1 R. Staquet, op. cit., p. 85-86.
2 Auxquels il faudrait ajouter la bière consommée par les Lillois en dehors de la ville et celle non négligeable provenant de la fraude. Par comparaison, le préfet Dieudonné, Statistique du département du Nord, op. cit., tome 1, p. 620, évalue à un hectolitre la quantité de bière consommée par an et par individu dans l’ensemble du département du Nord au début du XIXe siècle.
3 Sur l’historique de la fabrication de la bière à Lille, la référence reste Louis Dubois, Le régime de la brasserie à Lille des origines à la Révolution (1279-1789), Lille, imprimerie Lefebvre-Ducrocq, 1912.
4 AM Lille, AG 989 dossier 2.
5 Pour les boissons, notamment la bière, l’unité de mesure est la rondelle composée de 72 pots ou lots. Chaque pot est divisé en 4 pintes et 16 potées. Selon P.-L. Lionet, Manuel du système métrique ou livre de réduction de toutes les mesures en nouvelles et réciproquement, Lille, Impr. Vanackere, 1820, la contenance du pot serait de 2,1205 litres et celle de la rondelle de 152,676 litres.
6 Une rasière = 4 havots = 81,2 litres.
7 Les états déclaratifs des octrois de la ville établis régulièrement à la demande des services de l’intendance restent muets sur la date de concession des droits sur la bière. Denis Clauzel, Finance et politique à Lille pendant la période bourguignonne, Dunkerque, Les éditions du beffroi, 1982, ne nous éclaire pas non plus sur l’origine de cet octroi. Elle serait antérieure au XIVe siècle.
8 L’octroi sur la bière sera de nouveau renouvelé pour vingt ans à partir du 1er novembre 1774 par la réponse du roi du 22 septembre 1772 à l’article 8 du cahier des États de la province de l’année 1772.
9 L’arrêt du Conseil du 26 février 1752 déplace la date de jouissance de ces droits au 1er novembre 1751.
10 Il a été prorogé successivement par les arrêts du Conseil des 6 juillet 1762, 23 août 1767, 12 décembre 1769, 31 mai 1774, 18 novembre 1777, 3 septembre 1782 et 11 juillet 1786.
11 Command : personne au nom de laquelle on se porte acquéreur ou adjudicataire.
12 Le procureur syndic consulté déclare, le 17 octobre 1719, que Guillaume Dobignies est parfaitement solvable. Il a fourni une déclaration de ses biens pour un montant total de 95 000 florins. Il est alors propriétaire de nombreux cabarets dans la ville dont ceux de Bruxelles, de l’Hermitage, du Gallion, du Grand monde, du Château de mon plaisir et de l’Estoille du jour (AM Lille Avis du procureur syndic 532).
13 AM Lille, AG 1002 dossier 4.
14 Charles François Lambert décède à Lille, paroisse Saint-Étienne, le 5 mai 1738 et est inhumé dans la chapelle de Notre-Dame de l’église Saint-Étienne.
15 AM Lille, AG 980 dossier 2.
16 Ibid.
17 Les calculs réalisés à la fin du bail évaluent les dépenses totales pour les deux années d’exploitation de la ferme à 1 016 993 florins 4 patars 2 deniers et les produits des droits sur la bière à 495 768 florins 10 patars 1 denier pour l’année 1738-1739 et à 402 972 florins 12 patars 4 deniers pour l’année 1739-1740, conduisant à une perte totale de seulement 118 252 florins 1 patar 9 deniers (AM Lille, AG 980 dossier 2).
18 Voir chapitre XI.
19 Pierre François Petit décède à Lille, paroisse Saint-Étienne, le 7 mai 1745 et est inhumé le lendemain dans la chapelle Saint-Liévin de l’église Saint-Étienne.
20 AD Nord, C 1587.
21 AM Lille, AG 981 dossier 15.
22 AM Lille, Avis du procureur syndic 568.
23 AM Lille, AG 982 dossier 11.
24 Après avoir occupé différents emplois, la direction de la poste aux lettres et celui de garde-magasin des effets du roi à Fridberg en Allemagne, Nicolas Lebègue est venu s’établir à Lille. Il y épousa, en l’église Saint-Étienne le 8 janvier 1763, Marie Marguerite Joseph Lebrun, veuve Morel, et apporta au mariage, suivant le contrat passé le 4 janvier 1763 devant Me Hatton, notaire à Lille, la somme de 5 000 florins. La dot de la veuve Morel s’élevait à 23 317 florins 11 patars.
25 AM Lille, AG 982 dossier 13.
26 AM Lille, AG 985 dossier 4. Les ventes ont rapporté 24 928 florins le 8 octobre et 31 203 florins 13 patars 4 deniers le 15 octobre 1771.
27 AM Lille, AG 987 dossier 1.
28 AD Nord, C 1587.
29 Même si les officiers municipaux avouent ne pas connaître le produit effectif de leur octroi, volontairement dissimulé, selon eux, par les fermiers.
30 C’est ainsi qu’en 1740 le fermier déplore l’interdiction de la mendicité en ville car, dit-il, « on sait que les mendiants contribuent à la consommation de bière cabaretière, parce que la plupart vont dépenser le soir au cabaret le produit des aumônes qu’ils ont reçues pendant la journée » (AM Lille, AG 980 dossier 2).
31 AD Nord, C 1589.
32 Les échevins vont même jusqu’à se dire victimes de véritables persécutions de la part de leurs fermiers, car avec eux, « rien n’est jamais fini » (lettre à l’intendant du 25 août 1744 – AM Lille, AG 979 dossier 3).
33 AD Nord, C 1587.
34 AM Lille, AG 979 dossier 3.
35 AD Nord, C 1587. L’intendant ajoute avec ironie qu’on peut dire « sans attaquer ni offenser personne qu’il y a longtemps que le bon La Fontaine a peint avec sa naïveté ordinaire dans la moralité de sa fable du Chien qui porte à son cou le dîner de son maître, l’un des inconvénients des régies publiques des octrois. Je crois voir en eux l’image d’une ville où les deniers sont mis à la merci des gens ».
36 AD Nord, C 1587.
37 Le procédé général visant à occulter un élément d’information dont dispose une des parties constitue un cas classique de « sélection adverse ». Dans le cas présent, le fermier en place qui connaît la vraie valeur de la ferme dispose d’une information qu’il pourra mobiliser à son avantage.
38 Eugène N. White, « L’efficacité de l’affermage de l’impôt : la Ferme générale au XVIIIe siècle », dans L’administration des finances sous l’Ancien Régime, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 1997, p. 103-120.
39 Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776, traduction française, Paris, Economica, 2005, p. 935.