Introduction. La province, Paris et l’étranger

1Avec le nouvel élan de mondialisation des années 1980, les chercheurs ont plus volontiers que par le passé envisagé la construction sociale des savoirs à l’échelle transnationale, privilégiant les circulations et les métissages1. Mais ces études transfrontalières ont tenu compte de façon marginale de certaines dynamiques complémentaires, à l’intérieur d’un même pays, et ont peu investi le terrain concret de leur localisation et des processus d’ancrage de ces savoirs2.

2Il reste beaucoup à faire de ce point de vue, en particulier en croisant ces différentes approches. Pour la France contemporaine, Paris a bien souvent constitué un observatoire unique, notamment par son rôle-clé dans l’universalisation des savoirs, au détriment de la province3. Paris serait le centre des avant-gardes, de la modernité, Paris serait le « méridien de Greenwich de la littérature4 ». Ces travaux, par ailleurs de grande qualité, ne se posent guère la question de ce qui alimente Paris en dehors des réseaux