Chapitre 1. Les rouages de la décision

1« Cil est fouz et non sachant, qui croit seulement a sa teste et a son sens et refuse a oïr les conseus d’autrui1 ». Comme le souligne Gilles de Rome, gouverner par conseil est non seulement un devoir pour le prince, mais aussi une attente de la part du corps politique. Or celle-ci est plus forte encore dans le cas d’une princesse2. Le conseil relève autant de la délibération que de l’information : la comtesse ne peut exercer son autorité que « de certaine science », en connaissance de cause. En un temps marqué par la maturation de cette « révolution de l’écrit » qui fait du document un élément fondamental de l’exercice du pouvoir, elle dispose d’outils particulièrement efficaces pour éclairer sa décision.

2Si les documents comptables locaux fournissent des éclairages sur la mobilité de l’information et des agents, on dispose également en la matière d’un corpus de documents préparatoires : requêtes, informations, mais aussi minutes, principalement en Artois. Mais c’est surtout