Introduction

1Mariée à 8 ans au comte de Flandre Louis de Nevers, Marguerite de France avait d’abord vécu dans l’ombre de son époux, exécutrice fidèle de la volonté de son père le roi Philippe V le long : unir la dynastie de Dampierre à celle des Capétiens. Devenue veuve en 1346, cette princesse avait certes gagné en autonomie ; elle s’employa notamment à maintenir son ascendant sur son fils Louis de Male. Mais sur le plan personnel, Marguerite demeurait dotée d’un patrimoine encore modeste dispersé entre la Bourgogne, le Nivernais, la Champagne et la Flandre1. Sa situation changea totalement le 21 novembre 1361 à la mort de son petit-neveu Philippe de Rouvres. À l’âge de 49 ans environ, elle se retrouva seule en charge des comtés d’Artois et de Bourgogne, avec la mission d’exercer un véritable gouvernement autonome de ces deux vastes principautés déjà dotées d’institutions. Luttant pour contenir les Grandes Compagnies et ses rivaux dans le comté de Bourgogne, elle parvint à y conforter son