1 Edith C. Rodgers, Discussion of holidays in the later Middle Ages, New York, Columbia University Press, 1940, p. 9-10 ; François Léauté, « Le respect des jours chômés au XVe siècle. L’exemple de la Champagne », Revue d’histoire religieuse de la France, 2012, t. 98, p. 5-23.
2 Célestin Port (éd.), Livre de Guillaume le Maire, Paris, Imprimerie nationale, 1874, p. 477.
3 De novis celebritatibus non instituendis, trad. par Palémon Glorieux, « Mœurs de chrétienté au temps de Jeanne d’Arc. Le traité contre l’institution de fêtes nouvelles de N. de Clamanges », Mélanges de science religieuse, 1966, t. 23, p. 15-29. Sur ce traité, voir aussi Christine Barralis, « L’évolution du nombre de jours chômés à la fin du Moyen Âge : enjeux spirituels et économiques », dans Claude Mazauric (dir.), Temps social, temps vécu. Actes du 129e congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Besançon, 2004, Paris, CTHS, 2007, CD-Rom, p. 88-98.
4 Capitula agendorum in concilio generali Constanciensi, éd. dans Jürgen Miethke et Lorenz Weinrich (dir.), Quellen zur Kirchenreform im Zeitalter der grossen Konzilien des 15. Jahrhunderts. 1 – Die Konzilien von Pisa (1409) und Konstanz (1414-1418), Darmstadt, Wissenschaftliche, Buchgesellschaft, 1995, p. 200. Sur ce texte, voir Bénédicte Sère, Les débats d’opinion à l’heure du Grand Schisme. Ecclésiologie et politique, mémoire inédit pour l’obtention de l’HDR, Université Paris-Ouest Nanterre, 2015, p. 173. Pierre d’Ailly reprend les mêmes propositions dans son De reformatione Ecclesiae en 1416 (Jürgen Miethke et Lorenz Weinrich, op. cit., p. 360).
5 Jürgen Miethke et Lorenz Weinrich, op. cit., p. 266. La même proposition figurait aussi dans le projet de réforme présenté au concile par Johannes Schele, évêque de Lübeck, l’année précédente (ibid., p. 228).
6 La liste des statuts synodaux a été établie par André Artonne, Louis Guizard et Odette Pontal, Répertoire des statuts synodaux des diocèses de l’ancienne France du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle, Paris, CNRS, 1969 (2e éd. augm.). Pour un répertoire des conciles provinciaux, voir Josef Leinweber, Die Provinzialsynoden in Frankreich vom Konzil von Vienne bis zum Konzil von Trient (1312-1545), Fribourg-Bâle-Vienne, Herder, 2013. Précisons qu’ici n’ont été retenus que les statuts de synodes épiscopaux : les statuts du synode capitulaire d’Amiens de 1464, donnés pour les cures dépendantes du chapitre cathédral exempt, ne sont donc pas inclus dans ce corpus.
7 Sur un total de 225 décrets publiés. Décrets du concile de Nantes, 1431, art. 16, 17, 37 ; concile de Sens, 1429, art. I-2, I-6, V-25 ; conciles de Sens de 1461 et 1485 (mêmes décrets), art. I-3, IV-1 ; concile de Rouen, 1445, art. 11, 18 et 30 ; concile de Soissons, 1455, art. 14.
8 Edith C. Rodgers, op. cit., p. 9-10.
9 La liste des fêtes à observer dans le diocèse de Saint-Brieuc se trouve dans les statuts synodaux de 1421, Barthélémy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé (éd.), « Les statuts synodaux d’Alain de la Rue, évêque de Saint-Brieuc », Bulletins et Mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine, 1920, t. XLVII, p. 60-62. Pour le diocèse de Saint-Malo, voir les statuts de 1406 : Statuta syondalia [sic] secundum ritum… ecclesie cathedralis et capituli Macloviensi per quondam… Petrum Macloviensem episcopum… edita et promulgata nuper recognita…, Paris, Antoine Bonnemère, s.d. [XVIe siècle], fol. 43r. [Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève, 4 C 322 INV 320 RES (P.1)].
10 La Saint-Yves est une fête d’obligation dans les diocèses de Dol (statuts de 1441, Maturin de Plédran (éd.), Statuts synodaux de l’évêché de Dol, Nantes, Guillaume Tourquetel, 1509, fol. 24r), Rennes (statuts de 1464, dans Nicolas Travers, Concilia provinciae Turonensis, XVIIIe siècle, t. IV, BM Nantes ms. 37, fol. 212v), Saint-Brieuc (statuts de 1421, op. cit.) et Saint-Malo (statuts de 1406, op. cit.). Saint Méen (qui fut missionnaire en Bretagne) est fêté dans le diocèse de Saint-Malo (statuts de 1406, op. cit.).
11 Leurs fêtes sont inscrites dans les calendriers des diocèses de Saint-Brieuc (statuts de 1421, op. cit.) et Saint-Malo (statuts de 1406, op. cit.).
12 Purification, Annonciation, Assomption, Nativité et Conception.
13 Statuts de 1464, op. cit. Une tendance similaire s’observe dans le diocèse de Coutances, qui renforce en 1487 la solennité liturgique des fêtes de la Vierge (Guillaume Bessin (éd.), Concilia Rothomagensis provinciae, Rouen, François Vaultier, 1717, p. 573).
14 Sur le développement du culte des trois Marie, voir Hélène Millet et Claudia Rabel, La Vierge au manteau du Puy-en-Velay, Lyon, Fage, 2011, chapitre 5. La raison de cette introduction dans le diocèse m’est obscure, car l’évêque, Robert de la Motte, n’est pas carme et ne vient pas du diocèse de Saint-Pol-de-Léon (cette dévotion a été lancée par un évêque du lieu au milieu du XIVe siècle). Peut-être est-ce une manière pour ce prélat, dont la famille est plutôt opposée au duc Jean IV et favorable aux Penthièvre, de marquer des liens éventuels avec la cour de France, qui soutient assez fortement ce culte (ibid., p. 85-88) ?
15 Statuts de 1441, op. cit., fol. 23.
16 Ces trois fêtes ont été rendues chômées par l’évêque Louis de Melun (1474-1483), comme le rapportent les statuts synodaux de son successeur en 1493, qui annulent cette disposition (dom Toussaints Du Plessis, Histoire de l’Église de Meaux, Paris, Julien-Michel Gandouin et Pierre-François Giffart, 1731, t. II, p. 542).
17 François Léauté (op. cit., p. 9) se trompe quand il évoque une réduction du nombre de jours chômés dans le diocèse d’Arras au début du XVe siècle. Il s’agit du début du XIVe siècle (Bernard Delmaire, Le diocèse d’Arras de 1093 au milieu du XIVe siècle, Arras, Commission départementale d’histoire et d’archéologie du Pas-de-Calais, 1994, t. I, p. 353, p. 368).
18 Toussaints Du Plessis, op. cit., t. II, p. 542-543.
19 Les statuts de Troyes de 1427 sont particulièrement détaillés concernant la publication des statuts les dimanches. Voir Charles Lalore, Ancienne et nouvelle discipline du diocèse de Troyes, Troyes, Secrétariat de l’évêché, 1882, t. II, p. 208-218.
20 Art. 37 des statuts de Dol de 1431 ; art. 82 des statuts de 1478 ; statuts de Saint-Malo de 1452 ; art. XIV-4 des statuts de Tournai de 1481… Les statuts de Coutances de 1454 imposent la lecture de trois décrétales de Boniface VIII relatives à ces questions, assortie d’une explication en langue vulgaire. Une variante plus fréquente consiste à imposer le rappel de l’excommunication pesant sur ceux qui s’en prennent à la juridiction d’Église et aux personnes ou biens protégés par ce for, ou falsifient les lettres ecclésiastiques : statuts de Nantes d’octobre 1408 et octobre 1409 ; décret V-30 du concile provincial de Paris de 1429 ; art. 1 des statuts de Paris de 1441 ; art. 9 des statuts de Lisieux de 1448 ; statut 45 du corpus arrageois de la seconde moitié du siècle ; statut II-8 d’Amiens vers 1455 ; art. 26 des statuts de Chartres de 1459 ; art. XI-21 des statuts de Tournai de 1481 ; art. 14 des statuts de Cambrai de 1490 ; art. II-113 du livre synodal de Soissons, etc.
21 Art. 11 (BnF : Baluze 5, fol. 142). Même prescription à Troyes en 1427 (Charles Lalore, Ancienne…, op. cit., p. 215, art. III).
22 Maturin de Plédran, op. cit., fol. 15v-16v.
23 Barthélémy-Amédée Pocquet du Haut-Jussé, op. cit., p. 61, art. IV-19 ; Statuta syondalia [sic]…, op. cit., fol. 87v.
24 Joseph Avril (éd.), Les conciles de la province de Tours (XIIIe-XVe siècles), Paris, Éditions du CNRS, 1987, p. 344-345.
25 Concile provincial de Tours de 1431, statuts de Rennes de 1464 (qui y ajoutent tous les dimanches et cinq autres grandes fêtes) et de 1465 ; statuts de Saint-Malo de 1406.
26 Art. I-6 des statuts de 1403.
27 Art. II-65 du livre synodal.
28 Art. 46 des statuts de 1448.
29 Art. VI-1, Gian Domenico Mansi (éd.), Sacrorum conciliorum nova et amplissima collectio, t. 32 – Ab anno MCDXXXVIII ad annum MCDIL, Paris, Hubert Welter, 1902, col. 427.
30 Les statuts de Troyes de 1427 y ajoutent l’Assomption de la Vierge, la Toussaint et le début du Carême, en y adjoignant cependant une indulgence de trente jours pour cette dernière date (art. 4, Charles Lalore, Ancienne…, op. cit., p. 182).
31 Art. 38.
32 À noter qu’hormis l’exclusion des excommuniés, qui est largement mentionnée, ces rituels sont surtout mentionnés dans des diocèses normands : art. 14 des statuts de Lisieux de 1448, statuts de Coutances de 1481 et de 1434.
33 Statuts de Rennes de 1465.
34 Art. 47 des statuts de Lisieux de 1448 ; statuts de Saint-Malo de 1452 (fol. 84r) ; statuts de Quimper de 1499. Les statuts de Coutances de 1481 (art. 12) et d’Avranches de 1494 (p. 33) imposent la procession le dimanche (et fêtes à Coutances), mais ne mentionnent pas explicitement les laïcs.
35 Art. I-1 des statuts de Dol de 1411 ; art. II-30 du livre synodal de Soissons ; art. 5 des statuts d’Angers de 1423 ; art. 9 et 18-7 des statuts de Troyes de 1427 ; statuts de Coutances de 1434 ; art. VI-5 des statuts de Tournai de 1481.
36 Statuts de Rennes de 1465.
37 Art. I-8 et III-13 des statuts d’Amiens publiés vers 1455 ; art. II-27 du livre synodal de Soissons.
38 Art. IV-19 des statuts de 1421.
39 Toussaints Du Plessis, op. cit., t. II, p. 542.
40 Décret Turpem du concile de Bâle (21e session, 9 juin 1435 ; Jürgen Miethke et Lorenz Weinrich (dir.), Quellen zur Kirchenreform im Zeitalter der grossen Konzilien des 15. Jahrhunderts. 2 – Die Konzilien von Pavia/Siena (1423/24), Basel (1431-1449) und Ferrara/Florenz (1438-1445), Darmstadt, Wissenschaftliche, Buchgesellschaft, 2002, p. 360-362), repris tel quel dans la Pragmatique Sanction ; décret 17 du concile provincial de Tours de 1431 (Joseph Avril, op. cit., p. 428-429) ; décret 11 du concile provincial de Rouen de 1445 (Gian Domenico Mansi, op. cit., t. 32, col. 28) ; décret I-3 des conciles provinciaux de Sens de 1461 et 1485 (Ibid., col. 413-414). Sur l’histoire de cette fête, voir Yann Dahhaoui, L’évêque des Innocents dans l’Europe médiévale (XIIe-XVe siècle), doctorat, Université Paris I Panthéon-Sorbonne - Université de Genève, 2012. Sur les difficultés d’interprétation de ce type de dispositions, voir Yann Dahhaoui, « L’évêque de Paris, le légat et la fête des fous à Notre-Dame. Histoire de l’interprétation d’une ordonnance (1198) », dans Cédric Giraud (dir.), Notre-Dame de Paris, 1163-2013. Actes du colloque scientifique au Collège des Bernardins, à Paris, du 12 au 15 décembre 2012, Turnhout, Brepols, 2013, p. 367-383. En 1445, la faculté de théologie de Paris adresse à tous les prélats et chapitres une lettre condamnant la fête des fous (Homelia B. Augustini de Kalendis januarii et venerendae Sorbone decretalis epistola contra festum Fatuorum nunc primum editae et Notis inlustratae, [J. Savaron éd.], Paris, 1611). À noter qu’à Amiens, les statuts synodaux publiés vers 1455 incluent les jeux de fous (stulta opera) pratiqués lors de la Nativité de saint Jean-Baptiste dans les cas réservés épiscopaux.
41 Dans la plupart des statuts, cette interdiction concerne plus le lieu qu’un temps particulier (art. II-87 du livre synodal de Soissons publié au XVe siècle ; statut de Nantes de 1405 ; art. 5 des statuts synodaux de Lisieux de 1448 ; art. II-11 des statuts synodaux d’Amiens publiés vers 1455 ; décret I-3 des conciles provinciaux de Sens de 1461 et 1485 ; art. 9 des statuts synodaux de Coutances de 1479 ; etc). Mais certains décrets y associent plus particulièrement des temps liturgiques : durant l’office pour le concile provincial de Sens de 1429 (art. I-2) ; lors des dimanches et fêtes pour les statuts d’Angers de 1423 (art. 7) ; durant les périodes de l’année où les mariages sont interdits pour les statuts du diocèse de Lisieux de 1448 (art. 5 et 16). Le concile de la province de Reims de 1455 proscrit plus largement toutes les festivités dans les périodes liturgiques où les mariages sont interdits (décret 14). Voir aussi Marianne Ruel, Les Chrétiens et la danse dans la France moderne, XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2006, p. 82-91, qui revient sur les interdictions médiévales.
42 Décret 16 du concile provincial de 1431 (Joseph Avril, op. cit., p. 428).
43 Art. I-9 des statuts synodaux d’Amiens publiés vers 1455 (interdiction des agapes lors des anniversaires) ; statuts de Coutances de 1487 (interdiction plus générale des banquets et de l’ivresse lors des fêtes, vus comme des plaisirs condamnables). Les statuts d’Angers de 1423 interdisent l’ouverture des tavernes avant prime les dimanches et fêtes, pour éviter que les fidèles n’arrivent saouls à la messe (art. 18).
44 Art. 10, Guillaume Bessin, op. cit., p. 572. Est excepté de l’abolition le repas offert lors de la nomination du curé.
45 Ibid., p. 574.
46 Statuta syondalia [sic]…, op. cit., fol. 84v.
47 Statuta synodalia ad usum Morinensem, s.l., 1495, Bibliothèque municipale de Saint-Omer, n° 580, fol. 22.
48 Charles Lalore, Les fêtes chômées dans le diocèse de Troyes, depuis l’origine du christianisme jusques en 1802, Troyes, E. Caffé, 1869, p. 20.
49 Une distinction similaire existe à Arras au XIVe siècle (Bernard Delmaire, op. cit., p. 353) mais les statuts conservés pour le XVe siècle, assez succincts, ne l’évoquent pas explicitement. La distinction disparaît de facto à Meaux avec les statuts synodaux de 1493, qui suppriment toute interdiction de travailler pour les « fêtes à bras » (festa manualia seu brachiorum) et les transforment en simples fêtes de dévotion. L’évêque justifie sa décision en indiquant qu’il souhaite « que la trop grande multitude de fêtes ne soit pas un fardeau pour les indigents, ni n’apparaisse provoquer le dégoût chez les peu dévots, voire même une occasion de folâtrer pour les habitants » (ou « de se laisser aller aux discordes » ?). Le texte contient visiblement une coquille sur le dernier mot, discolis, qui n’existe pas, et que je propose de remplacer par incolis, mais qui pourrait éventuellement être discordis : Toussaints Du Plessis, op. cit., p. 542 ; l’erreur vient de l’incunable originel distribué aux curés : Sinodalia Meldensis diocesis statuta, Paris, imprimerie de Jean du Pré, incunable (Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève : C 4° 324 Rés., Inv 322, pièce 1, non folioté). On voit que se mêlent ici préoccupations spirituelles et économiques.
50 Art. 5 des statuts de Lisieux de 1448 ; art. III-11 des statuts d’Amiens publiés vers 1455 ; art. 6 des statuts d’Angers de 1423. Les statuts de Coutances de 1434 ne précisent pas la peine encourue.
51 François Léauté, op. cit., p. 13-19.
52 Décret V-25 du concile de Sens. Le fait que les deux métiers soient également associés dans un statut de Saint-Malo de 1350 laisse à penser qu’il s’agit de deux cas particuliers qui posent régulièrement problème (Statuta syondalia [sic]…, op. cit., fol. 29v).
53 Charles Lalore, Ancienne…, op. cit., p. 222-224.
54 François Léauté, op. cit., p. 12, p. 21-22.