Chapitre 11. Désorganiser l’espace décisionnel ou le pouvoir contre la violence. Le cas d’une institution de financement de la recherche
p. 211-224
Extrait
1La fascination pour la rationalité a imposé la décision rationnelle comme norme politique contemporaine. Elle serait l’un des fondements essentiels de la démocratie représentative, en ce que le citoyen est réputé élire un gouvernant qui prend des décisions rationnelles, lesquelles décisions permettent de changer, pour le « mieux », la société (Hassenteufel, 2008). La crise sanitaire du Covid a d’ailleurs contribué, en France, à approfondir ce tropisme « élitaire » (Bergeron et al., 2020), en ce que sa gestion a manifesté une « reverticalisation du pouvoir censée restaurer le commandement et la rationalité de l’action » (Dulong et Gaïti, 2021).
2Les sciences sociales ont pourtant déconstruit ce qui s’est avéré être un mythe : contre l’image d’un décideur individuel (ou en groupe de personnes en petit nombre), qui décide en un temps t, sur un problème discret et univoque, dans un espace circonscrit et délimitable, et à partir de préférences claires, hiérarchisées et stables, se
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