1995a.
16 Derville 1995, p. 107.
17 La tourbe résulte d’accumulations végétales qui ne peuvent se former en milieu salin ; celles qui nous occupent ici ont été anciennement submergées par des transgressions marines, qui les ont imprégnées de sel, puis à nouveau exondées.
18 Bibliographie très abondante : Mertens 1963, Millo 1967, Besteman 1974, Ovaal 1977, van Dam 2006, Leenders 1989, Leenders 2010.
19 Abraham-Thisse 1986.
20 Van Houtte 1987.
21 Le sel est un pondéreux, transporté en vrac. Comme on le verra plus loin, son commerce de gros se fait à peu près exclusivement par voie fluviale. Ce n’est que lors de la distribution en demi-gros ou au détail que le sel (raffiné) prend la voie de terre et se transporte en sacs (texte 6).
22 Dieudonné 1804 (texte 19).
23 Textes 2, 14 et 17.
24 Les poêles à sel avaient remplacé à l’époque romaine les fours à augets protohistoriques, bien connus dans le Nord-Pas-de-Calais depuis les fouilles de l’autoroute A16 : Prilaux 2000.
25 Le site du xiie siècle de Nantwich (Cheshire) est l’une des très rares exceptions en ce domaine : Mc Neil 1983.
26 Pour les données britanniques, objet d’une vaste bibliographie, on se reportera au résumé commode : Twigg 2005.
27 Reproduite dans Greenwood 2011, p. 15.
28 Agricola 1556, p. 443-449. On a renoncé à proposer des équivalents métriques, les chiffres proposés étant trop dispersés dans le temps et l’espace. Un ordre de grandeur général de 3 pieds par mètre est suffisant pour notre propos.
29 Photographie sans échelle : http://www.kulturelles-erbe-koeln.de/documents/obj/20723212.
30 Texte 17. La copie douaisienne du document de 1574 porte quatorze pieds en croisure (AM Douai 1nc 2019) ; ce chiffre semble fautif, compte tenu du grand nombre de poêles envisagées. Des installations avec fours, médiévales et modernes ont également été fouillées au Danemark, dans l’île de Laesø. Nous n’avons pu consulter la publication correspondante : Vellev 2002.
31 Texte 19.
32 Diderot et d’Alembert 1780, Planche Minéralogie, X, salines.
33 Jars 1781, p. 342-357. On n’évoque pas ici les grandes salines de Lorraine ou du Jura, qui utilisent d’autres technologies.
34 Texte 19.
35 Diderot et d’Alembert 1780, Planche Minéralogie, VIII, salines.
36 Diderot et d’Alembert 1780, 29 : p. 748-790.
37 On rappelle que le chirographe (ou charte-partie) est un acte établi en au moins deux exemplaires sur une même feuille de parchemin. Les textes identiques sont séparés et chacune des parties peut disposer d’un exemplaire de l’acte. Au xiiie siècle, dans les villes du Nord, la charte-partie devient un acte semi-public. On la rédige alors devant les échevins qui conservent la section centrale dans les archives.
38 Texte 1.
39 Jacob 1990.
40 Chargés de la navette entre le marché aux grains d’une part et les greniers ou les bateaux du Rivage d’autre part.
41 Chargés de décharger et de descendre – avaler – le vin dans les caves.
42 Bien connus à Paris par l’ordonnance de Charles VI de février 1415 (de Villevault, Bréquigny 1763, p. 295-304). Les 24 porteurs de sel ou hénouars prenaient en charge le sel arrivé par barques sur le port de la ville après que les briseurs de sel et les mesureurs aient fait leur office, puis les transportaient jusqu’aux greniers des sauniers et marchands-revendeurs (§ 349 à 361).
43 Texte 3.
44 Texte 10.
45 Salamagne 2001, p. 129-130.
46 Texte 12.
47 Hocquet 1995b, p. 12.
48 Godefroy, Dictionnaire, s.v.
49 Texte 2.
50 AM Douai FF 659 – 5727 (1258) ; FF 661 – 5925 (1266) ; FF 861 – 32593 (1269) ; FF 663 – 6078 (1273) ; FF 665 – 6345 (1290), Espinas 1936 : 70 (1291).
51 BM Douai, ms. 1096-I, pièce 14.
52 Texte 3.
53 Textes 2, 3, 4, 7 et 8.
54 Texte 4.
55 Passage dans l’enceinte urbaine par lequel les bateaux pouvaient passer, en aval de la rivière.
56 Sur les alevioires, embarcations destinées à alléger les grandes nefs, voir plus loin.
57 Texte 5.
58 Texte 9 et AM Douai 2nc 1736 (1335).
59 Textes 10 et 12.
60 Textes 11, 13 et Espinas 1913, 4, p. 422.
61 Texte 15, 1420.
62 Steenbergen, Pays-Bas, prov. Noord Brabant.
63 Texte 16.
64 Textes 13 et 15.
65 Mertens 1963 ; Delahaye, Vervloet 1972, van Houtte 1987, p. 232.
66 Textes 18 et 19.
67 Texte 3.
68 À titre d’hypothèse, qui demanderait à être vérifiée, les guerres de Flandre (1297-1329) et les péripéties de la guerre de Cent ans à partir de 1337 auraient pu perturber les relations entre le sud et le nord de la Flandre, puis les relations maritimes entre la France et la Flandre. La fiscalité comtale a également très certainement joué un rôle quant à l’équilibre de la concurrence entre sel indigène et sel importé.
69 AD Nord B 1683, 2v°; Van Houtte 1987, p. 229-230.
70 Leenders 2010.
71 Ovaal 1977 ; Hocquet 1995.
72 Texte 17.
73 Les privilèges de 1574 sont assortis d’une taxe sur la production de trois gros à la livre de gros, soit 15 %.
74 Les dernières autorisations préfectorales pour l’établissement d’une raffinerie de sel à Douai datent de 1820 et 1821 (AM Douai 5J 10). Sur les mutations techniques industrielles du xixe siècle : Hocquet 2006.
a La chronologie de cet acte non daté est discutée dans « Les plus anciens documents linguistiques de la France », acte ChDouai 0014.
b Officier féodal, cf. Brassart 1877, p. 769-781.
c Revendeur, détaillant : Godefroy, Dict., s.v. cocerel.
d Leenders 2010.
e Jeannin 1968.
f Bois à brûler (par opposition à laigne, bois de charpente).
g La porte des Arcs, porte d’eau en aval de la ville, sur la Scarpe.
h Allèges, barques destinées à charger ou à décharger le navire principal.
i Les Quatre-Métiers (en néerlandais Vier Ambachten) sont aux Moyen Âge des districts ruraux côtiers qui correspondent approximativement à la Flandre zélandaise (Pays-Bas) et au nord de la province belge d’Oost-Vlaanderen. Les localités citées de Biervliet, Hulst, Saeftingue sont situés dans ces districts qui faisaient partie de la Flandre impériale.
j Banne, gros panier d’osier.
k Villevault, Bréquigny, 1746, p. 302, § 366-368.
l Hocquet 1995b, p. 12.
m Deprez 1909, p. 41-42.
n Hocquet 1995a, p. 629-638.
o Mertens 1963, p. 103-115.
p Et ceci en dépit de l’importante activité de saurissage du hareng dans cette ville : Derville 1995, p. 107.
q Lionet 1820, p. 170.
r Sivery 1980, n° 11 p. 408.
s Van Bastelaer 1880.
t Le sel de sel (zout van zout) est le produit du raffinage du sel solaire de l’Atlantique, par opposition au zelzout, le sel de tourbe : Mertens 1963, p. 107.
u Van Houtte 1987, p. 232.
v Une copie du texte concernant Nieuport figure dans la même liasse d’archives douaisiennes.
w Renseignements fournis dans le document de 1619 présenté dans la notice suivante. Les lieux évoqués sont, outre Biervliet et Hulst, déjà cités, Ostende (Oostende), Belgique, prov. Fl. Occ. ; Nieuport (Niewpoort), Belgique, prov. Fl. Occ. ; Damme, Belgique, prov. Fl. Occ. ; Axel, Pays-Bas, prov. Zélande ; L’Écluse (Sluis), Pays-Bas, prov. Zélande ; Oostburg, Pays-Bas, prov. Zélande.
x Document analogue concernant l’Artois : Filon 1861, p. 47-48. Le placard en question, daté du 2 septembre 1609, réservait à Saint-Omer le monopole du raffinage en Artois : Derheims 1843, p. 681.
y Seudres, fleuve côtier de Charente-Maritime.