Version classiqueVersion mobile

L'Europe et le monde en 2020

 | 
Louis-Marie Clouet
, 
Andreas Marchetti

Défis internes de l'Union Européenne

Démographie : affaiblissement externe et tensions internes

Gérard-François Dumont

Texte intégral

1La population et le territoire demeurent des éléments impératifs de la compréhension du monde et de sa diversité. Or l’évolution géodémographique des années 2010 s’inscrit dans un ensemble de processus qui s’exercent suivant des calendriers et des intensités différents selon les régions. Il importe de caractériser ces processus avant de préciser leurs spécificités éventuelles dans l’Union européenne (UE). Fort de cette connaissance des dynamiques en cours, on pourra envisager l’horizon 2020 et examiner les possibles conséquences des perspectives démographiques.

Les quatre questions fondamentales

  • 1 « Période, de durée (entre 50 et 150 ans environ selon les cas) et d’intensité variables (elle mult (...)

2Au plan démographique, les débats portent souvent sur la question de la population mondiale et de sa croissance projetée. Ils sont alors sous-tendus par le fait que, dans les pays traversant la transition démographique1, tout particulièrement en Afrique, le potentiel d’accroissement démographique naturel est encore important si ces pays réussissent à améliorer les taux de survie de leur population et donc à rapprocher leur espérance de vie des niveaux atteints dans les pays développés. Dans les pays dont la transition démographique est terminée, la croissance naturelle se poursuit souvent en raison des effets d’inertie, de la longévité qui s’accroît ou d’une fécondité assurant le remplacement des générations. Ce dernier se trouve parfois atteint grâce aux apports d’immigrants dont la fécondité moyenne est supérieure à celle des personnes nées dans le pays. En revanche, la question fondamentale de la décroissance démographique, qui se constate au Japon depuis 2005 ou dans une dizaine de pays européens, est peu traitée, même en Allemagne dont le solde naturel est pourtant négatif depuis 1972.

3Trois autres questions fondamentales sont périodiquement évoquées. La première, concernant les migrations internationales, est souvent réduite à son aspect le plus spectaculaire correspondant à des mouvements ou des situations irréguliers, alors que la très grande majorité des migrations, y compris celles du Sud vers le Nord, sans doute à hauteur de plus de 98 %, s’effectue en toute régularité. La question de l’urbanisation est le plus souvent examinée pour les pays du Sud dont le taux d’urbanisation est nettement inférieur à la moyenne mondiale (51 % en 2010) et qui comptent en conséquence les possibilités de croissance urbaine les plus élevées, sans avoir nécessairement les modes de gouvernance adaptés pour réussir l’urbanisation dans les meilleures conditions. Enfin, la question fondamentale du vieillissement (Nonjon 2009) fait l’objet d’une prise de conscience croissante car ce sera le principal changement démographique du XXIe siècle (Dumont 2005), tant au Nord qu’au Sud. Toutefois, le concept de vieillissement est souvent mal analysé, le mot étant utilisé tour à tour pour désigner les différentes possibilités de vieillissement de la population, donc une évolution de la structure des populations, la « gérontocroissance » (Dumont et al. 2006), qui mesure les flux dont la dynamique peut être différente, ou le vieillissement individuel.

Le diagnostic démographique de l’Union européenne

4Dans l’UE à 27, ces quatre questions se posent avec de fortes spécificités en comparaison avec les trois pays les plus peuplés au monde (Chine, Inde et États-Unis), ainsi qu’avec la moyenne mondiale.

Graphique 1. Les quatre régions les plus peuplées du monde

Graphique 1. Les quatre régions les plus peuplées du monde

Source : chiffres PAV 695 et Eurostat, graphique de l’auteur.

5L’UE, qui se trouve dans la période post-transitionnelle, se caractérise par une évolution assez différente de celle des États-Unis. Son taux de natalité affaibli est inférieur à celui des États-Unis. Il n’est guère plus bas que celui de la Chine, mais ce pays subit les effets de générations féminines aux effectifs limités, en conséquence de plusieurs décennies d’une surmasculinité des naissances qui se poursuit (Dumont 2008). Les déterminants directs du taux de natalité sont les différences de fécondité et de composition par âge et par sexe.

Graphique 2. Le taux de natalité

Graphique 2. Le taux de natalité

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

  • 2 Cette expression a été proposée par nous à la fin des années 1970. Elle a été ensuite utilisée, par (...)

6Or la natalité de l’UE à 27 subit les effets d’une situation d’« hiver démographique », celle d’une population dont la fécondité est nettement et durablement en dessous du seuil de remplacement des générations2. En revanche, la fécondité des États-Unis est remontée au niveau de ce seuil. Le niveau moyen de fécondité dans le monde, comme celui, encore plus élevé, de l’Inde, s’explique notamment par l’existence de régimes démographiques qui sont encore dans la période de transition.

Graphique 3. L'indice synthétique de fécondité

Graphique 3. L'indice synthétique de fécondité

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

7En matière de mortalité, les données brutes de l’UE à 27 pourraient inquiéter, puisque son taux de mortalité est supérieur à la moyenne mondiale, comme à celui des États-Unis, de la Chine et de l’Inde. Mais les déterminants du taux de mortalité tiennent aux chances de survie aux différents âges et à la composition par âge des populations.

Graphique 4. Le taux de mortalité

Graphique 4. Le taux de mortalité

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

8Sur le premier point, l’analyse des conditions de mortalité met en évidence l’excellente situation sanitaire et hygiénique dans l’Union à 27. Son taux de mortalité infantile est neuf fois plus faible que la moyenne mondiale et même inférieur à celui des États-Unis.

Graphique 5. Le taux de mortalité infantile

Graphique 5. Le taux de mortalité infantile

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

9Cette situation favorable de l’Europe des 27 est confirmée par l’analyse de l’espérance de vie à la naissance qui place l’Union en tête, devant les États-Unis, tant pour celle des hommes que des femmes.

Graphique 6. L'espérance de vie à la naissance

Graphique 6. L'espérance de vie à la naissance

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

10Le taux de mortalité relativement élevé de l’Union européenne à 27 s’explique donc par le second déterminant : une composition par âge vieillie, illustrée par le plus fort pourcentage de personnes âgées de 65 ans ou plus.

Graphique 7. La composition par âge

Graphique 7. La composition par âge

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

11En conséquence, d’une part, d’un taux de natalité affaibli par une fécondité d’« hiver démographique » et des générations en âge de féconder en diminution et, d’autre part, d’un taux de mortalité croissant sous l’effet du vieillissement de la population, le taux d’accroissement naturel de l’UE à 27 est très faible. Il est inférieur aux taux de la Chine, des États-Unis, de l’Inde et à la moyenne mondiale. Néanmoins, en dépit de la fécondité abaissée, ce taux est positif d’une part en raison de la longévité accrue qui minore les effets haussiers du vieillissement sur le taux de mortalité et, d’autre part, des effets haussiers du système migratoire sur la natalité. Toutefois, il est inégal selon les pays européens puisque s’opposent, par exemple en 2009, un taux positif dans 18 pays et un taux négatif dans neuf pays, dont l’Allemagne qui compte le plus fort solde naturel négatif.

Graphique 8. Le taux d'accroissement naturel

Graphique 8. Le taux d'accroissement naturel

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

Graphique 9. Les soldes naturel et migratoire de l’UE (à 25)

Graphique 9. Les soldes naturel et migratoire de l’UE (à 25)

Source : chiffres Eurostat (données non disponibles pour UE-27), graphique de l’auteur.

Graphique 10. Le taux d'accroissement migratoire

Graphique 10. Le taux d'accroissement migratoire

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

12Comme la composition par âge des immigrants est relativement jeune et leur fécondité en moyenne supérieure à la moyenne européenne, elle contribue à la natalité de façon significative selon le mécanisme ainsi formulé : « La migration ne rend pas stérile (heureusement) » (Dumont 2010).

13Additionnant le solde naturel et le solde migratoire, le taux d’accroissement total de l’UE à 27 demeure inférieur tant à la moyenne mondiale qu’aux taux des trois pays les plus peuplés de la planète.

Graphique 11. Le taux d'accroissement total

Graphique 11. Le taux d'accroissement total

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

14Concernant la répartition spatiale du peuplement entre les territoires ruraux et les territoires urbains, l’UE à 27 n’a plus à attendre de l’urbanisation des changements globaux importants : le taux d’urbanisation y est déjà élevé et les marges d’émigration rurale susceptibles de gonfler la population des villes sont donc réduites. Deux phénomènes sont à signaler : le premier est la croissance démographique naturelle nettement positive des villes qui profitent de la métropolisation (Damon 2008) et ont en conséquence un système migratoire qui leur permet d’avoir une composition par âge relativement jeune. Le second consiste en une décroissance urbaine constatée dans nombre de villes de l’UE à 27, conduisant à écarter le paradigme d’une croissance urbaine inévitable.

Graphique 12. Le taux d'urbanisation

Graphique 12. Le taux d'urbanisation

Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.

Les choix, implicites ou explicites, de politique démographique

15Face à ce diagnostic auquel l’analyse des données donne un caractère à la fois incontestable et implacable, quels sont les choix politiques de l’Union ?

  • 3 Une direction intitulée « protection sociale et intégration sociale » comporte une section « analys (...)
  • 4 Sous la signature de Jan Peter Balkenende, président du Conseil européen, Jacques Chirac, président (...)

16L’UE, depuis le premier traité de 1957, a longtemps négligé toute réflexion sur la démographie et refusé de voir qu’elle était entrée dans un « hiver démographique ». Néanmoins, au milieu des années 2000, elle a enfin effectué une sorte de « révolution » (Dumont 2005). D’une part, le mot « démographie » a fait son apparition dans l’organigramme de la Direction générale emploi, affaires sociales et égalité des chances de la Commission européenne3. D’autre part, une lettre a été adressée le 29 octobre 2004 au président de la Commission européenne4 : « L'Europe ne doit pas se résigner à la fatalité du vieillissement et du scepticisme ; elle doit faire, au contraire, le pari du dynamisme et de la jeunesse. Nous proposons donc que l'Union européenne en fasse une priorité ».

  • 5 Avis du Comité économique et social européen sur « La famille et l’évolution démographique » du 14 (...)

17Aussi, le 16 mars 2005, la Commission européenne publie, pour la première fois, un « livre vert » sur les questions de population sous le titre Face aux changements démographiques, une nouvelle solidarité entre les générations. Selon ce document, « l’Europe connaît aujourd’hui des changements démographiques sans précédent par leur ampleur et leur gravité ». Il identifie les « défis de la démographie européenne » et les pistes pour une « nouvelle solidarité entre générations », et invite les Européens à nourrir la réflexion. Toutefois, depuis ce livre vert, en dépit de divers documents successifs et de plusieurs conférences ou d’un rapport du Comité économique et social européen5, les avancées sont maigres et donc guère de nature à initier des changements significatifs dans les évolutions démographiques.

  • 6 Adopté par le Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008, sur proposition de la France, alors prési (...)

18En revanche, la question des migrations est d’autant plus inscrite dans les processus de décision du calendrier européen qu’elle fait désormais partie des politiques communes selon la procédure de codécision (Dumont 2009). Pour l’UE, il faut faciliter l’immigration régulière, notamment au titre des migrations dites de remplacement et, autre face de la même médaille, limiter les voies migratoires clandestines et les migrations illicites. Les objectifs de cette politique ne font pas débat au sein des 27 gouvernements, quelle que soit leur étiquette politique, ce qui a conduit notamment à la signature d’un Pacte européen sur l’immigration et l’asile6. Dans une certaine mesure, le vote de la directive dite « retour » (des immigrés illégaux) à Strasbourg le 18 juin 2008 met une majorité du Parlement européen dans la lignée de ce Pacte. Toutefois, l’application des objectifs partagés soulève de nombreuses discussions communautaires, d’autant que la géographie des migrations est fort différente selon les pays de l’Union, ne serait-ce qu’en raison de leur plus ou moins grande proximité avec l’Afrique ou l’Asie.

19Sur le thème de l’urbanisation, le taux de l’UE ne pouvant plus évoluer de façon significative, cette question est abordée davantage au plan qualitatif que quantitatif, avec des questions posées par le souci de réduire les inégalités au sein des villes, d’améliorer leur attractivité ou encore d’un développement urbain durable.

20La quatrième question fondamentale est celle du vieillissement de la population sous ses différents aspects, qu’il s’agisse d’effets de structure ou de flux, ces deux éléments présentant déjà en 2010 une situation inédite tant par la proportion des personnes âgées que par leur nombre.

Une situation démographique en 2020 déjà décrite

Des perspectives probables…

21Fort de cette connaissance de la situation démographique de l’Union européenne à 27 et de son contexte politique au tournant des années 2010 (Wackermann 2009), qu’attendre pour 2020 ? La science de la population enseigne que ses logiques s’inscrivent dans la longue durée. En conséquence, les dix années qui séparent 2010 de 2020 relèvent de la démographie du court terme (Dumont 2008), sachant que l’unité d’œuvre dans cette discipline est l’écart d’années entre deux générations, soit près d’une trentaine d’années.

22En effet, tous les citoyens européens qui auront plus de dix ans en 2020 sont déjà nés. La pyramide des âges de l’Union européenne en 2020 est donc déjà largement écrite. Elle pourrait certes être modifiée par des élargissements, dont ceux envisagés pour la Croatie, la Macédoine, la Turquie ou l’Islande. Toutefois, seul l’élargissement à la Turquie est de nature à modifier de façon significative les effectifs et la composition de l’UE puisque ce pays compte 75 millions d’habitants en 2009, avec une population relativement jeune (Etaix 2005, Dumont et Zaninetti 2006), alors que les trois autres pays cités sont peu peuplés.

23En outre, même si la fécondité européenne progressait de 30 % dans les années 2010, la natalité ne pourrait augmenter d’autant car les effectifs des générations en âge de féconder sont en diminution, sauf apports migratoires très importants de jeunes ou changements, aujourd’hui guère imaginables, faisant augmenter la fertilité, notamment après l’âge de 50 ans.

  • 7 Sur de telles hypothèses variées appliquées à un des pays de l’UE, voir G.-F. Dumont (dir.), Popula (...)

24Les possibilités de limiter la hausse de la mortalité semblent pérennes, mais inverser cette évolution supposerait des avancées considérables contre le cancer ou les maladies cardio-vasculaires. Sauf épidémie ou guerre meurtrière, les risques de forte hausse de la mortalité paraissent également faibles car les modes de vie des personnes arrivant près de leur fin de vie sont connus. Un tel risque existe peut-être à moyen terme, donc dans les années 2040 ou 2050, soit pour des générations ayant eu dans leur jeunesse des modes de vie peu propices à une espérance de vie longue du fait, par exemple, de surconsommation de drogue, soit sous l’effet d’un système économique qui ne parviendrait plus à assurer une assurance-maladie suffisante à toute la population7.

  • 8 Voir la contribution de S. Angenendt dans cet ouvrage.

25La perspective la plus plausible est donc que les processus à l’œuvre dans les années 2000 demeurent largement semblables dans les années 2010. Le taux de natalité a peu de chances d’augmenter considérablement, et la hausse du taux de mortalité est quasi certaine sous l’effet du vieillissement accru de la population, même si elle est limitée par la longévité accrue des personnes âgées. Le taux d’urbanisation ne devrait guère changer d’ordre de grandeur. La plus grande incertitude concerne les migrations8, car leur évolution se trouve liée à une multiplicité de facteurs dont certains sont difficilement prévisibles, comme la situation géopolitique dans les pays non membres de l’UE (Dumont 2007).

26Chiffrer cette perspective suppose de se référer aux projections démographiques, en examinant le jeu d’hypothèses le plus diffusé par Eurostat (Statistics in Focus 2008), intitulé le « scénario convergence ». Cet intitulé ne doit pas induire en erreur car ce scénario organise, en réalité, une convergence pour… 2150, ce qui signifie que les effets de cet objectif pour les années 2020 sont modestes.

27Une faible croissance démographique de l’Union, évaluée à 2,8 % pour l’ensemble de la période 2009-2020, inférieure à celle de la Chine (7,5 %), des États-Unis (12,7 %), de la moyenne mondiale (12,7 % également) comme de l’Inde (16,7 %), est donc probable. En conséquence, le poids démographique relatif de l’UE à 27 serait appelé à continuer de décroître. La population des 27 composait plus de 13 % de la population dans le monde en 1960. Neuf ans plus tard, elle s’abaisse à moins de 12 %. En 1983, elle passe en dessous de 10 %. Ce pourcentage tombe à 7,3 % en 2010 et descendrait à 6,8 % en 2020, alors que le poids démographique relatif des États-Unis ne changerait pas entre 2010 et 2020.

Graphique 13. Le poids démographique relatif de l'UE-27 dans le monde : données et projections du « scénario convergence »

Graphique 13. Le poids démographique relatif de l'UE-27 dans le monde : données et projections du « scénario convergence »

Source : chiffres Eurostat et IDB, graphique de l’auteur.

28La faible croissance démographique de l’Union tiendrait notamment au vieillissement « par le bas », illustré par une diminution de la proportion des moins de 15 ans. En revanche, le vieillissement « par le haut », c’est-à-dire la longévité accrue des personnes âgées, serait un des éléments explicatifs du gain de trois points du pourcentage des personnes âgées de 65 ans ou plus. En conséquence, la part de la population active potentielle, considérée comme les 15-64 ans, diminuerait.

Graphique 14. Les projections démographiques pour les quatre régions les plus peuplées du monde

Graphique 14. Les projections démographiques pour les quatre régions les plus peuplées du monde

Source : chiffres WPP et Eurostat, graphique de l’auteur.

Graphique 15. La composition par âge de l'UE-27 : données et projections

Graphique 15. La composition par âge de l'UE-27 : données et projections

Source : chiffres Eurostat « scénario convergence », graphique de l’auteur.

… avec des divergences d’évolution selon les pays

  • 9 Les chiffres indiquent une semblable inversion pour le Royaume-Uni et la France, mais ils n’incluen (...)

29Toutefois, l’évolution moyenne de l’UE, même dans le cadre d’un scénario intitulé « convergence », ne signifie nullement des évolutions semblables dans tous les pays. Certes, si l’on excepte le résultat de la projection selon laquelle la Finlande deviendrait en 2020 plus peuplée que la Slovaquie9, le rang des différents pays de l’Union en nombre d’habitants resterait le même qu’en 2008.

Graphique 16. Projections 2008-2020 des pays de l'UE-27

Graphique 16. Projections 2008-2020 des pays de l'UE-27

Source : chiffres Eurostat « scénario convergence » en milliers d’habitants, graphique de l’auteur.

  • 10 Par exemple, le solde migratoire 2009 de l’Allemagne est estimé négatif (- 55 700), ce qui n’a pas (...)

30Pourtant, en raison des différentiels de fécondité et de mouvements migratoires, des évolutions contraires seraient enregistrées, opposant 19 pays enregistrant une croissance démographique et huit pays connaissant un dépeuplement – tous d’anciens pays à régime communiste, à l’exception de l’Allemagne qui s’est toutefois réunifiée avec sa partie est. Au sein de chacune de ces deux catégories, les évolutions seraient également divergentes. La projection place en tête l’Irlande, qui additionne les effets de sa fécondité moins abaissée que la moyenne et d’une immigration significative, même si ces projections n’ont pas pris en compte les effets de la crise économique sur les flux migratoires10. En revanche, les hausses projetées en Slovaquie, en Slovénie ou en République tchèque sont très faibles. Au sein des pays perdant de la population, les pourcentages forment là aussi un éventail assez large entre la Bulgarie dont la population baisserait de près de 6 % et la Pologne de seulement 0,4 %.

Graphique 17. Accroissement projeté 2008-2020 des pays de l'UE-27

Graphique 17. Accroissement projeté 2008-2020 des pays de l'UE-27

Source : chiffres Eurostat, graphique de l’auteur.

31Les projections montrent un important contraste entre les deux pays fondateurs du Marché commun et les plus peuplés de l’Union, puisque la population de l’Allemagne diminuerait tandis que celle de la France progresserait.

32Les faits démographiques ne sont pas contestables et les évolutions de l’UE, synthétisées ci-dessus, fort probables. Ils ne peuvent pas ne pas avoir des conséquences économiques, sociales ou géopolitiques.

Une Europe affaiblie à l’extérieur et à l’intérieur

L’UE en recul dans les instances internationales

33Un premier élément tient à la diminution relative de la population de l’Europe dans le monde. La « loi du nombre », qu’on pourrait résumer en disant que les « décisions et évolutions géopolitiques sont dépendantes du nombre des hommes » (Dumont 2007), s’applique nécessairement. L’Europe du XXIe siècle ne peut revendiquer une place aussi importante qu’au XXe siècle dans les instances internationales.

  • 11 En 2009, le monde compte 12 pays ayant plus de 90 millions d’habitants, tous en dehors de l’UE.

34Ces dernières années ont déjà donné un aperçu du phénomène avec le cas du G8. Groupe de discussion et de partenariat entre les pays économiquement les plus puissants du monde, créé à l’initiative du président Valéry Giscard d’Estaing en 1975, c’est d’abord un G6 incluant les États-Unis, le Japon, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie. En 1976, il devient G7 avec l’intégration du Canada. Douze ans plus tard, en 1998, le groupe s’élargit à la Russie pour devenir le G8. L’Union européenne à elle seule y compte donc quatre représentants, soit l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l'Italie, des pays ayant chacun moins, et même nettement moins, de 90 millions d’habitants11. Le plus peuplé de ces quatre pays, l’Allemagne, se trouve au 19e rang mondial (Sardon 2009) du nombre d’habitants et les trois autres sont au-delà du 20e rang.

35C’est pourquoi, ayant perdu en représentation, le G8 a dû s’élargir en 2008, comme le prônait Nicolas Sarkozy (Le Monde, 8 juillet 2008, p. 4.), à cinq pays émergents : la Chine, l’Inde, le Brésil, le Mexique et l’Afrique du Sud. Et comme cet élargissement à 13 ne paraissait pas suffisant, on est passé d’un G8 à un G20, en fait un G19 + 1, le 20e étant le représentant de l’UE. Ce G20 s’est réuni pour la première fois à Washington en novembre 2008.

36Certes, au sein d’un groupe G20, l’UE, avec son économie développée, compte une présence forte, avec quatre pays d’Europe occidentale plus le représentant européen. Mais c’est, en proportion, moitié moins que dans la configuration précédente. L’élargissement du G8 témoigne de la baisse d’influence relative de l’Europe, correspondant aux évolutions démographiques.

37La question se pose de la même façon pour la composition du Conseil de sécurité des Nations unies. Les deux droits de veto européens, ceux de la France et du Royaume-Uni qui font partie des cinq membres permanents, ont été instaurés au moment où ces pays, vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, représentaient une grande masse humaine, notamment en raison de leur empire colonial. Ils sont et seront plus difficiles à justifier, alors que des pays comme l’Inde ou le Brésil sollicitent un poids semblable au sein de cette instance.

  • 12 Selon la même logique, il a été dit que Dominique Strauss-Kahn serait sans doute le dernier Europée (...)

38Ainsi, dans les organisations internationales12, la voix d’un pays à faible natalité relative finit inévitablement par perdre en force, comme l’avait exprimé Aristide Briand qui déclarait dans les années 1920, devant la Chambre des députés : « Je fais la politique étrangère de notre natalité ».

39En ne prenant que l’exemple de la « loi du nombre », les évolutions démographiques européennes risquent donc d’être défavorables au poids géopolitique relatif de l’UE dans le monde. À cela s’ajoutent les conséquences géopolitiques internes liées aux différentiels démographiques.

Différentiels démographiques et risque de tension communautaire

  • 13 En fait, une des particularités de l’Espagne est qu’il n’y existe pas véritablement de clandestins (...)

40L’intensité de l’hiver démographique européen est différente selon les pays, ce qui peut être une source de tension, notamment au sein de l’Union européenne. En 2005, un exemple a déjà été fourni avec la régularisation massive d’immigrés en situation irrégulière en Espagne13. Ce pays, pendant les années précédentes, avait laissé venir sans guère de contrôle, en grande partie d’Amérique andine, des centaines de milliers d’immigrés dont l’économie avait besoin, compte tenu notamment de la diminution importante de sa population active, conséquence d’une fécondité nettement plus faible que la moyenne européenne. Le gouvernement socialiste de 2005 a donc décidé une vaste régularisation qui présentait, en outre, un grand avantage pour les finances publiques puisqu’elle transformait des centaines de milliers de travailleurs au noir en salariés réguliers désormais soumis, comme leurs employeurs, aux impôts et taxes.

41Mais cette mesure de régularisation nationale n’a été appréciée ni en Allemagne ni en France. En Allemagne, en raison du risque de voir la pression monter pour une demande semblable et de l’appel d’air ainsi créé dans l’ensemble de l’espace Schengen, et en France, pour les mêmes raisons plus une autre : sur un plan purement quantitatif, disons comptable, compte tenu des très faibles taux d’emploi en France, l’Hexagone n’a nul besoin d’une massive immigration de travail. Aussi, sauf à avoir une politique migratoire privilégiant l’arrivée de créateurs d’entreprises ou de travailleurs très qualifiés, la France ne semble pas avoir intérêt, à priori, à s’ouvrir très largement à l’immigration tant qu’elle n’aura pas résorbé son chômage et amélioré son taux d’emploi.

  • 14 Dont traite la directive dite « retour », votée par le Parlement européen le 18 juin 2008.

42Certes, le Pacte européen sur l’immigration et l’asile d’octobre 2008 a cherché à écarter à l’avenir ce risque de mésentente. Cependant, les besoins en migrations de remplacement14 seront nécessairement différents en raison même de situations démographiques différenciées, puisque les évolutions de la population active des pays de l’Union divergent, connaissant soit des augmentations, soit des stagnations, soit des diminutions. La question migratoire, en dépit des efforts conduits pour une politique migratoire commune, restera une source potentielle de tensions géopolitiques au sein de l’UE, entre des pays ouverts à l’immigration en raison de leurs besoins quantitatifs et d’autres, moins ouverts, du fait de besoins limités.

Différentiels démographiques et risque de tension sur la représentation politique

  • 15 Sur les imperfections méthodologiques du nouveau recensement instauré en France depuis 2004, voir P (...)

43Un autre risque de tension intracommunautaire tient au fait que les traités européens n’ont clarifié le critère démographique de représentation des pays au sein des instances de l’Union que pour le Conseil de l’Union européenne, et seulement dans le cadre du traité de Lisbonne qui s’applique depuis le 1er décembre 2009. Même dans ce cas, manquent des précisions sur le mode de calcul de la population de chaque pays, sachant que les méthodes de décompte sont très différentes et, en conséquence, la qualité des résultats discutable15.

  • 16 Les années dont le millésime se termine par zéro.

44Pour le Parlement européen, aucun texte ne prévoit une prise en compte régulière des évolutions démographiques différentielles des pays, comme cela existe aux États-Unis pour la Chambre des représentants dont le nombre par États est révisé, selon la Constitution, après chaque recensement décennal16.

45Or, dans l’UE, le poids démographique relatif des pays va certainement, comme précisé ci-dessus, se modifier au fil du temps. Pour la seule année 2009, la population de l’Allemagne est notée en diminution de 244 800 habitants (solde naturel de ‑ 189 000 et solde migratoire de ‑ 55 700) et celle de la France en augmentation de 358 700 (282 200 plus 76 500 – Eurostat 2009). L’écart total est donc de 603 500 habitants. Et les projections annoncent la poursuite de cette évolution constatée (Klingholz et Sievert 2010, Dumont 2009). Des pays pourraient donc être conduits à demander une meilleure représentativité, à travers le nombre de leurs députés au Parlement européen, entraînant des négociations longues et délicates. Cette source de tension pourrait d’ailleurs devenir plus conséquente compte tenu de l’importance croissante du Parlement européen avec l’extension de la procédure de codécision entre le Conseil de l’UE et le Parlement.

46À l’instar de ces exemples, qui montrent combien les évolutions démographiques ne sont pas neutres d’un point de vue géopolitique, d’autres éléments de géopolitique interne aux pays européens méritent d’être étudiés, comme l’évolution de la composition par âge et par sexe du corps électoral, la concurrence dans les besoins de ressources humaines, notamment pour la sécurité et la défense, ou la question de la concorde sociale liée aux migrations de remplacement (Dumont 2008), etc.

47Si l’on veut une Union européenne dont les caractéristiques démographiques soient davantage profitables, les choix politiques à faire sont évidents. Il faut d’abord privilégier des politiques familiales qui offrent aux Européens une plus grande liberté de choix de vie et favorisent leur désir d’enfants tel que les enquêtes l’établissent, de façon à enrayer l’hiver démographique. En deuxième lieu, le maintien de politiques sanitaires favorisant la longévité doit, en contrepartie, être associé à une augmentation du taux d’emploi des seniors – à l’exception des personnes ayant exercé un métier à forte pénibilité. Enfin, le fait que l’UE soit une grande région d’immigration appelle des politiques d’intégration indispensables à une bonne concorde sociale.

Bibliographie

Commission européenne, Document d'évaluation de la stratégie de Lisbonne, Bruxelles, SEC (2010)114, février 2010.

Eurostat, Statistics in Focus, 72/2008.

Eurostat, Data in Focus, 47/2009.

Dumont, G.-F., « Chine : vers un nouvel enlèvement des Sabines », Géostratégiques, n° 17, 2007, p. 69-86,
<www.strategicsinternational.com/17_06.pdf> ; repris sous le titre « Le déficit des filles en Chine : vers un nouvel enlèvement des Sabines », Monde chinois, n° 15, automne 2008.

Dumont, G.-F., « Épistémologie de la science de la migration internationale », in V. Moriniaux (dir.), Les Mobilités, Paris, Sedes, 2010.

Dumont, G.-F. et P. Verluise, Géopolitique de l’Europe, Paris, Sedes, 2009.

Dumont, G.-F., Démographie politique. Les lois de la géopolitique des populations, Paris, Ellipses, 2007.

Dumont, G.-F., « L’Allemagne rattrapée par la France ? », Population & Avenir, n° 693, mai/juin 2009.

Dumont, G.-F., « L’immigration et l’Europe », Revue politique et parlementaire, n° 1046, janvier/mars 2008.

Dumont, G.-F., « La démographie, un outil remarquable pour la prospective », Les Cahiers de Mars, n° 198, décembre 2008.

Dumont, G.-F. et alii, Les Territoires face au vieillissement en France et en Europe, Paris, Ellipses, 2006.

Dumont, G.-F. et J.-M. Zaninetti, « Perspectives démographiques de la France et de l’Europe à l’horizon 2030 : analyse économique », in B. Pavy, Faire face au vieillissement démographique et à la stagnation démographique : une responsabilité politique d'aujourd'hui, Rapport d'information n° 2831, Paris, Assemblée nationale, mars 2006.

Dumont, G.-F., « Révolution à… Bruxelles », Population & Avenir, n° 674, septembre/octobre 2005.

Damon, J. (dir.), Vivre en ville. Observatoire mondial des modes de vie urbains 2008-2009, Paris, PUF, 2008.

Etaix, J., « La Turquie et l’Union européenne : quelle incidence démographique ? », Population & Avenir, n° 674, septembre/octobre 2005.

Sardon, J.-P., « La population des continents et des États », Population & Avenir, n° 695, novembre/décembre 2009.

Sievert, S. et R. Klingholz, Le décrochage démographique France-Allemagne, Visions franco-allemandes, n° 16, Paris, Cerfa/Ifri, janvier 2010.

Wackermann, G. (dir.), L’Europe, Paris, Ellipses, 2009.

Notes

1 « Période, de durée (entre 50 et 150 ans environ selon les cas) et d’intensité variables (elle multiplie les effectifs de la population de deux à plus de sept), pendant laquelle une population passe d’un régime démographique de mortalité et de natalité élevées à un régime de basse mortalité, puis de faible natalité », G. Wackermann (dir.), Dictionnaire de géographie, Paris, Ellipses, 2005.

2 Cette expression a été proposée par nous à la fin des années 1970. Elle a été ensuite utilisée, par exemple dans G.-F. Dumont et alii, La France ridée, Paris, Hachette, 2e édition, 1986. Puis la formulation s’est retrouvée dans de nombreuses publications, qui omettent généralement la source.

3 Une direction intitulée « protection sociale et intégration sociale » comporte une section « analyse de la situation sociale et de la démographie ».

4 Sous la signature de Jan Peter Balkenende, président du Conseil européen, Jacques Chirac, président de la République française, Gerhard Schröder, chancelier de la République fédérale d'Allemagne, José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement espagnol, et Göran Persson, Premier ministre du royaume de Suède.

5 Avis du Comité économique et social européen sur « La famille et l’évolution démographique » du 14 mars 2007, rapporteur S. Buffetaut.

6 Adopté par le Conseil européen des 15 et 16 octobre 2008, sur proposition de la France, alors présidente pour le semestre courant.

7 Sur de telles hypothèses variées appliquées à un des pays de l’UE, voir G.-F. Dumont (dir.), Populations et territoires de France en 2030. Le scénario d’un futur choisi, Paris, L’Harmattan, 2008.

8 Voir la contribution de S. Angenendt dans cet ouvrage.

9 Les chiffres indiquent une semblable inversion pour le Royaume-Uni et la France, mais ils n’incluent pas les quatre régions françaises d’outre-mer qui font partie du territoire de l’Union.

10 Par exemple, le solde migratoire 2009 de l’Allemagne est estimé négatif (- 55 700), ce qui n’a pas nécessairement d’effet sur le solde migratoire de l’UE, car cela tient notamment à des flux de Polonais retournant dans leur pays. Cf. Eurostat, Data in Focus, 47/2009.

11 En 2009, le monde compte 12 pays ayant plus de 90 millions d’habitants, tous en dehors de l’UE.

12 Selon la même logique, il a été dit que Dominique Strauss-Kahn serait sans doute le dernier Européen à diriger le Fonds monétaire international (FMI).

13 En fait, une des particularités de l’Espagne est qu’il n’y existe pas véritablement de clandestins de nature juridique semblable à la France. Le mot « régularisation » n’y a donc pas le même sens. En effet, les immigrés n’ayant pas d’autorisation de séjour, et donc « clandestins » selon la réglementation nationale, sont en fait inscrits dans leur grande majorité auprès des municipalités. Ils effectuent cette inscription municipale, appelée padron ou empadronamiento, pour obtenir la couverture médicale de base et le droit à la scolarisation de leurs enfants. Les municipalités ont d’ailleurs intérêt à les encourager à s’inscrire pour grossir le chiffre de leur population et recevoir davantage de subventions régionales ou nationales.

14 Dont traite la directive dite « retour », votée par le Parlement européen le 18 juin 2008.

15 Sur les imperfections méthodologiques du nouveau recensement instauré en France depuis 2004, voir Ph. Gosselin, Le Recensement rénové : transformer l’essai, Rapport d’information n° 1246, Paris, Assemblée nationale, 2008. L’Allemagne justifie l’organisation d’un recensement en 2011 notamment parce qu’elle pense que sa population est surévaluée.

16 Les années dont le millésime se termine par zéro.

Table des illustrations

Titre Graphique 1. Les quatre régions les plus peuplées du monde
Crédits Source : chiffres PAV 695 et Eurostat, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Titre Graphique 2. Le taux de natalité
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 56k
Titre Graphique 3. L'indice synthétique de fécondité
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 72k
Titre Graphique 4. Le taux de mortalité
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 88k
Titre Graphique 5. Le taux de mortalité infantile
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 88k
Titre Graphique 6. L'espérance de vie à la naissance
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Titre Graphique 7. La composition par âge
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 80k
Titre Graphique 8. Le taux d'accroissement naturel
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 80k
Titre Graphique 9. Les soldes naturel et migratoire de l’UE (à 25)
Crédits Source : chiffres Eurostat (données non disponibles pour UE-27), graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 100k
Titre Graphique 10. Le taux d'accroissement migratoire
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 56k
Titre Graphique 11. Le taux d'accroissement total
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 84k
Titre Graphique 12. Le taux d'urbanisation
Crédits Source : chiffres PRB ou Eurostat 2009, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 84k
Titre Graphique 13. Le poids démographique relatif de l'UE-27 dans le monde : données et projections du « scénario convergence »
Crédits Source : chiffres Eurostat et IDB, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 96k
Titre Graphique 14. Les projections démographiques pour les quatre régions les plus peuplées du monde
Crédits Source : chiffres WPP et Eurostat, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 76k
Titre Graphique 15. La composition par âge de l'UE-27 : données et projections
Crédits Source : chiffres Eurostat « scénario convergence », graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 64k
Titre Graphique 16. Projections 2008-2020 des pays de l'UE-27
Crédits Source : chiffres Eurostat « scénario convergence » en milliers d’habitants, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Graphique 17. Accroissement projeté 2008-2020 des pays de l'UE-27
Crédits Source : chiffres Eurostat, graphique de l’auteur.
URL http://books.openedition.org/septentrion/docannexe/image/15994/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 173k

Auteur

Professeur à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV), enseigne à l’Institut de Géographie et dirige la revue Population & Avenir. Ses recherches portent notamment sur la « démographie politique ».

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search