1 Je tiens à remercier Nicola Navone pour nos nombreuses discussions autour du texte, pour ses précieuses suggestions et ses critiques très constructives. Je remercie également Elena Triunveri pour m’avoir généreusement transmis plusieurs documents sur Caccia Dominioni que je n’aurais pu récupérer autrement, ainsi que pour le soin avec lequel elle a relu cet essai. Je suis reconnaissante à Marion Reybaud pour sa traduction du texte italien.
2 E. Persico, « Una mostra a Milano », La Casa Bella, no 57, septembre 1932, p. 520-523.
3 Luigi Caccia Dominioni, Ignazio Gardella et Corrado Corradi Dell’Acqua fondent Azucena en 1947. C’est la première fois en Italie qu’une société se consacre à la production et à la vente de meubles et d’objets voués à compléter l’aménagement intérieur conçu par les trois fondateurs. En ce qui concerne l’histoire et la production d’Azucena, je renvoie à Marco Romanelli, « Azucena: 40 anni di storia dell’arredo », Domus, no 723, janvier 1991, p. 68-77, et à Manolo De Giorgi, « Storie delle piccole imprese », in AAVV, 45.63, Un museo del disegno industriale in Italia, Milan, Abitare Segesta, 1995, p. 38-45.
4 Luigi Caccia Dominioni, cité in Eugenio Gentili Tedeschi, « Alcune recenti opere dell’architetto Luigi Caccia Dominioni », Abitare, no 13, 1963, p. 3.
5 La revue Werk, Bauen+Wohnen, organe de la Fédération des Architectes Suisses, lui dédie plusieurs articles, ainsi qu’un numéro monographique en décembre 2013 pour célébrer le 100e anniversaire de l’architecte.
6 Luigi Caccia Dominioni, cité in Eugenio Gentili Tedeschi, « Alcune recenti opere dell’architetto Luigi Caccia Dominioni », op. cit., p. 3.
7 Luigi Caccia Dominioni, « Caccia visto da Caccia. Colloquio sottovoce tra il critico e l’architetto », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, Venise, Marsilio, 2002, p. 219.
8 Cesare Garboli, Pianura proibita, Milan, Adelphi, 2002, p. 56.
9 Les appartements qui offrent la meilleure vue sur la basilique romane sont plus grands et jouent sur une spatialité plus fluide.
10 La mosaïque est conçue par Corrado Corradi Dell’Acqua, le vestibule est garni de meubles et d’objets produits par Azucena (voir « Triennale, nella sezione italiana », Domus, no 373, décembre 1960, p. 16-17. La dorsale de dégagement est présentée la même année in « Luigi Caccia Dominioni, Studio dei vani di distribuzione di un alloggio di medio lusso », Casabella-Continuità, no 243, septembre 1960, p. 34).
11 « Triennale, nella sezione italiana », Domus, op. cit., p. 16.
12 Luigi Caccia Dominioni, cité in Maria Antonietta Crippa, Luigi Caccia Dominioni, Flussi, spazi e architettura, Turin, Testo&Immagine, 1996, p. 27.
13 Virgilio Spada, « Relazione sui lavori del Laterano », cité in Francesca Gottardo (dir.), Paolo Portoghesi. Architettura e memoria. Teoria, progettazione, dibattito sulla città, arti visive, Rome, Gangemi, 2006, p. 145 : « considerò che la natura è nemica degl’angoli in maniera che gl’animali guidati dalla sola natura, nel voltare da una ad un’altra strada caminando, non formano mai un angolo mà per linea curva procedono, che però gl’antichi fuggirono sempre gl’angoli, e rette linee, particolarmente nei tempij, ritrovati solo gl’angoli retti negl’edifitij per comodità delle habitationi per meglio accomodarvi li letti, le tavole, et altre cose necessarie angulari ».
14 Le rôle de Nino Di Salvatore, membre du Movimento per l’Arte Concreta, fut crucial pour introduire la psychologie de la forme à l’École supérieure des Beaux-Arts de Domodossola, fondée et dirigée par ce dernier depuis 1949. La discipline était encore peu présente dans les milieux académiques. De plus, la traduction en 1950 du texte de David Katz Gestaltpsychologie (1948) par l’éditeur turinois Einaudi eut un impact non négligeable dans la diffusion de la Gestalt en Italie. Je renvoie aux écrits de Nino Di Salvatore réunis sous le titre « Teoria dello spazio », Milan, 1971-1991, publiés in Luigi Lambertini, Di Salvatore. Dipinti disegni, scritti, didattica, Milan, Electa, 1992, p. 157-171.
15 Sur les relations entre Luigi Caccia Dominioni et Francesco Somaini, je renvoie à Luisa Somaini, « L’architetto e lo scultore. Tempi e modi di una collaborazione di eccezione fra Luigi Caccia Dominioni e Francesco Somaini », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, op. cit., p. 29-37.
16 De nombreux dispositifs spatiaux et artifices perceptifs suggèrent une parenté entre les deux projets. Par exemple, les couloirs qui terminent sur des coins avant de se ramifier à droite et à gauche (comme dans l’appartement du troisième étage de l’immeuble de via Vigoni) ou les effets de miroir et de multiplication virtuelle de formes ovales dans des glaces rectangulaires (voir Gianluca Gelmini, « Luigi Caccia Dominioni Villa San Valerio », Domus, no 984, octobre 2014, p. 90-99). La Maison des Faisans présente également un miroir ovale au-dessus de la porte placée entre le vestibule et le couloir desservant le salon, qui à son tour décuple un miroir situé en face, dans une séquence télescopique de percées virtuelles (voir la fiche rédigée par Anna Chiara Cimoli, « Edificio residenziale via Vigoni, 13, Milano 1955-1959 », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, op. cit., p. 101-102, où l’image que j’évoque est publiée).
17 Luigi Caccia Dominioni, cité in Maria Antonietta Crippa, Luigi Caccia Dominioni, Flussi, spazi e architettura, op. cit., p. 9.
18 Ibid., p. 25.
19 « A Milano, una casa ad appartamenti », Domus, no 380, juillet 1961, p. 35-46.
20 Luigi Caccia Dominioni, « Caccia visto da Caccia. Colloquio sottovoce tra il critico e l’architetto », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, op. cit., p. 225.
21 Tel que transmis à l’autrice au cours d’un entretien téléphonique en 2010. Je renvoie notamment à Luigi Moretti, « Strutture e sequenze di spazi », Spazio, no 7, décembre 1952-avril 1953, p. 9-20 et 107-108 ; Bruno Reichlin, « Figure della spazialità “Struttura e sequenza di spazi” versus “lettura integrale dell’opera” », in Bruno Reichlin, Letizia Tedeschi (dir.), Luigi Moretti, Razionalismo e trasgressività tra barocco e informale, Milan, Electa, 2010, p. 19-59 ; Annalisa Viati Navone, « De la tectonique à l’architecture paramétrique. Les multiples théories de Luigi Moretti », Matière, no 16, 2020, p. 61-73.
22 Paolo Portoghesi, Borromini: la vita e le opere, Milan, Skira, 2019, p. 30, à propos de l’héritage de Sebastiano Serlio sur Francesco Borromini.
23 « A Milano, una casa ad appartamenti », Domus, op. cit., p. 42. L’extension illusionniste de l’espace à l’aide de motifs naturalistes avait déjà été utilisée plusieurs fois, notamment dans les atriums et les vestibules de petits et grands appartements. Je prends comme exemples l’aménagement intérieur de l’appartement du peintre Ennio Morlotti dans l’édifice appartenant à la famille Caccia Dominioni sur la piazza Sant’Ambrogio, reconstruit par Caccia lui-même après les graves dégâts de la guerre (je renvoie à Agnoldomenico Pica, « Una casa in Piazza Sant’Ambrogio di Luigi Caccia-Dominioni », Spazio, no 4 janvier-février 1951, p. 82-85 et à Luigi Moretti, « Mobili antichi e nuovi in una casa di Milano. Arredamento di Luigi Caccia Dominioni », ibid., p. 86-92) et la transformation d’une mansarde en logement pour un collectionneur (« Un abbaino », Domus, no 246, mai 1950, p. 52-55, avec Corrado Corradi Dell’Acqua).
24 C’est à Ugo Monneret de Villard, professeur d’archéologie médiévale à l’École polytechnique de Milan de 1913 à 1924, que revient la première tentative de traduction italienne partielle de Der Städtebau de Camillo Sitte dans un essai de 1907 consacré justement à Gaetano Moretti (Ugo Monneret de Villard, Note sull’arte di costruire le città, Milan, Edizioni Tecnico-Scientifiche, 1907 ; voir Guido Zucconi, « Monneret, Sitte e l’arte di costruire la città », in Maria Grazia Sandri (dir.), L’eredità di Monneret de Villard, actes du colloque qui s’est tenu à Milan les 27-29 novembre 2002, Florence, All’insegna del Giglio, 2004, p. 99-103, et Carolina Di Biase, « Estetica della città e monumenti nella Milano di Monneret », ibid., p. 105-115). Je souligne l’intérêt que le Club milanais des Urbanistes a porté à l’œuvre de Sitte, en particulier Giuseppe De Finetti, son animateur. En 1925, De Finetti écrit à Sigfried, le fils de Sitte, pour demander son accord à la publication de Der Städtebau en Italie. Il déclare que « si la “voie rectiligne” et la planche à dessin sont encore la passion florissante de beaucoup d’entre nous, cela [est] dû à l’absence de cette traduction » (cité par Andrea Bona, « Città e architettura a Milano dal Novecento al razionalismo: 1921-33 », in Giorgio Ciucci, Giorgio Muratore (dir.), Storia dell’architettura italiana. Il Primo Novecento, Milan, Electa, 2004, p. 130).
25 « Limiter autant que possible et uniquement aux cas de nécessité absolue et davantage avérer la disposition des voies rectilignes qui se croisent à angle droit […]. Seconder les irrégularités et les dissymétries résultant des structures et des dispositions des bâtiments actuels, en y puisant les solutions décoratives nécessaires, plutôt que de les masquer, en simulant une régularité inexistante » (« Limitare più che sia possibile e ai soli casi di assoluta necessità e di provato vantaggio la disposizione a tracciati rettilinei intersecantesi ad angolo retto […]. Secondare le irregolarità e le dissimmetrie risultanti dalle strutture e dalle disposizioni degli attuali edifici, traendone partito per le necessarie soluzioni decorative, piuttosto che mascherarle, simulando una regolarità inesistente », Gaetano Moretti, cité in Luca Rinaldi, Gaetano Moretti, Milan, Guerini studio, 1993, p. 60).
26 Luigi Caccia Dominioni, cité in Maria Antonietta Crippa, Luigi Caccia Dominioni, Flussi, spazi e architettura, op. cit., p. 9.
27 L’appartement est situé aux deux derniers étages et sous les combles de l’immeuble réalisé par Caccia Dominioni à Milan, via Cavalieri del Santo Sepolcro (1962-1965). Je renvoie à la fiche rédigée par Alba di Lieto, « Edificio per abitazioni, via Cavalieri del Santo Sepolcro 6, Milano 1962-1965 », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, op. cit., p. 121-122. L’appartement est publié in « Volte e verde nel centro della città. La casa-chiostro di Leopoldo e Giulia Pirelli », Vogue Italia, août 1968, p. 108-113 ; « Une avant-garde qui n’a pas renié le passé », La Maison Française, décembre 1968-janvier 1969. Une bonne documentation graphique et photographique est réunie in « Molte visuali », Domus, no 454, septembre 1967, p. 20-28.
28 Luigi Caccia Dominioni, « Caccia visto da Caccia. Colloquio sottovoce tra il critico e l’architetto », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, op. cit., p. 225.
29 « Molte visuali », Domus, op. cit., p. 20-28.
30 Voir par exemple Gio Ponti, « Una piccola casa ideale », Domus, no 38, juin 1939, p. 40-47 et dans la même livraison « Proposta di una casa al mare », p. 48-49. Je me réfère notamment à Villa Planchart (1953-1960), et Arreaza (1954-1958), réalisées à Caracas au Venezuela, et à Villa Nemazee, Téhéran (1960-1964). Je renvoie à Michele Porcu, Attilio Stocchi, Gio Ponti. Tre ville inventate: Planchart, Arreaza, Nemazee, Milan, Abitare Segesta, 2003.
31 Gio Ponti en 1947, cité in ibid.
32 Il s’agit d’une des plus prestigieuses agences d’architecture milanaises fondée en 1932 par Gian Luigi Banfi (1910-1945), Lodovico Barbiano di Belgiojoso (1909-2004), Enrico Peressutti (1908-1976), Ernesto Nathan Rogers (1909-1969).
33 Luigi Caccia Dominioni, « Caccia visto da Caccia. Colloquio sottovoce tra il critico e l’architetto », in Fulvio Irace, Paola Marini (dir.), Luigi Caccia Dominioni. Case e cose da abitare. Stile di caccia, op. cit., p. 224.
34 Luigi Caccia Dominioni, cité in Maria Antonietta Crippa, Luigi Caccia Dominioni, Flussi, spazi e architettura, op. cit., p. 9.
35 Christian Norberg-Schulz, Il significato nell’architettura occidentale, Milan, Electa, 1988, p. 166-167 (1re édition, 1974).