La dimension militaire dans la politique de sécurité allemande

1La « politique de la retenue », la « diplomatie du chéquier », la mise en avant du seul statut de puissance commerciale, ou encore l’« antimilitarisme » prôné par les partis les plus à gauche ne peuvent constituer une bonne recette pour le xxi^e siècle : ce constat fait aujourd’hui quasiment l’unanimité à Berlin. De même, l’opinion allemande a commencé à comprendre que l’ère de l’après-Seconde Guerre mondiale est définitivement terminée. Ce n’est plus en étant un bon élève silencieux et passif que l’Allemagne peut définir et acquérir sa juste place en Europe et dans le monde. Au contraire : ce type de comportement, approuvé il y a quelques décennies, ne l’est plus aujourd’hui. La plupart des dirigeants allemands en sont parfaitement conscients, et ce depuis longtemps. Depuis la fin de la guerre froide et les années 1990, l’approche allemande de la politique de sécurité a donc considérablement évolué1. La participation de la Bundeswehr à l’intervention militaire au Kosovo en 199