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Hegel, Russell et le problème du holisme sémantique

p. 75-98


Extrait

1Comme l’a remarqué avec raison un commentateur avisé1, la réception de la pensée hégélienne a souvent été parasitée par un « biais oraculaire » consistant à ne retenir de cette pensée que des grandes formules isolées et à interpréter celles-ci comme si elles détenaient par elles-mêmes un sens profond et définitif qu’il s’agirait de dévoiler. Parmi les plus célèbres d’entre elles, outre le fameux Doppelsatz de la préface des Principes de la philosophie du droit (« Ce qui est rationnel est effectif ; et ce qui est effectif est rationnel »), la proposition « Le vrai est le tout », que l’on trouve dans une autre préface, celle de la Phénoménologie de l’esprit2, constitue sans nul doute l’une des sentences les plus citées (et sollicitées) du commentaire hégélianisant3. Dans cette formule serait contenue in nuce l’orientation majeure de l’idéalisme hégélien : sa conception holiste de la vérité. Moyennant une inattention coupable au contexte d’énonciation d’une telle proposition, ain

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