Les « journaux » de curés, témoins et supports de la formation au temps de la Réforme catholique

1Après le concile de Trente, la mise en place des séminaires diocésains constitue une innovation majeure pour la formation des futurs prêtres. Pour autant, la fabrique du clerc ne s’arrête pas à la sortie de ces établissements, mais la poursuite de la formation demeure difficile à connaître et à cerner, faute de sources de la pratique. Or les curés, professionnels de l’écrit, ont produit une masse documentaire qui relève en partie des obligations que leur fonction leur impose, mais ne s’y limite pas, et contribue à éclairer ces aspects moins bien connus de la formation. C’est faute de mieux que l’expression « journaux de curés » sera utilisée ici pour caractériser ces documents, écrits par les curés mais ne se rattachant pas directement à l’exercice de la cura animarum. Il apparaît d’emblée nécessaire de souligner la richesse mais aussi l’hétérogénéité foncière de ces sources, difficiles à classer et à caractériser : proches des écrits dits « du for privé », elles s’en distinguent