1 « Ferrari réélu président cette nuit », dans Le Dauphiné Libéré, 19 juillet 2020.
2 Europe Écologie Les Verts.
3 D’un point de vue méthodologique, cet article repose, pour l’essentiel, sur une analyse fine si ce n’est exhaustive des articles publiés dans les médias locaux – presse écrite et web, blogs, réseaux sociaux –, entre les mois de novembre 2019 et octobre 2020 ainsi que sur l’examen des professions de foi, documents de campagne, interventions télévisées et radiophoniques des candidats aux élections municipales de Grenoble et à la présidence de sa métropole.
4 Loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, promulguée le 27 janvier 2014.
5 La dynamique intercommunale grenobloise s’est historiquement structurée autour d’un antagonisme entre la ville centre de l’agglomération et sa périphérie, favorisant l’émergence successive de structures de coopération extrêmement souples, préservant les prérogatives des communes et présidées par un maire d’une commune autre que Grenoble. En 2014, la perspective de la métropole change la donne dans la mesure où elle pose la question du leadership de la ville centre au sein de la nouvelle institution intercommunale (Le Bras, Prêtre, 2015).
6 La situation financière de la commune a d’ailleurs fait l’objet d’une alerte de la Préfecture de l’Isère en 2016, fortement médiatisée localement.
7 On a fait ici le choix ici de porter l’analyse sur les candidatures issues des partis « traditionnels » et qui se sont maintenues au second tour. Néanmoins, notons que Catherine Brun (Faire entendre le camp des travailleurs – Lutte ouvrière), Bruno Lescure (La commune est à nous – divers gauche), Mireille d’Ornano (Mieux vivre à Grenoble – Les Patriotes) avaient également déposé une liste.
8 Il s’agit d’une première candidature pour Émilie Chalas, issue de la fonction publique territoriale et qui occupait, avant son accession à la députation, le poste de directrice générale des services de la commune iséroise de Moirans. Quant à Olivier Noblecourt, nommé par le président de République Emmanuel Macron délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté en 2017, il fut directeur de cabinet de l’ancien maire de Grenoble Michel Destot de 2001 à 2008. Il a notamment, lors du mandat suivant, été adjoint à l’action sociale et familiale et vice-président de Grenoble-Alpes Métropole en charge de l’Université, de la recherche et de l’Hébergement. Il était, jusqu’en 2017, conseiller municipal d’opposition.
9 Grenoble en Commun, Élections municipales de mars 2020, consultable sur www.grenobleencommun.fr.
10 Vous êtes Grenoble, Alain Carignon et la société civile, Élections municipales 15 & 22 mars 2020, consultable sur www.placegrenet.fr/wp-content/uploads/2020/03/SC-DEPLIANT-21x21-BD.pdf.
11 Un nouveau regard sur Grenoble, 85 engagements pour Grenoble, Élections municipales, 15 & 22 mars 2020, consultable sur www.lecrieur.net/wp-content/uploads/2020/03/Engagement-EC2.pdf.
12 Grenoble nouvel air, Élections municipales, 15 & 22 mars 2020, consultable sur www.lecrieur.net/wp-content/uploads/2020/03/programme.pdf.
13 Municipales 2020, Le débat du second tour à Grenoble, France Bleu Isère, visionnable sur www.youtube.com/watch?v=mBVd0nVzVAw.
14 Dans la foulée de son élection à Grenoble en 1983, Alain Carignon s’empare en effet de la présidence du Syndicat intercommunal d’étude et de programmation pour l’aménagement de la région grenobloise, le SIEPARG, premier véritable outil de coopération intercommunale de l’agglomération grenobloise. Il conservera durant deux années la présidence de ce SIVOM, avant de lui préférer, en 1985, le Conseil général de l’Isère. Depuis lors, aucun maire de Grenoble n’a été en position de s’imposer à la tête de ce qui allait devenir « La Métro ». Notons que les marchés attribués par Alain Carignon à la CGE et à la Lyonnaise des eaux alors qu’il était président du SIEPARG ont contribué, quelques années plus tard, à sa mise en examen.
15 Créée par la loi MAPTAM, issue de la fusion des compétences du Département du Rhône et de la communauté urbaine de Lyon, la métropole du Grand Lyon est, depuis le 1er janvier 2015, une collectivité territoriale à statut particulier. Elle se distingue des autres métropoles françaises dans la mesure où, depuis les élections locales de 2020, les conseillers qui composent son assemblée sont élus au suffrage universel direct, sur la base de 14 circonscriptions supracommunales.
16 Les Verts ont historiquement fait de la lutte contre le cumul des mandats l’un de leurs chevaux de bataille.
17 Pour mémoire, ce sont bien les parlementaires « Verts » qui sont à l’origine de l’article 54 de la loi MAPTAM qui devait permettre aux métropoles de droit commun de bénéficier, en 2020, d’une élection directe de leur exécutif au suffrage universel direct sur circonscription métropolitaine. Cette disposition a été supprimée par le Sénat en 2018.
18 Séquence visionnable sur https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/video-grenoble-alpes-metropole-je-suis-candidat-presidence-metropole-annonce-yann-mongaburu-1848474.html
19 Âgé de 37 ans, diplômé de l’Institut d’Études politiques de Grenoble, Yann Mongaburu débute l’action syndicale au lycée. Militant initialement chez les Verts, il fonde, à Grenoble, le syndicat étudiant Fac Verte. Il se présente en 2012, aux élections législatives, dans la troisième circonscription de l’Isère face à Michel Destot, alors maire de Grenoble, recueillant 8,7 % des suffrages. Dans la foulée, il devient gestionnaire-conseil à la Caisse d’Allocations familiales de l’Isère, avant de rejoindre l’équipe de campagne d’Éric Piolle dans la perspective des municipales de 2014. Décrit comme un « intellectuel », il témoigne d’une maîtrise « langagière » et « conceptuelle » au principe d’une compétence politique reconnue dans l’espace politique local. Sur la notion de « compétence politique », cf. D. Gaxie, « Le cens caché », dans Réseaux, L’opinion publique, volume 5, no 22, 1987, p. 29-51.
20 Il s’agit des groupes écologistes, socialistes et apparentés, communistes et « petites communes ».
21 En effet, outre la victoire sans appel des écologistes à Grenoble, ceux-ci remportent les villes de Saint-Égrève – 16 000 habitants – et de Vizille – 7 500 habitants.
22 Europe Écologie Les Verts, La France Insoumise, PS dissidents, Parti communiste français, Association Démocratie Écologie Solidarité, Alliance écologiste indépendante, Ensemble !, Génération Écologie, Génération.s, Nouvelle Donne, Parti animaliste, Place publique et Réseau citoyen.
23 « Nous sommes persuadés que “Grenoble en Commun” constitue le meilleur rempart contre les extrêmes droites et Alain Carignon, contre le patronat d’Olivier Six et d’Émilie Chalas, contre les tentatives de réhabilitation de l’aile droite du PS avec le Macron-compatible Olivier Noblecourt » déclare Nicolas Beron-Perez, le secrétaire de section locale du PCF via un communiqué relayé le 22 novembre 2019 par le Dauphiné Libéré.
24 À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, quatre communes entourant Grenoble sont communistes : outre Saint-Martin-d’Hères et Échirolles, il s’agit de Pont-de-Claix – 11 000 habitants – où sera élu maire Christophe Ferrari en 2008 sous l’étiquette PS mais aussi Fontaine – 22 000 habitants – qui bascule MoDem en 2020.
25 « Yann Mongaburu quitte EE-LV pour Génération.s : “La Gauche écologiste doit opérer sa mue” », dans Place Gre’Net, 30 octobre 2018. L’élu grenoblois poursuit : « À Génération.s, il y a cette énergie nouvelle. Je crois aussi qu’il y a cette volonté d’être le creuset d’une nouvelle culture, de ce que j’appelle une gauche écologiste. Au-delà de ça, il nous faudra construire une maison commune de cette gauche écologiste. Je pense là aux Insoumis, aux communistes et aux écologistes historiques avec lesquels je continuerai à coopérer. C’est à cette construction que je compte m’employer pour porter des propositions nouvelles à la hauteur de nos responsabilités et continuer inlassablement à œuvrer au rassemblement ».
26 Rappelons que la communauté d’agglomération de Grenoble a étendu son périmètre en 2014, en fusionnant avec les communautés de communes du Sud Grenoblois et du Balcon Sud de la Chartreuse. Ce processus lui permet d’accueillir 35 000 habitants et 21 communes supplémentaires, périurbaines, rurales et de montagne.
27 Notons que trois groupes d’opposition structurent également le conseil métropolitain : Communes au cœur de la métropole – CCM – réunissant 12 élus LR, de droite et de centre droit ; Métropole territoires de progrès solidaires – MTPS – composé de 11 membres issus de LREM, du MoDem et du centre ; Société civile, divers droite et centre – GO-SCDDC – où siègent Alain Carignon et deux autres élus d’opposition de la ville centre. Par ailleurs, un élu du RN est aussi conseiller métropolitain, sans pour autant s’inscrire dans un groupe politique.
28 Émission visionnable sur www.telegrenoble.net/replay/municipales-2020_80.html
29 Forcément questionné le 30 juin, lors de l’officialisation de sa candidature, sur la nécessité ou pas d’être maire pour présider la métropole, Yann Mongaburu érigera le modèle lyonnais en exemple : « (…) le futur président de la métropole de Lyon ne sera pas maire. Est-ce que ça empêche d’animer un collectif ? Je ne le crois pas. Est-ce que ça empêche d’amener le territoire beaucoup plus loin ? Bien au contraire et ça permet peut-être d’éviter une confusion : un président de métropole, ce n’est pas un super maire, c’est l’animateur d’un exécutif, d’un territoire, à l’échelle de la grande région grenobloise ».
30 Élu au sein du conseil d’administration de l’Assemblée des communautés de France (AdCF) en 2014, Christophe Ferrari préférera rejoindre les instances nationales de l’Association des Maires de France (AMF) dès 2017.
31 En juillet 2014, à l’occasion du conseil qui entérine la transformation de la communauté d’agglomération de Grenoble en métropole, Christophe Ferrari, fraichement élu à la tête de l’exécutif de la structure intercommunale, affirme sa posture communaliste, assimilant l’institution métropolitaine en construction à une coopérative de communes : « La métropole est effectivement un outil, une structure dont les projets se poseront sur les communes, naturellement en lien étroit avec les communes et les maires de cette agglomération en lien étroit avec les projets des communes elles-mêmes. Encore une fois la métropole peut être un formidable outil au service des communes dans le cadre de leurs projets ». Cf. C. Ferrari, « Délibération cadre, transformation de la communauté d’agglomération en métropole. Étape du projet, calendrier et méthode », Allocution d’ouverture, Conseil communautaire, 4 juillet 2014.
32 « Élection à la métropole : Éric Piolle veut ouvrir une nouvelle page », dans Le Dauphiné Libéré, 15 juillet 2020.
33 En effet, à l’issue des auditions des deux candidats, un débat « tendu » se déroule au sein du groupe NMC. Devant la décision d’une majorité de ses membres de prendre le parti de Christophe Ferrari, deux maires décident de rejoindre UMA, le groupe de Yann Mongaburu. Cf. « Élection du président de la métropole de Grenoble : ambiance Games of Thrones au sein de la gauche », dans Place Gre’Net, 13 juillet 2020.
34 Ibidem.
35 « Présidence la métropole : Dominique Escaron, maire du Sappey-en-Chartreuse, est candidat ! », dans Le Dauphiné libéré, 16 juillet 2020.
36 Notons qu’Olivier Six, référent LREM de l’Isère et élu conseiller municipal à Grenoble sur la liste d’Émilie Chalas fait aussi planer le doute sur sa candidature ; pour autant, il jettera l’éponge le jour même du scrutin, apportant les voix de son parti au maire de Pont-de-Claix. Cf. « À quoi joue Ferrari ? », dans Le Dauphiné Libéré, 19 août 2020. Pour LREM, il s’agit aussi de faire barrage au candidat du maire de Grenoble, adversaire potentiel d’Emmanuel Macron à la présidence de la République.
37 Séance du conseil métropolitain du 17 juillet 2020, visionnable sur le site web de Grenoble-Alpes Métropole, www.lametro.fr.
38 La majorité de gauche totalisant 90 voix, le cumul des voix des deux candidats indique que Christophe Ferrari bénéficie d’emblée d’un report des voix de LREM qui dispose potentiellement de 13 élus au sein du conseil métropolitain.
39 « Le vrai visage de Piolle », dans Le Dauphine Libéré, 19 août 2020.
40 « Élections à la métropole grenobloise : quand tout a failli basculer », dans Le Dauphiné Libéré, 19 août 2020.
41 Ibidem.
42 Par exemple « Éric Piolle veut faire l’union à la présidentielle. Mais l’union, ça commence chez soi » titre un article du Nouvel Obs publié le 22 août 2020, qui déroule une interview de Christophe Ferrari.
43 « Le Parti socialiste Isère réagit à l’élection du président de la Métro », dans Le Dauphiné Libéré, 22 juillet 2020.
44 « Gouvernance de la métropole : et maintenant ? », dans Le Dauphiné Libéré, 24 juillet 2020.
45 « Mongaburu : la gauche ne sombrera pas avec Ferrari », dans Le Dauphiné Libéré, 19 juillet 2020.
46 « Métropole de Grenoble : la démocratie au cœur du débat sur la réélection de Christophe Ferrari », dans Place Gre’Net, 24 juillet 2020.
47 « Après le conseil métropolitain du 17 juillet, les réactions continues », dans Le Dauphiné Libéré, 18 juillet 2020.
48 Si la loi oblige, à l’issue de l’élection du président d’une intercommunalité, de procéder à la désignation de ses vice-présidents, Christophe Ferrari a fait le choix, au regard de la durée du conseil métropolitain du 17 juillet 2020, de reporter ce vote à la rentrée de septembre et de nommer, dans l’intervalle, huit conseillers délégués. Cette décision, qui fera d’ailleurs l’objet d’un recours en référé mené par des proches de Yann Mongaburu mais aussi d’une contestation émanant du préfet de l’Isère, ne sera, finalement, pas abrogée. Quoi qu’il en soit, ces démarches contribueront à intensifier le climat de discorde au sein de la « majorité » métropolitaine.
49 En effet, s’attachant manifestement à donner un écho national à la crise politique que traverse la métropole de Grenoble, Éric Piolle publiera, dans Libération, une tribune appelant à l’élection des conseillers métropolitains sur circonscription intercommunale. Cf. « Pour des métropoles démocratiques », dans Libération, 22 juillet 2020. En sus, on recense par exemple « Anne Hidalgo et Éric Piolle dessinent un axe vert et rose en vue de 2022 », dans Le Monde, 21 juillet 2020, « Mélenchon et Piolle s’affichent ensemble pour plaider le dialogue entre LFI et EELV », dans Ouest-France, 21 août 2020, ou encore « Face au match Jadot-Piolle, le risque d’une nouvelle bataille interne », dans Le Figaro, 21 août 2020.
50 « Ferrari : pour une majorité de gauche plurielle », dans Le Dauphiné Libéré, 11 septembre 2020.
51 « Les acteurs économiques du bassin grenoblois redoutent le blocage institutionnel à la Métro », dans Place Gre’Net, 12 septembre 2020.
52 « Oui à la présidence de Christophe Ferrari », dans Le Dauphiné Libéré, 14 septembre 2020.
53 Ibidem.
54 « Sans le centre, Christophe Ferrari n’aurait pas été élu, donc on doit être dans la majorité », dans Le Dauphiné Libéré, 11 septembre 2020.
55 En effet, le maire de Grenoble a l’habitude de « tancer » le président de la République lors de ses rendez-vous médiatiques. Par exemple, le 20 avril 2020, « Pour Éric Piolle, une brèche est ouverte dans le macronisme », dans Libération, 20 avril 2020, ou le 15 septembre 2020 sur France Info, « 5G contre “modèle Amish” : le maire EELV de Grenoble, Éric Piolle, dénonce les propos “totalement outranciers” d’Emmanuel Macron », voire le 3 février 2021, sur France Inter « Éric Piolle : le problème de base, c’est qu’Emmanuel Macron ne fait pas confiance aux Français ».
56 « Escaron : les manœuvres à la Métro c’est pire qu’un feuilleton », dans Le Dauphiné Libéré, 16 septembre 2020.
57 « Le groupe UMA réplique à Dominique Escaron », dans Le Dauphiné Libéré, 16 septembre 2020.
58 « Christophe Ferrari : c’est un mélange de consternation et de colère », dans Le Dauphiné Libéré, 16 septembre 2020.