Chapitre 4. Le gouvernement en action : justice et grâce

1À l’image du roi « fontaine de justice1 », les princes doivent trouver l’équilibre entre « rigueur de justice » et « miséricorde », sévérité et grâce2, à l’instar de Saint Louis, véritable modèle de gouvernement pour les fils mais aussi les filles du sang royal3. Si celles-ci peuvent rendre elles-mêmes la justice au sein du conseil, le cadre ordinaire des procédures judiciaires est d’abord local : baillis, hommes de fief, francs hommes, jurés, keures, échevins, notamment en Artois4, prévôts en Bourgogne. Ces échelons locaux sont toutefois de plus en plus soumis à un contrôle, une tendance amorcée par la monarchie depuis le XIII^e siècle et qui inspire la formation de cours judiciaires détachées du conseil, comme l’Audience de Flandre5. Néanmoins, la situation varie entre les comtés, dont la structure judiciaire est bien différente. En Artois, les baillis ont un ressort limité vis-à-vis des échevinages, et le conseil n’est jamais loin ; en Bourgogne, une bonne part de la justice