L’Allemagne et la sécurité de l’Est européen sous l’angle du facteur russe

1L’Allemagne ayant recouvré, avec l’unification en 1990, une place géopolitique centrale en Europe, les acteurs politiques et économiques allemands ont pour objectif de se positionner de manière optimale par rapport à un environnement stable à l’Ouest, (encore) instable à l’Est. S’ils cherchent avant tout à légitimer l’ouverture des instances occidentales à l’Est, c’est parce qu’il faut avoir des partenaires « occidentaux » à l’Est, l’Europe dans son ensemble devant d’abord se transformer en espace de stabilité. Cet intérêt stratégique constitue une sorte de trame conceptuelle depuis le début des années 1990, car pour tous les responsables allemands la préoccupation permanente est d’exporter la stabilité de l’Union européenne (UE) pour ne pas un jour importer l’instabilité de l’Est1. En ce sens, l’Est européen est une « priorité de la politique étrangère allemande2 ».

2Suite aux vagues d’élargissement de l’UE (en 2004, 2007 et 2013)3 et de l’OTAN (en 1999, 2004 et 2009)4 aux pay