Chapitre 3. La chancellerie : mise en forme et mise en scène de la décision

1La production d’actes est l’un des piliers de la construction des pouvoirs dans le cadre de la révolution de l’écrit. Sa maturation entraîne logiquement un essor des chancelleries princières, particulièrement au XIV^e siècle1. Mais peut-on parler de chancellerie dans le cas de Marguerite de France ? La notion s’applique à des pratiques très diverses et plus ou moins unifiées ou reconnues. Elle suppose une forme d’institution au service d’un pouvoir et prenant en charge la rédaction, la mise à l’écrit et la validation des actes commandés par ledit pouvoir2. Si le terme n’est jamais attesté par les sources, la fonction est bien présente ; les preuves d’une production en interne répondant à des normes se comptent par centaines, grâce à la conservation des originaux et de multiples copies. On a par ailleurs tendance à associer la notion de chancellerie à l’existence d’une équipe permanente, travaillant à la validation des actes voire à leur rédaction, installée dans un lieu central