Quand j’étais séminariste, puis formateur de clercs. Les récits de Pietro Tamburini, entre souvenirs et histoire

1Dans un article de 1987 consacré à la prêtrise comme profession intellectuelle, Adriano Prosperi a fait valoir que le concile de Trente marquait un tournant décisif, par rapport aux époques précédentes1, dans le rôle joué par les prêtres dans la société italienne2. En effet, à partir de Trente, les prêtres, et notamment les curés, ressemblent de moins en moins à des hommes sans culture ou à de simples « fonctionnaires » du culte, tels qu’ils restaient nombreux, suppose-t-on encore souvent, au cours de la période précédente3, et font désormais figure de maîtres et d’intellectuels. Cette transformation, bien réelle et correspondant à une professionnalisation de l’activité cléricale4, constitue un phénomène de première importance, qui eut un fort impact sur la société italienne, sur laquelle l’influence des clercs s’exerçait depuis des siècles5.

2Le phénomène de professionnalisation du clergé, particulièrement bien étudié, n’épuise pas toutefois l’intérêt de la recherche sur l’histoi