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Sens et symbole dans l’esthétique : Schelling et Lipps en parallèle

p. 133-158


Extrait

1Cet article cherche à caractériser un moment conceptuel de l’histoire de l’esthétique germanophone durant lequel cette dernière s’est elle-même comprise comme saisie philosophique de l’émergence et de la réception d’un sens immanent à la forme sensible qui en est le support, sens irréductible au signifier d’un signe. Le concept central autour duquel l’esthétique ou philosophie de l’art a alors thématisé cette expérience est celui de symbole (Sinnbild, Symbol). Avec ce que nous voudrions désigner comme l’époque de l’esthétique comme science de la symbolisation – une conception rendue possible par Kant puis Schiller et Goethe, et dont on peut selon nous tirer le fil jusqu’aux premières années du XXe siècle chez les théoriciens de l’Einfühlung1 –, le « symbole » désigne chez un certain nombre d’auteurs une saisie intuitive du sens à même la réalité sensible des produits de l’art, hors de la structure duelle de renvoi propre à la signification qui fait passer d’un signifiant à un

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